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EAN : 9782072857454
152 pages
Gallimard (03/01/2020)
2.88/5   8 notes
Résumé :
« Le volcan, un instant tranquillisé, s'est à nouveau éveillé. Les oeufs, autour de nous, se sont craquelés. Il en sortait des moineaux et des poules, des vipères et des tortues, des chauves-souris et des agoutis, des solitaires et des anguilles. Ces dernières se sont faufilées vers nous, s'entortillant autour de nous comme si nous étions leurs parents. La vie comme un oeuf, as-tu dit... J'ai été écartelée. Au-dessus de moi, un bec attendait de percer mon coeur. Mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pouvons nous écouter la voix du moineau.
Il nous chante un apologue de la vulnérabilité de l'être vivant.
Brutale ou insidieuse, la mort impact, s'entremêle à la vie.
La violence omniprésente de l'homme sur l'homme mais surtout sur le royaume animal dont il fait parti, peut-être l'a t-il oublié.
Pourtant l'expérience infantile inscrit des souvenirs, des gardes-fous au sadismes enfouis. Celle-ci devrait être un avertissement face au démons endormis.
L'homme a hérité d'un royaume qu'il a désapprit, qu'il ne semble plus connaitre. Censeur des "mondes évanouis".
Il y a ces métaphores de discriminations, de racisme, de préjugés dans ce que nous raconte ce petit volatile qui se répète. Il n'a de cesse de conter la fugacité du mortel face à l'indispensable cycle de vie. Il confronte les croyances ancestrales mais si jeunes à l'échelle de la vie et du recommencement de celle-ci.
C'est une fable et sa fonction pose la réflexion de l'existence dans un temps suspendu.

Merci à la collection Continent Noir de Gallimard pour cet envoi dans le cadre de masse critique littérature.
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Avec l'habileté des conteurs, des griots, Sami Tchak nous présente un moineau. Pas n'importe quel moineau. Un moineau qui possède la mémoire du lieu, la mémoire et la connaissance des êtres et des populations, de la faune et de la flore. Il survole les combats et les dangers. Il évite un serpent, croise une antilope, laquelle sera mangée par un lion, qui sera pourchassé par les chiens, dont un sera sacrifié, réduit en cendre, lesquelles cendres seront utilisées... etc. On a compris le mécanisme qu'utilise Sami Tchak. Il rebondit sur chaque animal et en introduit un nouveau, dont on va suivre la course pendant un temps.

Ce moineau, petit animal insignifiant, en remontre aux autres animaux. On le trouve en fait aux prises avec les autres animaux qui peuplent la mémoire de l'auteur. La mémoire, en effet. Car on évolue dans le récit, comme dans tout "bon" conte africain. Il y a vite une dimension philosophique, existentielle, dans le récit. D'où venons-nous? de quoi sommes-nous le produit? Quand le moineau dit que sa fiente va sentir l'herbe et donc le lait de la vache qui a mangé et rendu cette herbe... se moque-t-il ou a-t-il raison?

Sami Tchak nous raconte son Afrique, son Togo, mais aussi il le fait à travers le prisme de sa mémoire. Ce n'est pas l'Afrique qu'il nous conte, mais celle de ses sens et de sa mémoire.

Le conte est cruel, il naît dans le sang et se termine dans le sang. Il est fait de mort et de souffrances, mais celles-ci laissent la place à la vie, qui cède ensuite le pas à la mort, et le cycle s'anime.

Le début m'a séduit, il est facile d'entrer dans le récit de l'auteur. Mais ensuite, cela devient confus. A mesure qu'une dimension onirique, rêvée, fantasmée s'introduit, j'ai perdu le fil. le moineau rencontre un garçon. Ce garçon devient un homme .Cet homme semble être Sami Tchak à Paris. Avec une économie de mots qui ramène la concision d'une langue très travaillée à une dimension quasi elliptique du récit, l'auteur m'a perdu bien souvent. M'a lassé.

La postface, ou l'ajout sur Naples, le volcan et le moineau, par Ananda Devi, apporte une dimension nouvelle au récit du moineau... mais je l'ai trouvé ampoulé, pompeux, inutilement abscons et ésotérique...

Enfin, le fait que j'aie lu le livre en format électronique, avec une mise en page assez mal pensée, n'a certainement pas aidé à y entrer facilement.

Bref, une lecture lente et pénible, qui n'apporte rien de particulier.
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Fables racontées par un oiseau (Tchichika) et garçon (Aboubakar) ayant fait un pacte de ...souvenirs.
On s'imagine très bien assis sous ce baobab, écoutant un griot nous contant des historiettes sur le monde animal, la vie, la mort, la nature, et le cercle infernal et impitoyable de la chaine alimentaire.
Je regrette d'avoir lu ce livre si vite. Je vais donc le garder à porter de main et picorer de temps en temps une de ces petites tranches de vie, afin d'en savourer un peu plus la philosophie.
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Le dernier livre de l'écrivain togolais Sami Tchak, Les fables du moineau, célèbre un anniversaire, celui des 20 ans de la collection "Continents Noirs" de Gallimard, consacrée à la littérature africaine, afro-européenne et diasporique. L'ouvrage est atypique dans le sens où il ne s'inscrit pas dans un genre narratif particulier : ce n'est pas un roman, pas plus un recueil de nouvelles et encore moins un essai. Sami Tchak accumule un certain nombre de fables, sans chercher une progression dramatique, ayant toutes un rapport avec les animaux, les humains puisque nous faisons partie de cette catégorie. Des petites histoires qui n'ont pas de visées moralistes et qui, en passant du coq à l'âne, décrivent une nature tour à tour impitoyable ou bienveillante mais toujours pittoresque. L'auteur en profite également pour parler de son histoire personnelle, de son enfance au Togo à l'âge adulte en France, sans qu'il soit pour autant question d'autobiographie. Plutôt que de lire à la suite ces innombrables fables qui composent le livre, il vaut mieux grappiller quelques menus passages, au gré de ses envies. le style de Tchak est agréable mais l'amateur de récits construits avec une trame narrative bien définie ressentira sans aucun doute une grande frustration car il y avait sans doute matière dans Les fables du moineau à autre chose qu'à compiler une collection de textes très brefs qui obligent sans cesse le lecteur à "zapper" sans pouvoir s'attacher longuement à des personnages, fussent-ils à 4 pattes.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Sami Tchak (de son vrai nom Sadamba Tcha-Koura) est un écrivain né au Togo. Après une licence de philosophie à l'Université de Lomé, il obtiendra un doctorat de sociologie à la Sorbonne à Paris.
Le recueil "Les fables du moineau" écrit en 2020 a été publié pour célébrer les 20 ans de la collection "Continents Noirs" chez Gallimard.
Ce récit est constitué de courtes fables racontées alternativement par l'auteur lui-même ou un moineau. On y découvre l'enfance et les traditions dans un village d'Afrique. Ces petits contes nous parlent des liens entre la vie et la mort.
Ce texte est difficilement classable. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces petits bouts d'existence plein de philosophie facile à comprendre.
Ce fut une magnifique découverte ! Merci à la Masse Critique de Babelio.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le moineau a dit: " L'éléphant est grand certes, mais ses pets, grand vent, ne déplacent pas une montagne, et lorsque vient la mort, sa trompe et ses défenses ne lui sont plus d'aucun secours, il s’effondre, devient une abondante nourriture pour les charognards."
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Le moineau a dit: " Le monde est peuplé d'être qui courent dans tous les sens, attirés par l'appât au bout d'un énorme hameçon. Ils sont tenus en laisse par l'impératif du ventre, ou par d'autres rêves qui imposent leur force à la prudence. jouez avec la mort pour espérer rester du bon côté de la vie."
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Je sais, je sais que le monde du vivant est un livre que personne n'a suffisamment d'esprit, d'intelligence, pour lire en entier, que nous tous, même les plus intelligents d'entre nous, n'en parcourons, chacun, que quelques aspects, qu'ensemble nous n'en aurons lu, à la fin de notre présence ici bas, que quelques pages.
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En effet, c'est de cela qu'il s'agit, le chemin. L'existence comme un chemin. Et tous ces êtres sur le chemin, tous ces êtres de toutes les espèces, tous ces êtres grégaires ou solitaires sur le chemin, tous sans exception le savent, c'est inscrit en eux, dans leurs gènes, tous savent que ce ne sont pas eux qui prennent le chemin mais le chemin qui les appelle, un appel impérieux.
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Le monde ne sera jamais un jardin de fraternité tranquille mais un champ de bataille dont l'harmonie vient aussi des cruautés indispensables.
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Videos de Sami Tchak (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sami Tchak
Dans cette 3ème partie de notre entretien avec l'écrivain Sami Tchak, nous avons posé des questions essentielles autour de l'enracinement et de l'universalité. A partir de la citation de Miguel Torga, "L'universel c'est le local moins les murs", l'auteur nous expose sa vision de la littérature nationale, de l'altérité, de l'ouverture vers le monde, et de la question centrale : qu'est-ce-que l'Universalité.
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