64 pages pour retracer 50 ans de guerre 1940 – 1990
De très nombreuses cartes permettent de mieux saisir les réalités de ces guerres : les aspects ethnologiques, économiques, politiques, les zones de conflits, les stratégies le site des batailles…
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Le radicalisme de la révolution "khmère rouge" à l'échelle de tout un pays, peut sembler d'un autre âge : tout un peuple en esclavage, au moins les ex-citadins ; ultranationalisme agrarien et égalitaire, qui condamne tout symbole de modernité - jusqu'à l'école et la monnaie... Le Kampuchéa démocratique , conduit dans le plus grand secret par Pol Pot et des hommes qui vont eux-mêmes s'entre-déchirer, se retourne finalement contre son propre peuple dans un tragique génocide : sur une population de 7 à 8 millions d'habitants, environ 1 million périssent dans la faim et la violence.
La déportation intérieure
Les troupes Khmères rouges étaient à peine entrées dans Phnom Penh (1975) qu'elles entreprenaient de la vider, comme les autres villes du pays. Evacuation totale, compte-tenu, dit-on du "risque de bombardement"... Les hôpitaux ne sont pas épargnés. Mais "le peuple nouveau" (nom donné au citadins évacués en foules impressionnantes) quitte la ville pour ne pas y revenir : il rejoint le "peuple ancien" constitué des paysans quin pour la plupart, vivent déjà depuis longtemps dans "les zones libérées". Dans un premier temps, le gros des évacués paraît être resté dans le sud-est, où se concentre l'essentiel de la population, près de Phnom Penh. En proie aux privations et à o'incertitude, ils y constituent une main-d'oeuvre corvéable à merci. Puis, souvent, après quelques mois dans cette première étape, une nouvelle errance les conduit vers le nord-ouest, Pursat et Battambang, provinces moins peuplées et qui semblent attendre cette main-d'oeuvre servile.
L'origin des Khmers rouges
L'expression est de Sihanouk et remonte à la fin des années 1960, désignant l'extrême-gauche cambodgienne qui tente de se développer. Certains agissent au grand jour comme Khieu Samphan, d'autres dans la clandestinité, comme Saloth Sar, le futur Pol Pot, essayant de pousser les campagnes à la révolte. Le noyau dur est constitué par d'anciens étudiants partis en France dans les années 1950 : les uns sont rentrés avec de prestigieux diplômes , les autres sans parchemins, mais tous avaient découvert les théories communistes. Vers 1967, après la jacquerie de Sam Laut (Battambang), ils disparaissent et prennent le maquis. (...) Les Khmers rouges prendront seuls Phnom Penh en 1975 et réécriront bientôt l'histoire, soulignant l'autonomie de leur révolution par rapport à celle du Viêt Nam.
Les cartes ne disent pas tout, ni leurs commentaires. (...)
Les cartes ne sont en revanche pas avares d'informations sur les permanences géopolitiques, qui survivent aux conflits et parfois les expliquent (...)
La Chine et le monde, depuis le 4 mai 1918.