La genèse du théâtre français passe par le latin - le bilinguisme des clercs est une réalité fondamentale de la culture médiévale - et doit se comprendre comme une variante locale dans un cadre beaucoup plus vaste, la chrétienté occidentale, au sein de ces grandes abbayes qui, en France, e Angleterre, dans les pays germaniques, en Bohême, sont les conservatoires des sciences et des arts (Fleury-sur-Loire, Saint-Gall, Saint-Martial de Limoges, Marmoutier de Tours, Einsiedeln...).
Ce théâtre de l'église est étroitement lié au culte et totalement étranger à la "littérature" : en toute rigueur, il faudrait l'étudier comme un chapitre de l'évolution des liturgies.C'est pourtant là que sont élaborés, pendant trois siècles, les procédés de l'écriture dramatique, tandis que parallèlement et dans la discrétion des bibliothèques monastiques, une sauvegarde très fragmentaire du legs antique est assurée par la copie et l'imitation des auctores, parmi lesquels Plaute et Térence effacent jusqu'à la Renaissance le souvenir des grandes œuvres grecques.
ROMAN DE LA ROSE – Entretien avec Armand Strubel, éditeur et traducteur de l'ouvrage (BNF, 2012)
Entretien avec Armand Strubel, l'universitaire responsable de l'édition et de la traduction du roman pour la fameuse collection "Lettres gothiques", dans le cadre de l'exposition qu'organisa la Bibliothèque Nationale de France, en 2012 et 2013, sur 'Le Roman de la Rose' écrit par Guillaume de Lorris et poursuivi par Jean de Meung.