Avec "Un dieu mineur",
Sergio Toppi nous propose 3 histoires à connotation fantastiques où l'Homme se retrouve une fois de plus bien humble devant la force de la Nature.
Dans "Aioranguaq", on suit un chasseur inuit qui, pour avoir bravé une interdiction légendaire (nettoyer son fusil avec la peau d'un phoque sans taches) sera frappé d'une malédiction qui lui enlèvera son nom et le don de viande, les animaus lui refusant leur vie.
"Pribiloff 1898" nous présente un bateau occupé par une bande de chasseurs avides et sanguinaires qui s'attaquent aux phoques pour leurs peaux. le plus enragé de tous, Kyril, se verra jugé par ceux qu'il traque de la plus ironique des manières.
Dans "Un dieu mineur", un petit dieu de faible importance nous narre son existence et le culte qu'il a entraîné. Dépité de se voir ignoré par un des humains du village, il cherche à se venger mais le temps et le destin aura finalement gain de cause face au pouvoir d'un dieu mineur.
Ces trois récits sont parus respectivement en 1988, 1979 et 1993. On y retrouve bien sûr l'affrontement entre l'Homme et la Nature, cher à l'auteur. On plonge dans un univers neigeux et aquatique, fait de banquise, de glace et d'immensité. L'Homme et sa vanité dérisoire, ses croyances ancestrales et ses dieux invisibles. Toppi évoque aussi ici, dans la dernière nouvelle, cette vanité qui peut atteindre les dieux-même.
Des récits sombres et pessimistes mais non dénués d'humour : l'ironie de la chute de ces 3 contes contrebalance la noirceur du propos.
Le dessin est tout aussi somptueux, la composition des planches est fort audacieuse laissant la part belle belle à toute la liberté et l'inventivité du maître. Les animaux y seront même particulièrement en valeur.
Comme toujours je suis conquise... !
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