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4,22

sur 428 notes
Le premier Tabucchi que j'ai lu m'a enchantée: c'était "Nocturne indien". le second m'a emballée: c'est "Péreira prétend", tellement différent, et pourtant lui aussi un petit miracle d'écriture, plein de finesse, d'humour et de pénétration!

Le premier personnage, c'est Lisbonne! Lisbonne l'atlantique avec ses vents violents , ses brumes marines, son soleil éclatant et ses couleurs décapantes, Lisbonne avec ses rues en pente, son tramway acrobatique, son port plein d'odeurs salines et ses marchés colorés, sa vie pétulante et pourtant sous étroite surveillance policière ..Lisbonne, une belle frégate arrimée, une cavale bridée, une ville arraisonnée...On est sous le régime de Salazar...

Lisbonne, Pereira y vit, chroniquant, dans le journal Lisboa, la page littéraire, avec une scrupuleuse minutie, et une cécité tout aussi scrupuleuse au contexte politique...Sa grande spécialité, ce sont les chroniques funèbres, les hommages aux écrivains défunts, ou menacés de l'être....

Car le monde de Péreira est mort: sa femme, au portrait de laquelle il se confie à voix haute, dans l'appartement bien rangé et solitaire, ses écrivains -pas tous morts, mais déjà prêts à l'être, empaquetés dans leur élégie funèbre de circonstance..Et surtout lui, Pereira, qui économise ses plaisirs et ses émotions, avec la prudence d'un grand vieillard.

Il est un de ces petits fonctionnaires ternes et obéissants qui sont les rouages bien huilés de toute dictature.

Et un jour, un grain de sable vient enrayer toute cette belle mécanique: Pereira contacte, sans bien savoir pourquoi - une sorte de brusque surgissement de son moi profond - un jeune thésard , Monteiro Rossi, aux idées contestataires...et avec cette rencontre, peu à peu, va se fendiller la carapace d'indifférence, de fausses certitudes et de craintes pusillanimes que Péreira prétend dresser entre lui et le monde, mais qu'il a surtout érigée entre lui et sa conscience..

Ponctué par le leit-motiv "Péreira prétend" le désordre nouveau -j'aime bien...- va miner , saper, corrompre, détruire la petite vie sans histoire, la petite histoire sans vie de notre héros..

J'ai adoré ce récit, drôle, tendre, réaliste et critique, servi par un style parfait- un vrai conte philosophique!

J'aurais aimé le lire en italien...je le ferai peut-être un jour: sostiene Pereira...

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Août 1938, Lisbonne. Pereira est rédacteur du Lisboa, journal de l'après-midi (donc peu important). Salazar dirige le pays tandis qu'en Espagne, la guerre civile fait rage. Pereira est veuf et il vit dans le souvenir de ses études à Coimbra. Sa vie est faite d'habitudes quand arrive au journal Monteiro Rossi, un stagiaire dont les écrits sont impubliables car trop politisés.
Pereira prétend narre le parcours d'un homme tranquille et déjà détaché du monde qui s'oppose, d'abord à son corps défendant puis tout à fait consciemment, à la dictature. Ce roman portugais écrit par un Italien est un hommage à un journaliste ayant effectivement existé en même temps qu'un rappel historique sur une période et un pays si proche du nôtre.
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Une petite perle qui se déguste avec un sentiment de satisfaction coupable.

Coupable, nous le sommes, nous lecteurs, qui assistons à la lâcheté ambiante, qui accompagne la montée du fascisme. Nous suivons une tranche de vie d'un journaliste portugais, qui a du mal à croire ce qu'il voit, à admettre la lente mais inexorable décrépitude de la société dans laquelle il vit. Nous assistons aux petits mensonges, aux compromissions quotidiennes, à tous ces actes en apparence inoffensifs, mais qui mis bout à bout font le lit des fascistes.

Je me dis que beaucoup d'Allemands ont dû vivre les mêmes dilemmes. Les mêmes angoisses. Ils n'ont pas non plus pu croire qj'une société ordonnée, democratique, policée, pouvait déraper.

Satisfaction, pour la langue, pour une forme d'ironie, d'humour caustique, qui rend le lecteur captif du récit et complice de l'attitude de Pereira. Cette incrédulité du personnage principal face à la lente évolution des choses, qui cède la place à une forme de résistance passive. Osons le dire, cette résistance, ce détachement face au fascisme, aux intolérances, comme celles que nous vivons en 2015, nous en rêvons tous. Nous rêvons de publier un Soir pirate, d'opposer notre attitude de passivité révoltée en pensant que cela suffira à endiguer le monstre hideux du totalitarisme. Nous revons d'être humains et dignes.

La grande réussite de Tabucchi, c'est de replacer l'humain au centre de tout. Pas de rouages infernaux, juste des petits pas, au quotidien, vers l'horreur. C'est une force du roman, là aussi. Pas d'horreur montrée, ou dite. le récit se concentre sur le cheminement vers le totalitarisme, via le regard des autres. Un pas après l'autre.

Réalisme et surréalisme se côtoient. J'ai plusieurs fois pensé à Ionesco.

Une lecture toute simple, qui n'est difficile que parce que nous en connaissons la fin, même si elle n'est jamais évoquée. Une lecture nécessaire, dans une langue belle, simple et pure.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, mais j'aime Tabucchi, qui parvient à nous raconter l'air de rien, sans violence inutile, les pires combats de la société et souvent, comme ici, de la société portugaise.

C'est en effet l'histoire d'un chroniqueur littéraire et de ses avatars au temps du salazarisme, basée sur un fait véridique.

La langue italienne de l'auteur est belle, mais je ne doute pas que, même en traduction, le texte doit séduire.
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Il est un péché mignon auquel on ne résiste pas longtemps dès lors que l'on flâne par les ruelles pentues de Lisbonne : le “pastel de nata”. Ce flan pâtissier typiquement portugais vous fait un petit clin d'oeil chaque fois que vous passez devant l'une des innombrables ''pastelarias'' qui jalonnent la ville aux sept collines.

Assez curieusement, le personnage central du roman “Pereira prétend”, écrit par Antonio Tabucchi en 1993, évite les pâtisseries. Pourtant il n'a que faire de la diététique, se régalant au quotidien d'omelettes et de citronnades bien sucrées. Veuf depuis quelques années, cet homme entre deux âges est prisonnier de ses petites habitudes et gêné par un embonpoint qui depuis peu tend vers l'obésité.
Sa seule véritable passion est la littérature française dont il abreuve chaque semaine la page culturelle d'un journal lisboète. La montée des nationalismes un peu partout en Europe l'indiffère et, comme la grande majorité de ses compatriotes, il subit avec passivité la dictature de Salazar qui en cette année 1938 sévit depuis six ans déjà au Portugal.

Et puis un jour, un peu par hasard, sans vraiment le vouloir, il met le doigt dans l'engrenage de la subversion en aidant un couple de jeunes gens aux idéaux antifascistes. Ces derniers recrutent dans la clandestinité des volontaires portugais pour les Brigades internationales qui aux côtés des Républicains espagnols combattent les nationalistes de Franco.

Pereira est un être falot, l'antihéros par excellence et pourtant Antonio Tabucchi sait le rendre attachant : ne parle-t-il pas à feu son épouse chaque fois qu'il passe devant son portrait !
Bien qu'il ne croie pas en la résurrection de la chair, Pereira est un catholique convaincu ; son meilleur ami António est père Franciscain. Les prises de positions du Vatican sur la guerre civile espagnole mais aussi celles de Georges Bernanos, François Mauriac et Paul Claudel interpellent les deux hommes et donnent lieu à des échanges enflammés.
Ce roman est d'une densité inversement proportionnelle à sa longueur, vous terminez un chapitre avec le poète futuriste Vladimir Maïakovski pour commencer le suivant avec Alphonse Daudet...

Les événements exceptionnels sont souvent propices à l'émergence de traits de caractère insoupçonnés. L'évolution psychologique de Pereira au contact d'activistes est spectaculaire et son indifférence à l'égard du régime répressif se transforme en quelques mois en aversion profonde.

Pereira prétend” relate une époque peu glorieuse de l'Histoire de la péninsule ibérique et l'intrigue aurait peut-être mérité d'être plus étoffée sur le fond.
Un ton original à la limite parfois de l'ironie et une fluidité d'écriture vraiment coulante de bout en bout caractérisent la forme de ce roman, au final de bonne facture.

Antonio Tabucchi avait choisi le Portugal comme seconde patrie et Lisbonne a servi de cadre à bon nombre de ses oeuvres. Comme le “pastel de nata” de tout à l'heure, je crois bien qu'un autre roman de l'écrivain italien me fait déjà un petit clin d'oeil !
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J'ai commencé la lecture de ce roman avec une certaine méfiance, car il m'avait été conseillé par une amie dont je ne partage pas toujours les goûts littéraires. Eh bien cela a été une surprise, une très agréable surprise !

L'histoire avance doucement presque avec pudeur. Au fil des pages nous pénétrons dans l'intimité d'un homme un peu terne et mélancolique replié sur son passé. Petit à petit nous assistons à l'éclosion d'une individualité qui saura s'opposer avec éclat à la dictature portugaise de la fin des années 30. Antonio Tabucchi a affirmé que ce récit lui avait été dicté par le spectre d'un journaliste portugais. Ce fantôme l'aurait visité à plusieurs reprises et insisté pour qu'il raconte cet épisode de sa vie. Mais cet esprit désincarné n'était pas un parfait inconnu pour Tabucchi, il l'avait rencontré en France dans les années 60 alors que bien vivant il écrivait dans un journal parisien en tant qu'exilé portugais. Plus tard à Lisbonne il lui a rendu une ultime visite à la chapelle où son corps était exposé. S'agit-il d'une ruse d'écrivain pour le plaisir de raconter une jolie histoire ou bien il y a-t-il une part de réalité et de sincérité ? Je ne sais pas, je ne connais pas suffisamment Tabucchi.

Quoi qu'il en soit, ce roman n'a rien d'un récit fantastique. L'action se place en 1938 dans un Portugal sous dictature militaire depuis 1926, les fascismes se répandent en Europe, l'Espagne voisine est en pleine guerre civile. le personnage central, Pereira, écrit des chroniques culturelles pour un journal ; c'est un admirateur de la littérature française du 19e et 20e siècle. Il vit seul avec son obésité et ses problèmes cardiaques, car depuis la mort de sa femme il n'a jamais refait sa vie. Il se sent catholique, quoiqu'il ait un doute quant à la résurrection et plus particulièrement celle de la chair. Il sait que des événements politiques majeurs sont en train de se dérouler, mais ne tient pas tellement a en connaître les détails ; les commentaires de l'actualité qu'en fait le garçon qui lui sert son omelette quotidienne lui suffisent. Cependant une rencontre modifie le cours de cette vie en demi teinte, celle d'un jeune homme que Pereira contacte afin qu'il lui écrive des nécrologies anticipées. Notre chroniqueur culturel cherche à se constituer un stock de textes qui rendent hommage aux grands auteurs du temps afin d'être prêt à les publier pour le cas où ils viendraient à mourir. Or ce jeune homme est politiquement engagé dans le combat qui agite l'Espagne et a pris parti pour les républicains, ce qui est dangereux dans le Portugal de Salazar. Naïvement, le jeune militant de la cause républicaine ibérique ne produit que des nécrologies explicitement marquées par ses prises de position : elles sont absolument impubliables. Pereira parfaitement conscient de ce fait le signifie clairement au jeune activiste. Mais celui-ci déclare que les prochaines seront plus sages, et demande à être payé sur les nécrologies à venir: étant peu gêné financièrement il souhaite être payé par avance. Bousculé, un peu désorienté, Pereira prend le temps de demander conseil à sa femme, ou plutôt à son portrait photographique : l'inaltérable léger sourire de la photo semble être un assentiment. Alors Pereira cède. Il prend toutefois la précaution de donner l'argent sur ses propres deniers, car il préfère ne pas mêler la direction du journal à cela.

Ainsi de demandes en acceptations Pereira perdra sa neutralité et affutera sa conscience politique. Non pas que les déclarations révolutionnaires de son protégé aient sur lui beaucoup d'influence, mais les précautions à prendre pour rendre les services les plus simples lui ouvrent les yeux sur la suspicion généralisée qui règne dans son pays. de manière inattendue c'est la psychanalyse qui achève sa conversion, car il consulte un médecin dont la cure intègre cette discipline. La « révélation » psychanalytique entre en collision avec sa conception catholique de l'âme, et produit le choc nécessaire pour qu'il bascule complètement dans l'opposition politique. À partir de là, le régime montre son vrai visage, et ce n'est plus qu'intimidations et violences.

Tout au long de la lecture, la petite ritournelle : « Pereira prétend » sonne comme le carillon d'une horloge qui marque chacune des étapes de la métamorphose du personnage éponyme du roman. Cette espèce de leitmotiv a quelque chose d'énigmatique et de vaguement menaçant. Pereira, le personnage central de l'histoire qu'à aucun moment nous ne quittons et qui pourtant ne s'exprime jamais directement, semble se retrancher derrière son narrateur. Mais où donc se cache ce Pereira ? Pourquoi met-on en doute ses paroles ? L'incertitude s'insinue dans un récit qui apparaît comme une sorte de compte rendu, presque une déposition ; la délicatesse du procédé est en écho avec la fragilité de l'individu prisonnier de la brutalité d'une réalité politique.
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Non, Pereira n'est pas le nom d'un joueur de foot. En cette période de grand spectacle mondial dans laquelle on sert au bon peuple des jeux et des fanions de supporter pour le détourner de sa colère sociale, ce « Pereira prétend » nous rappelle que, lorsque les jeux ne suffisent plus, c'est un monde plus autoritaire et des moyens plus expéditifs que les puissants réservent au peuple.
Les esprits rebelles et subversifs sont aujourd'hui chassés des alentours des stades, et ici, ils sont chassés des villes comme Lisbonne, Barcelone ou Madrid ; les puissants ont tellement peur qu'ils contaminent les autres. Les autres, ce sont les Pereira, c'est Pereira, qui prétend quoi ? Qu'il n'a pas été contaminé ?... 
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n°206 - Juin 1999

PEREIRA PRETEND - Antonio Tabucchi - Christian Bourgois Éditeur.

C'est un étrange roman que nous offre ici l'auteur.
A en croire une note annexée au texte et publiée pour la dixième édition italienne, il s'agit là d'une histoire vraie. Bien sûr Pereira est un nom inventé mais le texte relate une sorte de tranche de la vie d'un vieux journaliste portugais qui a effectivement existé.
Tabucchi le campe sous les traits d'un veuf cardiaque et gros qui passait son temps à parler au portrait de son épouse décédée quelques années plus tôt et qui souriait d'une manière énigmatique à tous les propos qu'il lui tenait. Il l'emporte avec lui lors de tous ses déplacements en prenant bien soin de le mettre sur le dessus de sa valise pour qu'elle respire bien. Il faut dire qu'elle était morte de la tuberculose! Il le présente comme un être soupçonneux, ne fréquentant guère ses semblables et se méfiant de sa concierge qu'il suppose être un indicateur de police.
Pereira était catholique mais ma résurrection de la chair ne lui convenait pas parce qu'il n'aimait pas son corps adipeux et encombrant. Son confident était un franciscain simple à qui il confessait régulièrement cette hérésie mais qui le priait surtout de lui avouer des pêchés plus véniels pour mériter son absolution!
Cet obscur journaliste s'occupait de la page culturelle du « Lisboa », journal de l'après-midi. Sa vie fut en quelque sorte bouleversée par la rencontre qu'il fit d'un médecin qui bouscula ses croyances sur l'âme humaine. Il aimait la littérature française, les citronnades sucrées , les omelettes aux herbes et le cigare.

La magie de l'écriture transforma cet homme banal en un être obsédé par la mort et surtout par les positions politiques d'écrivains catholiques à propos du conflit qui se déroulait alors en Espagne. C'est que l'auteur a choisi comme décor le mois d'août 1938 à Lisbonne alors que gronde aux frontières la guerre civile qu'il rencontre indirectement sous les traits de différents personnages qui y sont partie prenante.. le paradoxe de la position de l'Église à propos de ce conflit le tourmente tout autant que les prises de position des écrivains catholiques français.

C'est alors qu'il décide, lui modeste journaliste de prendre position dans ce pays que le salazarisme marque de son empreinte dictatorial. C'est un peu comme s'il prenait soudain conscience qu'il devait pour une fois être lui-même. A la suite d'un stratagème, il joue un bon tour à la censure en dénonçant les pratique de la police politique. Pour lui bien sûr ce sera l'exil mais cela importe peu à ses yeux.

Le plus étonnant est que l'auteur prétend qu'à la suite d'une visite qu'il fit à la morgue après la mort de ce journaliste, l'âme de cet homme vint le visiter en songe pour se confesser à lui. Écrivain, il ne pouvait laisser passer cette occasion de lui rendre hommage et cela a donné ce roman qui m'a bien plu.
Je choisis d'y voir pour cet homme solitaire une prise de conscience de la réalité des événements extérieurs et de la nécessité soudain ressentie de s'exprimer même si pour cela il fallait bouleverser sa vie. Je choisis aussi d'y voir l'extraordinaire pouvoir de l'écriture qui transcende un fait anodin et qui, si on en croit l'auteur, plonge ses racines dans la révélation qui nous est parfois faite au pas du sommeil. Personnellement j'adhère à cette notion quasi-rimbaldienne de l'inspiration. Ce n'est pas si souvent qu'un écrivain révèle au lecteur ce qui a présidé à son travail de création même si l'auteur prête un peu ses sentiments à son personnage.

© Hervé GAUTIER
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Court roman sur l'impossibilité de rester en dehors des problématiques politiques, même si l'on fait tout pour.
Le personnage principal, un journaliste dans un journal local, responsable et membre unique de la page culturelle, va traduire des oeuvres littéraires françaises et les publier sans tenir compte du climat politique, nous sommes à Lisbonne en 1938. Ses rencontres vont à son corps défendant lui ouvrir les yeux et le faire évoluer.
Pereira est obèse, ne s'occupe ni de son corps, ni de l'actualité, ces deux derniers vont le rattraper et l'obliger à les reconsidérer, à ouvrir son esprit, à grandir.
La narration est particulière, le narrateur est inconnu et parsème le livre de « Pereira prétend ». Nous avons donc ici la vision de Pereira sans savoir à qui ni quand il en fait la déclaration. La tension va monter au cours du livre, le personnage principal va évoluer tout en étant tellement réel et tangible. Par peur de blesser ou de déplaire, il va agir à l'opposé de ses idées, dire l'inverse de ce qu'il pense. Les faits parviendront-t-ils à le faire changer, lui cet homme croulant sous les habitudes, c'est tout l'histoire de ce roman.
Le livre est très bien écrit, prenant, étonnant et original il m'a énormément plu alors que le sujet au départ n'était pas fait pour m'attirer.
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C'est la fin de ce livre qui m'a déçu. Un peu rapide, évidente. Sinon, l'histoire de ce "doutor" Pereira était intéressante ( il décrit la montée des idées "fascistes" au Portugal dans les années trente). le personnage était éminemment sympathique, une sorte de faux naïf. En bref, j'aurai aimé pouvoir rester plus longtemps au côté de ce personnage, la fin est plutôt abrupte. Autre sujet de mécontentement , le fait qu'il y ait de nombreuses scènes répétitives dans ce livre.
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Que peut-on ambitionner, désirer, prétendre, rêver, souhaiter, viser, vouloir avec Pereira ?

Qui est Pereira ?

Un détective privé
Un policier corrompu
Un journaliste
Un membre de la milice
Il est tout cela à la fois

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