Antigone

Voici une relecture de la tragédie de Sophocle qui m'a permis de replonger avec plaisir dans le théâtre antique, dans toute sa gravité, sa rigueur de construction, sa musicalité - bien perceptible en français, je suppose aussi en grec ancien -, dans toutes ses interrogations, ici, sur la place que chaque individu doit laisser au religieux et au politique au sein même de la collectivité, de l'État.

Interrogations portées avec force par des personnages symboliques, qui donnent parfaitement vie au mythe d'Antigone, celle qui refuse malgré la condamnation à mort, de faire passer la loi de l'État avant la loi religieuse.

Il est temps que je lise, ou relise, d'autres pièces antiques. Ce n'est pas comme si je n'avais pas depuis des années l'intégrale des tragiques grecs...

Après Oedipe, Sophocle poursuit la tragédie familiale avec la fille, Antigone.

La scène se passe après la bataille pour la cité Grecque de Thèbes qui oppose les deux frères d'Antigone qui finissent par s'entre-tuer. Cela se passe donc bien des années après l'histoire tragique d'Oedipe. Je pensais lire la suite de cette histoire avec Antigone qui guide son père aveugle dans la Grèce, mais ce n'était donc pas le cas. Tant pis cette histoire sera pour une prochaine fois.
Cette pièce de théâtre de Sophocle concerne donc Antigone adulte qui vient de perdre ces deux frères. Une histoire assez rapide, en quelques scènes tout est joué. Il n'y a que peu de personnage, j'étais content de retrouver le devin Tirésias. J'ai passé un bon moment de lecture mais je la classerais tout de même un cran en-dessous la pièce Oedipe Roi. Les scènes m'ont semblé plus plates, peu de rebondissement. Cela ne va pas me freiner dans les oeuvres de Sophocle, et voir quelles autres pièces de cet auteur nous sont parvenues.

Bien que choisi et lu dans le cadre du #Challenge Héroïne 2024, je dois avouer que ça m'a fait étonnamment plaisir de renouer avec la tragédie grecque.
J'aime les grandes tirades de Sophocle et les chants du choeur.
J'aime la façon dont les personnages crient leur douleur et chantent leur bonne fortune.
Ma dernière lecture d'une tragédie grecque devait bien remonter à 15 ans au moins, pourtant j'ai retrouvé son langage poétique comme si je ne l'avais jamais quitté.
Antigone une grande héroïne, tout en étant une magnifique anti-héros.
Elle sait dès la première scène comment se terminera sa vie et pourtant elle avoue qu'elle n'a enfreint la loi de Créon uniquement parce qu'elle n'aurait plus d'autre frère.
C'est donc courageux et ironique à la fois. Veut-elle vraiment sauver l'âme de son défunt frère ou ne s'est-elle simplement pas remise des affronts que sa famille vient de rencontrer?
Être la fille d'Oedipe vient avec un grand lot de contrariétés lorsque les dieux vous abandonnent.
Est-ce vraiment pour honorer son frère Polynice qu'elle l'a enseveli?
Ou serait-ce pour apaiser la colère des dieux sur son sang maudit?
« Si je péris avant le temps, je regarde la mort comme un bienfait. Quand on vit au milieu des maux, comment n'aurait-on pas avantage à mourir? »
Elle est l'archétype de l'héroïne des véritables tragédies, d'une époque où celles-ci finissaient souvent en bain de sang. La fin de dernier acte n'apportait nulle fin heureuse et le public repartait chez lui le coeur plus lourd qu'en début de soirée.

Antigone. Figure de proue de l'oeuvre bien que finalement, cette femme forte partage les rôles principaux avec Créon , roi de Thèbes.
Ainsi, sans dévoiler l'intrigue, cest un classique parmis les tragédies grecques.
Peu de joie, beaucoup de morales, l'ouvrage n'est pas toujours accessible dû a ses nombreuses références. Assurément qu'il est plus agréable à l'écouter qu'à le lire, les choeurs rendant mieux à l'oral !

L'une des tragédies grecques les plus célèbres : Antigone. La fille d'Oedipe 'apprête à braver l'interdit du roi de Thèbes en accomplissant les rites funéraires destinés à son frère, le paria Polynice. Pour ce geste, elle risque la mort. Mais c'est le prix à payer pour ce qu'elle estime être son devoir : envers l'amour qu'elle porte à son frère, envers les dieux. Une soeur se doit d'honorer son frère quoi qu'il puisse être arrivé mais ce qui frappe dans cette pièce de théâtre est qu'elle est plutôt moderne et elle nous fait demander si nous devons toujours suivre les règles aveuglément? Ici, Sophocle fait d'Antigone l'icône de la transgression par excellence et nous offre l'une des plus grandes tragédies et même les plus marquantes.

Cette lecture m'a vraiment surprise. Je ne suis pas une grande adepte des pièces de théâtre mais celle-ci m'a vraiment plu.

J'ai appréciée l'histoire tragique de ses personnages antiques. Antigone est une femme forte pour son époque d'ailleurs.

Le texte était facile à lire et j'ai eu du plaisir à découvrir cette grande tragédie.

- ANTIGONE-

Une des tragédie les plus poignante de la littérature mondial. On considère souvent comme Antigone, une figure de la liberté de pensée mais est-ce vraiment dans cette tragédie? Je vous fait un résumée:

Deux frères s'entretue, un est honoré et l'autre est déshonoré. Antigone, leur soeur décide de ne pas respecter les lois de son oncle,Créons en faisant honore à son frère. Bien sûr son oncle, la punira d'une manière ou d'une autre.

Deux idées différente qui se confronte. Mon moment préférer c'est le agon entre Antigone et Créons . le mythe contre la rationalité.

Carlaine

Je connaissais "Antigone" de nom et à travers le superbe roman "Le quatrième mur" de Sorj Chalendon.
C'est une tragédie puissante mais qu'il faut voir jouée pour l'apprécier à sa juste valeur.
Je suis curieux également de découvrir la version de Jean Anouilh afin de pouvoir comparer.

Un dirigeant rigide et froid, son fils qui ne se retrouve plus dans ces choix "politiques", une jeune femme qui refuse de se plier à une loi injuste et absurde par conviction et qui est presque plus coupable d'être une femme que d'avoir violé la loi...
Nous voici bien dans l'une des tragédies les plus célèbres de l'antiquité grecque.
Si vous aviez d'excellents professeurs de Littérature, vous avez peut-être trouvé le théâtre grec passionnant, mais pour ce qui me concerne, mes professeurs de Littérature m'ont fait aimer la Littérature française et orientale , mais le théâtre grec est resté très loin de moi.
Aujourd'hui , avec un regard plus "mature" , j'apprécie beaucoup plus, même si je n'en lis pas tous les jours.

Antigone et sa soeur Ismène ont deux frères tués au combat dans des camps adverses, Etéocle et Polynice. Etéocle a été enterré avec les honneurs, vu qu'il a défendu Thèbes tandis que Polynice est livré sans tombe, "pâture pour les oiseaux carnassiers". Antigone se révolte et tient à enterrer son frère dignement malgré l'interdiction du gouverneur, Créon. Ismène ne prend pas position et veut respecter la loi.
Antigone représente la révolte d'une femme contre un pouvoir d'hommes et de guerriers et son obstination la grandit. Tirésias, le sage vient plaider sa cause car elle est vite arrêtée pour avoir enfreint la loi en recouvrant Polynice de terre. Elle risque sa vie. Créon s'oppose à l'intersession de Tirésias et le ton monte entre les deux hommes. Tirésias, bien qu'aveugle, a don de prophétie (c'est lui qui, dans l'Odyssée, depuis l'Hadès, prévoit la suite du retour d'Ulysse) et prédit des malheurs à Créon. La suite prouve la véracité des dires de Tirésias. Créon, pour être resté obstiné par une loi absurde, croyant remettre en cause son pouvoir, il a tout perdu. Ce sont deux obstinations, positive (Antigone) et négative (Créon) qui s'opposent. L'une rend digne, l'autre est cause de perte.
Sur le même thème qu'Ajax, Sophocle approfondit l'idée de l'honneur et de la dignité dans Antigone. L'honneur, comme dans Ajax, doit être rendu au guerrier mais en plus il y a la lutte d'une femme seule, que ses proches abandonnent, contre un gouvernement inflexible. Tirésias, de par sa condition, est du côté des faibles et prend naturellement parti pour Antigone. La folie du pouvoir s'est emparée de Créon qui lui, ne veut montrer aucune faiblesse dans son nouveau gouvernement, ne veut rien céder, pousse son autorité jusqu'au bout sans tenir compte des désirs des faibles ou du peuple, comme un joueur met tout en jeu au risque de tout perdre. Il se sentirait humilié de céder à une femme.
CREON. C'est pourquoi notre devoir est de défendre l'ordre et ne jamais souffrir qu'une femme ait le dessus. Mieux vaut tomber, s'il le faut, sous les coups d'un homme, que d'être appelé le vaincu d'une femme."
Or, Antigone renferme une philosophie héritée de Platon. Nul n'est détenteur de la vérité comme le dit Hémon, fiancé fidèle, à Créon, :
HEMON. Mais montre-toi moins absolu dans tes jugements; ne te crois pas l'unique détenteur de la vérité!