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EAN : 9782368684559
74 pages
Stellamaris (12/01/2018)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Des frondes, des oppositions, ivres de bonheur, parfois de colère. Des frondes étourdies d'où ressortent les vagues, porteuses, puissantes. Elles vous enveloppent et vous soufflent de poursuivre le chemin. - Tu es comme ces poètes de sept ans Qui se meuvent dans les cimes brûlantes Sans jamais se blesser, Observent les décorations, S'approprient des sapins, immenses, illuminés. Ils prennent la tangente et regardent le fleuve. - Oh laissez-moi danser ! Sans jamais pr... >Voir plus
Que lire après Frondes étourdies - Ressort des vaguesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dualité de la mer, celle de la couverture, sachant être à la fois calme et déchaînée, dualité de l'amour qui veut le rapprochement encerclant mais qui tend néanmoins à prendre le large (« Au bout d'un temps, tu t'en iras », p. 23).

Ces « frondes [belle polysémie du mot] étourdies » pour « laver notre esprit » (p. 22) de cette douleur qui empêche les « beaux jours » de sonner. le poète fait une référence directe à Charles Baudelaire en le citant page 15 et invoque un « coeur remède », dans un très beau poème qui commence ainsi :

« Arabesques et terre.
Si tant est qu'à la misère,
nous fassions face ».

À qui prêter encore « serment », quand tout n'est que « maléfice » : « Aux sarments de ces vignes » ? Mais à force d'interroger « le hasard, on hésite et puis c'est trop tard » (p. 20)

Je pourrais gloser encore et encore sur ces vers, assez hermétiques pour un lecteur distrait, mais la plus pertinente manière de définir l'écriture de Pierre-Michel Sivadier, musicien de grand talent par ailleurs est, par l'effet d'une lumineuse mise en abyme, de citer le texte de la page 25 :

« D'écriture frustre,
brusque,
brute,
innommable, délicate, anodine, délétère, perverse,
personnelle, impersonnelle,
délictueuse, délicieuse, elliptique, évasive, vague
enlacée, entravée, censurée,
sèche, cuite,
brûlée »

L'auteur a la musique « dans la peau » et j'ai été charmée par les sonorités subtiles qui traversent le recueil, mais surtout par les poèmes « Pina Bausch et le fleuve » et « Coltrane à l'instant ».

Sa modestie, son âme d'enfant se rejoignent dans la musique comme il l'écrit, dans cet autoportrait :

« Je n'ai jamais envisagé la musique comme un divertissement.
Pourtant, je la pratique dans la joie.
La joie et la gravité.
Une gravité qui stabilise nos corps et nourrit notre esprit.
Un poids, un engagement profond, essentiel et sensuel.
Sérieux comme un jeu d'enfant. »

(p. 68)
« Joie » et « gravité », autre dualité résolue par le « ressort des vagues ».



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De la difficulté de chroniquer la poésie moderne : elle se hume, comme les embruns marins !

« Faut pas laisser les gens
s'échapper dans les blés… », mais plutôt les retenir dans l'amour de la danse, avec Pina Bausch :

« Quand tu brises les lignes de la verticalité,
J'adhère à ton apesanteur ».

Belle réalisation des éditions Stellamaris structurée en trois parties presque égales : Frondes étourdies qui comprend : I. Frondes et II. Enfances, et enfin, Ressort des vagues.

Le fleuve charrie nombre de beautés qui se jettent dans la mer de musique, appelant à la danse de tout un chacun. le poème « Face-efface » m'a renvoyé à la Pétition pour des villageois que l'on empêche de danser de Paul-louis Courier dont la préface de Julius van Daal, comporte en exergue l'affirmation d'Emma Goldmann : « It's not my revolution if I can't dance to it. ». La dance devient ou plutôt redevient manifeste contre la servitude :

« les petits, pauvres gens,
se sont mis à danser devant forces de l'ordre,
étranges représentants d'un désordre imminent.

Se sont mis à danser avec force en désordre
et des ordres refusent l'exécution sommaire. »

(p. 35)

Il y a un véritable condensé de thèmes et de ferveur dans ce double recueil à lire et relire.


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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y a que toi
Quand tu caracoles
Qui rejoins la somme
De tous mes pays

(p. 13)
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J’avais décidé que je ne verrais rien.
C’était un vrai hasard,
ce terrible regard échangé
– À demain ! Nous poursuivrons ensemble
les petites ambiances que nous avons bâties,
trop de goûts nous rassemblent !

À l’encontre des faits je me tenais serein,
j’avais décidé que je ne verrais rien.

Puis, ça m’a sauté au visage.
Les murs du café se sont effondrés,
un bruissement de verres, une évidence lâchée
et le bruissement de verres dans ce lieu habité,
ce débit de poissons filant parmi les roches,
ces anguilles frémissantes
redoutant le couperet d’une évidence lâchée...

C’est la jalousie qui m’a planté là.
Aiguë et définitive.
(p.26)
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L’éblouissement est total
car le soleil est descendu le long de la rue Francoeur
mélangeant dans ton âme des signes indicibles
d’amour ou je me trompe,
à moins que je me trompe.

Je m’égare dans les rues parisiennes et Francoeur n’est pas la dernière à compter.
Ça descend dans cet égarement,
ça descend d’un air dégagé.
Dans cette grâce définitive, ce circonstanciel dépassé,
cet éloge de l’absolu qui remet les pendules à l’heure
et rejette toute beauté comme datant d’une autre guerre,
dégagé comme ça en a l’air, ça descend la rue Francoeur.
(page 20)
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Vingt déploient
sur les coteaux brûlés
prévisions de sang d’anges
et les vents s’entrechoquent.

Vents, danger
quand ils vengent impatience étourdie.

Vingt vignes adossées
nourries dans la fournaise
se ressourcent au terreau des oracles.

Tu, passant,
imagines les vendanges d’après...
(page 18)
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Sous le vent j’ai tracé
– qui planent en mon jardin –
Incendies déployés,
Pierres à portée de main
Et je les ai remodelés
À tous mes souvenirs.

(Nous Verrons, page 15)
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Videos de Pierre-Michel Sivadier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre-Michel Sivadier
Présentation du roman de Pierre- Michel SIVADIER Paùl Jack (Stellamaris, 2020). Portrait de deux musiciens écrit peu avant la pandémie de 2020, l'ouvrage livre une photo en temps réel de la vie d'artiste. Un récit fragmentaire, un roman éclaté, traversé par un chat philosophe, loquace et imaginatif.
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