La mort de deux frères s'entretuant au combat, va provoquer la condamnation à mort d'une jeune fille, puis... d'autres morts !
Le choeur: Entendez le vol des corbeaux au dessus du corps de Polynice! Entendez les croassements odieux!
- Je ne suis qu'une jeune fille, et n'ai pas connu l'amour d'un homme, mais j'irai, oui, j'irai recouvrir le corps de mon frère !
- Non
Antigone, ma soeur ! Notre oncle, le roi Créon, l'a interdit, sous peine de mort!
Le choeur: Entendez Ismène, qui essaie de sauver sa soeur. Entendez Hémon, le fils du roi Créon, plaider pour sa fiancée. Entendez notre devin Tirésias, intervenir pour cette fille folle!
Entendez le Coryphée, le chef du choeur antique parler d'une affaire menée par les Dieux eux-mêmes...
-J'ai les mains en sang, les ongles arrachés, ma tunique est salie par le sang qui suintait encore du corps de Polynice. Mais, je l'ai tenu contre moi, j'ai peigné ses cheveux avec mes doigts, et je l'ai embrassé une dernière fois...
J'ai écarté les bêtes qui rôdaient, dans la nuit noire. On est venu me repousser! Mais, je suis revenu en rampant, pour tromper les gardes.
Et j'ai arraché, j'ai creusé la terre, pour recouvrir le corps de Polynice. C'était mon frère!
Si son corps n'est pas enterré, Polynice ne pourra reposer en paix... Son âme ne peut errer éternellement, les Dieux sont avec moi!
Dans cette tragédie, Créon ne peut pardonner car cette fille, même si c'est sa nièce, ne peut contredire un Roi. Il ne peut perdre la face!
Le maintien de l'ordre dans la cité, après la guerre, implique le calcul, le mensonge et... le cynisme.
Elle s'appelle
Antigone, et elle va devoir être une
Antigone, tenir son rôle, jusqu'au bout...
Elle ne pleurera pas, sauf pour son frère ! C'est une adolescente intransigeante, qui refuse la médiocrité et les compromissions...
Même quand elle connaîtra sa condamnation à mort, elle affirmera sa fidélité aux lois divines et morales qui dépassent la justice des hommes!
La liberté individuelle prime sur la loi des hommes et sur les décrets des Rois...
- Je suis faite pour partager l'amour, non la haine".
Antigone de
Sophocle.