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Françoise Cartano (Traducteur)
EAN : 9782743601249
592 pages
Payot et Rivages (01/10/1996)
4.04/5   87 notes
Résumé :
En 1979 , dans l'Iowa , Larry Cook , un fermier orgueilleux et exigeant, décide un beau jour de partager son vaste domaine entre Ginny, Rose et leur cadette. Caroline, jeune avocate ayant quitté la ferme depuis longtemps. Pour les deux aînées, ce don ne représente qu'une juste récompense pour des années de travail pénible. Pour la cadette, c"est une mauvaise idée. Furieux, son père la déshérite. Les sœurs se déchirent. les couples se défont. Les secrets apparaissent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre n'est pas très engageant...La photo de couverture montre deux jeunes filles enlacées aux regards tristes. Rien à voir!
Et pourtant il s'agit là d'un roman tout en finesse, mettant en scène un père Tout-Puissant, Larry Cook, plutôt abusif, imbu de lui même. Ce veuf a trois filles: Ginny ( la narratrice), Rose et Caroline.
Sentant ses forces diminuer, il veut partager ses biens en trois parts, à Ginny, mariée à Ty, sans enfants; à Rose, mariée à Pete, qui a deux filles et à Caroline.
Caroline n'est pas attirée par l'agriculture et son père donc la déshérite.
Commence alors le déchirement familial: les secrets se dévoilent, les jalousies apparaissent, la maladie fait des ravages et il ne restera bientôt, dans ce domaine de l'Iowa, que des ruines des larmes et des rancoeurs.
Jane Smiley est une remarquable écrivaine, plongeant en même temps au coeur de l'histoire familiale et au plus profond de l'âme humaine. C'est riche, dévastateur et tellement vrai!
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Dans l'Iowa, à l'arrivée des années 80, une exploitation familiale avec les champs immenses, l'agriculture intensive chimique et quelques questionnements écologiques, des secrets toxiques derrière les apparences de réussite et de propreté. Et tout qui vole en éclats.
Un grand roman américain, avec le souffle des grands espaces dans une histoire de huis-clos : la destinée des terres, des femmes, et des familles, dans ces comtés où tout est imbriqué, où le drame couve et explose à la moindre déviation sur une route du devoir et des non-dits, où les hommes ne savent pas se faire des toasts et se servir seuls une tasse de café...
Une histoire de possessions et de décisions qui a su m'emmener, me surprendre et m'interpeller.
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Ne vous fiez pas à ce titre un peu froid, parce que dans les pages de "L'exploitation" s'épanouissent les flammes dévastatrices des passions. Jane Smiley compose avec ce roman, réédité cette année, une tragédie en cinq actes, transposant l'intrigue du célèbre "Roi Lear" de Shakespeare dans le Midwest des années 80.
Dans le rôle du père qui perd les pédales, il y a Larry Cook , heureux propriétaire d'un vaste domaine dans l'Iowa qu'il exploite à grand renfort de mécanisation et de traitements chimiques. Il décide un jour de tout léguer à ses trois filles, Ginny, Rose et Caroline, dans le rôle des soeurs qui se déchirent. Parce qu'avec ce cadeau, c'est tout l'équilibre de cette famille qui vacille. Déjà parce que la cadette n'en veut pas de ce terrain agricole, et puis aussi parce qu'imperceptiblement, le père et ses filles vont s'engager dans des rapports de pouvoir dévastateurs. Manipulation, jalousie, trahison, folie... rien n'épargne cette famille qui explose en plein vol.
Jane Smiley parvient à retranscrire avec une sensibilité et une justesse incroyables les sentiments complexes qui agitent ses personnages, et dévoilent avec talent les secrets de chacun, le passé nauséabond et le futur qui s'effondre.
J'ai été happée par cette histoire douloureuse, touchée par le destin de Ginny la narratrice, et interpellée par les réflexions de l'autrice sur la transformation du monde agricole. Et vraiment convaincue par l'écriture de Jane Smiley qui explore avec tant de délicatesse et de justesse les sentiments humains. Je lirai dès que possible sa trilogie "Un siècle américain" !
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C'est un vrai roman et de la vraie littérature américaine. Il y a un souffle qui traverse ces pages qui nous évoque ces immensités que nous avons du mal à concevoir en Europe.
C'est l'histoire d'une famille qui va se déchirer et nous assistons à cet évènement.
Un père omnipotent, une mère disparue depuis leur enfance, 3 soeurs (aujourd'hui femme) leurs époux et toute la société qui les entoure à savoir de rudes agriculteurs en permanence juchés sur des machines gigantesques.
Le père, au soir de sa vie décide de faire donation de ses 400 héctares a ces filles. Rose et Ginny vivent déjà avec leur mari sur l'exploitation et bien que surprises acceptent. Carolyne, avocate à Desmoines, émet une réserve et de ce fait est rejetée par le père. Cette donation est vraiment un cadeau empoisonné et à partir de cet instant la famille se déchire, les masques tombent.
La narratrice est Ginny, l'aînée et il s'agit d'un personnage vraiment touchant qui évoluera au cours du récit et qui de "jeune morte" ainsi qu'elle se définit deviendra vivante.
Je suis sortie de cette assez longue lecture remuée et prête à tenter de nouvelles lectures de cet écrivain qui a su me captiver.

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Malgré ce titre un peu austère, ce livre décrit avec brio les tensions qui peuvent régner dans une famille. Comme cadeau empoisonné, il n'y a pas mieux que la décision de Larry Cook de léguer son exploitation agricole à ses enfants. Depuis ce funeste jour, leur famille s'est progressivement délitée pour ne plus rien laisser à part des cendres.
Chaque personnage est finement travaillé, ciselé jusqu'au bout. Leurs traits psychologiques sont si réalistes qu'on a l'impression de côtoyer de vraies personnes en lisant ce livre.
Il y a d'abord la figure du père, qui prend peu à peu forme au fur et à mesure qu'avance le récit. En plus d'être un homme autoritaire, exigeant et violent, on découvre aussi un vieillard qui perd la tête et qui provoque, par son attitude, des querelles violentes au niveau de la famille. Jusqu'au bout, je me suis posée la question sur cet homme: est-ce un grand manipulateur qui aime semer la zizanie ou bien a-t-il réellement perdu ses facultés mentales? Vu ce qui s'est passé, je pencherai presque pour la première option.
A ses côtés coexistent trois filles dont l'une d'elles est la principale narratrice. Ginny, l'aînée, a des sentiments ambivalents: elle essaie d'être gentille, serviable et cherche à tout prix le consensus entre les membres de la famille. Pourtant, elle est rongée par la jalousie et l'envie tout en justifiant ses faits et gestes par les actions de sa cadette. Rose, la cadette, est plus impulsive, agressive et dure. Quant à Caroline, elle intervient peu mais est un noeud principal du conflit.
Lorsque les secrets sortent enfin de leurs tombes, j'ai eu beaucoup de peine pour les deux aînées. Quand les masques tombent, que reste-t-il ? Est-il possible de pardonner l'impardonnable, d'effacer les torts et d'aller de l'avant ?
Le style d'écriture est agréable, doux mais aussi vif et lucide. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur nous emmène dans les méandres de ce drame familial. Elle sait décrire avec brio les sentiments humains, la pression sociale, le silence oppressant et la chute des idéaux.
C'est un très bon livre qui mérite vraiment le détour!
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'ai toujours eu conscience, je crois, de la présence de l'eau dans le sol, de sa façon de circuler de particule en particule, avec les molécules qui collent, s'amassent, s'évaporent, chauffent, gèlent, remontent à la surface pour y poser une nappe de brouillard froid, ou s'enfoncent en profondeur, dissolvant tel ou tel élément nutritif, toujours rapide, toujours à l'oeuvre, abondante, tantôt fleuve, tantôt lac. Petite fille, j'imaginais cette eau prête à tout moment à remonter et recouvrir de nouveau la terre, s'il n'y avait pas eu les tuyaux de poterie. Les pionniers qui s'installèrent dans la grand prairie virent dans le paysage un océan ou une mer d'herbe verte, incapables d'imaginer une autre métaphore, car l'Atlantique était présent dans la mémoire proche de la plupart d'entre eux. Les Davis, eux, trouvèrent une miroitante étendue plate, ponctuée de massettes et de roseaux. L'herbe n'est plus là, ni les marécages - la "prairie inondée" - mais la mer est toujours sous nos pieds, et c'est sur elle que nous marchons.
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Dans l'Ouest, et déjà pas plus loin que dans le Nebraska ou le Dakota du Sud, il existait des exploitations aux côtés desquelles la propriété de mon père était minuscule - des milliers d'hectares de blé ou de prés se déroulant à perte de vue, qui étaient la propriété d'un seul et même homme. En Californie, les rangées de tomates, de carottes ou de brocolis couraient sur des kilomètres, sous le contrôle de sociétés. Mais dans le comté de Zebulon, les quatre cents hectares possédés par mon père faisaient de lui l'un des plus gros propriétaires terriens.
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Une chose que papa me vola en venant me rendre visite la nuit dans ma chambre, c’est la mémoire de mon corps.
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Lorsque l'on se poste à l'intersection de la 686 et de la Cabot Street Road, on voit désormais que les champs ne laissent plus place à une seule habitation, ni grange, ni vie humaine. Il n'est plus âme qui vive à l'horizon du regard de celui qui contemple le paysage.
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Aussi sûrement que le soleil se lève, la discussion ouvrirait le terrible sac d'ombre, y projetterait un rayon de franche lumière, et puis Rose me bousculerait et je serais incapable de lui résister, et je serais avalée à mon tour par le drame et la colère, je serais prise d'une obsession croissante de la mémoire, obsession qui enflerait en moi, m'habiterait, me ferait vivre dans un état de danger que je ne pourrais pas supporter.
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Videos de Jane Smiley (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jane Smiley
A l'occasion de la 11ème édition du salon international du livre en format livre de poche Saint-Maur En Poche, la journaliste Jacqueline Pétroz recevait sur la scène de la Griffe Noire l'auteur américaine qui fut la lauréate du prix Pulitzer 1992 pour son roman L'Exploitation inspiré du Roi Lear de Shakespeare...
L'Exploitation de Jane Smiley aux éditions Rivages https://www.lagriffenoire.com/26305-poche-l-exploitation.html
Un siècle américain, Tome 1 : Nos premiers jours de Jane Smiley et Carine Chichereau aux éditions Rivages https://www.lagriffenoire.com/110258-divers-litterature-nos-premiers-jours.html
Un siècle américain, Tome 2 : Nos révolutions de Jane Smiley aux éditions Rivages https://www.lagriffenoire.com/116025-divers-litterature-nos-revolutions.html
Un siècle américain, Tome 3 : Notre âge d'or de Jane Smiley et Carine Chichereau aux éditions Rivages https://www.lagriffenoire.com/144205-divers-litterature-notre-age-d-or.html
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