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EAN : 9782207110164
400 pages
Denoël (05/04/2013)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Le 27 février 1945, Avrom Sutzkever témoignait devant le tribunal de Nuremberg des atrocités commises par les nazis dans le ghetto de Wilno. Son témoignage, capital, entrera dans l’histoire, tant la parole des victimes fut rare lors du procès. C’est dire l'importance que revêt le récit qu’il a laissé de sa vie quotidienne entre 1941 et 1944. Jeune poète, il décrit dans ce texte l’horreur et la mort comme faisant partie de l’ordinaire, avec la volonté de restituer la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre que l'on croirait triste et affreusement dur a lire vu le contenu de son titre.Ghetto nous fait penser aux horreurs commises par les nazis,il nous evoque la famine,l'extermination lente du peuple juif;mais en lisant cet ouvrage,qui est un compte-rendu de la vie qui a malgré tout reussi a emerger ,nous apprend qu'il y avait une vie possible,l'espoir,qu'il y avait des commandos juifs,de la rebellion et permet de briser l'image du juif qui se laisse mener a l'abattoir sans reagir.
Il y a eu des hommes et des femmes au courage extraordinaire,qui ont reussi a créer une ecole pour les enfants,des représentations théâtrales,un centre culturel,qui a permis le sauvetage des oeuvres ecrites en yiddish.Bref,une vie foisonnante,intelectuellement riche.
Merci a ces hommes et femmes qui ont pu temoigner de leur sauvetage hors du commun.
A lire absolument,car la vie est toujours plus forte que tout.
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Tentatives d'assassinat: 2 - 1

'le vieux suppliant te regarde
quand il part traverser les plaines des ténèbres,
qui l'ont saisi, emporté dans un obscur trépas.'
Georges Séféris (La Grive III) et Sophocle (Oedipe à Colone)


'Avez-vous vu sur les champs enneigés,
des files de juifs en statues de glace?
Bleus gisants de marbre
qui ne respirent ni ne meurent. ...
Les mots et le silence sont unis pour n'être qu'un. ...
J'ai connu la mort sous tous ses vêtements. ...
Un voile de marbre enveloppe ma peau.'
Engloutissement de la parole.
Mais restent vos flacons de mots,
que nous boirons jusqu'à l'épuisement .
O! Vous,
metteurs en mots d'un peuple assassiné
qui avez dit la fin du rêve d'éternité.
Si vous n'aviez pas écrit ces mots là;
'ces poèmes que vous avez écrits avec un morceau de charbon,
sur le cadavre de papier de vos voisins,'
nous, innocents ne saurions pas
ce que sont toutes ces douleurs
qui ont noirci l'histoire de nos vies.
Metteurs en mots de la fin des hommes
avec vos mots de poètes qu'on a voulu assassiner
nous boirons encore vos flacons d‘eau de mort,
et que survivent vos mémoires…
et avec elles nos désirs de vie.
Des poème, dont l'âme est la prosodie ;
dont la mort
- celle des vivants et celle de ceux qui ne le sont plus -
est le rythme ;
un monument à la mémoire
de ce qui aurait pu être une humanité…
perdue
dans les chambres à gaz,
et aussi, dans les fossés creusés par les enterrés de l'heure qui vient.
- Sommes-nous coupables ?
Sommes-nous coupables ? Devons-nous payer pour notre culpabilité ?
Et à qui: au présent ou au passé?
- Aucune différence, abruti ! il y a culpabilité,

Vous êtes peut- être des erreurs judiciaires...
Mais est venu le temps de payer.
J'ai réuni en un seul hommage trois poètes Yiddish :
Yitzhok Katznelson, poète et dramaturge Juif, né près de Minsk en 1886, mort gazé à Auschwitz, après avoir pu écrire le Chant pour
le peuple Juif assassiné, long poème qu'il mit dans des bouteilles enfouies dans le camp de Vittel.
Leïb Rochman (A pas aveugles de par le monde, traduit par Rachel Ertel chez Denoël) 1918-1978, échappé d'un camp de travail
avec sa femme.
Avrom Sutzekever (1913-2010) échappé avec sa femme du ghetto de Vilnius; Selected Poetry and Prose, traduit from du Yiddish
par Barbara et Benjamin Harshav; Laughter Beneath the Forest traduit du Yiddish par Barnett Zumoff;
Quelques unes de ces lignes leur appartiennent, je vous des donne à lire dans mon adaptation.
© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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critiques presse (3)
LaViedesIdees
24 janvier 2014
Par l’envergure de son auteur et la qualité de son appareil critique, qui permet de le recontextualiser, Le Ghetto de Wilno constitue un document fascinant à la fois pour l’historien et le grand public.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Telerama
02 mai 2013
Dans ce récit, écrit dans l'urgence, il rapporte tout ce qu'il peut. Ce qu'il a vécu et ce qu'on lui a raconté. Sa langue décrit sans jamais s'appesantir, mais ses mots transpercent d'autant plus qu'ils semblent sans affect.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
22 avril 2013
En écrivant les scènes de la survie quotidienne au ghetto, en faisant les portraits des héros juifs et des tueurs SS avec un sens du détail et une sobriété imposants, [...], Sutzkever ne fait pas seulement la nique à l’oubli. Il révèle comme peu l’ont fait la forme spectaculaire de l’extermination.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Suite à la Première Guerre mondiale, la disparition de l’empire tsariste et la recomposition de toute l’Europe centrale et orientale, la Lituanie connut une très grande instabilité. Alors que, depuis 1795, l’ancien Grand-Duché de Lituanie était une région administrative de l’empire tsariste, à partir de septembre 1915 il fut occupé par l’armée allemande. Après la guerre, les combats qui avaient fait rage entre l’Armée rouge, l’armée polonaise et l’armée lituanienne virent les différentes parties de la région passer d’une autorité à l’autre jusqu’en octobre 1920. À partir de cette date, la Pologne prit définitivement le contrôle de la région de Wilno, et une Lituanie indépendante fut déclarée avec, comme capitale temporaire, Kaunas (Kowno en polonais). Quand Avrom Sutzkever arriva à Wilno en 1920, la ville était donc sous autorité polonaise. Il passa ses années de formation dans le contexte de la toute nouvelle République polonaise, reconnue en 1919 par le traité de Versailles. Elle incarnait une Pologne redevenue indépendante suite à près de cent cinquante ans de partage entre l’empire tsariste, le royaume de Prusse et l’Empire austro-hongrois conséquemment aux partages successifs qui eurent lieu de 1772 à 1795.

Entre les deux guerres, Wilno comptait une large majorité de Polonais (65 %), une forte minorité juive (28 %) alors que les Lituaniens, population principalement rurale, ne formaient que 1 % de la population de la ville. Le traité de Versailles imposait à la République polonaise le respect des minorités dans leur identité collective. Cela permit à la minorité juive, déjà très dynamique, de développer considérablement ses institutions éducatives et culturelles.

Wilno, bien plus petite que Varsovie tant par sa population totale que par sa population juive, était néanmoins l’héritière, dans le monde juif, d’une longue tradition religieuse et intellectuelle : on la nommait la Jérusalem de Lituanie (Yerusholayim délité). Au XVIIIe siècle, le Gaon de Vilna avait imposé la ville comme grand centre d’études religieuses et de décisions rabbiniques, et il avait promu un mode rationaliste dans l’étude de la Torah. Au XIXe siècle, la ville avait vu se développer une autre sensibilité religieuse d’importance, le mouvement Musar autour de la personnalité du rabbin Israël Salanter, qui prônait la prédominance de la morale dans les relations sociales.

Mais Wilno fut aussi, au XIXe siècle, l’un des grands centres de développement de la Haskala, le mouvement des Lumières juives qui favorisa notamment l’émergence de la littérature yiddish et de la littérature hébraïque modernes dans la seconde partie du siècle.

La ville accueillit également de nombreuses institutions d’enseignement en yiddish et en hébreu, plusieurs journaux et magazines en yiddish, plusieurs troupes théâtrales jouant en yiddish et en hébreu et trois grandes bibliothèques auxquelles Sutzkever fait référence : la bibliothèque Strashun, la bibliothèque Mefitsey-haskole (bibliothèque de la Société pour la diffusion des Lumières) et la bibliothèque de l’Institut scientifique juif (YIVO).

En septembre 1939, lors de l’invasion concertée de la Pologne par les armées allemande et soviétique en vertu de l’accord conclu entre Molotov et Ribbentrop, la Lituanie tomba sous l’influence de Moscou qui imposa le pacte d’assistance mutuelle soviéto-lituanien prévoyant l’indépendance politique du pays contre l’installation de cinq bases militaires soviétiques. La région de Wilno fut intégrée à la République de Lituanie et la ville devint la capitale officielle du pays. Environ douze mille Juifs provenant de la partie de la Pologne occupée par l’armée allemande, et notamment de Varsovie, trouvèrent refuge en Lituanie, dont une grande partie à Wilno. Mais la ville ne resta pas longtemps la capitale d’un État indépendant. Les Soviétiques occupèrent et annexèrent la Lituanie en juin 1940 avec l’accord de l’Allemagne. Ils y instaurèrent la République soviétique de Lituanie et menèrent des répressions contre toutes institutions religieuses, et contre ceux qu’ils considéraient comme les « ennemis » du peuple. On estime à trente mille ou quarante mille le nombre d’habitants de la Lituanie qui furent alors arrêtés et envoyés au Goulag. Les Juifs souffrirent autant que les autres citoyens lituaniens de l’occupation soviétique : les institutions religieuses juives furent fermées et les militants politiques non communistes – socialistes compris – subirent une épuration radicale. Néanmoins, ils eurent souvent le sentiment d’avoir échappé au pire – l’occupation allemande et la persécution antisémite. De surcroît, l’administration soviétique comptait une proportion de Juifs nettement plus importante que celle de la population, et le sentiment antijuif, déjà présent auparavant, se développa dans la population lituanienne.
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De nombreux enfants du ghetto,ages de 10 à 12 ans,etaient assignes aux travaux forces en ville.
La resistance a confie plus d'une fois les missions importantes a l'un d'entre eux.Avec quelle conscience,et quel esprit de sacrifice ces petits bouts les ont remplies!Des dizaines,des centaines de tracts furent distribues en ville grace a ces chers enfants.
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Là où nous marchons à présent, dans ces mêmes rues, nos frères vivaient encore il y a un an (...) Nous nous arrêtons. Nous nous taisons. Ce sont les briques qui parlent.
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