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Patrick Honnoré (Traducteur)Ghersande Mauvais (Traducteur)
EAN : 9782203373846
248 pages
Casterman (22/02/2006)
3.84/5   73 notes
Résumé :

Perdus dans le grand nord, deux hommes ne doivent leur survie qu'à l'apparition providentielle d'un vieux chasseur, qui leur confie une étrange légende; cernés par les loups, deux explorateurs partis enterrer un de leurs compagnons en Alaska luttent pour leur survie ; dans le Japon des années 20, un homme part sur la piste de l'ours qui a tué son fils; un biologiste marin se met en quête du mythique cimetière des baleines... Six nouvelles et autant d'histoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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L'homme de la toundra n'est que la première des six nouvelles que comporte ce recueil de Jirô Taniguchi. Elle l'ouvre en faisant hommage aux récits de Jack London, nourris de vie sauvage et d'aventure dans les espaces naturels désertés. Ici, une équipe de quelques aventuriers persiste à affronter l'extrême du climat polaire pour faire fortune, dans l'espoir hypothétique de revenir à la civilisation et de jouir d'une richesse surtout fantasmée. Dans la nouvelle du Grand Ouest Blanc et de Nos Montagnes, les animaux sauvages accroissent le péril et éprouvent l'intelligence de l'homme jusqu'à la limite ténue qui sépare la vie du rêve, à moins qu'il ne s'agisse de la mort…


La nouvelle de l'île de Kaïyosé-Jima nous éloigne un moment des grands espaces polaires pour nous transporter sur une île coupée du monde, habitée seulement par des légendes d'un autre temps, alors que la nouvelle des Appartements Shôkarô se distingue nettement des précédentes en restreignant la dimension des grands espaces à ceux plus modestes de la « maison des fleurs de pin ». Mais peu importe l'étendue spatiale : ici comme dans les autres nouvelles, même isolé et perdu hors du temps, l'homme retrouve sinon les siens, au moins la nature.


La dernière nouvelle conclut magnifiquement le recueil dans une synthèse de toutes les thématiques abordées précédemment. En suivant la baleine Dick jusque dans les profondeurs du cimetière des baleines, le plongeur imaginé par Jirô Taniguchi s'expose à tous les périls pour éprouver l'expérience exceptionnelle de la compréhension animale et de la solitude absolue. Ces histoires sont simples et puissantes comme des contes.
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Un magnifique seinen de 6 nouvelles d'égales valeurs pour les dessins mais d'intérêts variables pour les récits. Taniguchi est un maître mangaka de dessins somptueux et de textes poétiques, il me fascine à chaque page.
Ses illustrations de la nature sauvage sont hallucinantes.

Curieusement, la nouvelle du Grand Nord et son hommage à Jack London dans l'Homme de la toundra ne m'a pas autant plu que celles qui se passent au Japon.
Le grand ouest blanc est mystérieux et onirique. Les scènes avec les loups affamés sont légèrement éprouvantes. Une grande tension.
Nos montagnes est touchante de vérité avec ce père qui tente de retrouver l'ours gigantesque qui a tué son fils.
Kaïyosé-Jime, l'île où accostent les coquillages montre un paysage plus campagnard et reculé d'une île japonaise. On y voit un jeune garçon qui fait l'apprentissage de la vie auprès d'une jeune plongeuse en apnée, c'est vivant et les dessins de mer en furie, très beaux.
La nouvelle Les appartements Shôkaro, dessins faits presque tous à l'intérieur avec une perspective unique, représente ce que j'apprécie le plus de Taniguchi, l'expression de la réflexion, de la solitude, de la vie de tous les jours. Un joyau!
Et finalement, Retour à la mer, la quintessence du travail de dessinateur animalier. La baleine à bosse dans toute sa splendeur. Une histoire d'amitié improbable et de beauté sous-marine.

Je confirme donc haut et fort mon amour pour le travail de cet auteur et pour son regard sur la nature. Il sait exprimer la violence de celle-ci et la petitesse de l'homme qui veut l'affronter. de même, les scènes de la vie quotidienne qu'il sait rendre très personnelles, me ravissent à tout coup. Un génie!!
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J'ai eu le bonheur de lire un jour une oeuvre de Jirô Taniguchi et depuis, il y a quelque chose en moi qui me pousse à acheter ses autres oeuvres, parfois sans même savoir de quoi ça parle. Alors que pour d'autres auteurs je scrute d'abord les chroniques, les forums et les résumés afin d'être certain de mon achat, j'achète les oeuvres de Jirô Taniguchi les yeux fermés. Que Jirô Taniguchi parle de sa belle-mère ou de la cuisson d'un grain de riz, ça m'est égal, car je sais qu'il parviendra à le faire de façon magistrale.

Bizarrement, Casterman, après avoir publié "Quartier Lointain" et "Le Journal de mon Père" dans le sens de lecture français dans leur collection ‘Ecritures', publie "L'homme de la Toundra" du même auteur dans le sens de lecture japonais dans cette collection ‘Sakka'.

L'homme de la Toundra est composé de six nouvelles, pour lesquelles Jirô Taniguchi s'est inspiré d'oeuvres littéraires existantes. Dans la première histoire Jirô Taniguchi rend d'ailleurs hommage au célèbre écrivain Jack London. Six histoires courtes dont la plupart vont confronter l'homme à la nature.

1. L'HOMME DE LA TOUNDRA :
En 1897 dans le grand nord, deux chercheurs d'or, dont Jack London, vont chasser un gibier devenu rare afin de subvenir à leurs besoins. Surpris par le blizzard, ils devront leur salut à l'intervention d'un vieil indien Karnaato qui leur parlera d'un ancien mythe de son peuple.

2. LE GRAND OUEST BLANC :
En Alaska, deux hommes et leurs six chiens de traîneau sont poursuivis jour et nuit par une meute de loups affamée.

3. NOS MONTAGNES :
Au Japon dans les années 20, au sein d'un village ‘Matagi' (chasseurs d'ours), un grand-père pleure son fils, mort dans les griffes d'un ours solitaire. Quand quelques années plus tard, le roi de la montagne refait surface, le vieux Gunpachi a une revanche à prendre sur le destin.

4. KAÏYOSE-JIMA, L'ILE OU ACCOSTENT LES COQUILLAGES :
Le petit Takashi, dont les parents viennent de divorcer, se voit confié à son oncle pendant les vacances d'été. Loin de Tokyo il va lentement oublié sa tristesse et découvrir les plaisirs de ce petit village au bord de la mer. Lors d'une tempête, les courants marins vont le faire accoster sur la petite île de Kaïyosé-Jima en compagnie de Yae-Chan, une fille plus âgée.

5. LES APPARTEMENTS SHOKARO :
Un jeune mangaka loue un appartement dans une ancienne maison de passe. Plus tard, les planches qu'il y a dessinées sont le seul souvenir palpable qu'il garde de cet endroit jadis détruit par un incendie.

6. RETOUR A LA MER :
Un jeune chercheur suit une baleine à bosse, nommé Old Dick, depuis huit ans. Mais, au lieu de retourner vers le sud à l'approche de l'hiver, Old Dick se dirige vers le nord. le chercheur va-t-il découvrir le mystérieux 'cimetière des baleines' ?

Dans les trois premières histoires on retrouve cet affrontement entre la nature sauvage et les humains comme on a su l'apprécier dans le "Sommet des Dieux". Mais, plus qu'un dépassement de soi-même, ce sont plus des histoires de survie que Jirô Taniguchi va mettre en scène dans cette première moitié de l'album.

La première histoire va opposer la quête avide de chercheurs d'or aux valeurs de la vie et de la nature, représentés par ce vieil indien Karnaato. La seconde va opposer des aventuriers à la nature sauvage dans une course poursuite palpitante entre la nature et sa proie. La troisième va opposer l'intelligence du roi de la montagne à la détermination et à la sagesse d'un vieux Matagi.

La quatrième histoire est moins rude, même si la nature y joue un rôle conséquent. On y retrouve plus la sensibilité et le côté paisible et contemplatif de "Quartier Lointain" ou "Le Journal de mon Père". On retrouve également ce côté nostalgique dans la cinquième histoire, qui tranche fortement avec la trame du reste de cet album, car ce récit plus autobiographique va retracer les souvenirs d'un mangaka pour un endroit qui n'existe plus.

La dernière histoire replace l'homme face à la grandeur de la nature et retrace une merveilleuse histoire de complicité entre un homme et une baleine, qui ferait jalouser Jacques Cousteau.

Et que dire du dessin du maître mangaka qu'est Jirô Taniguchi ? Que ce soient les pleines glacées d'Alaska, les montagnes enneigées du grand nord, les petites îles paradisiaques ou les mers arctiques, ... avec le graphisme de Jirô Taniguchi c'est comme si on y était. Lorsque Old Dick jaillit de l'eau pour effectuer une dernière vrille on a presque tendance à tendre les bras et à reculer la tête pour ne pas être éclaboussé (déjà qu'on s'était pris le blizzard en début de tome). Splendide !

Même si la cinquième histoire nuit un peu à l'homogénéité de l'album, Jirô Taniguchi nous livre ici une fabuleuse tranche de nature pure et sauvage. Une nature dans toute sa grandeur que Jirô Taniguchi incite à écouter et à respecter plutôt qu'à combattre.

Quand la nature nous parle c'est Jirô Taniguchi qui traduit !
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Jiro Taniguchi est l'auteur qui m'a fait découvrir et aimé d'une certaine manière le manga. J'ai adoré son fameux Quartier lointain ainsi que le Journal de mon père ou encore le Sommet des dieux. Par la suite, ses publications en Europe ont été moins bonnes que ces purs chefs-d'oeuvre. Il était sans doute difficile de faire mieux. On a l'impression d'avoir assisté à des publications de moindre importance en remontant loin dans son passé pour regrouper des oeuvres dont certaines de jeunesse. Racler tous les fonds de tiroir pour surfer sur le succès d'un mangaka est chose courante et on ne dénoncera pas ce type de marketing. On n'est pas là pour cela.

Sur la forme, l'homme de la toundra est un recueil de six nouvelles assez diverses. le thème est celui du grand nord, de l'Alaska ou du Yukon voisin et en général des déserts blancs. La première nouvelle va d'ailleurs donner le nom à cet album. C'est un vibrant plaidoyer pour la nature ou les dangers de la destruction par l'homme dans sa soif d'or. L'auteur a l'intelligence de se servir de ce qui a pu inspirer le célèbre romancier Jack London. Il y a une scène déjà empreint d'un peu de fantastique mais sans aller jusqu'au bout de la logique. On ne saura pas ce qu'était la vision de ce vieil homme traversant la porte comme un fantôme.

La nouvelle concernant le loup dévorant les chiens de traineau un par un est également assez effrayante mais souligne le danger de la nature à l'état sauvage qui peut s'avérer assez hostile. J'avoue avoir apprécié celle du vieux chasseur combattant l'ours solitaire ayant tué jadis son fils. le sacrifice d'une pauvre bête défendant son maître m'a brisé le coeur mais bon. Sur le fond, on aurait aimé que les personnages soient un peu plus développés.

Le dessin est toujours aussi sublime notamment celui de la nature. Les montagnes sont magnifiques car elles sont criantes de réalisme. On comprend pourquoi l'auteur fera plus tard le Sommet des dieux avec le succès qu'on lui connait. Bref, à travers cette oeuvre, on perçoit mieux le travail de l'auteur dont les thèmes de prédilection émergent déjà. Option d'achat ? Oui pour les fans de l'auteur car le travail est plus qu'honnête.
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Voici un nouveau recueil de nouvelles de Taniguchi qui nous emmène cette fois-ci dans le Grand Nord.
Dans chacune de ces histoires nous retrouverons l'homme confronté à une nature sauvage et hostile.

L'homme de la toundra : Partis chassés, deux chercheurs d'or – parmi lesquels Jack London – ne doivent leur salut qu'à l'intervention providentielle d'un vieil indien qui leur fait découvrir les mythes de son peuple…

Le grand ouest blanc : En Alaska, encore, deux hommes convoient un cercueil à travers les vastes déserts de neige. Leur traîneau et leurs chiens sont pris en chasse par des loups affamés.

Nos montagnes : Au Japon, cette fois, un chasseur d'ours en retraite, apprend que l'ours qui a tué son fils est de retour dans les parages…

Kaïyosé-Jima, l'île où accostent les coquillages : Alors qu'il était enfant et que ses parents venaient de divorcer, le narrateur trouve refuge au bord de la mer chez ses grands-parents. Là, il découvre la vie au grand air en compagnie de Yae-Chan, une fille plus âgée que lui, orpheline accueillie par ses aïeuls.

Les appartements de Shôkarô : Alors qu'il n'était encore qu'assistant mangaka, le narrateur vivait dans une ancienne maison de passe transformée en appartements. de son lit, il regardait le ciel par la fenêtre qui surplombait son lit…

Retour à la mer : Un spécialiste des cétacés s'aperçoit que Dick, une baleine à bosse qu'il suit depuis 8 ans, ne repart pas vers le sud à l'arrivée de l'hiver. Se dirigerait-elle vers le mystérieux « cimetière des baleines » ?
(résumés de BD sélection)

La nature, le shamanisme, la vie sauvage sont au coeur du recueil et ces récits sont comme toujours marqués par un profond respect de la vie animale.
Les dessins sont, comme toujours, superbes et criant de réalisme.
Taniguchi nous apprend ici à écouter et respecter la nature aussi cruelle soit-elle , et rend un bel hommage à Jack London dont il est question dans la 1ère histoire.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sous la banquise arctique, loin, dans les grandes profondeurs outremer, se trouve le cimetière des baleines. Voilà ce que disent les chants épiques des Chiluk-inuits qui se transmettent depuis le fond des âges.
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Le silence était total. Le paysage morne, infiniment désolé, qui s’étendait jusqu’à l’horizon était au-delà de la tristesse humaine.
Là s’étendait le wild, le wild sauvage, gelé jusqu’aux entrailles des terres du grand nord.
Au loin, les loups affamés hurlaient.

-Le grand ouest blanc-
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Hommes blancs de plus en plus nombreux…
…sur nos terres, dans nos forêts…
Désirs de l’homme…
… jamais rassasiés.
Ce qui est bon pour hommes blancs pas bon pour nous.
Pierre jaune… pierre du diable.
… mettre diable dans coeur de l’homme.
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Il y a quarante millions d’années, les ancêtres des cétacés sont retournés à la mer. Leur histoire est beaucoup plus ancienne que celle des hommes.
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Ainsi parlent nos légendes...
qui verra le grand élan blanc...
le "roi du Nord"...
...renaitra comme homme-dieu...
et sauvera le peuple de la famine.
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