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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Colm Toíbin choisit la fiction pour se glisser dans l'esprit de Thomas Mann, l'écrivain au destin cosmopolite, qui a écrit obliquement sur le désir homosexuel sans le reconnaître publiquement.

Cette ambitieuse et prenante biographie romancée suit son personnage sur les deux tableaux, privé et public, le déclin de l'Allemagne et les tribulations de ses six enfants, alors que Thomas Mann s'efforce de s'isoler pour travailler. (Frédéric Roussel, Libération)
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Colm Toibin, romancier irlandais, a écrit une formidable biographie romancée du monument de la littérature que fut Thomas Mann.

De Lübeck, sa ville de naissance au nord de l'Allemagne, en passant par Munich, la Suisse puis enfin les Etats-Unis, nous suivons Thomas Mann au gré de ses lieux de résidence et d'exil.

Né au sein d'une riche famille industrielle, respectée et très en vue, son père était d'ailleurs sénateur, sa condition va changer à la mort de son père. Celui-ci estimant que ses deux fils aînés n'étaient pas capables de reprendre l'entreprise, il ne la leur lèguera pas.

Le jeune homme, qui écrivait déjà de la poésie, décide alors d'écrire un roman racontant la vie de sa famille : ce sera » Les Buddenbrook ». Bien sûr, Thomas a du talent et ce livre aura du succès, le premier d'une longue carrière d'écrivain couronnée en 1929 du Prix Nobel de Littérature.

Colm Toibin, au long des six cents pages du roman, dresse un portrait fascinant de cet intellectuel qui, confronté à la montée du nazisme, s'exile dès 1933 en Suisse, puis aux Etats Unis en 1938.

La vie de sa famille d'origine, de celle qu'il a construite avec son épouse qui lui a donné six enfants, le refoulement de son attirance pour les jeunes hommes, les évènements nationaux et internationaux, tout cela sera le terreau de son oeuvre littéraire.

J'ai aimé découvrir la genèse de chacun de ses romans ainsi que le contexte politique du début du vingtième siècle jusqu'en 1955, année de son décès.

» le magicien » (c'était ainsi que ses enfants le surnommaient) m'a conquise et passionnée de la première à la dernière ligne.
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Thomas Mann vu et revu par Colm Tóibín, une biographie romancée avec brio.
L'auteur entraîne son lecteur, dans l'intimité de l"écrivain et sa famille , il interprète ses rêves, imagine ses conversations, se glisse dans ses pensées .
Il décrit, avec talent, un homme solitaire dans son écriture, silencieux, épanoui avec sa délicieuse épouse Katia, attentif à ses enfants et obsédé par son travail.
A travers les aventures de la saga Mann, défile l'histoire tourmentée d'une Allemagne déboussolée.
Un livre magnifique que j'ai dévoré, avec enthousiasme.
Approcher , quotidiennement, ce romancier fût pour moi, un plaisir réel, j'avais tellement aimé Les
Buddenbrook et La Montagne Magique.
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« le Magicien » de Colm TOIBIN est un remarquable livre. Il constitue une véritable biographie romancée de la vie de Thomas MANN et des membres de sa famille.
J'ai été impressionné par le style, la précision et la puissance de l'écriture de l'auteur (Colm TOIBIN) mais également par la vie du Grand Homme qu'était Thomas MANN. Je n'avais pas pris conscience auparavant qu'il avait été l'un des plus grands intellectuels de son temps et un homme dont la parole comptait tant au niveau mondial.
On suit bien entendu la montée en puissance du nazisme mais aussi la fuite dans plusieurs pays successifs des membres de la famille. On comprend comment se sont faits les choix pour aller dans telle ou telle direction et quels étaient les écueils qu'il fallait éviter à chaque fois.
J'ai beaucoup apprécié aussi la personnalité de la femme de Thomas MANN. Elle illustre une fois de plus le dicton qui dit que « derrière chaque grand Homme, il y a une Femme ».
On découvre aussi tout le côté très personnel du personnage et notamment ses attirances homosexuelles.
L'ensemble est un peu long mais on ressort de la lecture de ce livre enrichi et conscient d'avoir partagé pendant un moment la vie d'un homme exceptionnel au destin lui-même exceptionnel.
Je recommande donc chaudement la lecture de cet ouvrage qui a déjà reçu plusieurs prix littéraires et qui devraient en recevoir d'autres dans les mois à venir.
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Quand un écrivain raconte la vie d'un autre écrivain. Colm Toibin s'empare de la vie fascinante de Thomas Mann, auteur allemand, prix Nobel de littérature, marié, homo refoulé & père de sept enfants, a fui l'Allemagne nazie. L'écrivain irlandais se met dans la peau de de Mann, de son enfance & sa mort. Où se trouve la fiction de la réalité? le magicien s'empare d'un homme rêveur qui considère l'écriture comme son unique passion. Un moyen pour lui de laisser libre court à ses fantasmes. Miroirs de nombreux pans de sa vie, ses livres sont un écho à son vécu & à ses désirs. D'une enfance dans un univers bourgeois, la chute est rude lorsqu'il doit travailler pour gagner sa vie. Toujours en opposition avec son frère aîné, Thomas Mann doit faire ses preuves. Colm Toibin déchiffre l'esprit de l'auteur à travers toute la complexité familiale, son amour pour les garçons, ses enfants qu'il délaisse au profit de ses livres. Il démontre son incapacité à se décider sur la montée en puissance d'Hitler. Toujours en retrait face à la vie qu'il l'entoure, seule la littérature est un moyen pour lui d'exorciser. Véritable saga familiale, le magicien est un pavé de 600 pages qui se dévore. On jubile des réparties de chaque protagoniste, on s'enflamme devant le nazisme et la passivité des personnages au début de ce parti politique. Déclaration d'amour à la littérature, l'auteur irlandais déchiffre un autre auteur en mettant de lui-même. Un jeu de miroirs jouissif.
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Une fiction qui nous fait vivre les circonstances personnelles et historiques de l'oeuvre de Tomas Mann. J'ai beaucoup aimé vivre cette aventure intelligente, attachante et bien construite. Elle nous transporte, fictivement mais avec sens et finesse, dans ce qu'a pu être l'intimité de l'écrivain. Reprise de l'ascension de la Montagne Magique prévue pour cette prochaine année (arrêt pour cause d'ennui profond il y a quelques décennies).
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Netgalley réserve décidément de bien belles surprises, et cette biographie du célèbre écrivain allemand Thomas Mann, publiée aux Editions Grasset, en fait partie. Je suis ressortie de cette lecture avec une tendresse particulière pour la famille Mann, et pour ce patriarche dont le nom n'a pas pris un millimètre de poussière depuis sa mort. Cette biographie est, à mon humble avis, indispensable pour les lectrices et lecteurs intéressés par Thomas, par les autres membres du clan Mann ou par curiosité pour la littérature allemande. Ce fut l'occasion de découvrir l'auteur irlandais Colm Tóibín, dont le nom m'était familier, mais l'occasion de lire l'un de ses titres ne s'était encore jamais présentée.


L'ouvrage est épais, la vie de Thomas Mann est longue et tumultueuse, son oeuvre est dense : tout commence à Lübeck, deuxième plus grande ville allemande située sur la côte Baltique, et tout finit à Zurich. Et entre les deux villes, il y a Munich, la Suisse, les Etats-Unis, la Suisse-bis. Il y a Heinrich et Julia avec Heinrich, Thomas, Lula, Carla et Victor, parents et fratrie, puis Katia, et Erika, Klaus, Golo, Elisabeth, Monika, Michael, épouse et enfants. Et de fil en aiguille, il y a Les Buddenbrook, La Mort à Venise, le docteur Faustus… Et la première, puis la Seconde Guerre mondiale. de quoi largement couvrir les six cents pages de cette biographie exhaustive et passionnante, si tant est que le sujet vous intéresse, qui couvre la première moitié du XXe siècle et une Europe en pleine mutation politique et sociale.

La vie de Thomas Mann suit le courant de ce changement d'époque : de l'Empire allemand et de l'empire claustro-hongrois d'avant-guerre, altier, clinquant, un nouvel ordre européen se met en marche, les cartes sont redistribuées, les empires s'éteignent. La famille Mann tant bien que mal réussit à conserver son train de vie, le succès littéraire de Thomas est presque immédiat avec Les Buddenbrook et ne se démentira jamais, ce qui lui permettra de mettre sa famille à l'abri de la première puis de la seconde guerre mondiale alors même que Katia, sa femme, est d'ascendance juive. L'auteur irlandais retrace avec réalisme la construction progressive du mythe, qui a donné quelques-unes des plus grandes oeuvres allemandes. Preuve en veut le titre empreint d'un symbolisme puissant qui fait allusion aux jeux du père de famille avec ses enfants, lors des rares moments qu'ils passaient ensemble. Ce n'est pas seulement un écrivain talentueux, novateur, c'est un leader, un homme de poigne, un prestidigitateur qui use de son alchimie dans ses romans en transformant une réalité terne par le biais du philtre de son écriture, qui vous envoûte sans même sans rendre compte. C'est un homme qui a su transmettre son engouement pour la littérature, qu'il a d'ailleurs en commun avec ce frère si différent de lui, notamment à chacun de ses enfants, qui chacun a sa manière mènera une existence de femme et d'homme libres de faire leurs propres choix.

Comme tout à chacun, Thomas Mann a ses côtés plus obscurs, une facette de lui un peu moins glorieuse hors de portée du commun de ses lecteurs : une vie d'artiste aux dépens de sa famille proche, des choix faits dans le souci unique de protection des siens, du moins c'est comme cela qu'on peut voir les choses, dans la mesure où il a longtemps choisit de ne pas se positionner sur le parti à prendre pendant les deux guerres. Alors qu'Heinrich a fait le choix de crier publiquement sa réprobation totale de la politique allemande en 1914 et en 1939, Thomas Mann a pris l'option de préserver d'abord sa réputation d'écrivain, ce qui signifie aussi préserver les finances familiales, en séparant son oeuvre de la politique de l'époque. Alors qu'Heinrich n'a pas hésité à crier publiquement sa réprobation totale de la politique allemande en 1914 et en 1939, Thomas Mann a d'abord eu en tête de préserver d'abord sa réputation d'écrivain, ce qui signifie aussi préserver les finances familiales, en séparant son oeuvre de la politique de l'époque. Et l'auteur irlandais démontre à quel point son mariage avec Katia, qui est davantage un mariage d'arrangement que d'amour, l'a servi durant toutes ces années, derrière ses succès littéraires.

Et ce qui reste le plus digne d'intérêt à mes yeux, c'est le contexte d'écriture de ses oeuvres principales, que l'on découvre ou que l'on redécouvre sous un autre jour : j'ai lu La montagne magique il y a près de douze maintenant et le processus de sa conception, le séjour au sanatorium de Katia Mann, m'a précisément remis en mémoire cette atmosphère mélassée, sucrée, collante, qui prend au piège quiconque y séjourne à l'instar de la patiente allemande. On revit La mort à Venise, née de la propre expérience de l'auteur pris sous le charme vénéneux d'un jeune éphèbe. On visualise Les Buddenbrook polaroïd de la famille Mann, celle de Julia et Heinrich, au temps de leur position de notable dans cette Allemagne d'avant-guerre, parangons d'une bourgeoisie qui sera longtemps leur étendard.

Merci à Colm Tóibín de nous avoir donné un éclairage unique sur la complexité de la famille Mann, de Thomas Mann qui a sans doute été bien plus écrivain qu'époux et père. Et de ce drôle de duo antithétique et fraternel ambivalent qu'ils forment avec Heinrich, un auteur pas moins doué que son frère, l'un très engagé, l'autre se complaisant dans une neutralité un peu trop confortable, peut-être : autant l'écrivain Thomas Mann est grand et il a sans aucun doute réussi avec succès à s'accomplir à travers l'écriture, autant l'homme, plus fragile dans ses positions, ne ramènera pas le prix Nobel de la paix ou de l'altruisme. Ou du courage. S'il y a beaucoup d'actes manqués dans sa vie personnelle, il semblerait que l'écriture lui serve, à certains moments, à transcender cette impossibilité à s'accomplir totalement. Et encore une fois, La mort à Venise semble apparaître, d'après le récit de Colm Tóibín sur la personnalité de l'auteur allemand, comme une variation fantasmée, projetée de ce qu'il a vécu, là où le reste de la famille Mann n'existerait pas. Et Thomas, c'est aussi le paradoxe incarné de plusieurs générations qui se succèdent, s'opposent diamétralement, celle du classicisme d'un Goethe et de Weimar au Weimar des tortionnaires et du camps de Buchenwald.
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Dans ce livre, tout est prodigieux; le style de l'auteur, Colm Toibin, fait de phrases précises où pas un mot n'est en trop. le procédé littéraire consistant à faire vivre un grand écrivain dans les moindres détails de sa vie, de sa création, de sa famille; le choix du sujet, Thomas Mann. L'époque, le XXè siècle. Bref, ce livre de 600 pages est un délice de bout en bout. On découvre un Thomas Mann plutôt en retrait, modeste et génial dans son écriture, formant un couple inamovible avec Katia. On suit les méandres de ses 6 enfants, dont un, Klaus, mourra prématurément. On sent les souffrances de Thomas Mann dans sa sexualité même si cela ne l'a pas empêché sa femme jusqu'au bout. On (re) découvre un siècle où l'exil est interprété comme une fuite par ceux qui sont restés. Bref, ce roman est à lire absolument, je lui ai mis cinq étoiles ce qui ne m'arrive pas souvent. Il restera longtemps en moi et je suis jaloux des lecteurs qui ne l'ont pas encore lu.
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Un long roman qui plonge le lecteur dans la vie de Thomas Mann, de sa naissance à ses dernières jours. Son enfance dans une famille excentrique, ses débuts littéraires, ses amours ( et en particulier son inclinaison pour les hommes) dans période de la grande Histoire qui le mènera à quitter son pays natal et à vivre entre autres aux Etats-Unis et à subir la chasse aux sorcières. Rien ne lui sera épargné. L'auteur parvient grâce à une écriture à la fois fluide et exigeante à mêler l'histoire personnelle de ce grand écrivain à sa création littéraire : "Les Buddenbrook", La Mort à Venise" et "La Montagne magique". Magique!
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***ceci n'est pas une critique, plutôt un pense bête pour me rappeler ma lecture***
- pas besoin d'avoir lu, ni de connaître Thomas Mann pour apprécier le roman
- les Mann sont une famille avec autant de complexités que de personnalités.
- bien que bcp de membres de cette famille m'aient horripilés (les enfant sont ingrats!!!)je me suis attachée à Thomas, sa femme Katia et leur vie et j'ai parfois éprouvé de la compassion pour eux.
- roman bien écrit et documenté, bien que le roman soit écrit à la 3ème personne du singulier, j'ai parfois eu l'impression de me trouver face à une autobiographie
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