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3,85

sur 424 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'autocar est arrêté. Steinbeck nous stoppe pendant quelques heures, dans le psychisme de ces personnages, utilisant sa plume pour souffler sur les désirs innommables qui peuplent les pensées de ces naufragés de l'autocar.

Cette panne forcée va déstabiliser le fil conducteur de leur vie, les obligeant à cohabiter ensemble malgré les nombreuses différences qui les séparent.

L'auteur nous décrit des vies intérieures riches de remous et d'aspiration. de sa manière singulière, Steinbeck nous fait observer ce groupe hétérogène d'un oeil narquois et rieur.

Ici, très peu d'action dans ce roman, mais les descriptions vives et détaillées ne nous laissent aucunement au bord de la route.
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C'est un peu Bagdad café, un café perdu au bord d'une longue route californienne. Dans ce café, Juan Chicoy, le proprio et sa femme Alice. Etre l'un sur l'autre H24 tue forcément leur couple. Alice pique parfois des crises, et Juan de grosses colères qui lui font peur. Il y aussi Norma, une jeune fille qui ne fait que passer comme toutes celles qui l'ont précédée et qui la suivront sûrement, Norma qui fantasme sur Clark Gable en secret et rêve de partir pour Hollywood. Et enfin Kit, alias le Boutonneux, qui seconde Juan au garage.
Car il y a un garage, et à l'intérieur un bus qui ce jour-là, pas de bol, est en panne. Pas de bol car justement quelques passagers en partance pour San Juan viennent de débarquer au café et qu'il va falloir les loger en attendant.
Tout ce petit monde va cohabiter pendant 24h, d'abord dans le café puis dans le bus que Juan et le Boutonneux parviennent à réparer. 24 heures pour faire leur portrait à chacun, jusqu'à leurs pensées les plus secrètes, leurs failles intérieures, 24 heures où chacun se trouve à un point de rupture.
Dans le regard de Steinbeck, il y a toujours une étincelle de générosité, de bienveillance que l'on retrouve ici, même si j'ai trouvé ses portraits plus féroces que d'habitude, et personne n'en sort indemne, même si finalement, on parvient à leur pardonner leurs travers, puisque ils sont tellement humains.
C'est loin d'être le meilleur roman de Steinbeck, je me suis même un peu ennuyée, pour tout dire, avant d'y reprendre goût vers la fin!


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Réussir à passionner le lecteur sans aucun coup de feu, sans aucune scène d'horreur, sans serial killer ou flic à moitié fou, voilà la prouesse de ce court roman qui nous emmène aux confins de la Californie.
Il faut dire qu'il ne nous propose non pas un mais des voyages car au delà du périple en autocar perturbé par les ennuis techniques et les problèmes météorologiques et logistiques, l'auteur nous plonge dans l'intimité de chacun des protagonistes de son histoire.
Le trajet en autocar n'est en effet qu'une façade derrière laquelle Steinbeck nous offre, avec un humour assez sombre, une galerie de portraits dans laquelle tout n'est que faux semblants, les apparences cachant les réels caractères de personnages qui ont tous leur jardin secret.
Le résumé de la quatrième de couverture ne rend d'ailleurs pas du tout hommage à ce roman, en s'attardant uniquement sur les pulsions sexuelles des protagonistes qui ne sont pourtant pas aussi présents que cela dans le livre.
C'est vivant, ça fourmille de portraits caustiques, de dialogues cassants et de critiques de la société, bref, c'est du Steinbeck et c'est très bon !
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De ce grand romancier américain, l'histoire a essentiellement retenu deux romans : "Des souris et des hommes" et "Les raisins de la colère". "Les Naufragés de l'autocar", oeuvre moins célèbre, parue en 1949 après les deux autres, est pourtant bien intéressante à découvrir ou redécouvrir.

Juan Chicoy est tenancier d'un restaurant sur les bords d'une route de Californie, dans un paysage grandiose que Steinbeck sait si bien nous faire aimer, grâce à ses descriptions minutieusement ciselées. Il est aussi chauffeur de car, et chargé d'acheminer au Mexique des voyageurs, aux origines et personnalités diverses. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.

Au fil des pages, Steinbeck s'attache, avec une admirable méticulosité, à affiner petit à petit le caractère de chacun des protagonistes. Ce voyage, qui devait être un épisode banal de la vie ordinaire, devient, sous la plume du romancier, une comédie humaine aussi satirique que sarcastique. Et l'auteur prend un évident plaisir à pousser chacun de ses personnages dans ses derniers retranchements.

Habile dosage d'humour et de méchanceté, ce récit savamment construit ne cesse de surprendre le lecteur au fur et à mesure que l'histoire avance.
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Voilà un roman qui se lit avec pas mal de légèreté. Et pourtant. Tour à tour, l'auteur passe de personnage en personnage pour décrypter ce qui leur passe par la tête et découvrir leurs failles. Steinbeck fait ainsi se rencontrer ces gens moyens, loin du stéréotype du winner, pour mieux cerner qui ils sont vraiment et faire le portrait de l'Amérique son époque - le livre a été édité en 1949). C'est un roman qui se lit avec de la légèreté, certes, mais qui est bien plus profond qu'il n'y paraît.
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Ici Steinbeck se distingue comme une sorte d'héritier De Maupassant avec la fameuse nouvelle « boule de suif ».
Un huis clos qui se déporte à plusieurs endroits.
C'est vraiment très bien. L'écriture est celle de tous les jours et on suit leurs conversations avec intérêt en passant d'un groupe à un autre pour les connaître et les comprendre. Car évidemment chacun se livre et les personnages les plus endurcis révèlent une toute autre image d'eux-mêmes.
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Mélange de personnages hétéroclites prisonniers d'un car en difficulté. Les esprits s'échauffent et chacun va un peu au bout de lui même compte tenu des circonstances. Chacun révèle ses failles à son insu. Les masques tombent et derrière le personnage que chacun joue apparaissent les pulsions et les aspirations secrètes.
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Excellent roman psychologique de John Steinbeck, prix Nobel de littérature 1962.

Différentes personnes se retrouvent coincées dans un relais/station-service suite à une panne d'autocar. C'est l'occasion pour l'auteur de nous les présenter un à un, en insistant particulièrement sur le côté antipathique de chacun, et de nous dévoiler les désirs cachés qui les habitent. Une jeune femme très attirante les rejoint, les hommes sont attirés vers elle comme des mouches et essaient de la conquérir. Cette première partie (les deux-tiers) du livre est assez captivante. On a l'impression d'étudier des rats de laboratoire. Qu'est ce que l'auteur va faire de ses personnages ?

C'est dans le dernier tiers du livre que se déroule le "naufrage" dont parle le titre. En effet le car a repris la route mais s'est embourbé en pleine montagne sans espoir de repartir. Les passagers, livrés à eux-mêmes, le chauffeur les ayant abandonné pour chercher du secours, montrent leurs vrais visages et le drame est évité de justesse.

J'aime beaucoup ce genre de roman psychologique qui se déroule en huis-clos avec plusieurs personnages bien campés.
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Les naufragés de l'autocar ne m'a pas autant marquée que d'autres chefs-d'oeuvre de John Steinbeck qui font partie de mes romans favoris, comme A l'est d'Eden et Des souris et des hommes, mais le talent de l'auteur pour y dresser les portraits de ses personnages et pour y décrire les scènes auxquelles ils prennent part est époustouflant. Rien que le vol d'une mouche est du grand art ! Non, jamais je n'aurais cru être happée par le duel entre une femme et la mouche qui a osé pénétrer dans son restaurant. Et pourtant... La façon que Steinbeck a de jouer avec tous les petits détails qui, assemblés, forment une image complète, vivante et réaliste, a de quoi subjuguer. Peu d'auteurs sauraient rendre prenant un roman où l'action est assez peu présente, qui déploie surtout une succession de tableaux et où les personnages pensent plus qu'ils ne parlent ou n'agissent. John Steinbeck sait très bien le faire, c'est même un maître en la matière.
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Une fois encore je me suis laissée séduire par l'écriture de John Steinbeck. Inconditionnelle je suis, inconditionnelle je reste.
Californie, comme c'est étrange. Une petite station-service sur la grande autoroute nord-sud, des voyageurs y ont passé la nuit, le bus de Juan Chicoy qui doit les conduire à San Juan est tombé en panne. Mais ce matin ils vont pouvoir partir ... Qui sont donc ces passagers? Une famille aisée égarée les Pritchard, le père homme d'affaires, la mère Bernice et leur fille Mildred, un voyageur de commerce, Ernest Horton, un vétéran, un vieux grincheux van Brunt anti-tout par principe et définition. Ajoutez-y une belle blonde Camille Oak , Norma la fille de salle, Kit alias le Boutonneux l'apprenti-mécanicien sans oublier Alice, la femme de Juan, Jalouse, la seule qui reste garder la station-service. En route le voyage commence, la météo est menaçante.... Steinbeck radiographie un à un tous les passagers... Asseyez-vous et écoutez les, laissez les vous surprendre, vous séduire, vous agacer, vous attendrir bref laissez la vie couler à flots.
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