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EAN : 9782709669412
256 pages
J.-C. Lattès (01/09/2021)
3.13/5   49 notes
Résumé :
Un prix littéraire, crée en partenariat avec RFI et la Cite internationale des arts à Paris, et destiné à mettre en lumière les nouvelles voix littéraires africaines. Pour la seconde édition, le jury a choisi sur les 350 manuscrits proposés Cave 72 du congolais Fann Attiki.

Trois jeunes amis, Verdass, Ferdinand et Didi, se retrouvent chaque jour à la Cave 72, un bar, refuge idéal où ils oublient leur quotidien où tout semble gouverné par l’absurde : l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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«  Être supporter c'est s'ouvrir à la dégénérescence, car la passion ne doit être admise qu'à tout ce qui grandit l'esprit et nourrit l'âme » .
«  Il n'y a pas mieux que l'assouvissement de désirs de la chair pour trouver un sens au fait de respirer » aimait à dire Black Mic- Mac ….
«  Une euphorie collective . La passion battait son plein dans la rue Maléla François . Des chants de victoire s'entonnaient par- ci par - là , là moquerie , les disputes promettaient des bagarres » ,…le délire partout …. »

Trois extraits de ce premier ouvrage entre roman noir, satire , humour, climat insurrectionnel, discriminations , absence de démocratie, complots sordides , traîtrise , boucs émissaires , vengeance, témoignage de conditions de vie ,arrestations sommaires et tortures par la DG ST : Direction Générale de la Sécurité Territoriale, et son infernale réputation , tyrannie aveugle , d'un authentique DICTATEUR , appelé Guide providentiel » .

Le fameux bien nommé .….: enlever les présumés ennemis du régime au pouvoir , les conduire à l'aube vers leur mort… d'où le nom «  le petit matin » , ceux proclamés ennemis de la nation…

Nous sommes à Brazzaville, quartier du PK, tenu par Maman Nationale qu'elle a appelé Cave 72, en référence à l'année où l'équipe de foot du Congo a gagné la CAN .
On y discute d'amour, de poésie ,de livres afin de mettre à distance un quotidien gouverné par l'absurde et la tyrannie .
Trois fidèles clients titulaires du baccalauréat, savent qu'ils n'ont aucune chance de trouver un travail , ils tentent d'oublier leur quotidien morose .

Ces trois jeunes: Ferdinand , Verdass et Didi , amoureux de la bière parlent philosophie , citent Peguy, Céline , Nietzsche surtout , Barth, Wilde, Po et toute la lyre ., Épicure …
. Dans cette société propice aux complots et coups bas , ces jeunes ont encore la volonté d'ouvrir des livres , de raisonner , tenir une conversation ……dans ce pays ayant connu une guerre civile , un régime soumis régulièrement à des changements de régime .

Verdass , Didi et Ferdinand se demandent qui pouvait bien en vouloir à leur ami Black Mic - Mac lorsque celui - ci meurt dans sa BMW….
Serait - ce une affaire d'état qui impliquerait un ancien ministre , un colonel ou tremperaient plusieurs hommes de main qui ferait de ces jeunes gens des victimes toutes désignées ?
Serait - ce une sauce privée ayant basculé en un Bouillon d'État ?
Où Arland , frère de Black Mic- Mac tremperait ? .
Ces trois jeunes gens deviennent des héros malgré eux: face a l'injustice de leurs arrestations , le peuple se met à espérer , se soulève, brave l'armée ….
Las les crimes du dictateur doivent être parfaits quitte à manipuler ou à déclencher des guerres pour cela ,…
Vengeance personnelle !
Où l'on croise Maya ANGELOU et sa magnifique autobiographie «  : Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage » .
L'auteur se moque des abus de pouvoirs , des manipulations, des rumeurs qu'il place au centre , hélas , des actions des hommes .

Un livre intelligent , très agréable à lire où se mêlent enquête , féroce satire politique , rocambolesque ,perversion , alcool et sexe , histoire farfelue , bazar et tragédie grecque , humour féroce et poésie , bêtise , sur fond de situations inspirées de vengeances.
L'écriture est savoureuse , haute en couleurs comme certains livres d'Alain Mabanckou ! .
Il était en exposition à la médiathèque.chez Jean Claude Lattès.
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Ferdinand, Didi, Verdass et Stephan, jeunes quasi trentenaires désoeuvrés qui ont laissé tomber leurs études après leur bac, se réunissent pour boire, discuter littérature, philosophie, politique... à la Cave 72, bar fondé par Maman Nationale, ancienne vendeuse de beignets dont le commerce a fleuri en faisant crédit aux étudiants. Sauf qu'au jour où nous les rencontrons, un jour presque comme un autre - Stephan n'est pas encore présent -, les choses vont tourner au vinaigre, et la vie de nos trentenaires va basculer dans une terrible absurdité, mêlant jeux de pouvoir et vengeance crapuleuse.

Je commence à penser que c'est une des caractéristiques de la littérature africaine, que je lis de plus en plus régulièrement, que de décrire avec légèreté et ironie des travers de nos sociétés, travers souvent graves, voire funestes, comme c'est le cas dans Cave 72. Comme si ce recul, cette dérision, qui disent finalement peut-être plus, étaient un mal nécessaire pour en faire prendre davantage conscience. Ainsi, ce qui pourrait être un banal roman d'espionnage mettant en évidence progressivement les rouages d'une machination au sein même des plus hautes sphères de l'état congolais devient une charge particulièrement satirique contre les puissants. Alors, quand, en plus, cette charge est remarquablement écrite, mêlant registres et niveaux de langue avec une dextérité surprenante pour un premier roman, que dire de plus ?

Lu d'une traite, Cave 72 est une de mes belles découvertes de ces derniers jours. le prix RFI Voix d'Afriques remporté par Fann Atiki pour celui-ci est à mon sens amplement mérité !
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Verdass, Ferdinand et Didi sont 3 amis qui aiment se retrouver dans un bar nommé « Cave 72 » pour vivre leur jeunesse au coeur de Brazzaville en République (non) démocratique du Congo. Ils boivent, philosophent pour oublier leur quotidien morose dans un pays miné par la corruption. Les 3 jeunes discutent de temps en temps avec le King Yellow et Black mic-mac. Lorsque ce dernier meurt de façon louche, Verdass, Didi et Fernand se demandent bien qui pouvait lui vouloir du mal. Peu de temps avant de trépasser, la victime avait notamment évoqué la guerre civile de 1997. Beaucoup ont durablement été marqués et les autorités en place n'ont pas fait grand-chose pour éviter cela.

Parallèlement, le lecteur est invité à suivre les coulisses du pouvoir avec, à sa tête, le guide supérieur, ses colonels, leurs sbires, les hommes de main des sbires et toute cette machine politico-militaire qui gère le pays d'une main de fer et oppresse la population lors de la moindre manifestation. Seuls priment l'intérêt personnel et la dictature.
C'est donc au vu de ses détails que nos 3 compères attachants vont devenir l'objet d'un complot et avoir la police à leurs trousses. Ils sont taxés de communistes et accuser de menace pour la paix du pays. le guide supérieur a déjà décidé puisque les juges sont à sa merci: ils seront condamnés à mort pour terrorisme.

Je n'en dis pas plus. Pour un premier roman, c'est bien. C'est aussi malheureusement révoltant...
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C'est la deuxième année que RFI et les éditions Jean-Claude Lattès s'associent pour décerner le Prix Voix d'Afriques, permettant à un auteur africain francophone d'être publié pour la première fois. le roman de 2020, [Abobo Marley], avait certes les défauts d'un premier roman mais il en avait aussi la candeur, et j'avais aimé la découverte que ce prix m'avait permis de faire. J'ai donc été attentive à l'attribution du prix à la fin de 2021, mais l'interview de l'auteur sur RFI m'avait cette fois laissée un peu dubitative. Il a fallu que les éditions Jean-Claude Lattès proposent ce livre sur netgalley pour que je me laisse enfin tenter. Ayant reçu la validation pour le lire alors que je n'y croyais plus, j'écris cette note de lecture quelques mois après la parution du livre, mais cela n'a influencé en rien ma lecture.
Bien qu'ils aient gagné le même prix, Abobo Marley et Cave 72 sont des romans bien différents. Cave 72 est un livre qui ne se prend pas au sérieux (ce qui reflète d'ailleurs bien l'interview de l'auteur, c'est assez amusant), bien qu'il traite d'un sujet sombre. Nous sommes à Brazzaville, capitale d'un pays dirigé par le Guide providentiel, d'un pays où les perspectives d'avenir pour les jeunes diplômés sont plus que minces, d'un pays qui boit et qui danse pour oublier. Dans ce pays, le chef des services de sécurité se sent sur la sellette et a besoin d'une action d'éclat, un ex-Ministre s'est fait plus d'ennemis qu'il ne peut en contenir à force de coucher avec les femmes des autres, et trois jeunes boivent et philosophent innocemment à la table de la Cave 72, une sorte de bar de quartier sans prétention.
Tout cela fait un cocktail où se mélangent le tragique et le comique, un livre qui dénonce en les caricaturant les travers d'un pays qui se débat entre problèmes de démocratie, problèmes d'économie, problèmes de pauvreté, problèmes d'absence de perspective, problèmes de… Avec une plume féroce, Fann Attiki tire sur tout ce qui bouge et donne à lire un livre qui part dans tous les sens. C'est assez ébouriffant et finalement, même si j'ai trouvé le propos un peu facile et la fin pas aussi bien ficelée que je l'aurais espéré, on passe un bon moment de lecture, avec un auteur qui fait ici ses premières armes. Il sera intéressant de voir comment il pourra évoluer dans de possibles nouvelles oeuvres et dans quelle direction il développera son style touche-à-tout et irrévérencieux.

Merci aux éditions Jean-Claude Lattès de m'avoir permis de lire ce livre, via netgalley.
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Ce 1er roman de 250 pages ,j'ai mis un temps infini pour en venir à bout,non que je n'ai pas aimé ,mais là construction,le style ,et surtout le vocabulaire m'ont énormément gênés et parfois agacés. A plusieurs reprises j'ai failli " laché" et petit à petit au fil de ma lecture,l'histoire a pris le dessus.Au travers cette histoire ,ce jeune auteur a mis ledoigt sur toute la corruption dont sont capables les hommes au travers une manipulation assez fine et bien pensée je dois avouer.
Comment trois jeunes intellos en rupture avec la société ,se retrouvant journellement dans un bar appelé " Cave 72",pour y refaire le monde,vont être embarqués dans un complot politique ,et seront emprisonnés..Ils n'ont rien vu venir mais la chute sera lourde de conséquence,malgré le soutien de la population qui manifestera pour leur libération. Si ce n'est que la forme m'a dérangée,peut-être plus accessible a un lectorat plus jeune habitué au slam,puisque l'auteur a approché la poésie au travers des ateliers de slam et cela se ressent dans son écriture .
J'ai apprécié l'histoire enveloppée d'humour grinçant ,de poésie ,même si ce n'est pas un genre auquel j'adhère facilement, de dérision;Satire du monde politique africain du Congo, de Brazzaville. Un écrivain à ne pas perdre de vue.
Lecture de ce 1er roman dans le cadre de: Prix premieres paroles, sélection 2022.( Festival terre de paroles).⭐⭐⭐
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
«  Il redoutait de souffrir de la haine de soi en refusant d’assumer le vil personnage qui dévorait sa personnalité.
Ce personnage , à la conscience souillée après avoir croqué le fruit empoisonné du pouvoir , à la conscience salie par les ambitions vénales .

Ses pensées, comme son corps , fondaient dans la profondeur des ténèbres qui régnaient dans la véranda.
À quel moment son cœur s’était - il vidé d’une par de son humanité? .
Comment en était - il arrivé à prôner l’homicide comme la fin qui justifierait les moyens de son ascension professionnelle ? » ……
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--Faut dire que le coup de l'arsenal trouvé chez Arland c'était du génie, dit le colonel .Sans ça, le Guide Providentiel n'aurait pas ordonné son arrestation immédiate ainsi que celle des jeunes .Parfois je m'étonne de ce dont je suis capable.
--On n'a plus qu'attendre que le procureur délivre les mandats d'arrêt.
Olonga lui jeta un regard de braise, puis secoua la tête pour montrer sa déception.
--Tu es bête où quoi? Dit-il.
Jonas déduisit à son ton que l'ordre du Guide faisait office de mandat.
--On coffrera les jeunes ce soir avec l'appui de la police.Continue de garder un oeil sur eux.
-Chef,actuellement ,ils sont tous chez eux .Ils auraient apparemment décidé de ne pas se rendre à la cave aujourd'hui.Et puis.....
Jonas se gratta la tête. Il expulsa un souffle lourd de sa bouche ,regarda la boîte à gants.
--Et puis quoi?
--Et puis chef,d'abord ne vous fâchez pas.Il y a quelques éléments de l'équipe de filature qui ont décidé de prendre leur soirée pour regarder le match de ce soir.
--Cons de leurs mamans!cons de leurs mamans! Putain de bordel ils se prennent pour qui?(Page 125/126).
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Il y a aussi l'histoire du haut cadre du Parti qui, lorsqu'il veut se débarrasser d'éléments gênants, les invite dans son bureau repeint au préalable d'une peinture composée d'une substance toxique, tandis qu'il aurait déjà avalé un antidote pour contrer les effets du poison. Ces gars font preuve de prudence en utilisant des poisons à effet lent pour tuer leurs cibles une ou deux semaines plus tard. (p 55)
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--Le conseiller est au courant que tu t'es servi de lui pour assouvir ta vengeance ?
- Il n'a pas à le savoir, je l'aime bien,je ne veux pas l'assassiner. Maintenant couche-toi,le pays nous attend demain.Il éteignit la lampe et retourne sous la couverture
--Et puis,retire le frère d'Arland de ton bilan,on ne sait vraiment pas de quoi il est mort.(Page 251).
23 novembre 2019--9 mai 2021.
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«  En plaisantant on peut tout dire,
même la vérité » …
SIGMOND FREUD .
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Videos de Fann Attiki (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fann Attiki
Parole d'écrivain avec Fann Attiki Pour cette nouvelle saison de « Parole d'écrivain », nous allons à la rencontre des auteurs de la rentrée littéraire 2021.
« Au commencement était la lecture » Dans cet épisode, Fann Attiki, lauréat de la seconde édition du Prix Voix d'Afriques avec son premier roman « Cave 72 », se livre sur ses premiers souvenirs de lecture, la naissance de son désir d'écriture, le slam et enfin l'écriture de son premier roman.
Bonne écoute !
« Cave 72 » est paru le 1er septembre 2021 chez JC Lattès.
Un podcast de Sarah Masson, également auteure du roman : « le Silence après nous ».
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