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Un roman d'anticipation sombre et mélancolique, dans lequel l'humanité n'est pas belle à voir.

Une fin splendide, pleine de poésie.
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Au XXVème siècle l'humanité est devenue oisive, la robotique l'ayant totalement remplacée dans les tâches nécessaires au fonctionnement de la société. Les hommes ne s'occupent que de leurs plaisirs sexuels (mais pas de la procréation) et sensoriels (la drogue est omniprésente dans toutes les couches de la société) ; et quand quelque chose ne va pas, le gouvernement se charge de fournir en masse des tranquillisants. La contrepartie est que la population est désormais passive, ne sachant même plus lire et ayant même oublié ce qu'est un enfant ; en d'autres termes l'humanité est vieillissante et elle ne fait rien pour contrecarrer cet état de fait.
Trois êtres vont pourtant tenter l'impossible, chacun à leur façon. C'est Paul Bentley qui, en tombant par hasard sur de vieux ouvrages, va apprendre à lire et à avoir l'irrépressible envie de transmettre son savoir. C'est Mary Lou Borne, une jeune rebelle qui s'oppose depuis son enfance au système. C'est Robert Spofforth, androïde de classe 9, la plus sophistiquée, et qui détient en lui une part d'humanité que la plupart des hommes n'ont même plus. Les trois personnages vont bien sûr se rencontrer, s'affronter aussi. Reste à savoir si ce sera pour le bien de l'humanité, ou non.
L'oiseau d'Amérique est donc à ranger dans la catégorie des romans d'anticipation dystopique. Son thème n'est d'ailleurs pas sans rappeler le meilleur des mondes d'Aldous HUXLEY. Walter S. TEVIS nous y propose une parabole humaniste sur le destin de l'homme en même tant qu'un violente critique de la société moderne et de ses travers : individualisme, consumérisme, perte des valeurs morales… Et il le fait en mettant en scène des personnages attachants et complexes, et dont les contradictions lui font éviter le manichéisme que l'on pourrait craindre d'une telle thématique.
En dépit d'un rythme lent, le lecteur ne s'ennuie pas un instant et demeure fasciné par l'univers qu'il découvre peu à peu. L'oiseau d'Amérique est de ces oeuvres qui s'apprécient pour la beauté du texte, qu'il s'agisse de la prose de TEVIS, ou des références qu'il utilise. On n'écrit d'ailleurs plus guère de romans de science fiction de cette façon aujourd'hui ; alors en se plongeant dans celui-ci on ne peut que le regretter.
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Ce roman de SF n'est pas assez connu, et c'est dommage car il rejoins la belle famille de classique du genre,
Nous retrouvons dans de roman la problématique des Robots, déjà évoqué par Asimov : les robots sont partout, ils gèrent tout, créé au XXI siècle, ils furent d'abord là pour le nettoyage et la maintenance, puis ils furent de plus en plus évoluer et devinrent des chef d'entreprise, doyen d'université,,,
Au XXV siècle, la population humaine est sur le déclin, il n-y a plus de naissances, les humains sont des êtres abrutis par les drogues, illettrés, les robots gèrent tout,,,
un livres qui fait réfléchir et qui fait froid dans le dos, à une époque où l'IA est de pus en plus présente dans notre quotidien,
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Coup de coeur énorme ! On est plongé dans un monde futuriste où les robots ont pris le contrôle de tout et où les humains restant sont abrutis par les drogues. Imaginez un monde sans livres ou plutôt ceux-ci n'ont pas disparus mais ont été caché et de toute façon l'humain ne sait même plus ce que c'est de lire... Dans ce monde, il y a Paul qui décide d'arrêter les drogues (ou de les limiter en tout cas) et de se mettre à la lecture. Il y a Mary Lou, une jeune femme dont Paul va faire la connaissance et enfin Spofforth un des robots les plus intelligents qui voudrait mourir mais en est incapable dû à sa programmation. Un monde ou il n'y a pas d'enfants bizarrement... L'auteur nous invite vraiment à nous poser pleins de questions, tout est revu, notre intimité, notre anxiété, notre bonheur, notre rapport aux autres... j'ai trouvé ce livre passionnant ! Incroyable de se dire que ça a été écrit dans les années 80. On est parfois envahi par la peur mais c'est surtout une invitation à une grande réflexion. En tout cas je trouve qu'on n'en parle pas assez, ce roman devrait être lu par tout le monde au moins 1x. Bref mon 2ème roman de Walter Tevis et un 2ème succès. Foncez, vous ne le regretterez pas !
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Une dystopie qui paraît si lointaine et si proche à la fois :
Fin du pétrole, développement et plus grande place de l'intelligence artificielle, de la robotique et augmentation du temps passé devant les écrans.

Une histoire qui a pourtant été écrite il y a plus de 40 ans.

J'ai pris du plaisir à suivre l'évolution positive de Bentley, grâce aux livres et à ses différentes rencontres au fil de ce roman.

Un roman à lire.
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La quatrième de couverture n'en dévoile pas trop et met tout de suite dans l'ambiance
"Pas de questions, détends-toi". C'est le nouveau mot d'ordre des humains, obsédés par leur confort individuel et leur tranquillité d'esprit, déchargés de tout travail par les robots. Livres, films et sentiments sont interdits depuis des générations. Hommes et femmes se laissent ainsi vivre en ingurgitant les tranquillisants fournis par le gouvernement. Jusqu'au jour où Paul, jeune homme solitaire, apprend à lire grâce à un vieil enregistrement. Désorienté, il contacte le plus sophistiqué des robots jamais conçus : Spofforth, qui dirige le monde depuis l'université de New York. le robot se servira-t-il de cette découverte pour aider l'humanité ou la perdre définitivement ?"



Le titre de la première traduction était « L'oiseau d'Amérique », moins porteur, il faut l'avouer. J'ai mis un peu de temps à comprendre ce changement, les indices se récupèrent tout au long de la lecture.

Walter Tevis imagine, en 1980, un monde sur lequel règne les robots, des plus sophistiqués aux plus basiques, un monde dystopique poussant à l'extrême la robotisation d'une société.

Souvenez-vous des années 80 ! La robotique, en plein essor, était le gage d'une société moins soumise au travail et plus portée vers les loisirs. L'avenir semblait radieux et, ma foi, heureusement que le monde merveilleux des robots prenant la place des humains n'a pas été créé. Quoique, maintenant, nous avons le courant transhumaniste surfant sur les progrès scientifiques et technologiques époustouflants, frôlant dangereusement la ligne rouge.

Revenons au roman « L'oiseau moqueur ».

Le monde de Paul Bentley est aseptisé, automatisé au plus haut point. Les êtres humains sont en voie d'extinction, ils ne savent plus communiquer entre eux ou penser ou encore s'intéresser à quoi que ce soit de dérangeant. La rengaine « Pas de questions, détends-toi » est la phrase magique intimant à l'humanité de ne pas faire de pas de côté. Aussi, a-t-il été nécessaire de proposer des dérivatifs chimiques et naturels aux hommes : calmants, haschich et stérilisation massive des populations. Ainsi annihile-t-on la curiosité d'esprit, l'envie d'apprendre inhérentes à l'être humain.

Nous sommes en 2400, même le dernier robot le plus sophistiqué, Spofforth, est au bord de la neurasthénie, cherchant, désespérément, à se suicider chaque année, sans y parvenir. En effet, les robots de sa classe craquaient à moyen terme et se suicidaient si bien qu'un léger changement dans la programmation fit de Spofforth une IA dépressif.

Au début de la lecture, le sourire me venait facilement aux lèvres puis très vite il disparut sous l'effet glaçant de la dystopie.

Les livres n'ont pas été brûlés comme dans Fahrenheit 451, ils ont été tout simplement retirés des bibliothèques pour être oubliés au fin fond des réserves, dans les sous-sols.

Plus de livres, plus de lecture, plus d'accès à l'imaginaire, plus de structuration de la pensée, plus d'échanges de points de vue, plus d'envie d'apprendre et de savoir, plus d'émulation, plus de projection dans le passé ou dans le futur. On assiste à l'appauvrissement de langage et donc à la disparition du libre-arbitre et des émotions. Pour que les êtres humains puissent supporter cela, il a fallu les rendre dépendants aux anti-dépresseurs et aux joints. Cependant, malgré cela, certains se rassemblent et s'immolent en place publique.

Bien entendu, Paul sera le grain de sable dans les rouages d'une société qui tourne à vide. Il apprendra à lire en tombant, par hasard, sur un manuel d'apprentissage de la lecture.

Bien entendu, accéder à la lecture lui ouvrira les portes de la réflexion et donc... des questionnements existentiels. Ce qui le conduira auprès de Spofforth, à New-York et lui permettra de rencontrer Mary Lou, jeune femme élevée en marge des pensionnats. Avec elle, Paul apprend à aimer, à partager, à éprouver d'innombrables émotions, sensations et sentiments. Les deux amants, les Adam et Eve d'un monde en devenir, recouvrent leur humanité et sont la clef d'un avenir rassurant : ils sont un bug dans le bug qui construisit le monde de 2400.



Ce qui m'a plu dans le roman c'est que l'auteur pousse jusqu'au bout le raisonnement du tout robotique en vogue dans les années 80. le monde est sans odeur, sans saveur quand on n'a rien à faire pour gagner son pain, une alimentation d'ailleurs insipide puisque fabriquée à partir d'une plante, produite en monoculture, dont le nom est un numéro, garantie avec OGM.

Walter Tevis, avec une écriture des plus efficace, relate la remise en route d'un cerveau humain, celui de Paul Bentley. Il reconquiert sa liberté de penser, de créer, de réfléchir, d'inventer et de croire en une entité supérieure, celle de Dieu.

L'éveil à la conscience de Paul est faite d'obstacles, de peurs et surtout d'aventures parfois cocasses, parfois émouvantes. Il y a une scène édifiante : celle de l'usine de fabrication de grille-pain qui tourne en boucle stérile -assemblage des pièces, montage final, vérification … et mise au pilon pour défectuosité et enfin recyclage puis tout recommence- tout cela parce qu'un boulon est tombé dans un rouage de la chaîne. Ce que Paul remarque et répare en un seul geste. Depuis combien de temps durait le cycle infernal ? Aucun robot n'avait « pensé » à ce type de panne. L'oeil humain est irremplaçable, CQFD.

L'absurdité de ce monde dystopique est que les robots ne parviennent même plus à se réparer, entraînant une série de dysfonctionnements et amenant le monde au bord du chaos.

Les robots remplaceront-ils l'homme en le transformant en être dénué de bon sens et d'intelligence ? Derrière l'horreur de la disparition de la Culture, de la lecture, de l'écriture, de tous les objets véhiculant le savoir et la connaissance, l'espoir est toujours présent : il est nécessaire de faire confiance à l'être humain car il y en aura toujours un qui ouvrira les yeux, par hasard ou pas, et qui se redressera et partira à la reconquête de son humanité.

La fin du roman est absolument magnifique : le geste d'amour, de Paul et Mary Lou, envers Spofforth m'a émue au plus haut point.



« L'oiseau moqueur » est un très beau roman sur ce qui fait la beauté de l'humanité, capable du pire comme du meilleur.

Traduit de l'anglais (USA) par Michel Lederer
Lien : https://chatperlipopette.blo..
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Tout a changé : la ville est remplie de psi-bus qui lisent dans les pensées des voyageurs leur destination, il n'y a ni mois ni années, mais des jaunes et des bleus, il n'y a plus de bébé, plus d'enfants, il y a des gens qui s'immolent en plein centre-ville, il y a des Détecteurs qu'on n'a jamais vu détecter quoi que ce soit, il y a des sopors et d'autres drogues. Il y a des hommes, il y a des robots et on n'arrive plus vraiment à la distinguer les uns des autres.

Et puis il y a Paul, qui, en retrouvant un livre, a appris à lire tout seul et se voit offrir un travail d'enregistrement des films muets afin que Spofforth retrouve le sens de ces lignes blanches sur fond noir. Il y a aussi Mary-Lou qui vit cachée dans un zoo robotisé et quelques communautés recluses.

Nous avons ici affaire à une dystopie, certes, mais qui n'est pas pessimiste. Au contraire, tout au long de ce texte, c'est l'espoir qui prime, une fois l'incompréhension dépassée. Il n'y a pas réellement d'ennemi, il y a juste une profonde ataraxie de tous les individus, robots et humains qui, sans s'en rendre compte, oeuvrent, différemment, dans le même but : arrêter cela. Bien sûr, tout le monde ne le fait pas de la même manière, mais c'est la renaissance de l'amitié, du respect qui rendront cette histoire possible, et finalement, cela fait du bien…
Lien : https://livresque78.com/2022..
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J'ai juste vraiment plus qu'apprécié. J'ai trouvé ce livre juste... flippant.... si l'on y croit, car l'avenir n'y est vraiment pas top. Mais il est plein d'espoir. Les rebelles, sont là, ils ont du mal à arriver à penser par eux mêmes, mais ils y arrivent....Ils sont conditionnés, peureux, drogués ( pas si loin de certains coins de notre monde actuel ) mais ils suffit de peu de monde pour changer le monde doucement.
Bien écrit, bien pensé.
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Beaucoup de lecteur ont mis une critique très positive pour ce roman. Pour ma part, je reste un peu sur ma faim. le thème est intéressant mais le développement m'a semblé le survoler plutôt que de creuser plus en profondeur. Néanmoins la lecture est agréable et le style sympa.
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J'ai plongé avec grand plaisir dans ce style de roman d'anticipation qui m'a rappelé mes lectures de Barjavel à l'adolescence. Projeté dans un futur où le robot a remplacé l'homme, où la valeur centrale est l'individualisme, on voit le vernis commencer à craqueler. Un roman qui pose des questions : celle de l'automatisation à outrance et de ses limites, celle de l'individualisme comme religion, la place de la connaissance comme vecteur de liberté. Ecrit il y a 40 ans et totalement d'actualité!
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