Ma petite Française

Il faut parfois revenir en arrière pour continuer à avancer. C'est le propos du premier roman du journaliste Bernard Thomasson, qui, fasciné par Berlin a choisi cette ville comme toile de fond pour dérouler son histoire. Ou plutôt les histoires, tant se mêlent les histoires personnelles des différents protagonistes et l'histoire si unique de cette ville.

Dans les années 70, Hélène, la "petite française" du titre a séjourné à Berlin pendant quelques semaines. le temps de nouer des liens très forts avec le couple qui l'hébergeait et quelques amis aux milieux sociaux très différents les uns des autres. A dix-sept ans, ce fut une période essentielle dans sa vie dont beaucoup d'éléments significatifs - personnels et professionnels - trouvent leur origine au coeur de cette expérience. Trente ans plus tard, Hélène est devenue Ellen, installée aux Etats Unis où elle exerce en tant que professeur d'histoire à l'université. Invitée pour les célébrations du vingtième anniversaire de la chute du Mur, elle retourne dans la capitale allemande qui entre temps a bien changé. Un retour vers son passé et les événements douloureux qui ont précédé son départ, trente ans plus tôt. Un retour en arrière qu'elle partage avec David, rencontré dans l'avion, un journaliste français sur les traces de sa famille juive, décimée pendant la guerre.

La construction du roman donne alternativement la parole aux différents amis d'Hélène et propose un va et vient permanent entre présent et passé. Au fil des pages, Berlin apparaît par petites touches, les époques se superposent et le lien se fait entre les acteurs d'hier et d'aujourd'hui. L'auteur connaît bien la ville et distille finement les éléments historiques nécessaires à une bonne appréhension du destin hors du commun de cette cité incroyablement meurtrie par la guerre, puis coupée en deux avant de retrouver la liberté, l'unité et son statut de capitale. Avec tout ce que cela implique pour ses habitants, au fil des époques.

Une agréable découverte, qui effectivement (Bernard Thomasson me l'avait garanti lorsque je l'ai rencontré au salon du livre de Radio France) donne envie de découvrir aussi Berlin, en tout cas pour moi qui n'y suis jamais allée.
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Voici un premier roman qui ne peut laisser indifférent ! D'emblée j'ai été séduite. Sa construction est habile, son style est vif. Les personnages attachants, émouvants, évoluent dans une ville de Berlin en pleine mutation, en quête, pour l'une de son passé, et pour l'autre de ses racines... voyages dans le temps et dans L Histoire, au travers de leurs histoires personnelles, qui vont finir par se croiser. C'est aussi une invitation au voyage, à la découverte de la ville de Berlin terriblement présente dans ce roman... embarquez-vous comme moi dans cette histoire, vous ne le regretterez sans doute pas !

Un retour sur un lieu de séjour ancien permet de visiter le Berlin d'hier et d'aujourd'hui. Très intéressant, joliment écrit, lu avec beaucoup de plaisir. L'auteur est rédacteur en chef adjoint à France Info.

Un titre, une merveilleuse litote pour entrer en matière. Bref, oui, une litote qui trouve donc sa place en compliment, tout simplement.*

Les pages se suivent et ne se ressemblent pas. On en oublie vite le titre vu que l'action se passe à Berlin il y a 30 ans, a Berlin maintenant lors d'un voyage, et quelques incursions vers Fort Lauderdale, aucunement en France. Hélène, la principale protagoniste, vit actuellement aux USA. Elle revient sur son parcous à l'etranger lors d'un voyage en Allemagne pour les commémorations en 2009 de la chute du mur de Berlin.

Ce texte prend le chemin des amitiés qui se nouent, qui s'oublient, qui se retrouvent, au travers du grand H en filigrane de l'Histoire.

Les parties de chaque chapitre s'imbriquent dans un puzzle rondement mené, une valse. le ***, significateur de marquage de paragraphe, fait usage des sauts temporels, des sauts de perspectives, et donne un dynamisme certain au récit.
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