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sur 681 notes
J'ai lu ce roman il y a pas mal de temps, mais je me souviens l'avoir bien aimé. Seul bémol : je suis restée frustrée par la fin du livre.
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Depuis quelques semaines j'ai l'impression de mener deux vies grâce à ce livre : il suffit que je lise quelques pages et me voilà propulsée dans l'ambiance chaude et moite du Mississippi.
Je ne savais rien de l'intrigue car je ne lis plus les 4ème de couverture pour éviter tout « spoiler ». Au début de ma lecture, je me suis maintes fois posée la question: mais où l'auteur veut-elle en venir ? de quoi est-il question ?
Nous découvrons petit à petit la famille Cleve Dufresnes : les circonstances qui entourent la mort de Robin, le délitement progressif de la famille et l'isolement dans lequel vivent les deux derniers enfants suite à la dépression de leur mère et le départ de leur père pour Nashville. le décès de Robin, comme un violent cyclone, a tout balayé sur sa route et n'a laissé que des décombres. Avec le peu qui reste, et le soutien indéfectible de ses tantes, de sa grand-mère et d'Ida, Harriet grandit tant bien que mal derrière l'image idéale de Robin, dans une famille dévastée et rongée par le chagrin.
L'auteur ici nous développe plusieurs profils psychologiques complexes, où les personnages ne sont ni blancs ni noirs. Chacun se débat avec son passé et ses propres démons. Harriet est une enfant attachante, mais déterminée, solitaire et garçon manqué : influencée par ses lectures et par un certain désoeuvrement, elle se met en tête de trouver le meurtrier de son frère et de le venger. Mais elle est entraînée dans un engrenage qu'elle ne maîtrise presque plus et découvre le monde complexe des adultes.
L'auteur évoque plusieurs thèmes : la perte de l'innocence, la culpabilité et les gestes qui peuvent devenir irréparables, soient parce qu'ils ont été guidés par une erreur d'appréciation ou par une volonté manifeste de faire du mal ; le temps qui passe et ne revient plus ; les problèmes relatifs à la drogue et à la pauvreté ; la vie et les moeurs dans une bourgade simple des Etats-Unis, la place omniprésente de la religion (et de certaines sectes) dans le quotidien de la plupart des Américains, le clivage entre Blancs et Noirs dans le Mississippi des années 70...
Le style d'écriture est limpide, claire et fluide. S'il y a eu parfois quelques longueurs, j'ai trouvé ce livre envoûtant. J'ai ressenti tellement d'émotions au cours de la lecture : de la tristesse à cause du départ d'Ida ; de l'angoisse face à toutes les bêtises imaginées et réalisées par Harriet et Hely ; de l'affection profonde envers Libby, Edie, Adélaide et Tattycorum ; des fous rires en voyant ce fameux camp baptiste…
Je n'ai pas mis le 5ème coeur car le livre se termine brusquement et m'a laissée sur ma faim : je pense que je me demanderai toujours quelque part au fond de moi-même ce qu'est devenu Harriet.
Un roman que je vous recommande vivement !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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C'est un roman assez bizarre mais original.
Je me suis prise au jeu de cette petite fille qui se lance dans cette aventure terrifiante. On est avec elle à chaque page parce que son attitude est tellement insouciante. On a envie de la protéger, de la conseiller et en même temps, on se dit qu'avec une telle insouciance, rien de mal ne peut lui arriver. Mais ce qui au départ n'est qu'une idée de gamin devient une aventure dangereusement mortelle et on tremble pour elle.
Le changement de point de vue augmente le suspense et l'impression de danger.
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Excellent, un régal
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Un grand merci a Michemuche qui m'a indiqué ce livre et m'a donné envie de le lire , et j'ai pris un grand plaisir avec cette histoire profonde , intelligente , forte , dans le sillon de Faulkner . le propos est engagé ici , d'une pertinence rare . Ce n'est jamais misérabiliste , toujours d'un haut niveau littéraire , on ne peut plus lacher cette histoire une fois qu'on l'a commencer . Un vrai régal que je conseille à tous ! Merci Michemuche ! :-)
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Années 1970. Mississipi. Un jour de fête des mères dans l'endroit le plus sombre de sa cour, le jeune Robin, 9 ans, est retrouvé pendu à un arbre. Ce meurtre ne sera pas élucidé et la famille est à jamais marquée : la mère devient incapable de s'occuper de qui que ce soit, à commencer par elle même, le père part vivre dans un autre état et les deux jeunes soeurs alors âgées de 4 ans (Allison) et 6 mois (Harriet) grandissent dans le souvenir artificiel de ce grand frère méconnu qui faisait l'admiration de tous.

Douze ans plus tard, Harriet, poussée à se trouver un but dans la vie le trouve. Elle doit débusquer le meurtrier de son frère et se met à questionner son entourage : sa mère, Edie sa grand-mère, Ida sa chère nounou. Ses soupçons se portent bientôt sur Danny, un garçon qui jouait avec Robin en ce temps là. Un enfant pauvre qui peut-être, était jaloux de la famille et des jouets de Robin.

Mon avis
Hum, que dire sinon trop. Trop de choses à dire, trop d'images, trop de bonheur. Enfin. Donna Tartt est une sorte de fée, une conscience qui entre en nous et crève tout ce qui est trop fragile, trop mou, trop sensible. C'est bon. John Irvin est de cette trempe. Ils vont bien ensemble. j'ai retrouvé dans cette histoire quelque chose de Owen.

Du haut de leurs douze ans, Harriet et son ami Hely entreprennent une chasse à l'homme. Il y a quelque chose de pathétique dans cette histoire d'enfants plus ou moins livrés à eux-mêmes, faisant face à leur promesse, leurs frayeurs, leurs secrets. Rois libres mais princes déchus, enfermés dans leur corps, dépendants et faibles. Ils doivent combattre le dragon avec des armes toutes émoussées.

De nombreuses références dans le monde de Donna :

Lewis Caroll :
Ce n'était pas un vrai docteur - un médecin, s'entend - mais seulement un genre de chef de fanfare chrétienne auréolé de gloire ; un Américain de la côte Est avec d'épais sourcils broussailleux, et des longues dents de mule. C'était une huile du circuit de la jeunesse baptiste, et Adélaïde avait fait remarquer - à juste titre- que c'était le sosie parfait du célèbre dessin, par Tiennel, du Chapelier fou d'Alice au pays des merveilles. (p.528)

Sir James Matthew Barrie :
Tu peux quitter cet endroit. En pensées. T'en aller, tout simplement. Qu'avait dit exactement Peter Pan à Wendy ? "Ferme les yeux et songe à des choses très agréables." (p.586)

David Lynch :
Danny - trop défoncé et accablé pour parler - acquiesça. Il entendait toutes sortes de petits bruits effrayants : des arbres qui respiraient, des fils électriques qui chantaient, l'herbe qui crépitait en poussant. (p.686, scène ressemblant à Twin Peaks avec le murmure des fils électriques).

Terry Gilliam :
lorsqu'il est question d'enfants abandonnés par des parents trop abrutis, ou trop défoncés pour pouvoir s'occuper d'eux (cf Tideland).
Les effets de la drogue sont par ailleurs très réalistes (cf.p.670).

D'autres passages émouvants et notés "à la volée" :
p 221 : la relation entre Harriet et Ida sa "nounou"
p 268 : quand Harriet regarde la photo de son frère dans l'album de classe
p 294 : où il est question d'Helen Keller
pa 303 : très drôle : "la barbe noire broussailleuse et la combinaison lui donnait l'apparence d'un dictateur fou d'Amérique du Sud"
p 687 : très amusant aussi la scène du berlingot à la main identique antre le réel et le dessin animé.
Si comme moi, vous vous êtes demandé ce qu'était le Sanka (la boisson que boit Adélaïde car elle ne supporte plus le café) ne cherchez plus : il s'agit d'une boisson décaféinée (on s'en doutait un peu, mais quand même). Je n'avais jamais entendu parler de ce produit apparemment encore vendu.

Je disais qu'il y avait trop à dire. C'est vrai mais je n'en dirai pas plus. Sauf que Donna sait vraiment tenir en laisse son lecteur, elle le dresse et nous lui donnons la patte, reconnaissant de tant de miséricorde, des personnages aboutis que l'on sonde dans l'âme, que l'on a du mal à quitter, avec lesquels on vivra jusqu'à la fin de la vie. Je songe à Robin, Ida Rhew, Harriet et Hely, Danny - le petit copain-, Curtis son petit frère, Odean la petite souillon qui ressemble à une pauvre plante sur laquelle est greffée sa fratrie à l'instar d'une colonie de pucerons.
Et même si la fin nous laisse sur notre faim, nous sommes rassasiés. Car le pouvoir d'un livre est peut-être celui de ne jamais nous quitter, de nous imbiber, de nous hanter.
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Le petit copain / Donna Tartt
Dans une petite ville du Mississipi nommée Alexandria, Harriet Cleve Dufresnes grandit dans l'ombre de son frère Robin disparu alors qu'elle n'était qu'un bébé de quelques mois. Dans le prologue de ce curieux roman sont exposées les circonstances dans lesquelles on a retrouvé le garçon mort, pendu à un arbre du jardin. Les conclusions de l'enquête ont abouti à un meurtre dont l'auteur n'a jamais pu être identifié malgré les années et la famille, et surtout Charlotte la mère qui vit depuis comme un zombi sous tranquillisants, ne s'est jamais remise de cette tragédie.
Douze années ont passé et commence alors le récit proprement dit. Harriet, qui a toujours été un élément perturbateur au sein de la famille, a à présent douze ans. Elle a une soeur, Allison, qui a seize ans et qui elle aussi vit comme une ombre. Quant au père, Dixon Cleve Dufresnes, depuis le jour du drame, il est la plupart du temps absent en principe accaparé par son travail à Nashville dans le Tennessee. Un père qui n'a jamais été un père ni un mari en fait. Les tantes de Charlotte qui habitent dans le voisinage ont tout fait pour tenter de faire sortir leur nièce de la dépression, que ce soit Libby ou Tat.
Harriet, enfant intrépide et même parfois impolie, est donc le plus souvent livrée à elle-même. Excellente élève au collège, ses professeurs avouent ne pas savoir comment la prendre. Hautaine avec tous, dénuée de tout humour, tyrannique même elle exaspère son monde. Elle préfère la compagnie des garçons à celle des filles. Seule sa grand-mère Edie veille sur elle dans la mesure où elle le peut, en raison du caractère bien trempé de sa petite-fille qui a tendance à vivre dans un monde imaginaire, son frère Robin représentant le lien avec un glorieux passé qu'elle connaît seulement par des récits et des photographies entrevues dans les albums de famille. Farouchement déterminée et d'une précocité étonnante pour ses douze ans, elle est imprégnée de littérature d'aventure, dévorant Stevenson, Kipling et Conan Doyle. Elle a également une passion pour des personnages comme Jeanne d'Arc et Jésus, ainsi que pour l'archéologie. Elle s'est fixé un objectif bien précis, trouver l'assassin de Robin et exercer sa vengeance. Et son unique allié dans cette entreprise est son copain d'école Hely.
Harriet et Hely au cours de leurs investigations vont de découvertes en découvertes les plus surprenantes : ils découvrent le monde obscur des adultes où des prédicateurs illuminés viennent semer le trouble, et où des criminels et des trafiquants rôdent.
Tout semblait prêt pour passer un bon moment de lecture, mais il faut dire qu'au terme des 846 pages de ce long roman, on ne peut à mon avis qu'être déçu. Tout s'annonçait bien pourtant avec une énigme à résoudre. Mais l'auteure s'est perdue dans une narration de détails de tous ordres et des longueurs à n'en plus finir qui n'ont rien à voir avec le sujet et noient le lecteur dans une torpeur hypnagogique irrésistible. La quatrième de couverture était alléchante et prometteuse, on attendait un dénouement surprenant. Arrivé péniblement au bout de ce pavé indigeste, de cette logorrhée soporifique, je me demande encore qui a bien pu tuer le petit Robin tant les pistes se sont embrouillées pour arriver à une fin insipide et absurde. Même les personnages ne sont pas sympathiques. Ils sont même inconsistants.
J'avais tant aimé « le Chardonneret » de Donna Tartt ! Puis moins aimé « le Maitre des illusions » ! Alors là, je n'ai pas aimé du tout ! Une perte de temps !


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Le Petit Copain, publié en France en 2003 est le second roman de l'auteure. C'est encore un roman d'apprentissage, bien écrit, donnant des descriptifs excellents afin de nous plonger dans une ambiance luxuriante et étouffante du Mississippi, Deep South nord-américain, où dans les années 70 du siècle dernier existait encore de vraies castes avec les couleurs de peau, de rang social et de religion.

Le Petit Copain est une fresque familiale, un pavé de plus de 800 pages que j'ai eu beaucoup de mal à lire; je me suis ennuyée même si la trame me paraissait intéressante par moments et même si cette histoire de famille dysfonctionnelle était prenante. J'ai trouvé beaucoup trop de digressions, un rajout permanent de personnages, trop de personnages qui égaraient par moments la lecture. Aussi, je n'ai pas ressenti de l'empathie pour tout ce monde, y compris pour l'héroïne du roman, Harriet, une ineffable gamine de 12 ans qui a une psychologie impropre de son âge.

Nous sommes à Alexandria (nom fictif) chez les Cleve Dufresnes, une famille puissante autrefois, un peu sur le déclin dans les temps du roman. Cette famille a été détruite par l'assassinat il y a 12 ans du fils ainé, meurtre non résolu. A partir de cet acte atroce, cette famille va se disloquer et à l'âge de 12 ans (elle était bébé lors des faits), Harriet voudra retrouver l'assassin de son frère aîné afin de faire justice et de réparer en quelque sorte les dégâts psychologiques sur sa famille.

Cette gamine va se retrouver dans des situations complètement tirées par les cheveux et il n'y aura pas un adulte responsable qui pourra deviner le guêpier dans lequel elle va se fourrer.

Les 800 pages du livre serviront à faire progresser l'enquête de Harriet avec quelques moments de tension extrême comme par exemple les scènes avec des serpents venimeux. Il y a dans ce roman aussi, beaucoup de violence, et c'est souvent le cas dans la littérature nord-américaine.

Pour moi ce roman est devenu intéressant par les clivages tellement typiques de l'Amérique du Nord qu'il nous montre : le monde des nantis et des pauvres, l'hétérogénéité religieuse de ce pays où les gens sont étiquetés « baptistes » ou « mormons » ou autres, avant même d'être catalogués comme bonne ou mauvaise personne, le racisme sous jacent entre les races, les blancs très pauvres dits rednecks, donnant parfois de véritables zombies.

Un roman riche en atmosphères nous montrant un univers claustrophobique mais un texte trop long.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Le petit copain.
Donna TARTT

Harriet était un petit bébé et sa soeur Allison une toute petite fille quand Robin leur grand frère de 8 ans a été tué.
Retrouvé mort suspendu à sa propre balançoire dans le jardin familial devant Harriet et Allison le jour de son anniversaire.
Rien vu.
Rien entendu.
Pendant des années cette famille va évoluer insidieusement.
Charlotte (la mère) vivra dans une dépression d'où elle ne verra plus rien de sa vie familiale.
Dixon (le père) préférera s'éloigner sous prétexte d'obligation professionnelle en délaissant sa famille.
Heureusement il y a Edith, la grand-mère à la main de fer qui régente cette famille entourée de ses 3 soeurs.
Puis un jour aux alentours de ses 12 ans Harriet entend de la bouche d'Ida la servante noire que l'assassin de Robin est un des sales types du coin, un des frères Radcliff.
Aidée de son seul ami, Ida va fomenter un plan pour obtenir la vérité et les aveux.
Mais à seulement 12 ans peut-elle espérer y réussir sans y laisser sa vie elle aussi ?
Dans une atmosphère moite et languissante propre au Mississippi j'ai beaucoup aimé la première partie puis la dernière.
Entre les deux j'ai trouvé beaucoup de pages plutôt lentes et sans grand intérêt.
Mais cette petite Harriet est une teigne, un pitbull qui ne lâche jamais.
Et Edith une force de la nature.
J'ai aimé y trouver un petit côté « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ».
Des décors un peu surannés des années 1960 et cette liberté qu'avaient les enfants de sortir en vélo ou à pieds sans surveillance…
Le temps béni de l'insouciance.y


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Eh bien c'est celui des trois qui m'a laissé le meilleur souvenir, les plus fortes impressions, et quelques images dans la tête. le scénario du maître des illusions était plus facile, et le chardonneret, une histoire émouvante, certes, mais sans plus.

Ce petit copain, beaucoup y ont vu du Mark Twain (évidemment, avec les deux jeunes protagonistes!) et du Faulkner. Mais il y a aussi du Erskine Caldwell dans ce livre, pour la description des personnages secondaires quelque peu givrés et/ou amochés par la vie, de véritables trognes.
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