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EAN : 9782868530271
Le Temps qu'il fait (19/05/1998)
4.5/5   2 notes
Résumé :
"Tout journal est faux en sa complaisance, ses réticences, son indécence première, son écriture première"
Ainsi Stefan nous met-il en garde contre les journaux d'écrivains-et contre le sien tout aussi bien. Pourtant, quelle lucidité, quelle ironie dans ces notes !
De 1979 à 1985, voici à peine quelques pages: c'est que, dit Stefan, il se passe dans une année si peu de chose qui vaille d'être retenu. "C'est vivre qu'il aurait fallu"...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Peu aisé de faire une note des écrits de Jude Stefan... ce sont des mélanges explosifs, des coups de poing permanents... pour que nous, "pauvres petites choses" ne nous endormions pas sur nos lauriers !!!...la réunion simultanée de mauvaise foi, de provocation, de vérités, de lucidité, de franchise brute... qui remettent en question nos certitudes, nos conventions...permanentes

J'ai choisi de lire très jeune Jude Stéfan... je relis, en reclassant, revisitant ma bibliothèque... à l'occasion de ma réinstallation dans un "nouveau lieu". je m'interroge. étais-je si sombre à 25 ans ??!!
Au présent, j'apprécie toujours le mordant , le style de Jude Stéfan (entre naturel et sophistication)... mais je mettrais en garde les lecteurs au moral vacillant, de reporter telle lecture...à un temps ultérieur

J'ai déjà ajouté plusieurs citations pour donner une idée du ton et du contenu des propos de cet auteur; j'en rajoute une pour compléter une appréciation qui m'est finalement difficile à cerner. Un auteur que j'estime autant qu'il m'exaspère de par une sorte de cynisme, d'humour grinçant, de nihilisme...d'idée trop sombre des hommes. Je ne cultive pas le masochisme... mais je persiste à penser que ce style d'écrivain atypique... nous fustige contre les habitudes de pensée et toutes les modes... qui rendent notre perception de l'existence et des autres, trop conventionnelle..
"Que tous les maux viennent de pusillanimité-peur de la mort, d'autrui, de l'opinion, de soi, de l'avenir. Il faut aller serrer la main du Commandeur, plus fort que ce qui vous tue" (p.49)

P.S: Je me rends compte que ma critique est médiocre et très limitative... je viens de faire des recherches complémentaires... et tombe sur les circonstances un peu particulières de ce "faux-journal"....et vous communique un lien, qui vous donne des informations particulières
http://genesis.revues.org/474

Désirant approfondir mon intérêt pour cet écrivain... je me suis choisie ce soir ( 4 janvier 2014..) dans ma librairie préférée, La Librairie Tschann, bd du Montparnasse, un recueil de nouvelles que je ne connaissais pas "L'idiot du village"...j'en ferai très vite une note un peu moins parcellaire. Cet écrivain-poète est à découvrir, mais pas facile...non plus... C'est un ton très original et parfois tonitruant...J'étais fortement intriguée par des mots épatants... mais si peu employés... j'ai un bout de réponse. Jude Stefan était passionné, tout enfant par les dictionnaires... et les dévorait...***suite de mon ressenti après lecture de ce recueil de nouvelles...Une partie de son pseudonyme, Jude... tient à un texte de Thomas Hardy, que j'adore, "Jude l'Obscur"...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Mes livres". Que deviendront tous ces livres accumulés qui survivront à leur possesseur qui en était lui-même possédé et tomberaient dans des mains infidèles ? Nul à qui les donner. Si l'on déchire avec joie les mauvais, si l'on donne les quelconques, que faire des ouvrages nécessaires et relus, annotés, personnalisés, l'esprit n'ayant pas d'héritier ? Il reste même ces livres qu'on n'ose trop tôt lire, les sachant trop beaux, les réservant pour une retraite illusoire, ceux qu'on palpe et feuillète et respire, ceux que l'on a égarés, perdus parmi tant d'amis familiers (...)
C'est ainsi qu'est puni le thésauriseur, envahi qu'il se voit par les témoins implacables de sa manie. Le destin des bibliothèques est donc l'incendie, comme on voit au cours de l'histoire. (p.14)
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Deux ingénieurs se vantent d'avoir exterminé un million d'étourneaux qui nuisaient aux cultures. On échangerait volontiers la vie de ces oiseaux jonchant tristement le sol contre la mort de ces deux imbéciles inconscients à l'âme prétendue et d'ailleurs grevée de bêtise satisfaite. L'homme , le pire des animaux. (p. 31)
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Qu'un pessimiste soit cependant linguiste, philatéliste, cruciverbiste, animaliste, dictionnariste, coloriste, tabagiste , silentiaire, opéraphile , poésiste, cartophile, oenophile, montre à quel point il est encore loin d'avoir perdu le goût de vivre, sinon par objets interposés. (p. 54)
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A l'école primaire un jeune garçon arriva, taciturne et solitaire, ou mieux: funèbre, car ayant perdu sa mère et ne quittant jamais son manteau bleu-marine. Je le revois se lever aux interrogations du maître. Les autres à son voisinage le sentaient exclu, d'un autre ordre, sans jamais le moquer ou le molester, car il imposait le sérieux et le respect.
C'est aussi ce que ressentent les hommes ordinaires, affairés, insouciants quand ils rencontrent un être grave, gênant, ayant pris conscience de cet univers démesuré, de l'histoire humaine et de son ahurissant passage ici-bas (p.22)
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-1981-

Comme La Bruyère pouvait comparer les paysans, dans leur misère, à des animaux, que dire des citadins des petites villes, sans âme, sans esprit, sans conscience, livrés aux bavardages, aux vantardises, aux importances de clocher, à l'ivresse enfin et n'ayant d'humain que les reflexes mentaux d'école ou d'imitation morale ?
Certes les premiers étaient plus -dignes- (p.34)
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Videos de Jude Stéfan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jude Stéfan
Jude STÉFAN – Le bon plaisir d’Orbec (France Culture, 1999) L’émission de radio « Le bon plaisir », par Jacques Munier, diffusée le 3 juillet 1999 sur France Culture. Invités : Jacques Réda, Michel Chaillou, Alina Reyes et Michel Sicard.
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