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3,75

sur 2994 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est suite à une chute de plusieurs étages, que Sylvain Tesson, écrivain et aventurier, décide de parcourir ce qu'il nomme « les chemins noirs » pour se prouver qu'il est encore capable de retrouver son goût pour la marche et sa totale motricité. Il parcourt ainsi la France, du Mercantour jusqu'au Cotentin. Il nous livre ses contemplations d'un paysage rural de plus en plus urbanisé avec un franc-parler bien à lui.
Globalement, j'ai beaucoup aimé cette oeuvre de Sylvain Tesson, qui aborde avec un vocabulaire riche (malgré quelques répétitions), une grande culture littéraire et historique (de jolies références à saisir), et une analyse pertinente sur les transformations géographiques son étonnant parcours. le récit manque peut être un peu de dynamisme mais c'est une jolie parenthèse de vie au milieu d'un cadre naturel agréable !
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Une nouvelle lecture de Sylvain Tesson qui m'aura marquée. J'ai aimé retrouver ses mots qui parfois décrivent si bien certaines intuitions et découvrir ce récit d'une reconstruction par la marche sur les chemins noirs de nos campagnes. Une lecture qui donne envie de renouer avec cette activité à la fois accessible et tellement ressourçante (avec une moindre ambition bien sûr, je ne me sens pas encore de traverser la France seule avec des cartes IGN en dormant à la belle étoile...).
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Après le décès de sa mère et un grave accident qui le laisse cabossé, Sylvain Tesson décide de « placer son salut dans le mouvement ». Cette fois-ci, nulle forêt lointaine de Sibérie mais les « chemins noirs » de France, des chemins de traverse qu'il entreprend de parcourir à pied, en partant du Mercantour jusqu'au Cotentin.

Muni d'une carte au 1/25 000e, « le laissez-passer de ses rêves », il remonte une diagonale de l'hyper-ruralité, souvent seul, parfois accompagné de ses amis Cédric Gras, Goisque et Humann et de l'une de ses soeurs.

Il passe par les Cévennes, l'Aubrac, les montagnes limousines, traverse la Loire, la Champagne mancelle, le bocage mayennais… Les descriptions s'enchaînent avec de belles fulgurances poétiques. Il nous fait aussi partager ses réflexions et ses commentaires sur la ruralité, sur la nature et la géographie du paysage.

Incontestablement, une invitation à découvrir « les replis » de la France rurale.
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Après une vie aventureuse passée à courir le monde des sommets de l'Himalaya aux steppes de la Sibérie en passant par les déserts et les rizières de l'Asie, Sylvain Tesson a fini par se retrouver à un tournant de sa vie. Ayant abusé des boissons plus ou moins fortes, il entreprit d'escalader la façade du chalet d'un ami et fit une chute qui lui occasionna de multiples fractures ainsi qu'une paralysie de la moitié du visage. Après un long temps de coma et des mois d'hospitalisation, il décida d'une manière originale de rééducation : la traversée de la France du sud-est au nord-ouest c'est-à-dire du col de Tende à la frontière italienne à la pointe de la Hague, extrémité du Cotentin. Une randonnée pédestre de plus de deux mois entre le 24 août et le 8 novembre 2015.
« Sur les chemins noirs » est un récit de voyage doublé de réflexions philosophiques, politiques ou artistiques diverses et variées. Se voulant à la pointe du progrès et de la nouveauté, Tesson se découvre une aversion pour le goudron (il s'efforce de ne suivre que les chemins « noirs », les tracés fins des cartes IGN au 25 000e, sentiers, sentes, allées, drailles impraticables pour les engins motorisés), pour la manie du déplacement à tout prix, pour le tourisme de masse alternant ski l'hiver et plage l'été, pour les centres commerciaux, les ronds-points, les autoroutes, les téléphones portables autant de symboles d'un modernisme et d'un mondialisme envahissants. Il plaint cette France du désert rural, ces paysans qui se suicident de se retrouver sans avenir et sans espoir. Une réflexion de parfait réactionnaire… Ce livre charmant se dévore comme un roman. Il est court mais dense ne serait-ce que par toutes les allusions littéraires ou picturales. Qu'on y cherche pas un guide de randonnée ou un journal de bord. Tesson suit trop les voies de traverse, les sentiers de fantaisie. Il dort à la belle étoile tout en fréquentant les petits hôtels chaque fois que c'est possible. Il marche parfois en solitaire, mais est souvent escorté d'amis (Cédric Gras, Humann et autres) ou de Daphné, sa propre soeur sur certains tronçons. Au rythme lent de ses pas, l'ex-explorateur des horizons lointains découvre que l'aventure peut aussi se nicher dans un humble sentier de grande randonnée bien franchouillard !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Double objectif pour Sylvain Tesson : marcher pour guérir, chauffer à blanc des articulations très abîmées suite à une chute presque mortelle et se détourner de notre monde en parcourant les chemins noirs, chemins pénétrants les replis, les friches, les jachères, chemins que l'IGN, miraculeux service public à la française, vous savez : coûteux, inutile, à réformer ( sic!) a réussi à garder en mémoire et en plus disponible pour tous ! Amis des cartes ce livre est pour vous, c'est une motivation suffisante pour le découvrir.

Le récit comporte une succession de tableaux et de pensées qui partent des lieux vestiges de l'histoire. le style est concis, précis, nous sommes du côté de l'huile essentielle : dense, petit volume grands effets, sens de la formule genre iku, personnellement j'aime beaucoup.
Sur notre époque, la critique des processeurs technologiques est centrale, tant ils forgent notre rapport au monde et à nous mêmes. La crise bien installée est celle du "trop de tout soudain", notre époque est celles des flux, la nature et les paysages dont réduits à des décors et on se prive de la science de ceux qui restent ancrés, taiseux des territoires délaissés.

Sylvain Tesson insiste sur l'humilité du marcheur, qu'il semble d'ailleurs découvrir suite à ses épreuves, il cite Miguel Torga : l'universel c'est le local moins les murs. Les murs il en est de toute sorte dans ce livre, ruines de murs, traces des bocages, des terrasses de culture...il est beaucoup question des pierres, des pays de calcaire, de granit, de laves si différents les uns des autres. le mur de la solitude n'est pas abordé, sans doute parce que cette stratégie radicale de retrait se voit comme une cure de jouvence. La note positive est pour la toute fin du livre, j'en reste là bien sûr ! En espérant vous avoir donné envie de la connaître !

À bientôt sur nos chemins noirs ?
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Après avoir beaucoup aimé le film qui nous gratifie de paysages grandioses, j'ai eu envie de découvrir le récit dont il s'est inspiré. Et je n'ai pas regretté.

Un an après un grave accident, le corps encore meurtri, l'auteur traverse la France rurale à pied, durant deux mois et demi, par des chemins dérobés.

Marche thérapeutique du Mercantour à la Normandie, l'auteur brave les chemins noirs et dort sous les étoiles, cartes IGN à la main. Des proches l'accompagnent parfois, illuminant ces moments de solitude.

Dans ce récit poétique et courageux, Sylvain Tesson nous offre une plume érudite, des réflexions profondes sur notre société en mutation, le tout entremêlé d'humour caustique. Les références littéraires et artistiques ajoutent une touche de culture à cette odyssée personnelle.

Si le film émerveille par les paysages, le livre offre une profondeur émotionnelle. Il se concentre davantage sur l'introspection et la reconstruction, explorant les séquelles physiques et psychologiques de l'accident. Il nous offre une immersion tant dans la métamorphose du territoire que dans celle de l'auteur lui-même.

Au final, quelques moments qui m'ont moins intéressée au milieu, mais globalement, un récit qui résonne et fait écho en moi.
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Après une chute de 8 mètres en bas d'un toit, Sylvain Tesson se jure de parcourir la France à pied sil s'en sort debout.
Du sud est du Mercantour jusqu'à la pointe nord du Cotentin, on suit Sylvain Tesson dans sa re-découverte de sa liberté de mouvement. Suivant les "chemins noirs", c'est à dire les chemins peu balisés et loin des sentiers battus, on accompagne l'auteur dans sa reconquête de son corps et de la liberté.
Ce n'est pas à proprement parler un récit de voyage, mais plutôt une observation des lieux et de cette "ruralité profonde" de la France. J'adhère souvent aux observations de Sylvain Tesson qui a un regard juste et critique sur la société française.
Après les forêts de Sibérie et la Panthère des Neiges, c'est le troisième livre que je lis de cet auteur, qui me plait bien.
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J'ai déjà eu l'occasion de dire, dans d'autres critiques, ma relation très ambivalente à l'écriture de Sylvain Tesson. Ce petit carnet de voyage est pourtant différent de tout ce que j'ai lu de lui avant. On y sent la douleur, la colère, l'âpre combat contre un corps et un orgueil meurtris. On y entend la soif d'absolu et la peur métaphysique. Les comptes ne sont pas soldés avec l'au-delà.
Mais justement, ici, on approche du vrai Tesson. La chute à fait tomber les masques (n'en déplaise à l'époque). Les scories, les postures, les personnages sont tous restés sur le macadam ou dans les couloirs de l'hôpital. Plus que son corps, c'est d'abord l'âme que l'ami Tesson est parti soigner au long des chemins noirs, au contact du réel.
Il y a dans la fragilité exprimée une courageuse humanité qui écrit vrai et qui rend ce livre boulversant. Sans doute devrions nous tous avoir un jour le courage d'aller soigner nos gueules et nos coeurs cassés au creux des chemins noirs.
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Sylvain Tesson, alcoolisé, se péte la gueule de 8m de haut. Il en réchappe et comme rééducation opte pour un trajet au travers de la France, du Mercantour au Contentin pendant près d'un trimestre.

Sac à dos, pataugas, bivouac et bâton de marche. Rejoint à l'occasion par des amis et aussi une fois par sa soeur, il nous propose son guide du routard doloriste, entre sevrage et renforcement musculaire.

Contrairement à ses voyages en Russie ou au Tibet, il s'agit ici d'un récit plus informatif que contemplatif. Il évoque l'exode rural, l'industrialisation de l'agriculture, l'aménagement du territoire, le bétonnage des sols.

Histoire, géographie, géologie de l'hyper ruralité française. Un texte qui décrit le bouleversement des paysages et des mentalités rurales, où se mêle littérature, nostalgie et fierté et qui nous invite à sortir du "dispositif".
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D'une chute imbibée d'alcool à un corsetage de fer et une gueule en biais naît l'envie de découvrir la France des chemins noirs.
Le baroudeurs des grandes steppes va fouler ce qu'il reste d'une ruralité victime du "progrès" des caprices de la modernité et de la folie de la mondialisation.
De la Vésubie à la Manche c'est un corps brisé et douloureux qu'il va dompter.
Sa plume gracieuse et imagée nous plonge dans ces paysages changeants et ses humeurs variables au grès des chemins.
"On devrait toujours répondre à l'invitation des cartes, croire à leur promesse, traverser le pays et se tenir quelques minutes au bout du territoire pour clore les mauvais chapitres"
C'est limpide et ça donne une furieuse envie de se croire capable d'appliquer une telle sagesse
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Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

Dans quelles circonstances Sylvain Tesson est-il tombé du toit ?

Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

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