« L'estime de soi n'est pas tout, mais rien n'existe sans elle » C'est ainsi qu'a commencé ma rencontre avec cette philosophie des plus enrichissantes, de bon matin, grâce à la douce voix d'
Anne-Cécile Mailfert dans l'émission « En toute subjectivité ».
Connaissez vous
Gloria Steinem, militante féministe américaine ? Moi, je n'en avais jamais entendu parler. Mon enrichissement n'a pas eu de limites ce jour-là…une révolution de ma perception et la rencontre d'une personne.
En 1992, lors de la première publication, nombre de détracteurs ont estimé que
Gloria Steinem s'écartait de la politique et du féminisme. Rappelons, si nécessaire, que « le personnel étant politique », cette auteure n'a fait qu'enrichir ses mondes intérieurs et extérieurs.
Cette année, les éditions Harper Collins nous offrent la possibilité de découvrir cette figure dont les réflexions restent d'actualité. Dans sa nouvelle introduction, l'auteure rappelle d'ailleurs que ce livre ne s'adresse pas uniquement aux femmes. Il s'adresse également, et surtout, aux personnes désireuses de changer les paradigmes établis depuis des siècles. Et
Mona Chollet, dans sa préface, nous invite à prendre conscience que ce combat n'est hélas pas achevé.
Difficile de décrire cet ouvrage. Ni un livre fade et consumériste de développement personnel, ni un manifeste du féminisme. Alors quoi ? Je dirai, tout simplement, que c'est un partage d'expériences et de réflexions à la lueur des témoignages recueillis et de l'expérience de
Gloria Steinem.
Questionnant d'abord le champ des possibles du terme « estime de soi », elle nous invite dans un premier temps à retrouver l'enfant que nous étions, vous savez celui qui n'était pas impacté par l'éducation ou la société ? Celui qui faisait acte de liberté à chacun de ses pas. Celui qui pouvait passer des heures à contempler, jouer. Celui qui ne projetait pas son moi futur à chacun des moments présents… Selon nos diverses expériences, c'est cet enfant qu'elle nous invite à retrouver. le retrouver lui et ses rêves, avant cette étape dite de la « désillusion ».
Elle nous convie ensuite à déconstruire nos apprentissages puis à « réapprendre ». Là encore, il se peut que nous retrouvions notre moi enfant, dans la pratique du rire, du dessin avant de libérer totalement l'adulte que nous sommes. Mais il s'agit aussi de déconstruire les modes de pensées établis par une société patriarcale, dominante et hiérarchisée.
Elle vous invite également à prendre connaissance de votre corps, de votre rapport à la nature, aux animaux, en somme votre ouverture au monde.
Quelques passages plus surprenants également, avec des analyses littéraires, établissant les différences entre la romance et l'amour pour enfin conclure sur l'importance de la perception, non pas d'un moi individuel, mais d'un moi universel.
Livre passionnant de par les thématiques abordées mais également de par sa forme. L'impression dominante n'est pas une logique imposée mais une réflexion évolutive et construite avec ceux qui partagent ce monde ; ce qui somme toute, correspond parfaitement à la vision d'
une révolution intérieure pour
Gloria Steinem.