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4,08

sur 706 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Allongé sur son canapé Ivan illitch attend
La douleur pénètre insidieusement en lui
Apportant larmes et déchirements
Le mal qui le ronge peu à peu le détruit
Aimé de peu, abandonné de tous, il prie
Charognards odieux attendant sa dépouille
Espérant que la mort fasse place à la vie
Et les délivres de ce visage de gargouille.

Tout est dit dans cette nouvelle de Léon Tolstoï, dès la première page on sait que Ivan Illitch est mort. La mort n'est jamais belle, la douleur encore moins,Tolstoï avec son talent nous renvoie à ce que nous sommes, des êtres en sursis. La mort d'Ivan Illitch titre de cette nouvelle est particulièrement effrayante. La douleur est dans toutes les pages, douleur morale et physique, aucun soulagement aucun réconfort.
J'ai aimé Ivan comme j'ai aimé Pierre dans la guerre et la paix comme j'aimerais Anna Karenine parce que les personnages de Tolstoï sont comme nous, pas des supers héros.
Merci à la tribu pour cette lecture commune et à Sandrine la cheffe d'orchestre de cette lecture.
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Je n'avais encore jamais lu Tolstoï jusque là et lorsque je suis tombée sur ce court roman à la bibliothèque j'ai pensé que ce sera une bonne porte d'entrée pour m'essayer à ce grand auteur.
L'expérience fut plutôt convaincante, j'ai été entraînée dans l'histoire de cet homme, Ivan Illitch, dont on va suivre la lente évolution de sa maladie à sa mort. On va assister à son délitement physique et moral mais surtout à la remise en question de son existence matérialiste et conformiste dans laquelle il s'était enfermée et qui aux portes de la mort ne lui laisse qu'une sensation de vide absolu.
J'ai découvert un Tolstoï fin psychologue et très bon narrateur, le récit était extrêmement fluide et agréable et parfois avec une pointe d'ironie. Ceci dit, la description de la déchéance physique et des angoisses mortuaires étaient très réalistes, peut-être trop…car malgré moi elles ont fini par se transmettre à travers la lecture et m'ont provoqué un sentiment d'oppression.
Donc je ne sais pas si ce roman est approprié à tous dans le cas où on a un rapport particulier à la mort et à la maladie… Néanmoins ce fut une intéressante découverte du grand écrivain !
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La mort... Drôle d'idée que de lire des nouvelles ayant pour thème commun ce sujet si sensible, si douloureux !

Et pourtant ! Tolstoï décrit avec beaucoup de variations les instants encadrant le passage de vie à trépas. le changement de comportement, la perception de l'environnement qui se trouble, tout est si finement analysé et décrit par l'écrivain russe.

À mon sens, la nouvelle la plus réussie est La Mort d'Ivan Illitch. Bien plus que la description de la longue agonie d'un magistrat, il s'agit d'une formidable critique des illusions que procure la société : matérialisme, amitiés intéressées, hiérarchie sociale, etc. Rien n'est épargné ! Et face à tout cet édifice social, la mort. La mort telle un coup de poing qui fait brutalement revenir à la réalité. J'ai trouvé l'opposition entre le malade et son entourage particulièrement jouissive : c'est l'opposition de deux mondes qui doivent se séparer car leur cohabitation devient insoutenable.

Une excellente lecture donc qui m'encourage à poursuivre plus tard ma découverte de l'oeuvre de Tolstoï.
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La Feuille Volante n° 1372 – Août 2019.

La mort d'Ivan Illitch – Léon Tolstoï - le livre de poche.

Les trois textes réunis dans ce recueils "La mort d'Ivan Illitch - Maître et serviteur- Trois morts" ont été publiés à des dates différentes, dans de revues différentes et ont été accueillis favorablement par les cercles littéraires et par le public.

Dès lors qu'il prend conscience de sa vie, la mort devient pour l'homme une source de préoccupations et de questions que les religions ne résolvent qu'autant qu'on y croit. Elle est l'image de notre peur et notre impuissance face à elle et se vouloir immortel, même dans un éventuel autre monde est à la fois une absurdité et un leurre savamment entretenus. Cette immortalité peut même parfois être supposée ou simplement espérée en ce monde, au nom même de la vie, alors qu'en tant qu'humain nous sommes tous assujettis à cette même condition de mortels. c'est un peu ce que pense Illitch au début, peut-être pour se assurer. le temps qui passe, le vieillissement, la souffrance et la douleur en font partie, sont, surtout à son époque, les prémices du trépas et c'est un éternel questionnement de savoir s'il faut révéler au malade son état ou l'entretenir dans l'illusion et le mensonge de la guérison. On cache la réalité de sa santé à l'épouse de Dmitrievich et Ivan Illich supplie qu'on lui dise la vérité sur son état qu'il sent bien aller en se dégradant et il perçoit la camarde qui rôde. Cet Illich, semble-t-il inspiré par un personnage réel, après avoir connu une vie matrimoniale assez quelconque mais une réussite professionnelle brillante, se débat dans les affres de l'agonie, sent qu'elle va l'emporter, porte sur sa vie un dernier regard. La mort est un passage vers le néant, le même que celui qui existait avant notre naissance, la simple fin de notre parcours terrestre et ce magistrat semble l'accepter sans la moindre peur, comme une délivrance. Ce thème est particulièrement présent dans l'oeuvre de Tolstoï (1828-1910) et il a sûrement exprimé dans le personnage d'Ivan Illictch ses propres cruelles obsessions puisque, nous le savons, l'écriture a aussi une fonction cathartique, mais je ne peux pas ne pas penser qu'un écrivain ne veuille pas, après sa disparition, laisser une trace grâce à ses oeuvres qui lui survivront. Notre auteur a connu cette réalité très tôt dans sa vie, dans sa famille, puisque, à son époque, la médecine était balbutiante. La mort c'est aussi l'heure du bilan, l'exacte forme du "jugement dernier" où, face à soi-même et sans complaisance on se met en scène dans cette "parabole des talents" de l'Évangile. Qu'a été notre vie, à quoi ou à qui a-t-elle servi, qu'en avons-nous fait? c'est sans doute le sens de ce dialogue entre le magistrat et"la voix de l'âme". Cette nouvelle est un peu longue et un peu ennuyeuse, notamment dans tout ce qui concerne la vie professionnelle et matrimoniale du personnage. En revanche son appréhension de la mort est intéressante.

Avec "Maître et serviteur" nous avons le récit d'un voyage mouvementé au cours de l'hiver russe ainsi qu'une étude de caractères, Vassili est un riche négociant, orgueilleux et fourbe qui exploite et méprise Nikita, son valet qui lui a un caractère enjoué et résigné et ne songe qu'à servir son maître. Vassili fera quand même dans ses derniers moments preuve d'une humanité assez inattendue de sa part et qui ressemble un peu à une rédemption. Il est question des relations maître-serviteur, de la valeur de l'argent et seulement à la fin de la mort des deux hommes avec pour Nikita une sorte de consolation, une délivrance avec l'espoir d'un monde meilleur. Les évocations et les descriptions sont émouvantes et on sent bien de la part de l'auteur la volonté de mettre en exergue les qualités des paysans russes. de ces trois nouvelles c'est de loin celle qui a ma préférence.

Avec "Trois morts" c'est le début de la carrière littéraire de Tolstoï et ce thème de la mort sera repris plus tard avec "La mort d'Ivan IIlitch". aussi et peut-être seulement la fin de l'homme qui est traitée. En réalité ce sont trois morts bizarres qui sont évoquées ici, celle d'une femme, d'un paysan et d'un arbre. La dame refuse sa maladie et s'entête à faire un long voyage vers l'Italie en quête de la guérison. Elle ment devant la mort comme elle l'a fait toute sa vie. Elle est chrétienne mais il semble que le christianisme ne l'aide pas au moment fatal. Cette mort est mise en perspective avec celle d'un paysan qui lui accepte son sort et meurt en paix. Il donne même ses bottes en échange d'une pierre tombale qu'il n'aura pas et qui sera remplacée par une simple croix. Celle de l'arbre qui est abattu pour confectionner cette croix, une fin naturelle, un peu comme celle des humains! C'est le lien que personnellement je vois avec les deux autres.

©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Tolstoï est connu pour ses grandes fresques mais il déploie aussi son talent dans des formats plus brefs.

Les trois courts récits proposés par le livre de poche ont pour point commun : la mort.

Le premier, la mort d'Ivan Illitch, nous narre les derniers mois d'un fonctionnaire, le fameux Ivan Illitch. Face à cette longue agonie, le lecteur ressent toute la solitude, la désespérance face à la mort. le moribond voit arriver sa fin avec une amertume de plus en plus forte lorsqu'il réalise que sa vie n'a pas été aussi réussie qu'il la pensait. Seule l'enfance semble trouver grâce à ses yeux, préambule à une longue suite de compromis et de faibles joies.

Maître et serviteur nous entraîne en plein tempête de neige avec Vassili Andréitch et un garçon de ferme, Nikita. Cette fois-ci, on assiste à un changement profond de l'âme humaine aux portes de la mort, comme si au final seul l'essentiel à préserver devenait important à ce moment-là.

Enfin "Trois morts" retrace comme son nom l'indique, trois trépas différents, mettant à égalité maîtres et serviteurs, tous devant mourir un jour. On retrouve, comme dans le premier récit d'ailleurs, une amertume, une colère voire une haine contre les proches forcément trop soucieux ou pas assez. Trop vivants et éloignés des agonisants.

Ce livre, pourtant, n'est pas dénué d'espoir car pour certains la mort est accueillie avec soulagement, et parfois surprise par sa facilité, sa douceur. Comme si la peur de la mort était bien pire que la mort elle-même.
Lien : https://wordpress.com/post/a..
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Ce sont les nouvelles de Tchekhov qui m'ont menée à celles de Tolstoï, en particulier Une banale histoire (1889), lue plus tôt cette année et adorée, qui est souvent comparée à La mort d'Ivan Ilitch (1886). Les deux nouvelles mettent en scène un homme au crépuscule de sa vie qui porte un regard amer sur son passé. Comment s'est-il comporté avec les autres? Qu'a-t-il fait de cette vie? Qu'en restera-t-il? Chez Tolstoï, il est question de rédemption, pas chez Tchekhov. Je préfère encore ce dernier, libéré de toute morale religieuse, mais je suis contente d'avoir mis le pied dans l'oeuvre de ce monument qu'est Tolstoï. Je n'apprends rien à personne en disant que son style est magnifique et ses réflexions profondes.
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Le juge Ivan Illitch est sur le point de mourir. Alors qu'il vit des souffrances physiques terribles, elles ne se comparent en rien avec les souffrances de son esprit.
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La mort qui arrive le pousse à faire le bilan de son existence. Et une question ne cesse de le tourmenter. Sa vie est elle manquée ?
Lui qui a toujours eu une existence "comme il faut". Un mariage "comme il faut". Une carrière de fonctionnaire "comme il faut". Des appartements décorés au goût de tout le monde.
Les véritables moments de bonheur ne sont-ils pas ceux où l'on se permet de répondre à nos envies, à nos sentiments et à oeuvrer en fonction de nos valeurs ?
Moments trop rares quand on consacre son existence à oeuvrer pour donner une image sans brèche à la société.
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Dans ce récit Tolstoï nous raconte la mort du juge d'un point de vue moraliste et non clinicien, il dégaine sa plume la plus grinçante pour dire ce qu'il pense de cette société matérialiste qui selon lui corrompt les âmes. C'est un récit à la fois terrible, puissant et bouleversant. 
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Trois nouvelles de Tolstoï avec pour thématique commune la mort. La nouvelle la plus longue et la plus connue ( La mort d'iIvan Illitch) est agréable à lire, mais moi qui avait adoré Anna Karenine et Guerre et paix, j'avoue avoir été un peu déçue. La nouvelle n'est pas inintéressante, mais il ne se passe pas grand chose.
J'ai beaucoup appréciée la seconde , "Maître et serviteur". J'avais hâte d'arriver à la fin pour en connaître l'issue. Elle n'est pas très longue, mais c'est suffisant pour que l'on ait le temps de s'attacher aux personnages ( et au cheval) et d'espérer , sans trop y croire une issue heureuse ( il s'agit de mon ressenti lors de la lecture de la nouvelle, je ne vous raconte pas la fin).
La dernière nouvelle "Trois morts", ne fait que quelques pages, je trouve qu'elle aurait gagnée a être un peu plus développée, parce que je suis un peu restée sur ma faim.
Les trois nouvelles se lisent facilement .

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La mort, cette fin de vie ou aboutissement de vie ?

Elle fait partie de la vie ? Alors, pourquoi la supprime t elle ?

Riche, pauvre ou bourgeois, la route se fait identique, quelques soient les ors y scintillant.

L'auteur déploie avec talent, son style pour nous entraîner dans cette réflexion de l'après, pour ceux qui restent .….
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Je me contenterai ici de commenter la nouvelle "La mort d'Ivan Illitch".
La longue agonie d'une homme, qui avant de faire une mauvaise chute menait une vie "comme il faut" (cette expression est utilisée 10 fois tout au long de la nouvelle), et qui a fini par se rendre compte de l'égoïsme de son entourage alors qu'il faisait face à la mort.
Pour revenir à la vie "comme il faut" menée par Ivan Illitch, nous relevons un certain paradoxe lorsque nous lisons p.56 : "durant toute sa vie, il s'était considéré comme un être exceptionnel, différent de tous les autres". Il pensait être admiré, être soutenu dans les moments difficiles ; c'est à la p.85 que se révèle la vérité face à lui : "[...] tout le reste n'était que mensonge?... Car son travail, l'organisation de son existence, sa famille, ses intérêts - tout cela pouvait "n'être pas ça"". En effet, Ivan Illitch doit à la fois faire face à la mort, mais aussi à son épouse, sa fille et même ses collègues, qui n'attendent que son départ pour prendre sa place.
Une nouvelle bouleversante, qui révèle l'égoïsme de l'Homme lorsque son prochain a le plus besoin d'aide.
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