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3,85

sur 423 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En apparence une histoire un peu plus légère que les autres du même auteur. On dirait un roman choral. Les points de vue de chacun sont souvent peu avouables mais la variété de styles est réjouissante. Cela pourrait ressembler à "Les Bronzés prennent l'autocar"... si le film existait. C'est donc un livre qui contient des scènes drôles mais avec un auteur pareil il faut aussi s'attendre à quelques traits plus sombres.

La dispute du couple gérant une station service créé un enchaînement d'événements cocasses. Si on ajoute une panne d'autocar, on se trouve dans une situation qui où tous les protagonistes sont poussés à bout, si bien qu'ils finissent par enlever le masque et révéler leur vraie personnalité.

Certains s'en arrangent très bien et osent franchir le pas. Comme le pot de colle de service, un jeune mécanicien surnommé Boutonneux, qui veut absolument conclure avec la splendide Camille, une streapteaseuse expérimentée. Il y aussi la jeune fille à papa-maman aux principes très rigides, qui a des vues sur un homme mûr.

De toutes ces personnalités ressort un portrait atypique des Etats-Unis après la seconde guerre mondiale. On est loin de l'Amérique des winners. Seulement, Steinbeck s'attarde sur les plus modestes pour lesquels on lui devine une grande estime.

Cette Amérique des sans-grades a habituellement peu de marche de manoeuvre mais se révèle opportuniste quand la situation se présente.
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L'autocar est arrêté. Steinbeck nous stoppe pendant quelques heures, dans le psychisme de ces personnages, utilisant sa plume pour souffler sur les désirs innommables qui peuplent les pensées de ces naufragés de l'autocar.

Cette panne forcée va déstabiliser le fil conducteur de leur vie, les obligeant à cohabiter ensemble malgré les nombreuses différences qui les séparent.

L'auteur nous décrit des vies intérieures riches de remous et d'aspiration. de sa manière singulière, Steinbeck nous fait observer ce groupe hétérogène d'un oeil narquois et rieur.

Ici, très peu d'action dans ce roman, mais les descriptions vives et détaillées ne nous laissent aucunement au bord de la route.
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Une fois encore je me suis laissée séduire par l'écriture de John Steinbeck. Inconditionnelle je suis, inconditionnelle je reste.
Californie, comme c'est étrange. Une petite station-service sur la grande autoroute nord-sud, des voyageurs y ont passé la nuit, le bus de Juan Chicoy qui doit les conduire à San Juan est tombé en panne. Mais ce matin ils vont pouvoir partir ... Qui sont donc ces passagers? Une famille aisée égarée les Pritchard, le père homme d'affaires, la mère Bernice et leur fille Mildred, un voyageur de commerce, Ernest Horton, un vétéran, un vieux grincheux van Brunt anti-tout par principe et définition. Ajoutez-y une belle blonde Camille Oak , Norma la fille de salle, Kit alias le Boutonneux l'apprenti-mécanicien sans oublier Alice, la femme de Juan, Jalouse, la seule qui reste garder la station-service. En route le voyage commence, la météo est menaçante.... Steinbeck radiographie un à un tous les passagers... Asseyez-vous et écoutez les, laissez les vous surprendre, vous séduire, vous agacer, vous attendrir bref laissez la vie couler à flots.
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Ce road trip est aussi un huis clos. Dans un style descriptif et visuel ponctué de dialogues réalistes, Steinbeck sait choisir les mots et les images pour faire surgir une dimension humaine de chacun des personnages qui apparaissent plus vrai que nature, comme si l'on était au cinéma ou même au théâtre, tant les scènes sont circonscrites.

Juan Chicoy possède un business de restoroute et de transport en autocar. Il vient d'avoir une panne, et son petit groupe de voyageurs a passé la nuit dans son restaurant, certains même dans son propre lit.

C'est une journée qui a mal commencé, et peut-être même se terminera-t-elle encore plus mal. Ce matin, « le Boutonneux », a demandé à Juan de ne plus lui donner ce surnom qu'il trouve indigne, et de l'appeler « Kit » dès aujourd'hui. Ensuite, Alice son épouse, a fait une crise de nerf des plus fameuses, après avoir surpris la jolie Norma dans sa chambre en présence d'un homme. Laquelle Norma a ensuite fait sa valise et donné son congé de serveuse pour tenter sa chance à Hollywood.

Au déjeuner, les voyageurs se parlent peu. Ils sont contrariés pour des raisons diverses et ils se réfugient dans des rêves ou des projets presque fous : changer de vie, de métier, de nom, de femme, …

Le voyage en autocar qu'il faut faire dans les montagnes perturbe Juan, car l'orage s'annonce et stresse tout le monde à commencer par lui, car il est risqué.

Ce suspense psychologique est vraiment captivant.

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C'est un peu Bagdad café, un café perdu au bord d'une longue route californienne. Dans ce café, Juan Chicoy, le proprio et sa femme Alice. Etre l'un sur l'autre H24 tue forcément leur couple. Alice pique parfois des crises, et Juan de grosses colères qui lui font peur. Il y aussi Norma, une jeune fille qui ne fait que passer comme toutes celles qui l'ont précédée et qui la suivront sûrement, Norma qui fantasme sur Clark Gable en secret et rêve de partir pour Hollywood. Et enfin Kit, alias le Boutonneux, qui seconde Juan au garage.
Car il y a un garage, et à l'intérieur un bus qui ce jour-là, pas de bol, est en panne. Pas de bol car justement quelques passagers en partance pour San Juan viennent de débarquer au café et qu'il va falloir les loger en attendant.
Tout ce petit monde va cohabiter pendant 24h, d'abord dans le café puis dans le bus que Juan et le Boutonneux parviennent à réparer. 24 heures pour faire leur portrait à chacun, jusqu'à leurs pensées les plus secrètes, leurs failles intérieures, 24 heures où chacun se trouve à un point de rupture.
Dans le regard de Steinbeck, il y a toujours une étincelle de générosité, de bienveillance que l'on retrouve ici, même si j'ai trouvé ses portraits plus féroces que d'habitude, et personne n'en sort indemne, même si finalement, on parvient à leur pardonner leurs travers, puisque ils sont tellement humains.
C'est loin d'être le meilleur roman de Steinbeck, je me suis même un peu ennuyée, pour tout dire, avant d'y reprendre goût vers la fin!


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D'abord il y a la couverture de ce folio : un détail de « Essence », tableau d'Edward Hopper, qui met de suite le lecteur dans l'ambiance de ce roman et à l'époque du récit. Une panne d'autocar, des voyageurs en galère pour un soir dans un restaurant station-service, et une parenthèse spatio-temporelle pour chacun des protagonistes, qui vont tour à tour se dévoiler, se libérer, tenter d'assouvir leurs pulsions… John Steinbeck décrit chacun d'eux, avec une ironie féroce et sans concessions. Quand les intempéries s'en mêlent, le redémarrage de l'autocar s'annoncera plus compliqué que prévu. En filigrane, il y a aussi l'histoire émouvante du couple tenant la station-service, Juan et Alice, amants vieillissants dont la raison semble un instant vaciller à l'arrivée des voyageurs en détresse, pour finalement mieux se retrouver.
Excellent roman, des péripéties qui tiennent en haleine, une bonne dose d'humour et une peinture acerbe et fine de la société américaine (côte Ouest) de l'après-guerre. On passe un excellent moment à la lecture de ce roman. A conseiller !
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Sous la lunette extra sensible d'un microscope Steinbeck déshabille délicatement ses personnages. Naufragés fatigués d'un autobus mais aussi de leurs propres histoires, ils vont révéler sans avoir l'air d'y toucher leurs personnalités bien plus complexes que prévus.

Un petit avant goût du magasine Strip-tease, ce roman éditer en 1949 décortique et analyse en suggérant et en laissant voir.
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Réussir à passionner le lecteur sans aucun coup de feu, sans aucune scène d'horreur, sans serial killer ou flic à moitié fou, voilà la prouesse de ce court roman qui nous emmène aux confins de la Californie.
Il faut dire qu'il ne nous propose non pas un mais des voyages car au delà du périple en autocar perturbé par les ennuis techniques et les problèmes météorologiques et logistiques, l'auteur nous plonge dans l'intimité de chacun des protagonistes de son histoire.
Le trajet en autocar n'est en effet qu'une façade derrière laquelle Steinbeck nous offre, avec un humour assez sombre, une galerie de portraits dans laquelle tout n'est que faux semblants, les apparences cachant les réels caractères de personnages qui ont tous leur jardin secret.
Le résumé de la quatrième de couverture ne rend d'ailleurs pas du tout hommage à ce roman, en s'attardant uniquement sur les pulsions sexuelles des protagonistes qui ne sont pourtant pas aussi présents que cela dans le livre.
C'est vivant, ça fourmille de portraits caustiques, de dialogues cassants et de critiques de la société, bref, c'est du Steinbeck et c'est très bon !
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Excellent roman psychologique de John Steinbeck, prix Nobel de littérature 1962.

Différentes personnes se retrouvent coincées dans un relais/station-service suite à une panne d'autocar. C'est l'occasion pour l'auteur de nous les présenter un à un, en insistant particulièrement sur le côté antipathique de chacun, et de nous dévoiler les désirs cachés qui les habitent. Une jeune femme très attirante les rejoint, les hommes sont attirés vers elle comme des mouches et essaient de la conquérir. Cette première partie (les deux-tiers) du livre est assez captivante. On a l'impression d'étudier des rats de laboratoire. Qu'est ce que l'auteur va faire de ses personnages ?

C'est dans le dernier tiers du livre que se déroule le "naufrage" dont parle le titre. En effet le car a repris la route mais s'est embourbé en pleine montagne sans espoir de repartir. Les passagers, livrés à eux-mêmes, le chauffeur les ayant abandonné pour chercher du secours, montrent leurs vrais visages et le drame est évité de justesse.

J'aime beaucoup ce genre de roman psychologique qui se déroule en huis-clos avec plusieurs personnages bien campés.
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Les naufragés de l'autocar ne m'a pas autant marquée que d'autres chefs-d'oeuvre de John Steinbeck qui font partie de mes romans favoris, comme A l'est d'Eden et Des souris et des hommes, mais le talent de l'auteur pour y dresser les portraits de ses personnages et pour y décrire les scènes auxquelles ils prennent part est époustouflant. Rien que le vol d'une mouche est du grand art ! Non, jamais je n'aurais cru être happée par le duel entre une femme et la mouche qui a osé pénétrer dans son restaurant. Et pourtant... La façon que Steinbeck a de jouer avec tous les petits détails qui, assemblés, forment une image complète, vivante et réaliste, a de quoi subjuguer. Peu d'auteurs sauraient rendre prenant un roman où l'action est assez peu présente, qui déploie surtout une succession de tableaux et où les personnages pensent plus qu'ils ne parlent ou n'agissent. John Steinbeck sait très bien le faire, c'est même un maître en la matière.
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