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sur 1304 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est peu dire qu'Antigone est l'une des plus célèbres tragédies grecques (parmi celles qui nous sont parvenues, à savoir, fort peu, volontairement détruites au IIème siècle sous l'Empereur Hadrien par des autorités morales anonymes, les « pédagogues grammairiens », qui ont décidé lesquelles devaient être transmises à la postérité. de la sorte, ces éminences grises ont dégraissé Eschyle, Sophocle et Euripide, pour ne citer que ces trois-là, de 87 % de leurs productions, soit les 44 pièces survivantes sur 348 à l'origine).
Ainsi donc, parmi ces survivantes, Antigone n'est pas une tragédie canonique, mais LA tragédie canonique. Ce n'est pas pour rien qu'Hegel s'est appuyé en particulier sur celle-ci pour parler de la tragédie grecque en général.
Le poids du religieux dans la Grèce de Sophocle est difficile à appréhender de nos jours et c'est vraiment un exercice délicat que d'essayer de comprendre dans le détail les visées réelles de l'auteur. L'une des questions civiques et morales soulevée par la pièce est celle de l'obéissance à l'ordre émanant de la hiérarchie, même s'il va à l'encontre de nos convictions. Dit autrement, doit-on exécuter un ordre s'il est immoral ? Je doute que la lecture d'Antigone soit au chevet de beaucoup de nos militaires ou policiers, pourtant, c'est une vraie question. Il en va de même pour tout fonctionnaire. On sait ce que Vichy, pour ne parler que de ce régime, a été capable de faire. Les fonctionnaires de Vichy avaient-ils lu Antigone ? À méditer…
Voilà donc, Antigone, fille du célèbre Oedipe, qui vient de perdre ses deux frères bien aimés. L'un se battant pour Thèbes, l'autre contre. Thèbes obtient la victoire, et Créon, le roi de Thèbes, offre des funérailles dignes à celui qui a donné sa vie pour Thèbes, mais interdit qu'on laisse reposer l'autre frère selon les rites, car jugé comme traître, doit pourrir sur place ou être dévoré par des bêtes. Antigone, elle, refuse cette sentence et décide de braver l'interdit. Sa soeur, Ismène, elle, fait l'autre choix.
L'autre axe qui me semble majeur dans la pièce est celui de l'orgueil qui nous empêche de revenir sur une parole prononcée afin de ne pas « perdre la face ».
Je dirai simplement qu'à propos de faces perdues, Créon, se jugeant dans son bon droit, pour ne pas avoir voulu revenir sur sa décision risque d'en perdre bien d'autres de faces…
En somme, une bien belle tragédie, qu'il nous est parfois difficile de recontextualiser, mais dont certaines questions conservent toute leur raison d'être et leur verdeur, même après vingt-cinq siècles et quelques autodafés, mais cela n'est presque rien, tout juste mon minuscule avis, ma toute petite vérité, et j'aime autant laisser à Sophocle le mot de la fin :

"Ne laisse pas régner seule en ton âme l'idée que la vérité, c'est ce que tu dis, et rien d'autre. Les gens qui s'imaginent être seuls raisonnables et posséder des idées ou des mots inconnus à tout autre, ces gens-là, ouvre-les : tu ne trouveras en eux que le vide."
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Aucune hésitation chez Antigone qui a choisi de braver l'interdiction éditée par Créon d'accomplir les rites funéraires sur son frère Polynice.

Créon comprendra un peu tard qu'il a enfreint la loi des dieux et en sera bien puni. C'est sans doute la leçon que veut nous donner Sophocle.

C'est amusant de constater qu'Anouilh a complètement zappé ce côté mythique.
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Ah Antigone, l'icône de la trangression par excellence !
Qui n'a pas entendu parler de cette jeune femme passionnée qui risuqa sa vie en affrontant les ordres de son oncle Créon, qui règne sur la ville de Thèbes tel un tyran ? Et tout ça pour quoi ? Par amour pour son frère décédé, Polynice, car ce dernier ayant commis un fratricide, tuant son frère Etéole, les honneurs réservés au mort lui sont refusés. Un refus gravissime lorsqu'on se souvient l'importance des rites funéraires qui devaient faciliter le passage vers l'au-delà dans la culture antique.

Par sa révolte et son geste, Antigone affirme que le pardon et les liens du sang sont plus forts que ne sauraient l'être les lois de la cité éditées par les hommes. Mais l'individu a tout de mêmes des "obligations" envers sa communauté, et les membres constitutifs de ce clan très élargis savent le lui rappeler...
Alors qu'est-ce qu'une loi "juste" ? Où s'arrête la cicété de la Justice pour laisser place à la vanité humaine ?

La lecture de cette pièce est toujours très intéressante aujourd'hui. Ce qui est intéressant aussi dans le combat d'Antigone c'est qu'elle refuse de se résigner à n'être "qu' " une femme dans un système ultra-patriarchale où la femme n'est même pas citoyenne mais au service de l'homme tant qu'il la juge digne d'honorer sa supériorité masculine, comme le répète Créon à plusieurs reprises.
Ce que cette pièce très narrative (normes du théâtre antique obligent!) met brillament en scène c'est l'équilibre ultra précaire entre la nécessaire cohésion du groupe par des règles auquel chacun doit se plier et la tyrannie égotique des dirigeants d'une part, puis le pouvoir très destabilisateur des individus non conformistes disons.

Il s'avère toujours instructif de revenir aux fondamentaux - entre autre pour voir combien de nombreux dramaturges de la Renaissance française ou anglaise s'en sont inspirés - et à plus d'un titre !


Challenge multi-défis 2020
Challenge Théâtre 2020
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Une pièce qu'on ne présente plus. Encore une fois, il me fallait la lire pour les cours. J'avais déjà lu plusieurs fois la version d'Anouilh, qui est à mon sens (et à celui de beaucoup d'autres) un chef-d'oeuvre absolu, mais jamais l'original, tristement !
Je n'avais pas de raison d'être déçue, et je ne l'ai pas été. Je suis fascinée par le mythe d'Antigone depuis bien longtemps, et il était temps de lire la pièce fondatrice et non l'une de ses réécritures. Tout est très intense. On assiste à une opposition entre la loi des dieux incarnée par Antigone et celle des humains, représentée par Créon. La jeune fille refuse de se plier aux lois de son oncle, et brave la sanction, sûre qu'elle est de respecter la volonté des dieux. Elle est forte, digne, insoumise, et c'est cela qui fait d'elle un personnage si intéressant.
Pas de surprise, j'ai beaucoup aimé mais je dois dire que la pièce d'Anouilh, même si elle est une réécriture, reste indétrônable pour moi. Mais bon, j'ai bien conscience qu'il est quelque peu stupide de comparer deux pièces que tant de siècles séparent, donc je vais me contenter de dire que l'Antigone de Sophocle devrait être lue par tous, c'est une pièce véritablement fondamentale et très riche.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Dans la famille maudite, je voudrais les descendants du roi de Thèbes. On connaît tous le mythe d'Oedipe (merci Freud) mais Ismène nous le rappelle d'entrée de jeu pour rafraîchir les mémoires frivoles : « Notre père est mort réprouvé, déshonoré ; lorsqu'il s'est lui-même découvert criminel, il s'est arraché les yeux et sa femme, qui était sa mère, s'est pendue ». On ne rigole pas tous les jours avec Sophocle, surtout lorsque la malédiction semble ne jamais devoir prendre fin : « Et voici nos deux frères qui se sont entre-tués, ne partageant entre eux que la mort, les infortunés ! »


Antigone et Ismène ne sont même pas autorisées à rendre hommage à leur frère Polynice en lui accordant une cérémonie funéraire digne de ce nom. Au même moment, en effet, le roi Créon pose un décret interdisant de célébrer cet ennemi de la cité. Ismène et Antigone sont d'accord pour reconnaître que cet édit est une absurdité prétentieuse et arrogante ; toutefois Ismène s'y soumet dans les actes tandis qu'Antigone refuse d'obéir et rejette sa soeur, qu'elle considère comme une traîtresse. Créon est au service absolu des vivants contre la dignité des morts ; Antigone est totalement dévouée à ses morts contre les vivants.

L'affrontement entre ces deux volontés contradictoires paraît inéquitable, mais de nombreux personnages vont s'interposer entre Antigone et Créon pour tenter de les raisonner et de les encourager à faire preuve d'un peu plus de flexibilité. C'est surtout auprès du roi que les personnalités se succèdent : d'abord le Garde, puis Hémon, le fils de Créon, qui doit épouser Antigone, et enfin Tirésias le devin. Rien n'y fait. Créon ne flanche pas, persuadé d'avoir raison envers et contre tous, plein d'une confiance aveugle et dévouée au régime politique qu'il a mis en place pour « le bien public ». Créon fait placer Antigone et Ismène en réclusion avant de les condamner au sort fatal qui leur échoie.

L'outrage causé aux morts est grand mais une faute plus terrible encore est commise lorsque Créon refuse de croire aux mauvais présages divins adressés à Tirésias. Trop pragmatique et fier pour croire aux signes, Créon écopera du sort qu'il mérite. Encore une fois, comme dans Ajax, ce n'est que lorsque les instincts pécheurs commencent timidement à se remettre en question que la punition s'abat sur eux. La malédiction se perpétue…


Antigone est une pièce subtile qui présente des personnages nuancés, aussi divers et changeants que la multitude des relations existant entre un mort et un vivant. Aux deux extrémités du spectre, on trouve Antigone et Créon. Entre eux se succèdent Ismène, qui obéit aux lois de la cité sans renier pour autant son rapport aux morts et aux dieux ; Hémon, qui respecte son père et qui exige que, par respect réciproque pour son fils, celui-ci tienne compte de son avis ; le Garde qui préfère l'obéissance divine à l'obéissance terrestre mais qui préfère avant tout sa vie à n'importe quelle autre valeur ; enfin Tirésias qui se fait l'intermédiaire censé entre Dieu et le pouvoir terrestre.


Sophocle alimente une réflexion sur le pouvoir politique, l'obéissance, la constance et la priorité des valeurs sur lesquelles se fondent un gouvernement et un individu. Demandez voir aux sympathisants de notre bonne vieille République s'il existe une autorité au-delà de celle de notre constitution, une autorité invisible, intangible, insurpassable - qui est peut-être celle inhérente à la logique de la possibilité d'une perpétuation de la vie dans l'ordre des générations au sein de l'espèce humaine - ils diront ne rien comprendre. Pourtant, cela était clair au temps de Sophocle, comme le dit Antigone: "Je ne croyais pas, certes, que tes édits eussent tant de pouvoir qu'ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non-écrites, celles-là, mais intangibles. Ce n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, c'est depuis l'origine qu'elles sont en vigueur, et personne ne les a vues naître. Leur désobéir, n'était-ce point, par un lâche respect pour l'autorité d'un homme, encourir la rigueur des dieux ?" Cela l'était encore au temps de Cicéron qui n'illustre rien d'autre dans le Songe de Scipion - tout cela pour ne parler que de temps "non chrétiens", à qui imagine pouvoir répudier l'autorité éternelle en prétextant la lutte contre la religion. Créon, lui, prétend ne vouloir oeuvrer que pour le bien actuel, immédiat, celui qui pourrait surtout lui servir - le bien des autres qu'il veut effectivement pour s'en accaparer, le bien qu'il leur retire contre de la puissance dont il se rengorge. Lacan, dans son séminaire sur l'Ethique, le souligne: "Il est là pour le bien de tous. Quelle est sa faute ? " Elle est amartia : faute, péché, erreur de jugement. "Son erreur de jugement [...], pour lui Créon, de vouloir faire de ce bien la loi sans limites, la loi souveraine, la loi qui déborde, qui dépasse une certaine limite, qu'il ne s'aperçoit même pas qu'il franchit cette fameuse limite dont on croit bien sûr en avoir dit assez en disant qu'ANTIGONE la défend, qu'il s'agit des lois non écrites de la dikè, cette dikè dont on fait la justice, le dire des dieux." Refuser de donner une sépulture à un mort pour que la vie puisse continuer à circuler, au nom d'un principe immanent désigné comme le Bien totalitaire - voilà qui nous laisse songeurs, et qui nous rappelle bien des événements récents. La Justice s'abat - immédiatement - sur l'orgueilleux Créon. En notre monde ? Nous ne savons pas, ou peut-être ne le voyons-nous pas.

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Qui ne connaît pas la tragique histoire d'Antigone? Fille d'Oedipe et de Jocaste, mariés sans le savoir alors qu'ils sont mère et fils, soeur d'Etéocle et Polynice qui s'entretue pour le règne sur Thèbes, sa vie ne pouvait finir autrement qu'en drame.
Condamnée à mort pour avoir accompli les rites funéraires pour son frère Polynice, qui devait, selon l'ordre de leur oncle Créon, se dessécher au soleil et être dévoré par les animaux, Antigone est l'un des plus grands symboles de la résistance face à la tyrannie. Indifférente au risque, elle fera ce qui lui semble juste, même si elle doit le payer de sa vie. Cette figure sera reprise des siècles plus tard par Jean Anouilh pour une version plus moderne mais tout aussi marquante.

La pièce de Sophocle m'a semblé plus courte que celle d'Anouilh et il m'a fallu bien moins de deux heures pour la lire.
Que d'émotions dans ces personnages antiques !
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Il y a trois ans, j'ai lu la réécriture d'Antigone par Anouilh qui avait été une très belle découverte. Sophocle est un célèbre dramaturge, connu pour ses tragédies et pour le rôle qu'il a joué dans le perfectionnement de la tragédie en inventant le troisième acteur. Antigone a été écrite en 441 ou en 442 avant Jésus-Christ, elle fait partie des sept tragédies de Sophocle qui nous sont parvenues. Cette pièce de théâtre permet d'opposer raison d'Etat et principes divins. Antigone a décidé de se battre contre Créon, roi de Thèbes, elle va s'opposer à lui en offrant elle-même une sépulture à son frère. le destin de cette femme est tragique et affligeant. C'est un livre qu'il faut lire.
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Difficile de donner un avis précis, car j'ai une telle admiration pour l'Antigone d'Anouilh que je ne vois pas l'oeuvre originelle d'une façon détachée. Et puis, j'ai quelques difficultés à lire du théâtre antique, car j'ai souvent l'impression que les longs monologues s'enchaînent les uns aux autres sans rythme, avec une dramaturgie ralentie et plombée par les chants du choeur. Mais cet avis vient du fait que j'ai rarement vu joué du théâtre antique, sur scène l'impression rendue doit être différente.
Alors oui, Antigone, dans la pièce qui porte son nom, n'est pas une héroïne. C'est un personnage secondaire, assez effacé, qui n'agit que par devoir. Mais ses motivations sont peu exposées, puisqu'elle parle peu. On est loin de la poésie, de la fragilité et de la force mêlées qui font la grandeur de la petite Antigone qui aime la nature à l'aube. A première vue, il n'y a pas non plus la force symbolique et historique du contexte d'écriture et de représentation d'Anouilh, qui permet de voir dans Antigone une figure de la Résistance à la tyrannie.
Cependant, plus ma lecture avançait, plus j'ai été frappée par le rythme. Certes, il y a de longues tirades comme je le pensais, mais de nombreuses répliques en une phrase s'enchaînent, donnant un sentiment d'urgence, de rapidité : face au devin Tirésias, Créon est ainsi bousculé dans ses certitudes, il est forcé d'agir et de revenir sur sa décision. Et j'ai été frappée également par la noirceur et la violence, notamment dans la vision de Tirésias. Plusieurs images reviennent de façon lancinante, les corps en décomposition, les femmes emmurées vivantes, les flèches qui symbolisent la peste. Et il y a aussi un message politique : Créon est un roi qui devient un tyran en outrepassant les lois de sa cité en voulant gouverner seul sans conseiller, ne pensant qu'à son intérêt personnel et à son enrichissement. Il y a même une réflexion très actuelle sur le pouvoir des mots, des fausses promesses, du mensonge.
Oui, il faut revenir aux textes antiques, on peut toujours en faire une lecture moderne !
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Cette pièce de Sophocle doit, il me semble, être lue non pas en fonction d'un contexte et d'une nature contemporains, mais plutôt par rapport aux réalités de la Grèce de Périclès. Finalement, Antigone souffre un peu des nombreuses adaptations de grands dramaturges et écrivains au XXe siècle. Les Antigone de Brecht ou d'Anouilh n'ont rien à voir avec l'originale. Chez Sophocle, Antigone est une illustration des rapports hiérarchiques entre vieillesse et jeunesse, masculinité et féminité bien sûr, mais avant tout entre tyran et citoyens, entre le Destin et la volonté des hommes. Il y a un passage remarquable où le roi Créon est contredit par son fils Hémon. Ce dernier explique à son père que ses décisions autoritaires ne peuvent être respectables parce que la majorité de la population de la cité ne les approuve pas. Sophocle illustrait ainsi les dangers que représentaient, non pas les refus d'obéissance des jeunes, des femmes ou des citoyens face aux plus âgés, aux hommes ou aux rois, mais les tendances à la tyrannie de ceux qui gouvernaient la cité.
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A Thèbes, le roi Créon condamne à mort Antigone, coupable d'avoir accompli les rites funéraires pour son frère Polynice.

Pour comprendre la pièce, il faut connaître un peu la légende autour d'Oedipe et sa famille. Oedipe a été maudit pour avoir réalisé la prophétie qui entourait sa naissance: il a sans le savoir tué son père et épousé sa mère. Après eux, leurs deux fils Polynice et Etéocle se sont entendus pour régner sur Thèbes à tour de rôle pendant une année. A la fin de la première année, Etéocle refuse de céder sa place à Polynice, qui attaque la ville avec l'aide d'autres cités. La guerre se termine sur la mort des deux frères, qui s'entretuent sur le champ de bataille. Créon, leur oncle, monte sur le trône. Etéocle est enterré comme un héros pour avoir défendu Thèbes contre les envahisseurs étrangers, tandis que le roi interdit sous peine de mort de donner des funérailles à Polynice, considéré comme un traître pour avoir attaquer sa ville.

La pièce commence alors qu'Antigone, la plus jeune de la fratrie, demande à sa soeur aînée de l'aider à accomplir les rites funéraires de leur frère, afin qu'il puisse rejoindre le séjour des morts dignement et que son âme n'erre pas sur terre sans trouver le repos.

Sophocle aborde plusieurs thèmes: religion et piété familiale (accomplir les rites funéraires est à la fois une marque de respect envers les dieux et envers la famille), tyrannie et intransigeance bornée (Créon refuse d'entendre raison quand on fait appel à sa clémence ou même quand les dieux interviennent par l'intermédiaire d'un devin), devoir de résistance, amour tragique (Antigone, condamnée à mort, est fiancée à Hémon, le fils du roi), etc.

C'est l'une des pièces antiques les plus faciles d'accès que j'ai lues jusqu'ici. Dans cette édition destinée aux collégiens et lycéens, il y a des notes explicatives et une introduction qui permettent d'éclairer les points plus obscurs, mais même sans ça, l'intrigue n'est pas difficile à suivre. On comprend facilement les enjeux et les motivations des personnages.

Ce que j'ai le plus apprécié dans la pièce, c'est le personnage d'Antigone, qui est une héroïne forte, à laquelle on s'attache et dont on peut admirer la force d'âme, ce qui n'est pas forcément courant dans le théâtre grec antique, témoin d'une société particulièrement misogyne et sexiste. (...)

Une très bonne lecture, portée par de très beaux monologues et un personnage féminin d'exception.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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