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3,89

sur 1304 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Célèbre tragédie grecque qui sera reprise par Racine, Antigone est assurément une histoire que l'on se doit de connaître et d'apprécier. Cette oeuvre est véritablement un classique Sophocle est un magnifique tragédien et les qualités littéraires d'Antigone sont indéniables.
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Je continue d'explorer les pièces de théâtre antiques en me plongeant cette fois-ci dans Antigone de Sophocle. J'avais déjà lu l'Antigone de Jean Anouilh et l'Antigone d'Henry Bauchau, ainsi qu'Antigone 256 de Jacques Cassabois. Trois réécritures mais jamais l'oeuvre original ? On fait tous des erreurs dans la vie ... Vous l'aurez quand même compris, le mythe d'Antigone, ça me connait.

Au début de la lecture, je me suis quand même demander si je ne l'avais pas déjà lu. Ce n'est pas impossible que dans un passé lointain, très lointain, je l'ai déjà lu mais alors je n'en gardais quasiment aucun souvenir. Difficile à dire.

A la fin d'Oedipe roi, le roi Oedipe était contraint de s'exiler. Créon, son beau-frère, prend la tête de Thèbes. Pendant ce temps-là, les deux fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice se battent pour devenir le nouveau roi. Ils finissent par s'entre-tuer. Etéocle reçoit de dignes funérailles alors que Polynice est laissé à même le sol, à la merci des rapaces affamés. Créon interdit à quiconque dans la cité de rendre les hommages qui lui sont du sous peine de mort.
Antigone débute sur la jeune femme, soeur des deux frères morts, priant Ismène, son autre soeur, de l'aider à enterrer leur frère pour qu'il puisse rejoindre le pays des morts. Ismène refusant, Antigone est contrainte de braver l'ordre de Créon seule. Alors qu'elle procède à l'ensevelissement du corps de Polynice, elle est découverte. Créon la condamne à mort. le fils de Créon, Hémon qui était fiancé à la jeune femme, ne peut supporter cette perte et se suicide. Eurydice, mère d'Hémon, apprenant le décès de son fils, met également fin à ses jours.

L'aspect religieux est vraiment omniprésent. Il est toujours fait référence au destin, à la volonté des dieux, aux rites à respecter. J'avoue que je trouve que c'est un peu trop mais ça fait complètement parti de la culture thébaine. J'ai déjà plus apprécié les informations que nous révèle cette pièce sur le statut des femmes dans l'Antiquité. Une femme n'existait pas en tant que personne légale. Elle existait mais uniquement à travers son représentant masculin. Par exemple, avant son mariage, elle était sous la responsabilité de son père (Antigone sous la charge tutélaire d'Oedipe). Si celui-ci venait à mourir, la garde passe au plus proche membre masculin de la famille, soit ici Créon. Mais comme Antigone est fiancée à son cousin Hémon, elle est censée être partagée entre Créon et Hémon. Ce tuteur est supposé la représenter légalement en cas de procès et défendre ses intérêts, mais on se rend bien compte dans cette pièce qu'il y avait des abus de la part des tuteurs et que les femmes n'étaient en fait jamais vraiment protégées.

Créon est le personnage qui m'a le plus marquée. Encore plus même qu'Antigone. C'est un personnage orgueilleux, hypocrite et avide de pouvoir. On déteste le détester tant il est cruel. Il était déjà en parti responsable de la chute d'Oedipe. Dans cette pièce, il devient aussi le meurtrier indirect d'Antigone, de sa femme Eurydice, et de son fils Hémon. Il fait genre 'je veux aider à sauver Thèbes et ses habitants en démasquant les responsables de leurs malheurs', alors qu'en fait sa seule motivation est la quête du pouvoir. Il prétend placer l'intérêt de l'Etat avant ses propres devoirs. Au moment du "procès" d'Antigone, il prétend faire ce qui est mieux pour la ville, agir en tant que roi plutôt qu'en tant que gardien de la jeune fille, ce qui l'obligerait à prendre sa défense.
Bref, vous l'aurez compris, je ne peux pas l'encadrer.

Je pense avoir fait le plein de tragédies pour un bout de temps. Mon cotât de morts par mois en matière de littérature a déjà été largement dépassé. Je lirai surement les autres pièces de Sophocle, mais pas tout de suite. Si vous ne connaissez pas, allez-y, lisez le. Mais avec modération. C'est 'marrant' tant s'en est tragique.
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C'est à la fois émouvant et impressionnant de se dire que cette pièce de théâtre a 2500 ans!
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Pour ceux qui ne connaissent pas cette tragédie, je vous en parle en quelques mots :

Antigone doit mourir. Elle le sait.
Pourquoi ? Parce qu'elle a violé la Loi de son roi, une loi qui lui paraissait injuste, lui refusant le droit de rendre à son frère, mort en combattant son propre frère pour le trône laissé libre par Oedipe, les derniers honneurs. En faisant ce choix, elle sait qu'elle s'avance vers la mort. Mais elle ne peut accepter de laisser le corps de son frère offert aux chiens et aux oiseaux carnassiers.

En défiant la loi de la Cité et en s'en remettant à celle des Dieux, elle montre à Créon combien la colère rend aveugle et est bien mauvaise conseillère. Mais ce dernier, trop égocentré et fier, n'acceptera de le voir que trop tard. Et la colère d'Antigone, en écho à celle de Créon ne connaîtra non plus de transigeance.

Antigone va mourir. Mais elle entrainera dans son sillage bien plus que la descendance d'Oedipe...

Antigone est un grand classique de la tragédie qui met en évidence les conflits humains qui ne peuvent trouver de solution et nous fait tour à tour aimer, pleurer, nous éloigner des différents personnages mis en scène.

Ce n'est pas ma version préférée et au risque de me fâcher avec certains, je préfère l'Antigone de ANOUILH. Pourtant, entre symbole de révolte, voeux de liberté et risque de chaos, Antigone ne peut nous laisser indifférent. Elle pose de nombreuses questions sur les lois, la famille, la place de la femme, le fonctionnement des relations humaines, l'escalade psychologique, les réponses en miroir, l'agresseur-agressé, la perte, l'intransigeante intransigeance...
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Un grand classique de la tragédie grecque, la pièce d'Antigone commence où les 2 filles d'Oedipe, Antigone et Ismene, apprennent que le roi de Thebes, Créon, interdit l'enterrement de Polynice, leur frère, pour le punir d'avoir combattu contre sa patrie. Mais Antigone passe outre l'interdiction de Creon.

Lire une tragédie était un sacré défi pour moi. Et puis, au bout du compte l'aspect philosophique du récit a fini par retenir mon attention. J'étais attentive aux échanges entre Creon et Antigone, tout comme, par la suite, aux événements déclenchés par la décision de Creon, non pas de faire périr Antigone, mais de l'isoler et la maintenir en vie dans une caverne de pierre jusqu'à sa mort. Mais la punition pour Antigone est double. Ne pas pouvoir vénérer son frère et être privée de le rejoindre au pays des morts est inconcevable.

La dualité entre Creon et Antigone tourne autour de leur vérité autour de la communauté, de la loi et du sacré. Un texte pas si indigeste que ça tout compte fait, (enfin un peu quand même par moment je l'avoue 😇) même si je ne compte pas renouveler l'exercice de sitôt. Je suis juste satisfaite du choix de cette tragédie dont la thématique m'a amenée à poser ma propre réflexion.
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Mon résumé (repris de mon billet sur la version de Jean Anouilh) :

Après la mort de deux frères qui se sont entretués en tentant de prendre la couronne, le nouveau roi Créon, leur oncle, décide que l'un doit récolter toute la gloire, Étéocle, et que l'autre doit pourrir sans même avoir l'honneur d'être enterré. Leur soeur Antigone, fille d'Oedipe, trouve ce sort tout à fait injuste et se bat donc pour que son frère Polynice soit au moins enterré. Or, elle fait ceci à son propre péril puisque la population entière est avertie : Polynice était un homme malhonnête et quiconque s'aventurerait à tenter de l'enterrer serait condamné à mort.
Antigone se laisse surprendre par les gardes alors qu'elle enterre son frère et est emmenée devant son oncle qui se doit de la faire exécuter.

Mon commentaire :

Je connaissais le mythe d'Antigone grâce à l'adaptation qu'en a faite Jean Anouilh et que j'ai lue l'année dernière. J'étais toutefois curieuse de découvrir la version de Sophocle, et encore plus après avoir lu Oedipe-roi.
Verdict : même si l'histoire demeure aussi intéressante, il faut avouer que le texte de Sophocle n'est pas aussi accessible que celui d'Anouilh. J'ai eu un peu de mal avec certaines parties, en particulier celles où le choeur chantait, car les allusions à la mythologie grecques étaient nombreuses. Or, ayant que très peu de connaissances sur le sujet, j'étais vite perdue.
Ainsi, pour ceux et celles qui souhaiteraient découvrir le mythe d'Antigone, je suggère qu'ils privilégient la version d'Anouilh, sauf si vous avez une bonne connaissance de la mythologie grecque. Si une curiosité semblable à celle que j'avais demeurait après cette lecture, alors ne vous privez pas de découvrir la version de Sophocle aussi, car il est toujours agréable de faire des comparaisons !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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"Emmenez au loin un insensé, moi qui t'ai tué, Ô enfant, et toi que voilà aussi! Ô malheureux! Je ne sais, n'ayant plus rien, de quel côté me tourner. Tout ce que j'avais en mains est tombé; une insupportable destinée s'est ruée sur ma tête."

Ayant relu l'Antigone d'Anouilh il y a quelques temps et étant dans une grosse période mythes grecs, j'ai voulu me mettre à la version de Sophocle. Il est fou de constater tant de différences pour une même histoire. le temps, les siècles passés entre l'écriture des deux oeuvres est palpable.

Je ne vais pas passer par quatre chemins: je n'ai pas particulièrement apprécié cette oeuvre. Enfin, disons que comparée à celle d'Anouilh, elle fait pale figure.

Ici, nous sommes dans la tragédie grecque pure et dure: Antigone, fille d'Oedipe et Jocaste, a vu ses deux frères s'entretuer. Mais là où l'un recevra les honneurs par sa famille et sa patrie, l'autre n'aura même pas un rite de mort adéquat. S'opposant à son oncle le roi Créon contre cette injustice, Antigone recouvrira le corps de son frère et deviendra ainsi une ennemie d'État. Condamnée à la mort alors même que son avenir aupres de son fiancé et cousin Hémon était radieux, Antigone a tout de l'héroïne tragique. Bravant l'autorité, par sa foi et son abnégation, mais dont le destin est tracé.

Et si l'oeuvre d'Anouilh a parfaitement capturé le caractère belliqueux et fier de cette héroïne, celle de Sophocle, de mon point de vue, est passée à côté. Simplement car durant les quelques 40 pages de lecture, Antigone n'apparaît qu'une courte période de temps, histoire de dire que oui, elle a commis un crime. Mais pas plus. Sophocle a préféré se concentrer sur le point de vue de Créon. Un choix qui fait sens, compte-tenu de l'époque à laquelle a été écrite l'oeuvre, mais qui m'a laissée totalement de marbre. Surtout lorsque l'on voit à quel point son conflit intérieur, son déchirement entre son amour pour sa nièce et sa fierté, le tiraille dans la version d'Anouilh. Ici, Créon paraît bien plus froid, distant, malgré le fait que tout soit centré autour de lui.

Les autres personnages, tels que Hémon ou Ismene, sont eux aussi laissés de côté, au profite du choeur antique.
Encore une fois, le choix est logique. Mais quelque peu frustrant.

Je pense qu'il n'était pas l'heure pour moi de lire cette oeuvre, malgré ses innombrables qualités d'écriture. Elle m'a juste donnée envie de re-re-relire Anouilh. Ou peut-être découvrir la version de Brecht?
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Faisant suite à "Oedipe Roi" dans le cycle des pièces thébaines, le récit de la fille d'Oedipe n'est pas aussi poignant que la précédente mais possède quand même son unité et son unicité.

Le "malheur" qui s'abat sur Oedipe, son père, touche aussi sa fille, qui a le courage de défier l'autorité d'un roi pour ce qu'elle estime juste. C'est d'ailleurs l'une des choses qui m'a frappée dans cette pièce contrairement à la précédente.

Dans "Oedipe Roi", Jocaste subit son sort et la seule décision qu'elle prend de son plein gré est celle du suicide. Alors que Antigone et Ismène font ce qu'elle estiment juste et s'entraident l'une l'autre lorsque Antigone donne une sépulture à son frère contre l'avis du roi.

Et malgré la différence d'intensité que j'ai ressentie dans "Oedipe Roi" par rapport à "Antigone", le dénouement est très éprouvant et très fort émotionnellement parlant. Surtout avec la présence de Hémon qui m'a beaucoup émue.

Enfin bref... Une pièce qui présente une intensité dans sa construction moindre que son prédécesseur mais qui brille tout autant pour son dénouement que par son caractère singulier.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Antigone, livre nous amenant à nous questionner sur l'anarchie et à la tyrannie. Mettant en scène des personnages qui adoptent une attitude dogmatique. Visant à nous questionner sur ce qui est juste dans un contexte politique.
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Lu pour l'école. Je m'attendais à quelque chose de difficile à comprendre mais c'est finalement assez simple. Une tragédie que je conseille finalement...
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