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sur 1076 notes
Petit livre accumulant la poussière depuis trop longtemps, je me suis enfin penché sur son cas, découvrant par la même occasion une auteure que je ne connaissais pas. Kim Thuy fait donc partie de ces boat people des années 70, fuyant le Viêt Nam et son régime communiste d'après guerre, et c'est au Canada qu'elle a pu trouver un nouveau foyer.

Issue d'une riche famille du sud du pays, celle-ci fut frappée de plein fouet par la brutalité de ce gouvernement, de ses hommes de main et de leurs méthodes. S'ensuit leur effroyable périple, éprouvant tant physiquement que moralement et que Thuy nous présentera parfois de manière très crue.
Tout n'est pas noir dans cet oeuvre, et l'auteure détaille malgré tout quelques instantanés, glanés ça et là au cours de son existence, nous redonnant parfois le sourire entre deux souvenirs glaçants.

Le livre prend la forme d'un recueil de courtes anecdotes, ne dépassant que rarement quelques paragraphes. Les idées viennent pêle-mêle, Thuy les couche sur le papier sans aucune cohérence chronologique ou géographique. Telles quelles. Une idée, un objet, une personne ou peut-être encore une sensation comme simple passerelle.
C'est forcément décousu, mais plutôt intéressant de voir certains contrastes dans les événements et les émotions, présentés par une plume calme et légèrement détachée, froide même, quelques fois.

Un récit poignant sur un exil violent, mais surtout une ode à la vie, à la deuxième chance qu'elle offre parfois, et aux éclaircies après la tempête. Plus habitué aux romans, ce livre ne représente pas vraiment ce que je recherche dans la lecture, mais c'était une histoire à lire, d'autant plus écrite de cette main-là.
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Kim Thuy convoque, avec ce petit recueil de souvenirs, ses souvenirs d'enfance les plus marquants. Toujours pleins de poésie, de tendresse pour sa famille et son pays, alors qu'elle a fui ce dernier dans des circonstances terribles, puisque Kim Thuy est une boat people qui a rejoint le Canada dans les années 1970.

Chaque historiette dépasse rarement deux pages, mais, avec son écriture magnifique et évocatrice, Kim Thuy nous projette instantanément ailleurs, où sons, odeurs, images prennent le dessus. Pourtant, les épreuves furent nombreuses pour sa famille et elle : notables de la ville de Saigon, ils quittèrent brusquement le pays en abandonnant tout, pour faire étape dans un camp de réfugiés en Malaisie, où les conditions furent (comme toujours, malheureusement) terribles, avant de reprendre le bateau pour s'établir au Canada. Là-bas, la jeune Kim Thuy, dont la timidité l'a conduite à se qualifier elle-même de « sourde et muette », se reconstruit pourtant, et apprend, poussée par des parents formidables, à croire en ses rêves et à les réaliser, notamment à retourner quelques années au Viêt Nam rendre un peu de ce qu'on lui a donné, et à celui de la littérature. Heureusement pour ses lecteurs !
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Première fois que je lis un Kim Thuy... et pourtant !! Pourtant, je l'ai vu souvent en entrevue dans les talk-show québécois et je lai toujours trouvé très intéressante. Pourtant, ma mère a dévoré tous ces livres et les a adoré... Mais j'ai jamais franchi le pas... C'est maintenant chose faite. J'ai trouvé une écriture qui sait raconter... Raconter cette enfance dans un camp de réfugié. Raconter cette arrivée au Québec, dans un grand pays où il pleut blanc... Raconter les difficultés rencontrées, mais ce désir de les surmonter, plus fort que tout. Un témoignage qui nous prend au coeur et qui nous émeut... Une très belle lecture et je vais surement la lire encore.
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Ce livre est le témoignage bouleversant d'une victime de l'arrivée du communisme, de l'occupation au Vietnam et des camps de réfugiés en Malaisie.
C'est aussi le témoignage lumineux d'une arrivée frisquette au Québec, des regards locaux tantôt inquiets, tantôt bienveillants et de la découverte de cette nouvelle vie à des milliers de kilomètres de la maison.
Kim Thùy nous emmène - à travers ses souvenirs joyeux ou douloureux, heureux ou tristes, doux ou violents - à la découverte de sa vie partagée entre deux pays, deux continents, deux manières de vivre, deux visions du monde, deux traditions ancestrales, deux familles, deux formes de liberté.
Et on est saisis...
C'est qu'elle sait nous embarquer, nous inviter à plonger dans son quotidien, ses questionnements, ses émotions avec la délicatesse que seuls les Asiatiques possèdent. Elle y mêle une pointe d'humour qui renverse les événements les plus tragiques. L'épisode des soutiens-gorge qui se font passer pour des filtres à café est délicieux à souhait.
Kim Thùy sait si bien décrire les paysages, les odeurs, les impressions, les couleurs, les rencontres, les douleurs de son pays tant aimé, qu'en refermant ce livre, on a l'impression d'y être nés, nous aussi.
Quel immense talent !
Je ressors de cette lecture un peu différente, pas tout à fait indemne et complètement séduite par ce petit texte au relents de coup de coeur !
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Kim Thuy nous raconte son enfance privilégiée avant l'arrivée des communistes au pouvoir dans son Vietnam natal , pui son parcours d'exilée jusqu'à arriver au Canada .
Des anecdotes douces amères , comme lorsqu'un groupe de jeunes révolutionnaires vient réquisitionner leur maison familiale , ils font l'inventaire de la maison et l'un deux se dermande pourquoi une armoire est remplie de filtres à cafés , en fait il s'agit de soutien -gorges mais le jeune , venu de la campagne profonde ne sait même pas que ce genre de vêtement peut exister , un énorme fossé culturel les sépare .
Bien des années plus tard , l'auteur retourne au Vietnam , où elle se rend compte que ce ne n'est plus vraiment son pays , elle est devenue une exilée , partagée entre deux cultures différentes , malgré , une bonne intégration dans la société canadienne , Kim garde les réflexes des gens qui ont tout perdu , elle ne s'attache pas aux objets et voyage toujours avec le minimum de bagages .
Un livre original par ses va et vient entre souvenirs et présent , poétique , inclassable car ce n'est pas tout à fait un témoignage objectif , plutôt des impressions .

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Tout en douceur, par petites touches très subtiles, Kim Thuy raconte ses souvenirs, son enfance heureuse et riche, à Saigon, l'arrivée du communisme, la survie, la fuite, l'exil, l'adaptation des siens dans un nouveau monde qu'est le Québec, l'aide reçu des uns et des autres, l'intégration, les allers et retours au Vietnam. Tout cela ponctué par des réflexions intelligentes sur la vie.
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Enfant de la guerre né pendant l'offensive du Têt en 1968, Nguyen An Tinh (qui est traduit par "intérieur paisible") nous conte son exil, puis son retour dans le pays de son enfance. Témoignage poignant, quelquefois humoristiques ces souvenirs qui nous imprègnent telle des fumées de bâtonnets d'encens. Ils remontent sans chronologie bien précise, se mélangent. Mais ce sont aussi des jalons historiques qui ne sont pas inscrits dans les livres d histoire. Mais tous ces souvenirs tissent une toile solide de la recherche identitaire, des souvenirs à transmettre à ses enfants dont une partie des racines se trouve dans ce pays magique qui est le Viet-Nam.

Mais c'est aussi le thème de l'exil, de la fuite. de la peur de l'abandon par les parents afin que les enfants puisse survivre dans un monde libre :"L'amour des parents se révélait aussi l'abandon volontaire".Témoignage morcelé de cicatrices causées par la guerre qui a séparé un peuple, frères et soeurs d une même famille.

Puis après cette fuite traumatisante, c'est la renaissance auprès d'une autre famille, de nouveaux amis, et l'apprentissage d'une nouvelle façon de vivre. Vient alors la recherche identitaire de cette femme qui redécouvre cette nouvelle vie au Canada.

Kim Thùy est un écrivain de l'exil, elle nous dévoile son histoire intime sous forme de mosaïque entrcoupé entre le présent et des flash-back. Mais aussi des sentiments indicibles plein de pudeurs qui se mêlent aux senteurs des ramboutans, des kumquats, des crevettes séchés, des fruits des paniers des marchands ou des saveurs des soupes de rue.
Roman ou autobiographie, ce court voyage vers Saïgon ravit les sens.
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Et dire que j'ai failli arrêter avant la fin, égoïste que j'étais, voulant retrouvé mon Vietnam, celui que j'ai quitté et qui reste dans ma tête comme un rêve éveillé.
Mais le nombrilisme vous fait passer à côté des autres, de leur audace à exprimer leur vie entre-deux.
Devant l'enthousiasme des critiques Babelio, j'ai voulu le finir ce matin, je me suis recouchée et là j'ai ouvert tous mes sens, cassé mes barrières et qu'est-ce que j'ai bien fait.
Kim Thuy par touches, avec de petits chapitres très courts, nous raconte sa vie de là-bas et d'ici, qui a fait d'elle une vietnamienne plus vraiment vietnamienne parce qu'un peu trop grosse à présent pour leur ressembler, mais pas vraiment québécoise parce que mangeant encore la soupe de vermicelles au petit déjeuner… Chaque texte nous fait passer dans le désordre du passé au présent, des boats people à Montréal, de la vie à Saigon dans une famille bourgeoise et raffinée aux camps de réfugiés en Malaisie. On picore l'humanité ligne après ligne, d'un continent à l'autre.
Je ne m'autorise pas à aller plus loin, moi qui n'ai pas su savourer tout l'intérêt de ce roman dès la première page, j'ose croire qu'un jour, il acceptera que j'y pose à nouveau un regard …
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Autant de petits textes qui se répondent l'un l'autre, formant comme des fils de trame qui permettent de ravauder le tissu de la vie déchirée de cet enfant devenue femme que les événements tragiques de la guerre au Viet-Nam vont mener, à travers bien des épreuves, d'une vie privilégiée au dénuement : la fuite enfermée dans la cale d'un bateau, le séjour dans un camp en Malaisie et l'exil final au Canada. Dénuement, exil qu'elle retrouve devant Henri, son enfant autiste, exilé lui-aussi dans son monde, mais pour lequel elle décide de se battre comme elle l'a fait jusque là même si le combat semble vain.
C'est avec retenue, pudeur, une écriture à la douceur poétique, sans rancoeur et sans haine que Kim Thuy relie présent et passé dans un même embrassement en rendant un bel hommage, plein de compassion à sa famille et à bien des êtres démunis que son chemin lui a fait croiser.
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De fragments en fragments, de souvenirs en souvenirs, qui, à partir d'une personne, d'une situation, d'une sensation... en appelle un autre, Kim Thuy nous conte, avec beaucoup de sensibilité, parfois pudique, parfois, paradoxalement, très brutale, ce que fut d'être boat-people dans les années 1970, ce que fut d'être immigré vietnamien au Canada, ce que fut de vivre avec une double culture pas toujours facile à gérer, surtout lorsque la seconde prend de plus en plus le pas sur la première - d'où le besoin de repartir, à l'âge adulte, au pays -, ce que fut la reconstruction, physique, psychique, après les traumatismes vécus au Vietnam, sur la route de la Malaisie, et dans le camp de réfugiés malaisien, en arrivant de l'autre côté du globe.

Un roman, en grande partie autobiographique, éprouvant, qui m'a permis d'en apprendre davantage sur cette période vietnamienne, qui m'était moins connue que ce qui a pu lui précéder ou lui suivre.
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