Tout d'abord, je remercie NetGalley et Les presses de la cité pour l'envoi de ce roman.
Fidèle habituée de la plume de
Sire Cédric, le dernier-né est toujours très attendu chez moi!
Connaissant la plume de l'auteur et sans même lire la 4ème couv', voir un bouc en illustration nous parle de suite! le Diable est dans les lieux et nous ne partons certes pas pour une balade bucolique, en robe à fleurs et chapeau de paille brouté par un quelconque caprin!
Et de toutes façons, le chapitre d'introduction s'emballe immédiatement et, plein gaz, nous malmène le palpitant dans une chasse bien particulière, avec une mise à mort bien sadique et sanglante!
Nous voilà prévenus! Retenez votre souffle, c'est parti pour quelques 500 pages horrifiques et trépidantes!
En effet,
du feu de l'enfer est un thriller qui flirte avec l'horreur! Beaucoup de tortures, de morts, de sacrifices et donc de sang. le rouge est sa couleur!
Plusieurs thèmes ont retenu mon attention: le métier de Manon, sa relation avec son frère, le thème du club secret et l'impunité des personnalités ayant pignon sur rue.
Tout d'abord son approche du métier de thanatopracteur n'est en rien morbide mais au contraire sensible, douce et délicate. Ce respect du corps humain dans la mort est le dernier hommage rendu à la vie pour apaiser la douleur des vivants. Et dans le contexte de ce thriller, le lecteur ressent d'autant plus cette quiétude quand tout autour n'est que tortures et meurtres.
J'ai beaucoup aimé également la relation entre Manon et Ariel.
Ariel est le petit frère, habitué depuis l'enfance à ce que sa grande soeur couvre toutes ces bêtises. Il est lâche, Ariel, et de mauvaise foi. C'est une jeune adulte mal dégrossi, encore enfant gâté qui tombe des nues quand les reproches tombent. Il est à claquer.
Surtout quand le lecteur est la grande soeur de quelqu'un!
L'auteur analyse finement la difficulté à rayer une personne toxique de son entourage, surtout quand elle fait partie de la famille. La valse-hésitation de Manon est agaçante mais ô combien compréhensible. Les parents éduquent l'aîné d'une fratrie à veiller sur les plus jeunes et cette responsabilité perdure souvent à l'âge adulte, même avec un sentiment de culpabilité latent.
C'est ainsi que Manon se retrouve embarquée dans ce jeu de piste meurtrier! Son existence bascule mais la douce Manon est forte, volontaire et combative.
Et elle cache un aspect plus violent et sombre qu'il n'y paraît et nous fera douter de son choix final… mais là, chuuttt…
Et si son frère se révèle être souvent un boulet, elle pourra toujours compter sur l'appui intéressé du capitaine Raynal!
Parlons-en de ce capitaine! Ou pas… C'est peut-être le personnage que j'ai le moins aimé, car trop poli pour un flic! Même s'il a un don pour énerver sa hiérarchie et sortir des clous!
Sire Cédric s'appuie sur l'existence réelle du Hell Fire Club au XVIIIème siècle dont le mot d'ordre était satanisme et débauche, rassemblant de grandes figures de l'aristocratie de l'époque, pour recréer les enfers grecs de ce « club des masques » très fermé.
J'avais déjà croisé le Baron Dashwood auparavant et l'auteur dépoussière audacieusement le mythe!
Les sociétés secrètes auréolées de leurs mystères et de leurs légendes suscitent toujours autant la curiosité des non-initiés et
Sire Cédric nous offre ainsi un portrait complet de la dépravation humaine, entre adoration et personnification du mal, messes noires, tortures, violence débridée, sacrifices et, n'oublions pas, les influences corruptives supposées.
Il ne recule devant rien, avec des personnages bien vicieux qui ne connaissent aucune limite, dans des scènes particulièrement atroces, notamment les récits de tortures animales ou humaines.
Qui dit société secrète dit membres qui cultivent leur anonymat. le lecteur rage tout au long de sa lecture devant l'impunité entourant les membres de ce club… parce que cela évoque les affaires qui fleurissent dans nos actualités, bien trop souvent étouffées quand les protagonistes mis en cause sont connus. Les influences engendrent des pressions, les pressions entraînent la corruption pour le silence ou, de manière plus expéditive, la disparition pure et simple des preuves et témoignages, voire des témoins. Et l'enfer ici a pris plaisir à se déchaîner!
Pas loin de 500 pages de stress, suspens, course-poursuite en jeu de piste et rebondissements. Aucun temps mort mais par contre les cadavres pleuvent. 500 pages pour se méfier des apparences et tomber les masques… ou pas!
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