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EAN : 9782020261531
157 pages
Seuil (01/01/1997)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Etait-il vraiment sage d'envoyer Valentine dans le monde ? Confiée aux soins de tante Irene, la jeune fille quitte son couvent pour une pension londonienne pleine de rires et de colères passagères. Kyril, jeune homme beau parleur, mène là un bal désordonné. Les préjugés de Victor, cambrioleur et antiquaire, les railleries de Mrs Manson et la timidité du bon Mr Sirocco se confrontent chaleureusement. Le monde est sens dessus dessous ; la porcelaine en souffre peut-êt... >Voir plus
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle songeait à la mer. Parler de rideaux de dentelle lui faisait penser à la mer, et elle voyait les mers nordiques, leurs hauts brisants gris, d'un gris puritain, avec, cependant, un surprenant collier d'écume qui rappelait les flots de dentelle des partisans du roi Charles, et ces brisants s'élançaient comme des hommes saouls sur la plage, s'y jetaient de façon désordonnée. Elle sentait la caresse gluante et humide des algues, elle entendait tinter les galets roulés par les vagues mourantes. Pourtant, j'aime la mer, se dit-elle, déprimée par ces images d'ivresse et de lucre. Les sept mers nous ont été favorables, s'interposant entre nous et ceux qui veulent notre malheur. Comme ce serait affreux si l'on pouvait fouler à pied sec la terre entière. Personne ne serait jamais en sécurité, jamais. D'énormes hordes hostiles, d'humeur déjà massacrante à cause de leurs ampoules aux pieds et des douleurs dans leurs tendons, circuleraient sans arrêt, violant, pillant, et il n'y aurait aucun endroit où elles puissent aller patauger, remontant les jambes de leurs pantalons sales pour tremper leurs pieds las. Il n'y aurait pas de pluie non plus, se dit tante Irène, saisie d'une pensée scientifique. Le monde serait un désert de poussière.
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A l'instant même, Valentine passant devant La Faisanderie. Elle s'était déjà promenée dans Londres, mais n'avait jusqu'à présent pas remarqué combien c'était populeux et sale, combien étaient insolents les placards publicitaires exhortant les gens à se rendre malades et à gaspiller leur argent en buvant, en fumant, en versant des produits chimiques dans leur soupe. Partout des invitations à agir de façon insensée : "Faites ceci, Faites cela, Venez ici, Allez là-bas, Buvez la liqueur Bloggs, Portez des chaussures Gubbins." Exhortations inutiles et importunes, alors que la vie était vraiment si simple. Parfois, se disait Valentine, il était très difficile de ne pas trouver à redire.
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Au moment où Kyril entra, un célèbre critique littéraire était en train de mordre le sourcil d'une étudiante des beaux-arts, qui pleurait un peu, mais sans protester vraiment. Elle portait une jupe évasée en feutre rouge, une ceinture très serrée et des ballerines. Partant du coin extérieur de chaque oeil elle avait tracé une ligne d'un crayon noir léger. On appelait ça la ligne "yeux de biche" ; c'était une ligne agaçante. Peut-être, pensa Kyril, était-ce la raison pour laquelle cette fille se faisait mordre. Parfois Kyril détestait les filles. Celle-ci avait du rouge à lèvres écarlate, et sa coupe de cheveux la faisait ressembler à une noix de coco.
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"Je pense qu'il faut que je donne une petite soirée", dit-elle. Les soirées, comme les fêtes religieuses, rompaient la monotonie de la vie, de la naissance à la mort. C'était une halte où fixer ses espoirs, comme une auberge de relais. Un peu de chaleur et de divertissement dans les espaces infiniment vides de l'existence.
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Tante Irène fut très étonnée de ressentir un tel froid en plein été. Elle saisit le bout effiloché de sa dépression et en remonta soigneusement le fil jusqu'au début. Avec surprise, elle découvrit que l'origine s'en trouvait dans les journaux, et absolument pas dans ses propres ennuis. Une femme passait en jugement et risquait sa tête. Elle avait tiré sur son amant, et blessé par hasard un passant innocent. La société était outrée. Tante Irène se rasséréna maintenant qu'elle savait ce qui l'inquiétait, et fut assez contente de se savoir capable d'une compassion si désintéressée.
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Olivier BARROT, en visite en Corse, évoque le roman policier "Un réveillon mortel" d'Alice Thomas ELLIS. Il est filmé devant une belle demeure d'un village Corse transformée en café-restaurant.
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