Ma première expérience – littéraire (je précise) – avec
Thomas Tessier s'est transformé en une horrible découverte dans le mauvais sens du terme. Cet auteur que j'avais oublié au point que quand j'ai trouvé ce livre (pour moins de 2€), j'étais plutôt satisfait de cette trouvaille. Ce ne fut que lorsque j'ai entamé et bien prolongé cette lecture que je me suis souvenu d'avoir eu dans mes mains un de ses livres indigestes.
J'essaie. J'essaie de trouver des qualités à ce roman. Je pourrai dire qu'il est court, mais est-ce là une vertu ?
La narration est faite à la première personne, un style littéraire sans saveur et médiocre. Nous suivons un médecin américain venu passer un long séjour sabbatique de six mois à Londres. Son but : dilapider tout son argent dans l'alcool. C'est lors d'une de ses premières virées qu'il va faire la rencontre d'un chirurgien esthétique. Dès lors son compagnon de beuverie va l'emmener dans des lieux de débauches pour étancher sa soif et surtout ses fantasmes.
Ce livre, c'est le néant. À part faire l'apologie sur l'alcool, la drogue et le sexe, il n'y a aucune histoire. Pire que cela, il va même jusqu'à geindre de son existence. Un de ses personnages nous tient même un discours misogyne. Alors que dans « La nuit de sang », il y avait un semblant de scénario, là on assiste juste à un soûlard dans ses soirées de débauche. Ce ne fut que vers la page 100 que l'on assiste à une curieuse scène – l'unique – qui pimente trop peu ce récit insipide.
Ceux et celles qui aiment lire des détails de sexe seront déçus. L'auteur en parle, il y distille soit quelques descriptions où alors passe à autre chose.
Comme dans le roman précité,
Thomas Tessier se sert de son écriture pour expulser ses fantasmes. Ce sont toujours les mêmes. On assiste au mâle dominateur et la femelle esclave. Ce doit être un gros frustré ou un impuissant.
On découvre sur le tard l'élément horrifique au récit. Il intervient vers la page 150. On y apperçoit
l'antre du cauchemar ou plus exactement le lieu où le chirurgien s'amuse à ses expériences. Il démembre des patients qu'il garde captif. Pendant un instant, j'ai cru que l'histoire allait devenir intéressant, mais c'est mal connaître le bougre. Son écriture repart dans sa torpeur.
J'épargnerai la fin tant elle est aussi basse que le niveau du récit.
Comme je suis stupide ou bien masochiste – peut-être les deux –, je suis allé jusqu'au bout. La prochaine fois, il faudra que je regarde un peu mieux lorsque je verrai un livre à un prix attrayant. Ça fait deux fois que je tombe dans le piège de cet écrivain sans talent. le plus drôle dans cette histoire, c'est qu'il ose même dédier son texte à
Peter Straub. Preuve s'il n'en faut que même ceux qui n'ont pas de talent peuvent jouir de copinage pour réussir.
Thomas Tessier, c'est un peu comme
Ramsey Campbell, un auteur à laisser aux oubliettes du panthéon de la médiocrité littéraire.