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L'oiseau moqueur est un roman dystopique classique qui méritait amplement cette belle réédition chez Gallmeister tant ses messages restent actuels. le texte, mélancolique, est magnifique et nous propose un récit initiatique juste et puissant qui redéfinit la notion d'Humanité et de Vie. Cri d'amour pour la lecture comme source d'émancipation, rappel puissant de l'importance des relations humaines, L'oiseau moqueur est un superbe roman que je suis très heureuse d'avoir découvert.

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Le temps s'écoule-t-il toujours s'il n'est plus compté ? Bien-sûr, le temps est une dimension physique, mais il est aussi, pour l'Homme, une valeur relative. le monde que décrit Walter Tevis n'a plus de temps. C'est un monde du temps présent, coupé de son passé et dont le futur s'annonce sombre. le monde que décrit Walter Tevis est celui de la fin de l'humanité : bientôt elle n'habitera plus le monde, et c'est, en un certain sens, déjà plus le cas. Voici le 25ème siècle : la contraception généralisée et la stérilisation forcée ont fait baisser la population mondiale à moins de 20 millions d'individus. L'humanité ne travaille plus. Abrutie par les drogues, élevée dans des Dortoirs par des robots dans des slogans coup de poing et réducteurs, l'humanité n'a plus le goût à rien, ne trouve plus de sens de son existence. Avertissement plus que critique, le roman tâche de définir, au travers d'interrogations métaphysiques, ce qui fonde profondément l'humanité.

Le roman est structuré autour de trois personnages principaux, dont le point de vue est tour à tour adopté par Walter Tevis. le premier d'entre eux est Robert Spofforth, robot de classe 9 et, par conséquent, le plus abouti de toute la robotique. Sorte d'idéal autant physique qu'intellectuel, Spofforth a occupé les plus hautes fonctions sociales durant son existence. A New York, il est le doyen de l'université, mais son pouvoir est bien plus étendu que cela. Autorité politique, judiciaire, intellectuelle, Spofforth éprouve pourtant un sentiment bien humain : le mal-être. Régulièrement, il échoue désespérément à se suicider. Seul le vieux rêve d'un amour perdu le maintient en vie, et en équilibre. Paul Bentley se fait connaître de Spofforth en lui affirmant qu'il a appris à lire. Sorte de Champollion des temps futurs, Bentley a découvert le vieux secret des signes linguistiques, et il est d'abord chargé de traduire les bobines antiques de films muets de l'université de New York. Bientôt happé par la lecture et les mondes si divers qu'elle ouvre, Bentley fait la connaissance de Mary Lou, une jeune femme qui vit en marge de de monde. Ayant compris, quant à elle, que les robots doivent être au service des hommes et non ne les doivent asservir, elle vit dans une indépendance inhabituelle - elle ne prend aucune drogue - et va être, elle aussi, initiée aux plaisirs de la lecture. Bentley et elle finissent par s'aimer, avant que Bentley ne soit envoyé en prison par Spofforth. Ayant réussi à s'en évader, il tentera de retrouver New York et Mary Lou.


Aussi décalé que celui puisse paraître, L'oiseau d'Amérique est d'abord un roman d'amour. Certes la notion est obscure même pour les personnages. Bentley aime Mary Lou, qui l'aime probablement en retour mais se sent attirée par Spofforth. C'est bien l'amour qui pousse Bentley à s'évader de prison et à retourner à New York. Si l'amour occupe une place si importante dans le roman, c'est que ce sentiment est une partie de la définition de l'humanité, un acquis propre à l'espèce, une irrationalité salvatrice dans un monde de la raison et de l'ordre. le monde va mal, et pourtant les hommes ne sont plus obligés de travailler, la nourriture est abondante, la violence a été annihilée. Mais cela ne suffit pas. le monde va mal, car les interactions sociales n'existent plus. Ingénieurs et robots ont évalué qu'elles étaient sources de risques multiples, sans comprendre que l'homme est, d'abord, un animal social. de l'amour, Walter Tevis décrit tout : la rencontre, l'apprentissage puis l'acceptation du sentiment amoureux, la recherche permanente de l'autre enfin, sans oublier les passions charnelles ou la procréation.


Premier jalon de ce qui définit l'humanité, l'amour n'est pas le seul. Les rapports au savoir et à l'autorité - dans un sens large - sont aussi des thématiques continues dans le livre. le savoir est représenté par la lecture, savoir-faire disparu, on le suppose, aux alentours du 22ème siècle. La disparition de la lecture et de l'écriture enferme justement l'Homme dans le temps présent. Les événements ne sont plus consignés, nul ne réfléchit plus à leur portée ; plus concrètement, l'humanité perd un canal d'information universel, ce qui l'empêche, par exemple, de savoir que les sopors - pilules calmantes distribuées en masse à la population - ont aussi des effets contraceptifs, ce qui explique la baisse démographique et l'absence totale de jeunesse. Bentley, en se signalant auprès de Spofforth, propose donc une nouveauté culturelle aux allures de révolution. Romans, poésie, guides touristiques, ouvrages techniques et bien-sûr livres religieux, la découverte de Bentley ouvre des perspectives considérables à l'humanité, la raccorde à elle-même. Étonnamment cependant, on voit que l'humanité n'a pas abandonné ses aspirations religieuses. Lorsque Bentley, à son retour de prison, découvre une structure sociale familiale fondée dans un ancien abri atomique, il constate que celle-ci vit toujours selon des préceptes moraux hérités du christianisme. La recherche d'une autorité, purement morale ou aussi politique, paraît être aussi un marqueur du genre humain. La figure de Spofforth se rapporte à ce genre de thème et, à bien des égards, représente une forme aboutie et humanisée de la divinité. Personnage principal, Spofforth est le seul des trois avec lequel Walter Tevis maintient une distance, en écrivant ses chapitres à la troisième personne du singulier, alors qu'il se glisse dans la peau de Mary Lou et de Bentley en écrivant à la première personne. Spofforth est omniscient et proprement immortel - le péché moral et suprême du suicide fait partie de son logarithme de fonctionnement - et il est le garant, en tant que Détecteur, du bon respect des principes moraux enseignés dans les Dortoirs ("Pas de questions, relax", "Sexe vite fait égale sexe bien fait") et de bonne conduite (respect absolu de la vie privée, de l'intimité, de la politesse, jusqu'à isoler les individus et briser le lien social). Spofforth apparaît ainsi autant comme indispensable pour l'humanité que comme son fossoyeur. Car, sans contre-pouvoir, c'est bien sa seule bonne volonté qui, tout à la fois, maintient l'humanité et la condamne.


L'oiseau d'Amérique ne se veut pas tant une critique sociale qu'un avertissement. Ce qui a conduit l'humanité dans cet état d'abrutissement général se nomme progrès. Les armes atomiques ont dévasté le monde, la robotique généralisée a dispensé l'homme de travailler et de réfléchir. Or, l'homme sans travail manuel ni intellectuel se voue à mourir, nous dit Walter Tevis. Esclave de sa propre indigence, l'homme trouve un confort dangereux dans le fait de remettre sa propre vie dans les mains d'intelligences autres. le rapport de Mary Lou et de Bentley à la robotique en témoigne. Bentley est d'abord choqué par la façon dont Mary Lou s'adresse - vulgairement et autoritairement - aux robots, avant de comprendre que, selon les lois définis entre autres par Asimov, ce sont bien les robots qui sont au service des hommes, et non l'inverse. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme", écrivait Rabelais . Walter Tevis en a fait un roman.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui est paru pour la première fois en 1980. Malgré son âge, je l'ai trouvé toujours d'actualité, alors ça s'est bien car je n'ai pas eu l'impression de lire un vieux roman, mais en même temps cela fait peur et ne donne pas confiance en l'être humain. Car cette histoire, c'est j'ai trouvé la déchéance de l'humanité. Les hommes ont été au bout de leurs rêves technologiques en créant des robots toujours plus perfectionnés et surtout, toujours plus humains. Ces robots sont tellement performants, intelligents et efficaces, que nous les hommes nous nous sommes laissé aller à ne plus rien faire. Mais vraiment rien faire, jusqu'à ne même plus réfléchir et penser par soi-même. C'est dans cette situation que des robots de classe 9, comme Spofforth l'un des protagoniste de cette histoire, en sont venus à diriger totalement le monde et à ne faire de nous que des zombies.

Le décor est planté. Maintenant, Walter Tevis a eu la merveilleuse idée d'imaginer que même la lecture, les livres et l'écriture sont interdits et complètement oubliés, il a donc créé un second personnage qui va tomber sur des petits livres et qui va grâce à eux apprendre à lire. J'ai adoré la place que les livres va avoir dans ce roman. le pouvoir des mots va pour Paul dans un premier temps puis pour Mary Lou être le déclencheur d'une révolte intérieure puis d'une totale libération. Les mots comme carburant à l'émancipation. J'ai juste adoré ce choix de l'auteur.

Je vous ai donc parlé des trois personnages principaux de ce roman. Il y a Spofforth, le dernier robot classe 9, presque plus humain que les hommes mais qui est juste incapable de mourir à son grand désespoir. Il est froid mais j'ai trouvé qu'il était également très touchant. Ensuite il y a Paul, celui que l'on va plus suivre, je l'ai adoré car il est parti de vraiment loin et il a dû remettre en question toute son existence pour se libérer de ses chaînes. Il y a beaucoup à apprendre de ce personnage. Pour finir il y a Mary Lou, cette femme rebelle qui n'est jamais entré dans une case et qui va poursuivre cette vie de liberté envers et contre tous.

Vous l'aurez certainement compris, j'ai adoré ce roman, par son histoire et par tous les messages qu'il comporte. La vision que Walter Tevis a voulu donner de l'humanité est super intéressante. Je le conseil vraiment à tous.
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J'ai lu L'oiseau Moqueur de Walter Tevis édité chez @editions_gallmeister que je remercie pour l'envoi.

Nous sommes dans un récit de science-fiction, dans lequel un robot doué d'émotions, dirige ce qui reste du monde, et n'a qu'un but, mettre fin à son existence malgré l'impossibilité de ce suicider car il est programmé pour s'occuper des humains.

Dans ce futur, les Hommes sont conditionnés avec drogues et de Règles à ne rien ressentir, ne pas réfléchir, rester seul, sans regard ni parole envers un autre humain et sont aliénés devant la télé.

Cette déshumanisation de notre société est parfaitement décrite au fur et à mesure du récit car les clés de ce monde seront données au fil des pages.
Mais ce qui risque de tout changer c'est lorsque Paul, professeur lambda, va apprendre à lire.

La réflexion sur la puissance de la lecture qui entraîne une remise en question de nos certitudes est brillante.

On peut reprocher une certaine froideur à la plume de l'auteur mais pour moi elle fait écho à l'absence de sentiments de cette société.

Ce roman, bien qu'écrit en 1963, raisonne de façon moderne et puissante et nous pousse à réfléchir aux diverses analogies présentes dans le texte.

"seul l'oiseau moqueur chante à l'orée du bois"
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Dans un monde où les robots ruminent leurs suicides manqués et un reste d'humanité inculte s'adonne à l'auto barbecue, la redécouverte de l'art de la lecture va-t-il instiller quelque espoir ?
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Un petit coup de coeur pour ce livre. Publié en 1980. La société dans laquelle évolue Paul est régie par des robots conçus par les hommes pour leur faciliter la vie et pour leur bonheur.
C'est la lecture et les livres qui vont faire évoluer Paul vers une autre manière de vivre, une quête de Liberté.
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Le roman se situe dans un monde entièrement régi par des robots, dont le fonctionnement purement mécanique consiste à effectuer des tâches de production parfois dépourvues de nécessité. de moins en moins d'humains survivent dans cette société, et on ne découvrira qu'à la fin du livre ce qui cause cette extinction progressive. Les enfants ont disparu progressivement pour être remplacés par des robots, si criants de réalisme qu'on ne peut déterminer avec certitude s'ils sont humains ou non, si ce n'est par leur absence manifeste d'affects.
Ce qui définit ici le monde régi par les robots est une mécanique de type industriel basée sur la répétition des tâches. Un monde où tout se répète inlassablement sans création, sans nouveauté, sans critique. Dans ce monde, toute culture a été bannie : art, livre, spectacle. Les humains sont abrutis par des drogues qui les rend béats et stupides face au monde dans lequel ils vivent, et les poussent de temps à autres à des immolations collectives extatiques.
L'intrigue du roman est centrée sur Paul Bentley, un homme survivant dans ce monde où tout se dérègle peu à peu. Il découvre par hasard au gré des ruines une vidéo montrant une enseignante apprenant la lecture à ses élèves. Stupéfait face à cette découverte, il se met à apprendre l'art perdu de la lecture. Celui-ci donnera un sens nouveau à son existence et cette révélation transformera son destin. Il rencontre alors une femme, Mary Lou, dissidente et curieuse comme lui, et noue avec elle l'histoire d'amour qui est au centre du roman. Mais un robot surintelligent, copié d'un humain et donc, lui, doué d'affects et surtout de mélancolie, se placera rapidement en travers de leur amour et de leur vie. On découvrira au terme du roman la cause, et les conséquences potentielles de la mélancolie de ce robot aux penchants mortifères (dont se sont probablement inspirés, d'ailleurs les créateurs de la série Westworld).
L'oiseau moqueur est un beau roman d'anticipation où la question du langage est subtilement traitée à travers la question de la lecture et l'écriture, ressuscités par la découverte du héros.
Au fil de sa découverte de l'écrit, Paul Bentley s'interroge sur des énoncés au sens mystérieux, comme un enfant découvrant une langue, en même temps qu'il découvre la poésie à travers l'équivoque. S'opposent ainsi le mystère du sens de certains textes littéraires et la poésie qu'ils recèlent, et le non-sens effectif et délétère du réel mécanisé régi par les robots. Dans ce monde, le langage, comme tout le reste, est devenu purement fonctionnel, supposément utilitaire mais, en définitive, totalement creux. La découverte de la lecture par Bentley rappelle la façon dont l'enfant rencontre l'écrit, et la façon dont le sens poétique émerge. En définitive, on voit ici comment l'idéal robotique et consumériste d'un monde entièrement mécanisé ne peut mener qu'à la mort. A l'opposé, la poésie de l'écrit peut être le grain de sable conduisant toute cette mécanique à se dérégler.
Walter Tevis réussit là un roman captivant, qui, au delà de son propos, tient le lecteur en haleine. La quête de Bentley met en avant une forme de rédemption qui, par-delà l'écrit, passe par l'amour vrai, avec ce constat que nulle machine, fut-elle imitée de l'humain, ne pourra jamais mimer ce sentiment.

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Je suis d'un naturel rêveur. N'entendez pas par là que je passe mes journées à inventer des contes de fées, mais plutôt qu'à chaque instant de calme, je laisse mon esprit vagabonder et que dès qu'une idée intéressante s'amène, je m'accroche à elle comme à la queue d'un cerf-volant et me laisse transporter jusqu'à ce que la vie réelle me rattrape. L'un de mes cerfs-volants favoris, c'est d'imaginer mon quotidien à travers les yeux d'un extraterrestre, ou d'un personnage ayant vécu il y a 500 ans et catapulté au XXIème siècle. Que penseraient-ils de nos moeurs, de nos tenues, de notre nourriture, de nos interactions sociales, de cette aliénation au travail, de ces règles tacites qui nous régissent ? J'aime adopter un regard objectif sur la vie, avec le plus de recul possible. Et c'est ce que ce roman m'a apporté. Il se déroule dans plusieurs centaines d'années et pointe sans scrupules les travers de la société actuelle qui court à sa perte, notre vie d'après où les robots nous remplaceront jusqu'à ce qu'un homme et une femme, plus indépendants que les autres, s'interrogent sur le bien fondé du lavage de cerveau qu'on leur impose depuis toujours. Un roman en forme d'avertissement, qui devrait être lu dans tous les lycées pour, enfin, prendre conscience de ce qu'il risque d'advenir de l'humanité. Je le recommande vivement.
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Bienvenue dans un futur où les humains ne vivent que pour leur confort. Un seul mot d'ordre :"Pas de questions, détends toi". Il s'agit de ne pas trop réfléchir, ressentir des émotions qui susciteraient trop de questions ou pire encore, une remise en question de la vie.

Le gouvernement leur facilite les choses. Ils leur fournit des tranquillisants sous forme de pilules ou de joints et des programmes télévisuels calibrés.

L'autre conduite à tenir : éviter le contact et le regard des humains, de rentrer dans leur intimité. L'heure est donc à l'introspection et à l‘isolement.

Ce monde aseptisé est dirigé par des robots omniprésents, qui organisent leurs vies et règlent les problèmes techniques du quotidien.

Le récit s'ouvre sur un robot, le plus sophistiqué de tous qui souhaite mettre fin à ses jours mais n'y parvient pas pour la bonne raison qu'il est programmé à ne jamais pouvoir le faire. La rencontre avec Paul, un humain tenant dans ses mains un objet curieux va changer la donne. Cet objet est un livre. Plus personne sait à quoi il sert. Evidement Paul va avoir envie de percer ses mystères et va commencer à apprendre à lire à l'aide notamment de vieux films muets.

On suit donc, entre autres, ce personnage dans un parcours difficile et inattendu dans un monde exténué et déshumanisé.

Le postulat de départ, un monde sans livre, paraît impossible et pourtant...Walter Tevis arrive avec intelligence et ingéniosité à faire ressentir à cet humain l'étonnement, la joie, le plaisir que procure la lecture et ses infimes possibilités en terme d'émotions, de réflexion et d'émancipation.

En découle une réflexion très intéressante sur le pouvoir extraordinaire et la puissance de la lecture.

La lecture qui façonne et change l'homme dans sa construction, dans son existence, de manière définitive.

Ecrit il y a 40 ans, le livre conserve toute sa pertinence. Malgré un rythme peut-être un peu lent dans certains passages, ce roman vaut assurément le détour.
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Et si les livres n'existaient plus ?
Si le simple fait de savoir que l'on peut lire n'existait plus ?
Ça semble inimaginable, et pourtant.

C'est dans un futur aseptisé de toute curiosité intellectuelle que Walter Tevis nous plonge avec L'Oiseau Moqueur.

Les humains ont délégué aux robots la gestion et le contrôle de la vie quotidienne.
Pour eux, seul reste le savoir du peu dont ils ont besoin pour vivre, dans le confort et surtout dans l'inutilité de se poser des questions ou de chercher des solutions.
Pour se divertir, il y a la drogue. Et la télé. Une vie paisible et sans problèmes, c'est ce qu'ils voulaient.
Ils l'ont obtenue.
Mais à quoi cela peut-il bien ressembler ?
Pour le savoir, il vous suffit de lire cet excellent roman d'anticipation.

Et, puisque vous en avez encore la possibilité, faites-le !
« Détends-toi, ne te pose pas de questions », combien de fois avons-nous, tous, à un moment ou un autre, formuler le voeu silencieux que l'on nous dise cette phrase, pour être enfin allégés du stress des choix à faire, des décisions à prendre, des éternelles questionnements humains ?
De loin ça paraît idéal. Un monde sans tracas, sans histoires, sans problèmes.
On s'y est tellement habitués qu'au fil des générations les bases même de la réflexion ont été oubliées.
Parmi elles, la lecture.

Les livres n'existent plus. Personne ne s'en plaint, puisque de toute façon personne ne sait plus à quoi ça sert.
Pour se changer les idées, la télévision et les psychotropes sont suffisants.
Vraiment ?

Spofforth est un Classe 9. le plus perfectionné des robots, presque plus humain que les humains.
La seule chose qu'il ne peut pas faire, c'est mourir. Même si c'est son coeur le plus cher.
Paul, lui, est un humain presque comme les autres. Sa seule différence réside dans le fait qu'il a retrouvé de vieux livres oubliés.
Et des vidéos d'enfants qui apprennent à déchiffrer ces choses étranges.
Alors il a appris, lui aussi.
La rencontre de ces deux-là sera soit la meilleure des choses, soit la pire des calamités.

Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour avoir une vie facile ?
Après cette lecture, la réponse ne vous semblera plus aussi évidente...
À lire, absolument !
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