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EAN : 9782896496730
VLB Editeur (22/02/2016)
3.79/5   31 notes
Résumé :
La poète s'envole vers La Romaine, où elle se fera passer pour une commis de bureau alors qu'elle travaillera à un nouveau recueil. Armée de son carnet et de questions trop longtemps laissées sans réponse, elle fait irruption dans ce monde rude et impénétrable, espérant enfin comprendre les raisons qui ont poussé tous les hommes de sa famille, et surtout son père, à délaisser leur foyer au profit de la vie de chantier.

C'est une pente abrupte, encore... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une jeune femme part une semaine sur le chantier de la Romaine sous prétexte d'écrire de la poésie mais surtout pour essayer de renouer avec son père et comprendre ce qui le poussait à repartir sans cesse en la laissant derrière blessée d'être abandonnée une fois de plus malgré sa violence les soirs de biture. Dans un journal qu'elle écrit à l'intention de son conjoint resté à Québec avec son jeune fils, elle nous décrit, un monde d'homme tricoté serré, peuplé de quelques femmes aussi dans des rôles imposés : ménage, cantine, administration, barmaid sauf une seulement, Sonia, qui a su faire sa place au milieu des hommes.
Elle finira par comprendre et écrira vers la fin : « Ça te fera pas plaisir de savoir ça, mais faut que je l'avoue : j'ai pas envie de m'en aller. Je commence à peine à prendre le beat, à goûter au plaisir d'être à l'abri, loin des nouvelles, du ménage, des comptes à payer… du p'tit qui se réveille le matin en pleurant. J'ai pas tenu ma promesse. À mille deux cent kilomètres de vous autres, à vivre la même réalité que mon père, j'aurais pas fait mieux que lui. Je vous ai laissés de côté pis j'en suis venue à trouver ça commode, confortable même. J'en suis venue à le comprendre ».
C'est vrai, sur le chantier les ouvriers sont logés, nourris et blanchis, que le journal arrive avec deux jours de retard. Ils sont encartés et ne peuvent s'éloigner sans risque d'être attrapés par la police du chantier. Trois avertissements et ils sont virés. Drôle de vie : les frictions entre les gens de la Côte-Nord et ceux du Lac Saint-Jean, la frustration des contrema[itres envers les Autochtones qui selon eux ne supportent pas qu'on leur dise comment faire le travail et estiment que tout leur est dû parce que, veut veut pas, ils sont sur leur Terre, la culpabilité d'être éloignés de leur famille même si ils ne sauraient pas vivre autrement. Le travail, dur, exigeant et la bière au retour dans la roulotte.
Tout cela écrit en joual.
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec le Grand Marin de Catherine Poulain. Deux mondes d'hommes durs à la tâche, dans un milieu hostile et une femme qui le raconte. Mais là où dans le récit de Catherine Poulain on pouvait sentir un souffle épique qui, d'une certaine façon ennoblissait les déchéances, dans celui d'Erika Soucy on ne peut les oublier.
Et cela laisse un goût amer de tristesse.
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Un roman fait de tendresse et de questionnements, d'absence, de vide à combler, de poésie aussi… le tout livré dans un style brute, sauvage et authentique.

C'est à bord d'un dash 8 que la jeune poète s'envole vers La Romaine en quête de réponses. Se demandant depuis toujours ce qui pouvait bien y avoir là-bas dans le Nord de si spécial, de tellement grand que son père et tous les hommes de sa famille s'y sont réfugiés, oubliant tout le reste. Elle se rend donc là-bas, pour une semaine, avec son carnet de notes pis ses bottes à cap, dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur cet homme, plus grand que nature qu'elle n'a pas connu suffisamment pour pouvoir dire si elle l'aime vraiment. Ou plutôt si, elle l'aime, malgré tout, on le devine, mais lui… pourquoi a-t-il choisi cette vie-là, sans elle, sans eux…

Les réponses, elle les trouvera… Elle apprendra à mieux connaître cet homme, son père indépendant et solitaire, au fil des moments partagés dans le décor rude et froid de la Romaine. Sous forme de règlement de compte avec le passé, l'auteure nous partage ses réflexions et sa démarche dans son carnet, à mi-chemin entre le journal de bord et le journal intime, dans lequel elle s'adresse à son homme resté à Québec avec le p'tit. Elle parviendra au cours de sa semaine passée sur les chantiers, au « gros frette », à mieux comprendre son père, à mieux comprendre pourquoi il y retournait chaque fois. Mais surtout, elle apprendra à se connaître elle-même à travers tout ça.

Et au final, l'absence du père, le vide qu'il a laissé dans le coeur de l'enfant devenue femme aura été pour elle le moteur même de son écriture, ce qui l'aura conduit à la poésie.

L'écriture d'Erika Soucy se distingue par sa franchise, sa nature sauvage, qui fracasse et qui remue tout sur son passage. Elle se démarque aussi par son langage très près de l'oralité, par sa langue colorée qui sonne vraie et qui parle fort. Une jeune auteure qui défriche son chemin dans le paysage littéraire et qui y laissera à coup sûr sa marque. Une bien belle découverte!

Lien : http://carnetdunelibraire.co..
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Ce petit livre est d'une simplicité charmante. L'auteure monte sur un chantier hydro-électrique pendant une semaine pour écrire de la poésie et comprendre la réalité des fly-in fly-out. Rien de compliqué mais vraiment bien fait, surtout au niveau du langage utilisé, autant pour les dialogues que pour la narration. Une femme dans un monde d'hommes, des Blancs dans un territoire Indien, une fille dans l'univers de son père, son frère et son oncle autant de thèmes discrètement abordés. Une lecture rafraîchissante, une auteure à suivre.
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L'autrice décide de passer une semaine sur un chantier dans le nord du Québec. Celui où son père travaille. le but du projet, écrire de la poésie. En réalité c'est une incursion dans le mode de vie de son père pour tenter de comprendre qui est cet homme. Celui qui brillait pas son absence puisqu'il était toujours sur des chantiers de construction éloigné. Ce roman est une série d'anecdote de cette semaine. Les échanges avec les différentes hommes sur place. Les éléments plus choquant et ceux attachant ou cocasse. Au travers cela, elle tente d'approfondir sa compréhension de ces hommes qui semblent fuire leur foyer et leur famille pour se dédier à un travail exigeant. L'écriture est simple et direct. Très intéressant d'avoir un petit aperçue de la vie dans ces endroits reculés et de ce mode de vie. Je l'ai lu d'un coup!
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Une jeune poète obtient la permission d'aller sur un chantier d'Hydro-Québec où son père travaille afin de s'inspirer pour l'écriture de son prochain recueil de poèmes.

​La jeune femme a l'impression de ne pas connaître son propre père qui est presque toujours absent de la maison dû au fait qu'il travaille si loin. L'occasion est donc belle pour essayer d'en apprendre plus sur lui et sur ce qu'il fait là-bas.

​Arrivée sur place, elle est dépaysée mais elle est bien accueillie. Elle va écrire à son conjoint resté à la maison tout ce qu'elle ressent le temps qu'elle passera là-bas.

​Comment trouvera-t-elle son aventure? Trouvera-t-elle ce qu'elle est venue chercher? 

​Mon avis : 
​Tout d'abord je tiens à remercier Julie Collin du blog Julie lit au lit pour m'avoir fait découvrir une nouvelle auteure. C'est le premier roman d'Ericka Soucy elle qui écrit également des recueils de poèmes. Une jeune femme avec beaucoup de talents. Elle écrit ici avec audace et un langage coloré qui nous fait sourire. 
Lien : http://leslecturesdesissi.we..
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critiques presse (1)
LaPresse
14 mars 2016
Un premier roman qui se démarque tant par son sujet que par sa forme.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je suis en route pour les chantiers mythiques où c’est qu’y’a l’air de faire toujours frette: Mont-Wright, Eastmain, La Romaine… Du pareil au même quand j’étais ti-cul. Pis encore aujourd’hui… Des pays lointains qui nous transforment tranquillement de l’intérieur. Je suis en route vers le mur qu’il a construit et qui nous sépare encore, vers là où il a sauvé notre peau. Parce que l’absence c’était notre méthadone pour passer au travers.
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Je fais de la poésie qui chauffe le cœur un peu parce que ça fait vingt-ans au-dessus que chaque fois que mon père revient du Nord, il traîne un grand vent avec lui, un grand vent frette de février qui t’engourdit la gueule pis t’empêche d’ouvrir les yeux.
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La montagne, les arbres centenaires, les racines dans la terre, le mur de roches bien droit ... Transformés par les hommes de chez nous en un chemin d'équerre. Comme un bus qu'on tire avec ses cheveux: ça sert pas à grand-chose, mais c'est impressionant.
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Je suis juste une auteure qui vit sur des subventions pour écrire un livre de poésie pis qui s’est fait payer un voyage dans le Nord sur le bras des contribuables. Là, je vous entends penser. Vous vous dites : « Des poèmes ? Mes taxes payent ça, des poèmes ? » Ben oui, monsieur, ben oui, mais je vais vous répondre qu’au nombre d’appartements mal isolés que j’ai loués dans ma vie, c’est aussi un peu moi qui paye votre salaire.
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Je suis en route vers le mur qu'il a construit et qui nous sépare encore, vers là où il a sauvé notre peau. Parce que l'absence, c'était notre méthadone pour passer au travers.
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Video de Erika Soucy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erika Soucy
poème et interprétation : Érika Soucy réalisation et montage : Geneviève Allard images : Émilie Baillargeon et Geneviève Allard musique originale : Frédéric Dufour figuration : Victoria Landry, Mégane Bolduc, Claire Hanny, Madeleine Caumartin-Muckle, Laetitia De Carufel, Angèle Dugas, Jane Cummings, Mila Cummings, Juliette Boucher Grenon, Marc-Antoine Chantal, Tristan Plamondon, Martin Hamel
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