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L'océan de la stérilité tome 1 sur 3
EAN : 9782213631813
403 pages
Fayard (30/09/2008)
4/5   14 notes
Résumé :
Fauché, dépressif et divorcé, le photographe gaffeur Gilbert Woodbrooke végète au bord du suicide lorsqu'un job inespéré lui tombe du ciel : interprète pour Emiko Yûki, une romancière japonaise de dix-neuf ans, en voyage promotionnel à Londres. Tout irait bien si leur route ne croisait celles d'une petite Roumaine prostituée par les gangs albanais et d'un célèbre " Young British Artist " complètement déjanté, obsédé par les momies égyptiennes et le crime élevé au ra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les romans construits sur la base de deux ou plusieurs récits qui finissent par se croiser ne sont pas rares. C'est notamment le cas pour ce dernier ouvrage de Romain Slocombe, hormis que le procédé va bien au-delà d'un simple "ah, c'était donc ça !" de la part du lecteur. En l'occurrence, la manoeuvre est plus complexe, ou tout au moins plus subtile. Car nous avons effectivement deux lignes narratives qui évoluent en parallèle, deux récits aux couleurs diamétralement opposées et qui, une fois combinées laissent alors la place à une nouvelle ligne romanesque, unique celle-ci, dont la teinte ainsi obtenue ne manque pas d'intérêt, bien au contraire.

D'un côté, nous avons Gilbert Woodbrooke de retour du Japon dans un sale état, encombré dans ses plâtres suite à un accident de voiture dans laquelle on l'avait fait monter de force (1). Photographe fétichiste complètement fauché et, pour ne rien arranger, en plein divorce, Gilbert accumule les gaffes les unes après les autres. Malgré ses déboires toujours ouverts aux ramifications aussi diverses que variées, on lui propose pourtant de servir de traducteur à une jeune romancière japonaise dans le vent. le pauvre bougre n'est pas au bout de ses peines.

Cette première ligne narrative obéit aux codes du roman. On a un personnage principal auquel il est difficile de ne pas s'attacher, des péripéties, des scènes hilarantes (vraiment!), avec en prime, ne boudons pas notre plaisir, une satire de l'art contemporain (et ça, pour peu qu'on y soit sensible, on ne s'en lasse pas) ainsi qu'une critique bien assaisonnée de la politique du pognon.

"Lorsqu'on a du succès dans un tel domaine, les gens tiennent à vous garder à l'intérieur de ces limites et insistent pour que vous répétiez ad vitam aeternam, voire ad nauseam, le putain de cinéma qui vous a rendu célèbre... Leur intention, c'est de faire de vous un foutu mort-vivant pété de thunes - et de se sucrer au passage. Un voyou statufié, une icône bien lisse, cataloguée, labéllisée, étiquetée..."

Et puis, parallèlement à cette articulation, il y a ce récit d'une gamine roumaine ayant quitté famille et pays pour se retrouver bien malgré elle prisonnière, esclave, des réseaux de prostitution de l'Europe de l'Ouest. On ne rigole pas, plus. Car on sait pertinemment que ce qui est dévoilé là, dans sa plus abjecte substance, s'appuie sur des faits réels. le doute n'est pas permis.

"[...] à moins de cent mètres d'ici, par-delà les cinés, les boutiques et les pubs, derrière les murs d'une de ces maisons de briques se trouvent enfermées dix, vingt, trente gamines innocentes kidnappées de chez elles, entraînées d'abord dans des camps de dressage abominables, puis trimbalées à travers toute l'Europe, l'Italie, la France, la Belgique...comme des marchandises, comme du putain de fret [...] le sexe ravagé par des passages incessants, par des avortements clandestins, forcés, pratiqués dans je ne sais quelles conditions, leur jeunesse volée et l'esprit envahi par une terreur de tous les instants... La terreur des coups si elles désobéissent, ou des amputations, ou d'être balancée par la fenêtre, ou brûlée vive, ou écrasée sous des roues de camion...".

Et donc, lorsque ces deux récits se superposent, le ton change, la fiction et la réalité se mêlent, apportant par ailleurs un nouvel éclairage sur les personnages, pas aussi tranchés qu'on aurait pu le penser de prime abord.

Cette construction illustre aussi parfaitement le "lolicon", l'abréviation japonaise de Lolita complex qui marque l'attirance de certaines personnes pour des fillettes, qu'elles soient réelles ou fictionnelles. "De la marchandise, du fret...". Nous y sommes. Pour les bourreaux, où qu'ils se situent sur l'échelle de cette prostitution, toutes les limites sont franchies allègrement.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce livre labyrinthique mais une chose est sûre cependant: on n'en sort pas indemne. On aurait tort de s'en plaindre.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Le héros, Gilbert Woodbrook, fou de Japon...et des Japonaises n'a vraiment pas de chance.
Au delà de l'humour, des aventures souvent cocasses de son personnage, Romain Slocombe nous émeut à travers le calvaire de Doïna et de ses amies, jeunes Roumaines, victimes de proxénètes qui les traitent comme du bétail.
Le décalage, en plein Londres, entre la vacuité d'un certain snobisme artistique et la souffrance de ces gamines nous est présenté d'une manière frappante.

Romain Slocombe a des talents divers : écrivain, peintre, photographe et rélisateur a réussi ce premier volume de sa trilogie L'Océan de la stérilité.
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Ce livre m'a plongé dans une fiction qui n'en est pas vraiment pas une puisque sous couvert de plongée dans l'art contemporain dans le milieu londonien, on parle ici de traite des blanches et de la prostitution organisée dans toute l'Europe sans que rien ne bouge vraiment ....
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère, tu sais, elle désapprouve complètement le fait que nous ayons cette correspondance depuis plus d’un an, elle trouve cela stupide et me conseille même de me méfier. Elle dit que les filles qui ont de l’imagination comme moi sont simplement crédules, de pauvres poires, victimes potentielles de tous les hommes qui passent et finissent toujours par se révéler être des loups féroces, menteurs et sans pitié… quand ce ne sont pas des ivrognes bons à rien comme mon père, ce qui est encore le moins mauvais. Ceux-ci se contentent de vous ruiner et de vous battre; les autres n’ont qu’un seul projet : vous coller sur le trottoir et passer leur vie à ne rien faire et à dépenser le fric que vous gagnez pour eux.
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Je dois les servir, nue, et, après, à l’heure du café, circuler entre eux à quatre pattes, ça finit par dégénérer avec les invités qui me violent sur le canapé, pendant que le couple fait l’amour en nous regardant… Les jours suivants, leurs amis, et d’autres, viennent dans ma chambre, seuls ou en couple. Ça dure une dizaine de jours, puis un des visiteurs m’achète, et je me retrouve dans une maison de la même ville, avec des grilles aux fenêtres, un bordel encore, avec d’autres filles dans les chambres voisines… Je passe ma vie dans cette chambre qui sent le sperme, la cigarette, la sueur. Je regarde le plafond, en me disant que l’Italie et la France sont encore loin.
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Jadis je rêvais de me marier et d’avoir des enfants, mais maintenant j’en arrive au point de penser : que ferais-je si j’avais un enfant ? Je serais certainement une mauvaise mère, alors je ne crois pas avoir envie d’un enfant ni même de me marier. La vie devient trop décevante, trop désespérante, je sais que je ne rencontrerai jamais un type qui soit vraiment fascinant et merveilleux, mon destin à moi pauvre conne est de n’avoir trouvé que toi, d’avoir eu la malchance de tomber sur toi à travers tout l’espace infini d’Internet et de t’aimer comme une folle alors que tu me fais toutes ces choses qui me font mal, et m’insultent… Tout cela me fatigue tellement!
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out ce que je désire semble impossible, inatteignable, et cela me fait de la peine, ma vie était déjà vide et dénuée de sens, et maintenant tu m’ignores à nouveau et ne réponds plus à mes mails, exprès, comme l'année d'avant, alors que moi je suis toujours la première à m'inquiéter de tes sentiments, mais on dirait que tu n’éprouves jamais le besoin de faire de même… À présent j’en viens à regretter d’avoir commencé cette relation… parce que cela me fait trop souffrir et cependant je ne parviens pas à me détacher de toi parce que je t’aime trop, trop, si tu savais comme cela brûle, comme cela me brûle à l’intérieur…
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Parfois si, il y a quelqu’un comme ce type qui a l’air gentil : il m’écoute longuement pendant que je lui raconte mon histoire, et que je lui parle de toi, de mes parents, de Ligia… Il est plus doux, aussi, lorsqu’il me fait l’amour. Mais je ne l’ai jamais revu.
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Videos de Romain Slocombe (53) Voir plusAjouter une vidéo
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Romain Slocombe vous présente son ouvrage "Une sale française" aux éditions Seuil. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2985401/romain-slocombe-une-sale-francaise
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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