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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La Mouette est une pièce de théâtre russe écrite par Anton Tchekhov en 1896.
Être, ou ne pas être, c'est là la question. Non, je ne confonds pas Tchekhov avec Shakespeare, bien qu'à un moment donné de la pièce, Hamlet soit cité avec ironie.
Être, paraître, vouloir être, rêver d'être, jouer à être, mais être quoi au juste ?
La mouette est une pièce tragique, bien que traité par moments sur le mode d'une comédie au ton acerbe et grinçant, qui évoque une représentation théâtrale. C'est d'ailleurs ainsi que le rideau s'ouvre, sur la représentation de la pièce écrite par un certain Konstantin Gavrilovitch Tréplev, qui souhaiterait transformer le monde. Rien que ça. Ayant l'ambition de créer une nouvelle forme de théâtre, il veut aussi par cette représentation prouver à sa mère, Irina Arkadina, actrice aujourd'hui sur le déclin, son talent pour la dramaturgie. C'est aussi une pièce qu'il a écrite pour la jeune actrice Nina Zarétchnaïa, qu'il s'apprête à mettre en scène…
On ne sait pas bien ce que raconte cette pièce, on le devine par des bribes de tirades, mais ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est qu'elle va déployer les personnages dans une sorte de révélation de leur fragilité mais aussi de leur vacuité. Certains des protagonistes attendent cependant beaucoup du succès de cette pièce pour entrer dans la lumière des autres, celle du public mais celle aussi de l'être aimé, celle dans laquelle ils voudraient exister enfin, être reconnus, se mouvoir à jamais...
Nous sommes dans la Russie de la toute fin du XIXe siècle. Sorine, ancien haut fonctionnaire d'État, nous convie dans sa riche propriété campagnarde. Au fond du parc il y a un lac et devant ce lac se dresse une estrade pour les besoins du spectacle qui va être donné auprès d'un cercle resserré d'invités qui se connaissent...
Le rideau s'ouvre et déjà apparaissent les entrelacs compliqués des uns envers les autres, c'est le théâtre des conflits qui sommeillent au coeur de l'enjeu de cette pièce. Les tensions, les malaises déjà palpables..., le ton est donné durant les premières tirades.
L'enjeu est de taille aussi pour Nina, celle à qui Konstantin a confié un des rôles principaux.
Ici plusieurs histoires d'amour s'entrelacent, vouées à l'échec comme l'existence de beaucoup de personnages. Des histoires d'amour sans retour, sans issue, sans futur...
La vie d'artiste, c'est un peu le miroir aux alouettes, courir après des chimères, c'est l'endroit où l'on voudrait se hisser presque jusqu'au ciel, mais où l'on se brûle les ailes au plus près dans le feu illusoire du succès, tel Icare.
Ce qui domine ici avec cruauté, c'est l'envers du décor, l'illusion, l'envol, le désir de gloire, la déception, les rebuffades de l'amour, la chute...
Très vite, Arkadina, plus sensible à la présence de son amant plus jeune qu'elle, l'écrivain à succès Trigorine, se moque sans détour de cette pièce et du besoin de reconnaissance de son fils…
Personnages au bord de la crise de nerfs, actrices capricieuses, dramaturges dépressifs, bourgeois désabusés, chassés-croisés amoureux dans les vapeurs de l'alcool et les effluves de l'ennui, c'est l'incompréhension des personnages entre eux, le goût du malheur, l'insatisfaction permanente, qui se jouent autour de cette pièce comme un élément catalyseur, dans un drame de l'indécision et de l'inachèvement. Et tout ceci se passe à la campagne !
Dans cette mise en abyme champêtre, chaque personnage nous raconte quelque chose sur l'art et peut-être d'une certaine manière sa vision du monde, sa manière pour se l'approprier. Monter sur scène, passer par l'entremise du théâtre, dire les mots d'un autre pour s'accomplir, n'est-ce pas une façon de fuir la réalité, refuser d'en affronter les exigences ?
Ici, la vie et à la mort s'effleurent et s'opposent, tout comme la recherche d'accomplissement et la solitude la plus accablante. Alors on finit par ne plus savoir à quel endroit se tient le théâtre, sur scène ou dans les coulisses…
Dans La Mouette, les personnages sont terriblement humains, égarés entre leurs regrets et leurs espoirs.
Mais que dire de la mouette, non pas de la pièce mais de l'oiseau ? Car les mouettes, je m'y connais un peu, je les observe évoluant dans le paysage marin qui est un peu le mien aussi, je les reconnais... Ici visiblement il s'agit d'un oiseau sans doute égaré dans ce paysage de campagne russe, à moins que l'océan ne soit guère très loin. Mais justement, cet égarement n'est-il pas la symbolique majeure recherchée par l'auteur pour illustrer le fil narratif qui sous-tend la pièce ?
Cet oiseau va survoler, traverser les tirades, effleurer les jeux d'acteurs et les spectateurs, hanter le propos jusqu'à se fondre dans certains personnages eux-mêmes, les habiter à jamais.
Très vite, Nina s'imagine elle-même en mouette, dès l'acte I.
La mouette symbolise également la vie de Konstantin qui se veut artiste mais dont la gloire lui échappe. Ces personnages fragiles et maladroits sont à l'image de cet albatros que les hommes d'équipage s'amusent à torturer, il ne s'adapte pas au monde, mais ils ont terriblement soif de lui.
Avec « La Mouette », Anton Tchekhov interroge la notion d'art, de création artistique et la condition de l'artiste. Sont-ce ses propres doutes, son rapport au succès, à la modernité qu'il a voulu convoquer dans sa pièce, jouée pour la première fois en 1896 ?
Mais il est possible d'y faire une tout autre lecture plus actuelle, plus intemporelle aussi, évoquant les chimères de notre monde contemporain, cette quête de reconnaissance effrénée, cet amour-propre, cette attention à l'opinion publique, dans une société devenue une sorte de théâtre, chacun ayant toujours à l'esprit le public devant lequel il se présente et le jugement duquel son bonheur dépend. Les réseaux sociaux sont devenus ce théâtre virtuel…
J'ai choisi de lire deux versions de la pièce, éditées aux éditions Babel de chez Actes Sud, la version originale, écrite en 1895 et mise en scène pour la première fois en France par Alain Françon et la version académique toujours jouée depuis 1896, toutes deux dans la nouvelle traduction entreprise par André Markowicz et Françoise Morvan.

« Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. »
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire
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Une grande et belle demeure en pleine nature, une forêt, un lac.

Difficile pour Konstantin, jeune dramaturge en herbe, de vivre à l'ombre d'Irina sa mère, une comédienne célèbre adulée dans tout le pays.

Difficile comparaison avec Trigorine, l amant maternel, un écrivain à qui tout réussit.

Ce soir Konstantin présente la pièce qu'il a écrite pour Irina, une jeune comédienne dont il est amoureux. Ce soir c est l'avenir du jeune homme qui se joue.

Ce soir Konstantin recevra-t-il enfin la reconnaissance et l'amour d'une mère qu'il aime autant qu il redoute.

Irina cette mère mal-aimante incapable de reconnaitre le talent de son fils.
Ce soir comme tous les soirs, dans cette maison au bord du lac, l'Art est la chose la plus importante, tant pis pour les êtres humains qui souffrent d'absence d amour et de reconnaissance.

La nuit, la lune, le lac.

Semion, aime Macha qui aime Konstantin, qui aime Nina qui regarde Trigorine, qui aime Irina qui elle, n'aime personne...
La pièce de Tchekhov jouée dans le monde entier depuis sa création en 1896 est un kaléidoscope théâtral un classique incontournable du théâtre mondial qui inspira des cinéastes aussi divers que Sydney Lumet, Woody Allen, ou Claude Miller...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai adoré ce texte de Tchekov, qui arrive si bien à dépeindre, à la fois, les sentiments qui étreignent ceux qui aiment qui ne les aiment pas, mais également et surtout cette indifférence et cet autocentrisme de ceux qui courent après la gloire des feux de la rampe ou d'une bonne critique dans un journal.

Cette mouette, quelque peu improbable, oiseau de mer en pleine campagne, certes près d'un lac poissonneux, symbolise parfaitement cette possibilité d'envol qu'un coup de fusil suffit à abattre.

Assurément, le texte, ici dans sa version originale, pêche par la difficulté de traduction de la langue russe, mais les traducteurs n'en ont pas moins réussi un tour de force car je suis totalement entrée dans la beauté mélancolique qui fait le charme à mes yeux du théâtre de Tchékov.

Et puis, peut-on toujours expliquer un coup de coeur pour une lecture qui correspond sans doute à ce que vous aviez envie ou besoin de lire juste là, en ce moment !
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La mouette , ce symbole aérien, éthéré, de la mer, laisse échapper un cri étrange et pénétrant, de douleur. J'ai rarement vu une pièce empreinte d'une telle mélancolie. Il est vrai que l'absence de la mer, de ces grandes étendues, me pèse, parfois. Cette pièce a su exprimer ce sentiment, je ne sais comment.

La mise en scène d' Arthur Nauzyciel m'a particulièrement émue. La musique d'une tristesse languide, avec ses orgues, la chorégraphie des comédiens, avec leurs rondes incessantes, leurs tentatives de rapprochement, manquées, tout cela, c'était le vol sinueux de l'oiseau, et ce désir de liberté, désireux de s'envoler, loin, loin, loin.

Le masque de mouette qu'ils portaient, tous, étaient représentatifs de l'anonymat, ou d'une dimension profondément intime, puisqu'il s'agit dans cette pièce de découvrir les blessures de chacun, créées par les autres, et en même temps de comprendre que cette douleur les réunit, les confond, tous, en une seule et même force.

Le théâtre dans le théâtre, avec toute la valeur symbolique qu'il peut y avoir dans le texte, était remarquable, grâce au pouvoir des ombres, du son aussi, et la voix de l'actrice était incroyablement émouvante. Elle incarnait son rôle, le rôle de Nina, le rôle de celle que joue Nina, la voix de l'âme, collective.

Je suis toujours en deuil, je ne me remets pas de la mort de la mouette.
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Voilà une pièce bien particulière-aucun doute à cela. Beaucoup de non-dits, beaucoup de pensées à demi exprimées dans des phrases étranges, qui en signifie plus qu'elle n'en ont l'air. Des phrases mystérieuses. Toute une réflexion. Une réflexion sur le sens de la littérature, entre autres. Une pièce qui montre les travers de la société. Une pièce d'une magnifique psychologie. Une oeuvre brillante, superbe de naturel, de beauté, et d'intelligence.
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Ecce Homo. Voici l'homme, ou plutôt des êtres humains qui peuplent un endroit autour d'un Lac. le Lac. L'eau comme source de vie, d'envie mais aussi de passivité et peut être de sommeil, de l'intuition profonde, de l'inconscient. On a dit de cette pièce qu'elle était impressionniste, naturaliste, symboliste. Je crois tout simplement qu'elle prolifère de sens, ce sens que cherche désespérément la plupart des personnages de cette pièce. Un sens à la vie, un sens à l'écriture, un sens sur l'idéal et enfin un sens sur la réalité.

A part Nina « la Mouette », personne ne change dans cette pièce qui s'étend sur deux ans. Sorine veut absolument vivre en ville, il le répète tout le temps, mais il n'en fera rien, deux ans plus tard il est toujours dans le même lieu. Treplev ne veut pas glisser dans la « routine » et les « procédés » de l'écriture, il se veut écrivain nouveau, il restera un Chatterton pathétique, un gamin en manque de reconnaissance de sa mère. Celle là justement ! Arkadina est sans doute le personnage le plus hypocrite et égotiste de la pièce, elle n'a jamais le temps de lire ce qu'écrit son fils et encore moins de l'aimer, elle préfère paraitre jeune et se fiche même de la tentative de suicide de Treplev si cela dérange son idylle avec Trigorine, lui aussi écrivain mais célèbre contrairement à Treplev. Trigorine est un Balzac russe, il est une sorte de « vache à nouvelles », une machine qui note tous les moindres événements de la vie, étant lui-même incapable de vivre sa vie. Son métier n'a rien de valorisant, il préfère même pêcher dans le lac. Il croit revoir dans Nina une possibilité d'un amour qu'il n'a pas eu ou en tout cas un sujet à nouvelle. Cette relation ne durera pas, elle ne fera qu'accroitre la haine de Treplev envers Trigorine. Cette opposition est pour moi fascinante à plus d'un titre. Trigorine prend la place du père mort de Treplev en étant l'amant d'Arkadina. Il incarne aussi l'écrivain célébré par ses nouvelles routinières et aux figures de styles surannés, ce que hait Treplev en tant que jeune écrivain avide d'instaurer du neuf, du nouveau. C'est aussi à mon sens le futur de Treplev, l'écrivain accompli extérieurement, même si intérieurement, il ne peut supporter ses propres oeuvres. Ce dernier point est éloquent : l'écrivain est incapable de quantifier son talent, sa valeur ajouté, la qualité de son oeuvre. Il n'y a que (douce ironie !) le médecin Dorn pour s'apercevoir du talent de Treplev lors du monologue de Nina dans sa pièce. Lui seul sait quantifier cela, non pas parce qu'il est scientifique, mais parce qu'il n'attend rien de la vie. Il n'a plus d'idéal, plus d'absolu à atteindre. Sa vie étant accompli, il reconnait volontiers le talent de Treplev, contrairement à Arkadina qui voit dans ce théâtre une concurrence et qui n'hésite pas à traiter son fils de « gamin capricieux » ou encore Trigorine qui préfère regarder le décor et son lac plein de poissons plutôt que la pièce.

Reste la Mouette, Nina. Peut être le personnage le plus vivante car changeant. D'une jeune fille naïve et romantique (comme Treplev), elle devient finalement une femme déterminé voir ambitieuse en étant fermement décidé à de devenir une grande actrice. Elle a compris que la Gloire était vaine, que ce qui comptait réellement, c'était de patienter. Mais elle a dû traverser bien des épreuves pour savoir cela. Aimé et aimant Treplev au début de la pièce, son désir de vie la fera se détacher de cet amour. La pièce de Treplev lui apparait « sans vie », et c'est finalement vers Trigorine, l'écrivain à succès, qu'elle se dirige doucement. La mouette se brulera les ailes avec Trigorine, qui l'aime non pas d'un amour vrai, mais uniquement comme un moyen de créer une autre nouvelle. Elle quittera tout pour lui et pour poursuivre ses rêves. Elle tombera de haut. La mouette est abattue comme le prédisait Treplev. Mais Nina continue de vivre. Elle devient lucide. Elle tient le coup. Elle revient voir un Treplev inchangé dans le dernier acte. Celui-ci l'aime encore. Son lyrisme révulse Nina, qui ne comprends plus cela, elle qui a compris que son idéal n'était qu'une chimère. Treplev refuse cette vérité, comme le fait qu'elle aime encore Trigorine. Treplev choisit la mort, Nina la vie.

Il y a tant de choses à dire sur cette pièce qui m'a vraiment touché ! J'ai oublié de parler de l'instituteur Medvedenko, qui bien que lâche n'en reste pas moins humain et altruiste, ou encore de Macha… Il faut que je la relise à nouveau !
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Ici, chaque mot est rime chaque phrase est vers, chaque pensée est poésie.
Il y a du lyrisme, par la réflexion sur ce qui existe, sur la mort et surtout sur l'amour.
La Mouette est un ouvrage indescriptible. Totalement hors du temps.
Il y a trop de citations pour pouvoir toutes les mettre mais Tchekhov tient ce que dit son personnage: "Il faut représenter la vie non pas telle qu'elle est mais telle qu'elle apparaît dans les rêves".
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Ah la littérature russe et sa mélancolie, Tchekhov et sa tragédie des petites choses...La mouette de notre dramaturge russe est un livre que j'ai été amenée a lire dans le theme "crise personnelle, crise familiale" au lycée. Et pour le coup ce livre est le livre de la crise, crise de tous les persos qui ne savent plus où ils sont et où ils devraient etre, crise de l'art et crise du théâtre, car Tchekhov est novateur dans son domaine ! Il propose une pièce sans action, centrée sur la psychologie des personnages et sur ce qu'ils ont a nous dire...et pour le coup les personnages ont beaucoup a nous dire, tous ont le coeur bien lourd : entre Trepliev, poète maudit, incompris dans son art et dans son amour, Trigorine, l'écrivain renommé qui a l'impression de toujours "rater un train" malgré l'admiration qu'on lui voue, et Masha qui "porte le deuil de sa vie". Bref, ce qu'on voit c'est avant tout la tristesse, la mélancolie et l'ennui (pas étonnant vu la nationalité de l'auteur). Mais ce qui est intéressant dans cette oeuvre est qu'elle mêle comédie et tragédie. Dans cette piece, pas de personnes nobles soumis à une fatalité...et pourtant il s'agit d'une tragédie. Les personnages sont poursuis par l'inachèvement de leur rêve, ils s'ennuient, ne peuvent avoir ce qu'ils veulent, et c'est ça qui est tragique. La tragédie du quotidien. La tragédie qui n'est pas dans l'action désespérée et persistante comme dans Antigone mais la tragédie de l'inaction. Bref, il s'agit d'une oeuvre peu commune mais très intéressante. A ma premiere lecture, je dois avouer que la mouette m'a pas tant marqué. Mais c'est a la deuxième lecture que j'ai pu comprendre la subtilité de l'écriture et du message de Tchekhov. Petit bonus pour ceux qui aiment l'art : vous n'allez pas être déçus...
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Je ne l'avais lue qu'à la fac, et cette année j'ai eu envie de m'y replonger.
Et ohlala, qu'est-ce-que j'ai eu bien fait !! Je ne me rappelais plus à quel point cette pièce était émouvante. Je me rappelle m'être beaucoup identifiée à Nina à l'époque, cette jeune femme éperdument amoureuse de l'Ecrivain qui ne lui accorde que peu d'attention, très intense dans ses sentiments.
En la relisant je redécouvre aussi les réflexions sur l'Art, sur la créativité, l'écriture... Je suis émue par Treplev, qui se débat avec ses démons, son sentiment d'illégitimité, sa mère, son amour inassouvi...
Tous vivent la morsure cruelle de l'amour, en subissent les assauts, certains gèrent mais tous ne s'en relèvent pas...
J'ai Tellement tellement envie de la voir jouée maintenant.
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La beauté dramatique éclate à la lecture de cet oeuvre. La passion imprègne les personnages et nous prend avec eux. Les personnages ont leur part d'ombre et de lumière. Arkadina qui n'a pas réalisé qu'elle vieillit, qu'elle n'est plus la grande star, son charme ne marche plus, les modes passent. Splendide quand elle met la lumière sur vous, cruelle quand elle les éteint vous laissant seule avec vos souvenirs. Son fils Constantin qui en a souffert d'être à l'ombre de sa mère et ne pas réussir à avoir sa reconnaissance. Lui aussi veut créer mais sa conception du nouveau théâtre est incompris. Nina, la jeune qui croit aux prédications : tu as du talent et fuit son milieu pour réaliser ses rêves, elle est attirante et comme peut être Arkadina jeune réveille regard et inspiration pour elle. Trigorine, le don juan écrivain tourmenté. Quand on finit ce livre, on a le sentiment de se sentir bien comme quand on savoure le calme après un orage. La lecture remue au fond de nous même. Et quand on le finit, sa puissance vit encore. Alors on se met à réfléchir des destins humains, et à chacun de rester humble et garder espoir car on ne sait les surprises de la vie.
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Konstantin Gavrilovitch Treplev
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