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3,87

sur 1051 notes
Dans ce roman, publié en 1935 et quatrième de l'auteur, Steinbeck raconte l'histoire d'un groupe d'amis paisanos - des métis américains-indiens - pauvres mais riches de la grande amitié qui les unit.

De retour de la guerre, Danny, un vagabond de Monterey apprend qu'il a hérité de deux maisons. Il s'installe dans l'une d'elles et invite son ami Pilon à occuper la deuxième. Pilon invite Pablo… et d'invitations en invitations un petit groupe de joyeux drilles se constitue.

« Tortilla flat » , c'est l'histoire de ce groupe d'amis pour qui rien n'est plus important que l'amitié qui les unit, et où chaque somme « gagnée » est utilisée dans l'achat de gallons de vin.
Un court roman bâti comme la réunion en un seul volume de petites nouvelles apparemment indépendantes, à la manière des jours qui passent…
C'est burlesque, parfois, comique aussi… et dramatique quand l'ivresse s'en mêle ; ou la malchance…

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"Voici l'histoire de Dany, des amis de Dany et de la maison de Dany.",

Le moins qu'on puisse dire, c'est que personne à Tortilla Flat - Torelli mis à part - n'a le sens de la propriété. Ce n'est pas Dany, bien embêté avec son héritage, qui vous dirait le contraire.

Omar Khayam, écrivait : "si tous ceux qui font l'amour et qui boivent sont de l'enfer, demain le Paradis, comme le creux de ma main, sera désert".
Il aurait aimé vivre à Tortilla Flat, Omar. Il aurait, avec Pom-Pom, avec Pilon, le Pirate et Big Joe, avec Jesus Maria ou Pablo, avec Dany, dilué puis perdu toutes ses bonnes intentions dans tout le vin des Torelli. Il aurait comme tout autres, colporté les ragots sur Madame Morales, suivi le Pirate et ses chiens pour trouver son trésor, fait quelques séjours dans la prison locale et parlé avec Tito Ralph, le geolier qui oublie quand il a bu qu'il est geolier.

Steinbeck nous livre l'enfer du décor.Construit sur un sol pavé de bonnes intentions, Tortilla Flat se noie sous les galons de vin et remet même en cause la moralité de la vierge Marie et rappelle que rien n'est jamais acquis, même bien.

Un petit livre plein et jouissif qui mérite trois étoiles et demi sur l'échelle de Babelio. Un bon moment.

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Si Huckleberry Finn et Tom Sawyer avaient eu un deuxième papa, il s'appellerait John Steinbeck. Pourquoi ? Parce que la soif de liberté, l'ironie constante et l'impossibilité de trouver un personnage très très méchant dans Tortilla Flat est inconcevable.

Et je sais pas d'où ça m'est venu mais si Wes Anderson se mettait à faire sa version de O'Brother, ça donnerait un peu ça (aussi).

Une narration fluide, qu'on sent couler comme du vin pas cher mais qui met bien bien ben. La définition de l'Amitié à l'état pur avec ses chagrins d'amour, ses bagarres, ses envies de protéger, de partager, de raconter des histoires de fantômes, de prévenir, de guérir, de voler. BREF la putain d'Amitié qu'est pas donnée à tout le monde.

L'histoire de Danny et ses compères. Des paisanos, des petits gars simples mais doués de réflexion. Leur réflexion surtout. Des logiques implacables qui permettent au lecteur de rigoler à haute voix dans le métro comme si on était dans la même cabane que les héros à partager un bon gallon de pinard de derrière les fagots.

Danny hérite de deux maisons dans un quartier pauvre de Californie, devient malgré lui propriétaire et prend l'ascenseur social dans la ville où .. Non attendez. En fait Danny s'en branle totalement. Il veut juste être libre, boire du vin et avoir ses copains sous la main. Pour le reste, le feu et l'ennui s'en chargeront.

L'histoire du Pirate et de ses chiens, de trésors enfouis qu'on retrouve le jour de l'année où les esprits laissent des lueurs bleues dans la forêt. de Pilon, crapule de naissance qui sert à la fois de bonne et de mauvaise conscience, de Jésus Maria le bon samaritain toujours prêt à filer un coup de main, ... une camaraderie pittoresque qui dénonce les injustices sociales, qui profite des femmes de petite vertu et les couvrent de cadeaux.

Je savais pas trop comment imaginer le mot allégresse quand je l'avais écouté pour la première fois. En fait maintenant que je me rappelle de la définition je sais que c'est exactement le sentiment qui se dégage de ce foutu bouquin !

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Eh bien je ne garderai pas grand souvenir de ce Steinbeck qui m'a lourdement ennuyée...
A la base, l'idée première de l'auteur est bien les liens d'amitié entre les personnages existants, ce qui est tout à fait intéressant mais le reste ne m'a pas du tout convenu, c'est à dire que leurs occupations telles que s'adonner à l'alcool tout au long de l'histoire m'a été plus que pénible... du coup, ça enlève tout charme à cette histoire qui se déroulait dans les années 20 aux Etats Unis.
Ce n'était pas un livre pour moi, pas grave...
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Retour aux fondamentaux ! Il est parfois salutaire de s'enquiller tranquillement un bon vieux classique. de plus je note la mort dans l'âme que je n'ai encore jamais présenté STEINBECK dans nos pages alors qu'il a été une influence majeure dans mon parcours (ce dont vous vous foutez, et sur ce point je ne peux pas vous donner entièrement tort). le choix de « Tortilla Flat » n'est pas le fruit du hasard, mais bien des souvenirs épars lors de la première lecture il y a une quinzaine d'années, une mémoire qui avait enregistré avec tendresse cette bande de clochards célestes trônant littéralement dans le bled de Tortilla Flat, dans le comté du Monterey, proche de Salinas (où était né STEINBECK en 1902).

Ils sont tout d'abord deux : Danny et Pilon, les deux meilleurs amis du monde, inséparables, oisifs et buveurs, prenant le soleil et les cuites sans rémission. Danny est propriétaire d'une petite bicoque, dans laquelle Pilon ne va pas tarder à cohabiter. Au fil du roman, entre deux gallons de vin rouge descendus à rythme toujours soutenu, d'autres personnages du même acabit vont venir se greffer : Pablo, Jesus-Maria, le pirate (qui vivait jusqu'alors dans un poulailler), Big Joe (qui sort de prison), le Caporal (et son bébé qui ne va malheureusement pas s'éterniser sur terre). Tous vont venir vivre, les uns après les autres, au gré de chapitres picaresques et jubilatoires, dans cette maison du bonheur, de la picole à bon marché et des farces de potaches. L'humour est parfois noir « Eh bien, je vais me tuer et on verra bien si les gens ne sont pas tristes. Ils seront désolés d'avoir ri. Mais je serai mort. Je ne verrai donc pas leur confusion ».

Cette baraque, c'est une sorte de refuge des bons à rien, des fainéants et des ivrognes, qui aiment la vie pour ce qu'elle est, qui ne veulent pas perdre leur temps à la gagner, qui préfèrent mendier s'il le faut plutôt que de contracter la maladie du salariat. Une bande de joyeux fondus pour qui rien n'est important, à part avoir le gosier bien humecté en permanence. Tous sont nés avec cette singularité : la dalle en pente, la soif pour étendard. La provocation quotidienne, les idées lumineuses pour trouver de quoi bouffer : « Aujourd'hui, je pense que nous pourrions descendre des pierres sur le quai. Quand les bateaux approcheront, nous crierons des jurons et nous jetterons nos pierres. Comment ces pêcheurs répondront-ils ? Peuvent-ils jeter des filets ou des rames ? Non. Ils ne peuvent nous jeter que des maquereaux ».

Dans cette ville où les tenanciers coupent le gin à l'eau et le whisky au poivre, il ne faut plus s'étonner de rien, le feu d'artifice de farces est en route, il va éclairer des vies. Bien sûr, quelques sales bricoles vont venir ternir la nonchalance collective, le bébé mort du Caporal, un incendie, etc., mais hauts les coeurs, nos lascars ne perdent en rien de leur joyeuseté.

Ces potes-là sont un peu l'antithèse de l'ennui et, ce qui ne gâche rien, possèdent un coeur gros comme ça, qui vibre d'émotions, c'est d'ailleurs pourquoi de deux, la maison s'est vite retrouvée croulante sous les habitants, il faut bien aider son prochain. Bon, pour le Pirate c'est un peu différent : on le soupçonne de planquer un douillet magot, alors bon d'accord, on a du coeur, mais ce serait de bon aloi qu'il pense à partager avec ses nouveaux amis. Il va être traqué, en finesse, il finira bien par donner un indice.

Ce roman de 1935 (l'année de la mort du père de l'auteur, sa mère étant décédée l'année précédente, au moment où STEINBEK l'écrivait)) est un peu à part dans l'oeuvre de STEINBECK puisqu'il est drôle et léger presque de bout en bout. Presque oui, car STEINBECK restant STEINBECK, la fin sera tragique et vous passera le goût du pain. Loin des grandes fresques comme « Les raisins de la colère » ou « À l'est d'Eden », des drames comme « Des souris et des hommes », il se range en revanche tout à côté de « Rue de la sardine » par son intimisme, ses personnages drôles, sales, attachants, buveurs mais rêveurs, c'est toute la tendresse de STEINBECK qui l'on sent à chaque page. Ce « Tortilla Flat » est jouissif, et sa relecture l'a démontré. Troisième roman de l'auteur après « La coupe d'or » (1929) et « Au dieu inconnu » (1933, pour chacun je n'ai gardé aucun souvenir même vague, mauvais signe…), « Tortilla Flat » le propulse au rang des conteurs de choix. Il le restera jusqu'en 1968, date de son décès, et même bien au-delà. STEINBECK a été régulièrement imité depuis, mais quant à savoir s'il a été égalé, c'est une question qui, en ce qui me concerne, restera en suspens.

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Que peut-on faire d'une maison - et à plus forte raison de deux - quand, depuis son enfance, on préfère dormir à la belle étoile ?
 
De retour de la guerre, Danny s'installe dans sa patrie natale, Tortilla Flat. Ce petit village pauvre et miséreux est situé au sommet de la colline qui surplombe Monterey, aux abords de la côte californienne. Les paisanos y vivent au jour le jour, dans le tourment du lendemain. Ils vivent du temps qui s'écoule, sous une chaleur accablante, le ventre tordu par la faim. Ils vivent de l'ivresse procurée par un gallon de vin, celui qui fait oublier. Ils tentent d'amasser quelques sous, volent, se nourrissent de ragots, mendient. Ici, c'est chacun pour soi, on vit d'isolement et de solitude, de cette nonchalance propre à tous désespoirs. Les paisanos sont confrontés à la grande dépression. Jusqu'au jour où Danny, sans s'y attendre, reçoit deux maisons en héritage.
 
Dans tout le village, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. C'est ainsi qu'il « loue » à son ami Pilon, par charité et fort de son sentiment de générosité, l'une de ses maisons. Louer est un grand mot, son locataire est sans le sou et s'impose plutôt qu'il n'y est invité. Mais tout cela importe peu à Danny, puisqu'il se sent moins seul. Et c'est à ce moment de l'histoire qu'a lieu l'effet boule de neige. Rien n'est trop beau quand notre générosité passe par la charité d'autrui… Pilon invite Pablo, puis Jesus-Maria, et Pirate et puis Big Joe et puis et puis… Une meute d'assoiffés qui entravent définitivement la liberté et le bonheur de l'hôte et qui lui font regretter amèrement le temps où il vivait dans les bois l'été et dans le foin chaud l'hiver. le poids de la richesse et sa condition sociale le rendent malheureux, sa vie ne lui appartient plus. Il perd confiance en ses amis, craque, et un beau matin, il laisse tout tomber pour revenir à sa vie de paisano. Et c'est le retour à la liberté.
 
Les personnages sont astucieux, manipulateurs, futés et menteurs. Pour s'acquitter de leurs « dettes », ils s'assurent que Danny ait toujours du pain sur la table et une goutte d'alcool dans le gosier. Promesse qu'ils honorent avec le souhait qu'il l'oubliât, « car sinon ce serait de l'esclavage » ! Que de sentiments partagés entre le vice et la vertu. Steinbeck m'a arraché des fous rires avec ces situations complètement risibles. Et, de ces situations, il y en a bien d'autres. Je découvre l'auteur avec un humour que je lui reconnais pour la première fois. Et, si sont mis en valeur l'égoïsme, l'avarice et les sentiments pourvus d'un altruisme intéressé, il n'en demeure pas moins que ce roman, au final, est une grande histoire d'amitié, d'entraide et de partage. Charité bien ordonnée commence par soi-même ? Pilon et sa bande de soûlards en ont fait leur leitmotiv…
 
« Je vais tout te raconter, poursuivit Jesus-Maria. J'ai acheté deux gallons de vin et je les ai apportés ici dans le bois, puis je suis allé me promener avec Arabella Gross. J'avais acheté pour elle, à Monterey, une paire de pantalons de soie. Elle les a beaucoup aimés, si roses, si doux. Et puis, je lui ai aussi acheté une petite bouteille de whisky. Un peu plus tard, elle a rencontré des soldats et elle est partie avec eux.
 
-Oh ! la détrousseuse de l'honnête homme ! s'écria Pilon, scandalisé»
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Il y a dans l'oeuvre de Steinbeck plusieurs manières de le percevoir et d'apprécier son écriture. D'un côté, celui qui a écrit des livres lourds de thématiques sur la misère sociale, les dégâts de la Grande Dépression, et l'autre celle où il décrit de joyeux lurons qui vivent de gallons de vins, de bagarres et de vols. Pourtant, à bien y regarder, nous retrouvons les sujets qui sont propres à cet auteur.

Les situations dans Tortilla Flat prêtent souvent à sourire, tant par les dialogues, que par les nombreuses déconvenues qui arrivent à nos compagnons. Cette bande de copains passe leur temps à boire, discuter, et à faire preuve d'ingéniosité pour avoir leur dose d'alcool. Ce qui les mène fréquemment à des situations extrêmes, fantasques, et complètement insolites. Nous suivons leurs aventures comme une série TV, esquissant un sourire à toutes les idées saugrenues qui les traversent. Cependant, malgré leurs nombreux défauts, l'amitié règne entre eux, et l'amour qu'ils se portent font intégralement la force de ce groupe. Ce sont des hommes de peu, qui vivent de rien, épris d'une folle liberté, l'avenir n'existe pas pour eux, ils vivent dans un présent immédiat.
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Tortilla Flat, sur les hauteurs de Monterey. le quartier de Danny et ses amis. de fieffés filous ceux-là, très souvent avinés ! Mais, malgré tous leurs défauts et leurs vices, il forme une sacrée bande de copains, toujours prête à partager des histoires et des gallons de vin. Il y a une camaraderie, parfois non dénuée d'intérêt, une certaine solidarité aussi. Et au centre de tout, il y a la maison de Danny, héritée du grand-père, un home sweet home tout simple, qui les réunit et les abrite.

Superbe roman de Steinbeck célébrant l'amitié, écrit d'une plume tantôt ironique, tantôt acerbe. Un vrai classique !
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Livre écrit par Steinbeck en 1935 dans lequel on trouve déjà tous les ingrédients de ses futurs livres, et qui lui a valu ses premiers succés littéraire.

C'est l'histoire de Danny, de la maison de Danny et des amis de Danny
Tortilla Flat est un petit bourg de Californie
L'histoire se passe dans les années 1920 et met en scène Danny un paisano pauvre et ses amis plus vagabonds qu'autre chose vivant de chapardage et faisant des allers et retours en prison, même si Danny possède deux maisons dont il a hérité

Steinbeck use de l'humour pour nous immerger dans la vie de ceux qui vivent en marge de la société, de ceux qui vivent dans l'instant présent, sans même se soucier de savoir si il y aura un lendemain.

Roman court qu'on lit et qu'on relit à l'infini.
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Il y a vraiment longtemps que je n'avais pas relu du Steinbeck et le challenge Si j'étais un livre m'a donné l'occasion de me replonger dans l'oeuvre de ce géant de la littérature.
J'ai lu comme beaucoup Des souris et des hommes mais aussi Les raisins de la colère et A l'est d'Eden mais je n'avais encore jamais lu Tortilla Flat.
Ce fut une bien jolie surprise de découvrir cette histoire drôle qui met en scène des amis.
Danny, un paisanos, revenu de la guerre se retrouve héritier de deux maisons. Une aubaine pour celui qui n'a pas trop envie de travailler. Il décide d'occuper l'une des maisons et de mettre la seconde en location. Il y installe l'un de ses amis qui devra lui régler un loyer... ce qu'il ne fera jamais. D'amis en amis qui s'installeront dans cette maison, le versement du loyer sera toujours un sujet impossible. En effet même si quelques fois les locataires ont un peu d'argent, il est tellement plus agréable de s'offrir un galon de vin que de payer son propriétaire.
Ce roman avec ces airs ivrognes est une ode à l'amitié.
Danny et ses amis sont pauvres mais ils sont riches de cette amitié qui les rend solidaires.
J'ai adoré cette histoire qui m'a en prime beaucoup amusée.
A lire absolument...

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