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Marie-Claude Elsen (Traducteur)
EAN : 9782259192880
350 pages
Plon (17/05/2001)
3.98/5   62 notes
Résumé :
A travers quatre générations de femmes noires américaines, cette émouvante saga familiale, riche en rebondissements, raconte la fin de l'esclavage.
En 1837, Suzette est esclave chez de riches planteurs français installés en Louisiane. Ici, les blancs ne brutalisent pas les Noirs, ils les considèrent simplement comme des outils domestiques. Séduite et engrossée par Eugène Daurat, un bellâtre bordelais, elle va donner naissance à Philomène. L'émancipation est e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Suite à des recherches sur son histoire familiale et des fragments glanés à mesure que l'auteure remontait son arbre généalogique, ce livre est né pour retracer, de manière romancée, la vie de quatre générations de femmes noires, d'abord au temps de l'esclavage, puis progressivement vers une certaine émancipation.

Ces femmes ont lutté moins pour elles-mêmes que pour assurer à leur descendance une vie meilleure. Et pour cela, c'est leur statut de "personne de qualité" qui entrait en ligne de compte. Entendez par là, ne se "mélanger" qu'à des hommes à la peau claire, sinon, blancs, et dont vous pouvez retirer des acquis. Souvent enfanter d'un homme blanc n'est en premier pas un choix, mais un viol, comme une espèce de passage obligé d'une génération à une autre. Il faut alors en retirer quelque bénéfice pour vous élever socialement et économiquement.

Malgré la fin de l'esclavage, les couples mixtes consentis sont considérés comme contre nature. Aux yeux des bien pensants, ces Blancs déshonorent leur race ce qui est totalement inacceptable. Il est dès lors exclu d'avoir une famille, ou du moins reconnue comme telle, sans se voir menacé...

Les échelons durement grappillés par les Noirs du Sud ne voient pour autant pas la fin de leur lutte. Un autre combat commence. Celui de la ségrégation...

Au bord de la rivière Cane est agréablement écrit et sa base véridique (bien que largement romancée) est particulièrement intéressante comme postulat de départ. Cela dit, il s'agit d'une fresque familiale et il ne faut pas s'attendre à une histoire à rebondissements. Cela rend le récit un peu lent. Mais j'ai surtout regretté que celui-ci s'étale sur trop de pages (600 !) et le nombre de personnages très important finit par diluer l'intérêt qu'on peut leur porter.

Ceux qui ont aimé "No home" de Yaa Gyasi y trouveront leur compte, car on reste ici dans la même tonalité.
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Cane River/ Louisiane.1834. L'histoire commence avec l'histoire de Suzette qui a 9 ans et qui vit avec sa mère Elisabeth. Elles sont esclaves au service de Françoise Derbanne, leur maîtresse. On va suivre les personnages à travers les années dans leur espoir de liberté. Quatre générations de femmes: Elisabeth, Suzette, Philomène et Emily de 1834 à 1936.

Lalita Tademy a écrit un roman nourri de l'histoire de sa famille, donc de faits réels. Des femmes qui ne cesseront de se battre contre les Blancs, pour les Noirs, contre l'oppression pour la liberté, contre la ségrégation pour l'avenir... Ce livre est une plongée inouïe dans une partie de l'Histoire américaine. le contexte politique et historique est difficile et a marqué tous les esprits. Ces femmes ont dû faire les choix de leur vie, accepter ou se battre. C'est un livre sur le pouvoir de la famille, sur l'esclavagisme. Ces femmes sont courageuses, fortes et pleine de détermination.

Cette histoire est magnifiquement belle autant qu'elle est émouvante comme sont souvent les livres qui traitent de ce sujet.(...)

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Je ne sais pas vous mais moi je n'avais jamais entendu parler de ce roman, pourtant sorti en France dans une première édition en 2001.
Et bien quelle lecture ! J'ai adoré ! Un roman qui nous entraine dans le monde brutal de l'esclavage et de la ségrégation aux USA des années 1830 à l'époque des plantations jusqu'aux années 1935. On y suit 4 générations de femmes de la même famille de mères en filles qui vont vivre l'abomination de l'esclavage, les plantations, la guerre de Sécession, la fin de l'esclavage, la liberté et une nouvelle vie mais aussi une adaptation à des nouveaux codes où malheureusement même si l'esclavage n'est plus permis, le racisme lui est bien là et profondément là et comme une normalité absolue aux yeux des blancs. On y vivra à leurs côtés l'apparition du Ku Klux Klan, et à la fin de notre périple à leurs côtés, le racisme ordinaire.
Ce roman fait la part belle à ces femmes noires qui ont subi non seulement l'esclavage et la dureté qui va avec, mais aussi les assauts et les viols répétés d'hommes blancs leur laissant des enfants métis à charge, encore plus victimes de racismes car ni noirs ni blancs, juste mulâtres comme ils étaient appelés à cette époque abominable. Ces femmes ne vont pourtant pas se laisser anéantir par la douleur et les épreuves mais au contraire vont se battre avec leurs moyens pour avoir le droit de se tenir droites, avoir le droit d'exister, avoir le droit de vouloir le mieux pour leurs enfants. Elles se battront pour la liberté, pour un nom, pour une reconnaissance, pour le droit à la connaissance et surtout pour le droit à la terre.
C'est un roman puissant qui nous emporte dans un pan de l'histoire et on s'attache à ces femmes au côté de qui on vibre, on souffre, on est révoltés.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture qui est un coup de coeur.
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J'ai lu ce livre il y a quelques jours mais je n'étais pas capable de vous livrer mon avis tant j'ai été touché, ému, pleuré pour ce livre, pour cette histoire, pour ces femmes.



Dans ce roman qui allie avec finesse reconstitution historique, histoire familiale personnelle, fiction, l'auteur nous présente à travers la génération de ces quatre femmes noires, un portrait incisif, complexe, difficile avec des liens silencieux que peuvent tisser des maîtres avec leurs esclaves. Dans son livre, l'auteur rend hommage à ses femmes noires avec passion pour que l'on n'oublie pas qu'elles ont dû se battre pour leur vie, pour leur survie avec ruse, avec patience, avec des ressources que l'on soupçonne forcément mais le fait de mettre des mots sur ceux qu'elles ont dû accomplir, ça rend le tout humain parce que le but final de ces dames était la liberté.



Nous sommes en 1834, en Louisiane, à Cane River, aux Etats-Unis. Nous allons faire la connaissance de la petite Suzette, âgée de neuf ans. Elle vit avec sa maman, Elisabeth et sont toutes les deux esclaves. Elles sont esclaves chez de riches planteurs français qui se sont installés en Louisiane. Les blancs ne brutalisent pas le noirs, ils les considèrent simplement comme "des outils domestiques". Cela peut paraître cruel mais en réalité, leurs conditions étaient plutôt correct pour leur statut sauf que voilà, la petite Suzette a grandi, nous sommes en 1837, elle s'est laissée séduire et mettre enceinte par Eugène Daurat, un bordelais... Elle donnera naissance à Philomène.



L'émancipation est en route avec Philomène qui va amener une vague de fraîcheur indispensable à la plantation, surtout à la mort de ses maîtres. Elle sera l'élément indispensable pour que les choses roulent normalement dans les plantations. Peu à peu, les choses bougent et l'on peut se permettre de penser dans le bon sens. Elle est l'amante de Narcisse Fredieu, un fermier blanc qui est amoureux d'elle. Il va lui donner les ailes pour mener son combat pour obtenir de meilleures conditions de vie pour ses enfants et elle.



La force de ce roman est l'envie de vivre sa vie libre, sans chaînes ni entraves. La force de ces femmes force le respect, ceux qu'elles ont dû faire pour rester en vie, pour vivre le plus humainement possible force le respect. On va suivre Elisabeth, Suzette, Philomène et Emily sur près de cent ans. On va suivre l'histoire de ces femmes qui se sont battus contre les blancs pour les noirs, contre l'oppression pour la liberté, contre la ségrégation pour l'avenir.



L'auteur nous offre un récit fort, intense, émouvant, riche en rebondissements qui nous raconte depuis 1834, ce qu'on dû subir ces femmes jusqu'en 1936. le contexte politique et historique est difficile et marquant. Ces femmes ont dû faire des choix : accepter leur vie telle qu'elle est ou se battre pour que les choses changent ! Ces femmes courageuses sont fortes, pleines de détermination qui se sont battus avec toutes les armes à leur disposition.



Ce roman est riche, est fort, est intense. Ces femmes que l'on suit sur plusieurs générations qui ont eu des enfants avec leurs maîtres m'a beaucoup touché. Ces femmes qui ont dû se battre pour pouvoir élever leurs enfants dans de bonnes conditions, ces femmes qui ont dû se battre pour mener leurs progénitures sur le chemin de la liberté m'ont profondément touché.



Ce roman nous montre qu'il y avait un blanc qui n'avait pas peur de vivre avec leurs enfants illégitimes et leur mère, jusqu'à son dernier souffle et ce, malgré l'incompréhension des blancs, il n'abandonnera jamais ses enfants car ils sont une partie de lui. C'est beau, c'est émouvant, c'est touchant, c'est percutant, il envoie un message fort.



Ce roman m'a beaucoup touché parce que cela m'a renvoyé directement à mon histoire familiale, à ce que mes parents, mes grands-parents m'ont raconté lorsque j'étais petite. C'est une histoire forte qui m'a fait vibré, qui m'a fait peur, qui m'a fait verser des larmes de joies et de tristesse.



Tout ça pour vous dire que ces quatre générations de femmes noires américaines fortes ne vous laisseront pas indifférent. Cette émouvante fresque familiale nous raconte la fin de l'esclavage avec brio. Un gros coup de coeur pour moi que je vous recommande à 1000% à la lecture !
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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C'est en faisant des recherches sur l'histoire de sa famille que Lalita Tademy a découvert l'existence d'une véritable communauté qui vivait au bord de la rivière Cane, en Louisiane, où cohabitaient créoles, gens libres et esclaves selon un fonctionnement très particulier. Elle parvient en utilisant le roman à reconstituer et à tisser les liens entre quatre générations de femmes noires (Elisabeth, Suzette, Philomène, Emily), toutes mues par un même espoir : la liberté et l'indépendance pour leurs enfants. Elles ont connu la fin de l'esclavage, et pourtant rien n'est gagné et le chemin est encore long. Domestiques à peine considérées, séduites par des propriétaires blancs et abandonnées avec leurs enfants métissés, contraintes à la séparation ou à l'éloignement de leurs famille... les brutalités sont immenses mais leur courage et leur ténacité ne le sont pas moins et forcent le respect.
Un très beau plaidoyer pour ces femmes fortes qui ont lutté pour faire valoir leurs droits et ceux de leurs enfants pour une terre, un nom ou une reconnaissance.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"La famille, elle reste la famille, partout où elle s'trouve."
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Si Emily était la fleur du jardin de Philomène et Élisabeth la racine profonde ancrée dans la terre et puissant sa nourriture, suzettz avait été la terre elle-même, balayée par les vents, résistant aux tempêtes, brûlée de soleil.
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I hope Cane River touches readers as a universal story of resilience and strength. I am especially pleased with the cover of the book. The woman standing beside the oak tree staring out to the future is my great-grandmother Emily. I think she, and the others who came before her, would be honored to have you hear her story.
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La famille, elle reste la famille, partout où elle s'trouve
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La famille, c'est tout, Philomène. L'oublie jamais. Un arbre sans racines, il peut pas survivre.
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