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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Maus 2 Et c'est là que les ennuis ont commencé est la suite de Maus Mon père saigne l'histoire, BD dont les personnages ont des têtes d'animaux. Ce volume 2 nous plonge au cœur de l'innommable Holocauste avec moults détails, tous rapportés par Vladek, le père rescapé des camps à son fils dessinateur New-yorkais.
Mais tout cela est très digne, sobre, sans pathos.

Les conversations appuyées entre le père et le fils donnent une tonalité très particulière à cette biographie familiale tout à fait unique. Quand Spiegelman trace sur son papier les dessins noirs et gris de la mémoire de ce qu'une minorité de psychopathes a fait subir à des millions d'humains, le crime de masse prend alors un autre visage.
Celui du dessin où tout est relaté.
Personne ne pourra dire qu'il ne savait pas, et qu’on peut oublier ou en parler moins.

Mais cette BD c'est bien plus encore, car l'auteur nous y dit aussi, d'une bulle à l'autre :
- comment les descendants de ce génocide qui portent en eux cette douleur incommensurable peuvent-ils y survivre
- de quelle manière est-il possible de mettre en lien le caractère maniaque, avare, égocentrique du père rescapé et la terreur, la faim qu'il a vécues
- pourquoi est-il devenu cet être parfois raciste et intolérant, lui qui a été si courageux et victime de l'intolérance
- etc.....

Au final, " Maus est un livre que l'on ne referme pas, même pour dormir. Lorsque deux des souris parlent d'amour, on est ému, lorsqu'elles souffrent, on pleure. " Umberto ECO.

Ce livre est un monument dédié au souvenir.



Lien : http://justelire.fr/maus-un-..
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Dans ce deuxième volume de « Maus, un survivant raconte », Art Spiegelman poursuit son récit familial de la Shoah à partir des souvenirs de son père Wladek, un Juif polonais déporté à Auscwitz en mars 1944 avec sa femme Anja.

Années 1975-1980. Mala, la seconde femme de Vladek, vient de le quitter et c'est durant les vacances d'été qu'Artie et sa compagne Françoise rejoignent Vladek dans les monts Catskill, dans l'État de New York. Vladek est toujours aussi insupportable et attachant, avare, égoïste et même raciste (!). Il souhaite qu'Art et Françoise restent près de lui durant l'été. Art en profite pour continuer à recueillir les souvenirs de son père.
Ce deuxième volume intitulé « Et c'est là que mes ennuis ont commencé » nous entraîne donc entre deux époques, celle des années 1970 et en flashback, celle d'Auschwitz. Dans le camp de concentration, Vladek, avec chance et débrouillardise, va survivre à l'horreur. En parallèle, nous suivons les questionnements qui Art Spiegelman sur la conception de sa BD et le fait de témoigner. Sa relation conflictuelle avec son père est également au coeur du récit, révélant combien en tant que fils de survivant, il devient lui-même un survivant.

Cette BD est décidément à placer dans les classiques de la littérature de la Shoah. Tendre et émouvante, elle n'édulcore en rien la réalité des camps ou la personnalité de chacun grâce notamment à des dialogues d'une sincérité bluffante. Les scènes décrites sont extrêmement réalistes du fait que l'âme humaine, avec sa noirceur ou sa beauté, y est clairement représentée.
Le choix de représenter les personnages par des figures animales (référence directe à la propagande allemande qui utilisait le zoomorphisme pour certains messages) apportent une originalité sans pour autant dévaloriser le récit.
Vraiment une totale réussite et un bel hommage d'Art Spiegelman à ses parents et aux victimes de l'Holocauste.
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L'auteur poursuit le récit des souvenirs de son père. Il lui a fallu quelques années pour digérer le succès du premier tome et oser s'attaquer à cette partie, plus difficile encore à raconter et à dessiner puisqu'il s'agit des souvenirs d'Auschwitz, de Birkenau, de Dachau. le récit est entrecoupé de tranches de vie du temps présent, qui contrastent d'autant plus que Vladek est en vacances en Floride. Par rapport au premier tome l'auteur ajoute une couche supplémentaire de complexité narrative en s'adressant au lecteur pour parler de ce qu'il est en train de dessiner et de ses choix artistiques. Les relations entre l'auteur et son père sont plus que jamais compliquées et conflictuelles. On comprend d'où lui viennent sa maniaquerie, son avarice, son égocentrisme, mais comment peut-il se révéler raciste, sans faire de lien avec ce qu'il a vécu ? Cette bande dessinée montre bien les difficultés de la transmission, le sentiment de culpabilité des survivants et de leurs descendants même. Vladek s'en est sorti, il a survécu aux camps puis aux marches de la mort, mais on comprend bien qu'il y a laissé probablement beaucoup de lui-même, à commencer par sa santé, mais pas seulement… Les difficultés de la réadaptation sont souvent à peine évoquées, là ce n'est pas le cas et l'attitude de rejet de certains vis à vis des rescapés des camps est bien montrée. Pour toutes ces raisons c'est un ouvrage essentiel, un des meilleurs pour faire connaître cette période de l'histoire à des collégiens ou des lycéens. A lire absolument.
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Mon père saigne l'histoire avait déjà marqué les esprits en apportant un témoignage original de la Shoah, sous la forme d'une fable caractérisée par un souci poussé du détail historique et présentée sous une forme unique. Et c'est là que mes ennuis ont commencé continue sur cette lancée.

De six, l'on passe à cinq chapitres. Trois sont directement consacrés à l'univers concentrationnaire, puis à sa lointaine et douloureuse délivrance. Deux chapitres nous invitent à prendre davantage de distance en nous ramenant vers un contexte tout différent. Ceux-là sont les plus courts. Si le passage par le camp d'Auschwitz demeure central, il est contrebalancé par une narration qui donne davantage de relief aux années 1970-1980. Artie tient une place comparable à celle de son père, malgré un quotidien radicalement différent.

Le fil-rouge reste le récit de Valdek. Nous le découvrons au soir de sa vie mais également dans l'enfer. le récit de sa survie ne peut que faire penser au célèbre Si c'est un homme de Primo Lévi mais également à une oeuvre de Bernhard Schlink : le Liseur. Plus que jamais nous affaire ici à un chef d'oeuvre littéraire.

Que dire de plus, qui n'a déjà été dit ? Celles et ceux qui auront lu la première partie liront la deuxième et inversement. Bien plus qu'une lecture, c'est ici une véritable profusion de sentiments et de souvenirs qui nous sont offerts. D'ailleurs, il sera bien difficile de tourner les dernières pages car l'on s'est attaché à l'univers. le constat est curieux et il démontre le talent de l'auteur.

Assurément voici une lecture incontournable, une suite aussi réussie qu'indispensable qui nous offre même l'apparition d'un Français… devinez sous quelle forme ?
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Difficile de faire une critique de ce second tome de Maus qui raconte l'expérience concentrationnaire du père d'Art Spiegelman.

Le moins qu'on puisse dire c'est que ce tome-ci est et de très loin, beaucoup plus émouvant, plus personnel et a nécessité plus de recherches à l'auteur . Art Spiegelman se met toujours en scène dans son travail et ses tourments, et pour le plus grand plaisir du lecteur, ce qui fait la spécificité de cet ouvrage, en dehors de la métaphore animalière.

On retrouve bien sûr dans ce récit tout ce qui fait le lot des déportés : faim, hygiène de vie épouvantables, mauvais traitements, sélections, marché noir, typhus, etc. Rien de bien original en soit, si ce n'est que j'ai trouvé certaines vignettes plus fortes que lorsqu'elles sont décrites dans un roman ; l'épisode de la sélection notamment. Mais surtout, ce qui donne tout de même le sourire au lecteur c'est de voir comment l'amour que les parents de Spiegelman se sont porté leur a permis de résister à cette affreuse période de leur vie à laquelle tant n'ont pas réchappés… à commencer par Vladek Spiegelman (le père) qui en dehors de sa femme et un de ses frères a perdu toute sa famille.

Ce qui ressort de l'histoire de ce père devenu insupportable pour sa famille, c'est la chance qu'il a eu et toutes les formes et visages que prend cette "chance" : dans les rencontres qu'il a faites au camp, le culot qu'il a eu et les contacts et "marchandages"qui lui ont permis de survivre.
Que ce soit les idées pour échapper à la sélection qui l'aurait menée directement aux fours crématoires ou le malheureux concours de circonstance qui fait qu'il aurait pu échapper à la Marche de la Mort, … Cela donne au final ce qu'on pourrait appeler un formidable récit d'aventure si seulement c'était de la fiction….

Une oeuvre incontournable.
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Il y a un moment que j'ai lu le premier tome de « Maus », la bande dessinée culte sur la Shoah, et je m'en souviens comme si c'était hier. C'est bon signe.
Après « Maus, un survivant raconte, Tome 1 : Mon père saigne l'histoire » Art Spiegelman poursuit des années plus tard les entretiens avec son père pour qu'il lui raconte l'enfer de ce qu'il a vécu dans les camps d'extermination pendant la seconde guerre mondiale décrit dans "Maus, un survivant raconte, Tome 2 : Et c'est là que mes ennuis ont commencé". Juif polonais ayant survécu et vivant aux Etats-Unis, il reste avant tout un témoin de la Shoah même s'il est devenu un vieux monsieur aigri qui ressemble à une caricature de juif radin et irascible. Son fils a parfois du mal a le supporter surtout quand il fait preuve de racisme mais s'intéresse avant tout à son témoignage y compris pour comprendre le suicide de sa mère bien après la guerre.
Les faits sont d'un réalisme glaçant sur les souffrances mais aussi l'entraide et la façon dont chacun s'arrangeait pour survivre dans les camps. le fait d'utiliser le noir et blanc et surtout l'anthropomorphisme pour témoigner (les juifs sont des souris, les polonais des cochons et les nazis des chats) donne une certaine distance face aux événements sordides qui pourraient vite être insupportables.
Un incontournable du « devoir de mémoire ».


Challenge Riquiqui 2022
Challenge XXème siècle 2022
Challenge Multi-défis 2022

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J'ai pris la résolution de me tourner un peu plus vers les BD et romans graphiques. Il était temps de mieux m'intéresser  au 9ème art et pas seulement aux Asterix et Tintin, déjà lus et relus.
Maus n'a plus besoin d'être présenté et est mondialement connu. 
Dans le premier tome, avant de traiter de l'holocauste, l'auteur présente un père et son fils et leur relation parfois tendue. 
Le deuxième tome débute alors que le couple est déporté vers Auschwitz et Birkenau.
Le fait que les personnages soient des animaux,  les juifs sont des souris traquées par les nazis dessinés sous les traits de chats,  n'allège absolument pas le sujet ni le destin cette famille si meurtrie.
À travers cette oeuvre ce n'est pas uniquement le témoignage d'une page de l'Histoire avec une majuscule qui est mis en avant  mais surtout la transmission d'une histoire et d'un héritage familial.
Bouleversant évidemment, ce livre est un merveilleux moyen de poursuivre notre devoir de mémoire et je le ferai lire aux jeunes lecteurs autour de moi.
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Dans ce second tome, Vladek, le père d'Artie, est fragilisé et affaibli par maladie mais se remémore quand même avec précision les bouleversements que la guerre a entraîné dans sa vie. Il raconte l'horreur, l'inhumanité auquel il a été confronté dans les camps de concentration mais aussi à sa libération. La clôture de cette histoire honnête est brutale et laisse sans voix.
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Plutôt que de continuer directement sur la période de détention à Auschwitz de son père et de sa mère, Art Spiegelman choisit d'exposer dans une première partie ses doutes, ses peurs, ses sentiments les plus profonds vis-à-vis de ses parents : "Je sais que c'est dément, mais d'une certaine manière je voudrais avoir été à Auschwitz avec mes parents; comme ça je pourrais savoir ce qu'ils ont vécu ! Je dois me sentir coupable quelque part d'avoir eu une vie plus facile qu'eux.", ainsi que ses difficultés à retranscrire l'histoire de son père sous forme de bande dessinée : "Je me sens tellement incapable de reconstruire une réalité qui a été pire que mes cauchemars les plus noirs. Et en plus, sous forme de B.D. ! Je me suis embarqué dans un truc qui me dépasse. Peut-être que je devrais tout laisser tomber.".
Les relations tendues avec son père n'étaient que pointées du doigt dans le premier volume ici, elles s'exposent dans toute leur complexité.
Ainsi Françoise, la belle-fille de Vladek, s'indigne devant son refus de prendre un auto-stoppeur sous prétexte qu'il est noir : "C'est scandaleux ! Comment pouvez-vous, surtout vous, être si raciste ! Vous parlez des noirs comme les nazis parlaient des juifs !".
Vladek était déjà un personnage particulier dans le premier tome, il l'est sans doute davantage dans ce second volume et la lectrice que je suis, une fois le livre refermé, n'a pas réussi à cerner cet homme, tout comme l'auteur n'a jamais réussi à vraiment comprendre son père.
Art Spiegelman retient également pendant longtemps sa plume, ayant peur de dessiner Auschwitz, une peur multiple : celle de ne pas réussir à représenter ce lieu dans toute la réalité de son horreur, celle de se tromper, et au final une peur de ne pas réussir à faire passer dans ce qu'il maîtrise le mieux : le dessin, l'histoire de son père qui s'insère dans L Histoire : "J'veux dire, je n'arrive même pas à comprendre mes relations avec mon père. Comment pourrais-je comprendre Auschwitz ? L'Holocauste ? ... Quand j'étais petit, il m'arrivait de me demander lequel de mes parents j'aurais laissé les nazis emmener aux fours crématoires si je ne pouvais en sauver qu'un seul. D'habitude, je sauvais ma mère, tu crois que c'est normal ?".
Cette exposition des doutes et des interrogations de l'auteur est un aspect qui m'a particulièrement plu, c'est un sujet extrêmement difficile et périlleux dans lequel il s'est lancé et s'il avait passé cette étape sous silence il aurait sans doute manqué quelque chose à cette bande dessinée.

Cet aspect très humain est l'un de ses points forts, l'histoire qui y est racontée est dure et parfois difficilement soutenable, que l'auteur lui-même ait douté est humain, tout comme le lecteur peut aussi avoir des doutes et des appréhensions avant de lire ce livre sur son contenu et la façon dont il est rédigé.
Art Spiegelman ne tombe jamais dans la caricature, même si ses personnages sont dessinés sous la forme d'animaux, ni dans le larmoyant ou l'exagération ou le voyeurisme.
Il s'attache à raconter et illustrer la vérité, même si certains passages sont d'une horreur extrême : "Et pour nous tous il n'y a qu'un seul moyen de sortir ... par ces cheminées.", sans basculer d'un extrême à l'autre ni prendre position.
Il relate les faits, rien d'autre.
De plus, il double le récit de son père de détails précis sur les conditions de détention à Auschwitz et livre une cartographie des différents camps ainsi qu'une explication précise du fonctionnement des chambres à gaz et des fours crématoires.
Il a mis des images sur ce qui n'était jusqu'alors que des mots, ceci étant l'un des avantages offerts par la forme littéraire choisie : la bande dessinée.
Outre les interrogations et les doutes de l'auteur, il aborde aussi la problématique de Richieu, ce frère qu'il n'a jamais connu hormis en photo mais qui est un fantôme le poursuivant depuis sa naissance : "C'est étrange d'être le rival d'un instantané !".
Quant au récit de Vladek, après un premier tome consacré à la vie dans le ghetto, ce second s'attache à la vie dans le camp d'Auschwitz, aux brimades, aux privations, au travail forcé jusqu'à ce que mort s'ensuive, mais également aux terribles marches de la mort vers le camp de Dachau et puis l'errance dans un train jusqu'à la victoire finale, la libération et les retrouvailles avec les quelques survivants.
Et puis il y a toujours ce dessin d'une qualité remarquable et d'une puissance extrême, un noir et blanc dépouillé mais qui laisse transpirer toute l'intensité dramatique du vécu de Vladek, de sa petite histoire qui s'est inscrite dans l'une des pages les plus noires de l'Histoire.
De la famille d'Anja ou de Vladek il ne reste plus grand chose, hormis quelques photos conservées précieusement.
Une vie détruite et une vie à reconstruire, avec un nouveau départ, à New-York.

"Maus" est une référence de la bande dessinée et plus généralement une référence littéraire sur la Shoah.
"Maus" d'Art Spiegelman est l'un des récits sur l'Holocauste les plus intelligents dans sa construction qu'il m'ait été donnée de lire jusqu'à présent, l'un des plus bouleversants et l'un des plus sincères.
A ce titre, "Maus" a toute sa place dans mon Panthéon littéraire et je ne peux que vous encourager à découvrir cette bande dessinée et tout le talent de son auteur.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Après l'évocation de la vie des juifs dans les ghettos, le tome 2 de la série Maus s'attarde sur les camps de concentration – Auschwitz pour Vladeck, le père d'Art, et Birkenau pour Anja, sa mère-, passant de la mort, de la maladie et de la souffrance à l'espoir, qui culmine lors de la libération des juifs à la fin de la guerre.

Le récit se fait plus haletant que dans le premier tome. La mort rôde partout. Pour survivre dans les camps, il faut être rusé, comme Vladeck n'hésite pas à le répéter. Il faut savoir user de ses talents, de la moindre de ses connaissances, que ce soit en tant que zingueur, que cordonnier, ou qu'il s'agisse de la maîtrise de l'anglais, pour trouver de l'intérêt aux yeux de ceux qui ont du pouvoir et pour trouver à manger. Il faut détenir les informations qui sont utiles : savoir se placer à l'extrême gauche d'un bataillon de juifs lorsque les allemands arrivent pour remplir leurs fourgons, car ils auront probablement déjà assez de monde lorsqu'ils arriveront à la moitié du bataillon ; se placer au bon endroit de la file lors de la distribution de la soupe au navet, de façon à ne pas avoir le bouillon inconsistant du début, sans risquer de trouver la casserole vide lorsque vient son tour de se faire servir. Mais le hasard joue également un rôle non négligeable dans la survie des déportés, et la terreur que ceux-ci ont supportée, Art Spiegelman arrive à nous la faire ressentir sous la forme d'une tension qui ne faiblit pas à un instant, même si on la sait ridiculeusement moindre à celle ressentie en réalité.


Parallèlement à ce récit d'un rescapé des camps de concentration, Art Spiegelman inclut de nombreuses pages de réflexion sur son travail d'écriture. Il commence à rédiger le tome 2 de la série en 1986, quatre ans après la mort de Vladeck. Entre-temps, son fils est né, et le premier tome de la série a été publié et a rencontré un grand succès. Art Spiegelman subit de nombreuses pressions de la part des journalistes et des hommes d'affaires qui le harcèlent pour adapter son ouvrage sous forme cinématographique. Cette cupidité le dépossède et renforce encore son sentiment de culpabilité vis-à-vis de ce qu'a subi son père. Comment arriver à devenir quelqu'un lorsque l'on a été élevé par un rescapé de la seconde guerre mondiale ? Et comment ne pas se sentir coupable lorsqu'on arrive à devenir quelqu'un malgré ce qui est arrivé à son père ? Ce sont les questions que se pose Art Spiegelman dans cet ouvrage, et auxquelles il essaie de répondre avec toute la sincérité dont il peut faire preuve.


Avec un recul d'un demi-siècle, Art Spiegelman livre un point de vue neuf sur la Shoah et sur ses implications sur les générations suivantes. Son talent est si grand qu'il parvient même à transférer à son lecteur sa culpabilité. A-t-on le droit d'éprouver tant de plaisir à lire le récit de ce qui fut la tragédie d'un jeune homme ? Sans doute pas, mais il est impossible de faire autrement…

Lien : http://colimasson.over-blog...
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