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3,75

sur 2959 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Avant d'entamer ma plongée dans le nouveau roman intitulé « Avec les fées », j'ai été intriguée par le parcours de son auteur, que j'avais suivi avec intérêt lors de son passage à l'émission « La grande Librairie ». Pris par une soudaine curiosité, j'ai décidé de découvrir ce précédent ouvrage « Sur les chemins noirs ». À la bibliothèque, j'ai lu la préface, et dès les premières lignes, j'ai été transportée.

Avec son récit, l'auteur promettait une aventure singulière et personnelle : une renaissance découlant d'une marche à travers la nature, entreprise après un accident dramatique. le défi lancé dans ces mots simples mais puissants, « Si je m'en sors, je traverse la France à pied », résonnait en moi.

Cependant, malgré cette promesse alléchante, j'ai été déçue. La description de cette marche salvatrice ne m'a pas transportée comme je l'espérais. Les lieux évoqués dans le récit ne prenaient pas vie dans mon esprit. Peut-être est-ce dû à la manière dont l'auteur accompagne sa marche de réflexions sur la société et des modes de vie actuels (assez stéréotypés) et sur un manque de poésie que j'espérais trouver dans ses pages.

Malheureusement, cette discordance entre mes attentes et la réalité du récit a rendu ma lecture laborieuse. Malgré ma volonté de poursuivre, je n'ai pu aller au-delà de la moitié du livre. C'est un sentiment frustrant que de ne pas parvenir à explorer chaque recoin d'une histoire, mais parfois, il faut savoir accepter ses limites. le point positif est le titre, que j'aime énormément et qui est très éloquent. Mais ça n'a pas suffi…
Pour autant, comme je n'aime pas rester sur un avis négatif, je vais découvrir prochainement « Avec les fées ».
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Quand je me sens d'humeur peu amène, que je commence à renâcler sur les jeunes qui ne savent plus rien et les vieux qui croient tout savoir, j'ai un remède imparable : je sors un livre de Tesson, je l'ouvre à n'importe quelle page, et le referme en frissonnant, me promettant de ne jamais jamais ressembler à ça.
J'avais bien aimé son escapade en Taïga, car qui sur Babelio n'a jamais rêvé de se retrouver enfermé au milieu de nulle part avec des livres et de l'alcool fort, obligé de chausser ses raquettes pour 40 Kms de marche épuisante si l'envie nous prenait de tailler une bavette avec le plus proche voisin ?
Oui, mais là, ce n'est plus possible. Que Tesson soit réac, bon: on est en démocratie. Qu'il geigne à longueur de page, façon Béni-Ouin-Ouin est déjà plus difficile à supporter. Mais qu'il marche pour ne rien voir et ne rien sentir est proprement insupportable.
Car dans cette traversée de la France, il s'applique à ne rien découvrir qu'il n'ait eu l'intention de trouver. Exemple : « Sur le chemin du plateau de Païolive, où le limon retenait chaque pas, je croisai […] un vieux type en treillis coiffé d'une casquette kaki. Une silhouette comme celles que je cherchais ! » Ce n'est plus une randonnée, c'est une thèse ; ses rencontres sont des arguments ; son itinéraire une profession de foi.
Quant à sa conclusion, elle proclame qu'il se sent guéri. On se demande bien comment. Car le livre ne sent ni l'effort ni l'arrachement ni la joie. de temps en temps, Tesson annonce à son lecteur qu'il a mal ou qu'il est content et 3 pages plus tard il a parcouru 200 kms, s'est fendu d'un exposé et a pondu un bel aphorisme tout rond.
Bref, ce livre est une arnaque. Mais il n'est pas besoin d'avoir lu tout Lacan pour comprendre que les soliloques répétés de Tesson sur l'horreur de la modernité sont avant tout le désespoir d'une gueule cassée et d'un corps meurtri par une chute de 8 mètres, pour qui, sans contestation possible, l'avant était vachement mieux. « La France changeait d'aspect, la campagne de visage, les villes de forme ».
Comme de Gaulle, Sylvain incarne la France, et la laideur périurbaine a quelque chose à voir avec le regard effrayé que lui lancent certains.
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Scrongneugneu de scongneugneu ! semble grincer Sylvain Tesson tout au long de la marche qui le mène du Mercantour à la pointe du Cotentin. Il chausse à nouveau les Pataugas après sa malencontreuse chute d'un toit dans un état d'ébriété avancée et quelques mois passés à l'hôpital. de retour en terre d'aventure, mais sur le sol de notre bonne vieille France, il part pour un pèlerinage qui a pour but de rendre hommage… à lui-même et à sa rédemption.
Me voici bien sévère, mais le livre de Sylvain Tesson m'agace davantage qu'il ne me plaît. Il a beaucoup d'habileté à égarer l'attention du lecteur sur une partie de son propos. Son écriture passe sans cesse d'un registre à l'autre, poétique et inspirée lorsqu'elle évoque la nature, sarcastique quand il s'agit de railler les travers d'une France gâchée par les aménageurs, ces modernes qui ont dilapidé le patrimoine inaliénable d'un beau pays. Tesson, qui a une formation de géographe, n'est pas à un raccourci près quand il s'agit d'évoquer les politiques d'aménagement du territoire. Ainsi quand il leur prête dans l'après-guerre l'intention de « redessiner la carte [qui] permettrait de laver les hontes de 1940 ». Or, la honte de la défaite appartenait au régime de Vichy et non aux futurs commissaires au Plan chargés de la reconstruction du pays. de même, il pointe tout et n'importe quoi dans l'entreprise de sape qui aurait mis à mal la France : les ZUP, l'habitat pavillonnaire, les supermarchés, la décentralisation, Internet, la vidéosurveillance, les services à la personne, etc. D'où l'idée d'un faux progrès, d'un leurre pour les gogos que nous sommes. Certes, les paysages ont parfois été mis à mal par l'urbanisation et l'agriculture industrielle, mais Sylvain Tesson se garde bien de parler d'écologie pour en appeler simplement au respect de la Nature. Comme si les hommes perdaient toute noblesse à ne plus relever les murets de pierres ou à faire monter leurs brebis dans un camion pour la transhumance.
L'écrivain se défend d'être nostalgique du passé et cependant presque chaque ligne nous y ramène. Quand il analyse le pouvoir de l'exécutif, il ne peut s'empêcher d'en mesurer l'impuissance ou la vanité en le comparant à la pseudo-sagesse d'un propriétaire terrien, seul maître en son domaine. Bien sûr, la question de l'identité rode à tout moment, une « grâce », née de l' « amalgame » miraculeux des contraires, mais où il ne parle pas tant de diversité que d'antiques racines enfouies dans un terreau qui mêlerait Maurras et Jaurès, loin d'un quelconque droit d'inventaire à proscrire. Comme s'il ne fallait jamais questionner L Histoire, mais faire la part belle aux traditions.
Tout ceci m'amène à dire que Sylvain Tesson est un écrivain réactionnaire distillant le récit d'une certaine décadence de la France à la suite de changements qui ont modifié sa nature profonde.
Je me méfie donc du charme de ces chemins noirs qui ont séduit tant de lecteurs avant sans doute d'envoûter les téléspectateurs dans leur adaptation cinématographique. S'ils ont permis à l'écrivain de se refaire une santé physique, ils continuent à suivre la carte d'un territoire bien connu, celle d'une grandeur passée de la France.
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J'avoue, je suis un peu déçue par cette lecture. Je m'attendais à autre chose. Sans doute à un récit initiatique, à une renaissance grâce à la marche. Là, on est plus dans des considérations sociétales sur la ruralité en France, dans des réflexions philosophiques à grand renfort de citations...m'obligeant à sauter quelques paragraphes ennuyeux.
Bref, on est loin du magnifique "dans les forêts de Sibérie"...
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C'est surprenant de constater comme les avis sur un livre, sur celui-ci par exemple, peuvent diverger.
Pour ma part, j'ai été frappé d'abord par l'écriture, simple, facile à lire, bien construite, avec un vocabulaire varié et adapté au sujet traité. Et ça, c'était plutôt une bonne surprise pour l'image que j'avais du bonhomme. Je serais heureux d'écrire comme ça, ne serait-ce que comme cela.

Ensuite, le fond. Au début ça fait penser à un Stevenson sans âne… et puis non, c'est un chemineau moderne, qui parle de la vie moderne. Qui en parle pour la dénigrer et c'est dommage car un peu de modération ne ferait pas de mal de la part de quelqu'un qui a bénéficié grâce à l'Etat et à vos cotisations des techniques les plus modernes pour se faire planter des vis dans les vertèbres (c'est à peu près comme cela qu'il en parle), après s'être lourdement blessé en se livrant (par narcissisme ?) à des activités sans aucune utilité sociale (d'une manière générale, quel rôle avons-nous joué, nous ses contemporains, dans ses motivations pour entreprendre tel ou tel projet ?).
Elle reste quand même un bel effort humain, cette rando salvatrice à laquelle il s'astreint à la place d'une longue rééducation.
Quant à ses pensées tout au long du chemin (qui montrent une connaissance rare de l'histoire et de la géographie mais un peu de pédanterie ; avait-il Wikipedia sur son smartphone ?), nombre de critiques les disent trop sombres… non, je n'ai pas ressenti cela.
En revanche, en ne gardant que les commentaires les plus personnels, il aurait pu faire un ouvrage plus personnel, plus dense.
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Grosse déception. L'auteur parle beaucoup de lui, de son accident. Il parcourt la France comme un défi, ou même une thérapie.
Ce que je n'ai pas aimé, c'est la manière dont il juge tout ce qu'il croise, les gens, les paysages. Il n'aime que les « chemins noirs », à l'abri de toute trace humaine, soit. Mais il extrapole, se fait le défenseur d'un temps révolu et rêvé, où tout était mieux.
En fait, il adopte le ton d'un vieux aigri, qui résiste contre la marche du temps.
Moi aussi j'aime les « chemins noirs », mais la lecture de cet ouvrage ne m'a pas fait le bien que j'en espérais.
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Peut on dire du mal de Sylvain Tesson? Auteur adulé des critiques et du public et habitué des medias, il semble vivre la vie rêvée de beaucoup d'entre nous. Passer sa vie à lire, voyager, écrire. Se poser entre deux aventures sur les petits canapés parisiens et televisualisés pour critiquer la vie de derrière les écrans. Se prendre pour Hemingway et se dire qu'on écrit comme Proust. Ce n'est pas donné à tout le monde.

J'ai été convaincu par l'idée de ce voyage le long des chemins noirs. de cette convalescence et des vertues de la marche. Sylvain Tesson m'a donné l'envie de partir sur les mêmes traces que lui (mis à part le passage à l'hôpital et la gueule fracassée, le dos brisé et la colonne cloutée).

J'ai été déçu par la pauvreté du récit, le peu de rencontres où même de révélation. L'absence absolue d'humour, d'humilité ou alors les deux parfois confondus avec l'ironie.

J'ai été agacé par le style si ampoulé. Par ces aphorismes personnels mis à coté des grands auteurs comme si la comparaison tenait la route.

Mais heureusement ça se lit très vite. La marche est à très grande vitesse. Si bien qu'à peine partis du Mercantour, nous voilà déjà arrivés dans le Contentin. Miraculeux.

Avril 2021
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De la randonnée bobo à l'opposé de ce qu'est pour moi la randonnée et écrit dans la même veine !
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Deux étoiles car je n'ai pas du tout aimé ce roman. Je m'attendais à une découverte des régions que l'auteur allait visitées mais c'est plutôt une visite intérieure de lui-même. Et cette visite est un peu trop nombriliste.

C'est mon opinion, je sais que beaucoup ont aimé, moi je n'ai pas pu le finir.
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Peut être le livre que j'ai le moins aimé de Tesson !
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Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

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