Je reste perplexe devant ce livre... le font de l'histoire m'a plus, la forme un peu moins...
Parlons d'abord de la forme ( pour finir sur une note positive). Je n'ai pas aimé la vulgarité utilisé par l'auteur. L'histoire parle de l'amour fou entre deux hommes. ( A la lecture du résumé je pensais qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme.) Et les termes employés pour décrire leur relation ainsi que leur relation aux autres à été parfois assez crue, trop à mon goût. Mais à part ça, l'ensemble était assez prenant.
Le font de l'histoire m'a donc "parlé". On y retrouve une relation hors du commun entre deux être qui sont au final perdus dans le monde qui les entoure.
Ce qui est touchant, c'est de constater que les personnages sont perturbés par des événements indépendants de leur volonté, et que ses perturbations ont une répercussion sur toute leur vie, mais également sur leur personnalité. Ce qui m'a troublée aussi, c'est le lien entre les personnages, et la dépendance les uns des autres, une dépendance affective et qui joue sur le bonheur ou le malheur des uns des autres..
Une lecture troublante et déstabilisante...
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« Ce que vous n’avez pas compris, c’est la force de notre partage. Ce que vous appelez bonheur, c’est la peur d’être. Je l’aime de chaque fibre de mon corps, malgré notre rupture et sa lâcheté. Et vous savez qu’il en est de même pour lui. Vous l’avez perdu avant même de l’avoir. Vous vivez avec une illusion, je vous la laisse. Peut-être n’êtes-vous capable que de ça ? Pour aimer, il faut savoir être libre. Vous pourrez le dire au colonel. Vous lui ressemblez tellement. Vous vous attendiez surement à des pleurs, de grands cris, des grincements de dents après m’avoir fait vos révélations… Mais vous oubliez une chose, c’est que je suis un homme, et ça, vous ne savez pas ce que c’est ! J’aurais pu aussi me tuer devant vous, vous auriez été horrifiée et soulagée : des pervers comme moi, ça doit mourir ou se cacher. Mais je suis déjà mort et je suis lié à Yuichi. Maintenant rentrez chez vous. Il est peut-être déjà là, mais il ne vous attend pas. »
C’est là aussi que j’ai compris les bosselés et les porcelaines. Les bosselés, ces hommes – dont certains avaient des gosses de mon âge -, je sentais chez eux la tristesse du renoncement. Ceux-là, je ne leur demandais rien et les laissais repartir avec cette part de tendresse et de rêve – avoir réellement été désirés pour ce qu’ils son, même l’espace d’un quart d’heure. Les autres, les porcelaines, ceux qui avaient accepté et cultivé la duplicité, qui la défendaient même, mais qui ne pouvaient pas se passer d’une bite ou d’un cul d’homme, ceux-là, je les faisais payer, et cher.
Je suis casanier, un peu raté sur les bords, pas franchement alcoolique, pas franchement misanthrope pas franchement homo, as franchement hétéro, pas franchement dépressif, jamais amoureux, Complètement banal.
Je veux qu’il me voit comme je suis et peut-être m’aimera-t-il. Ou peut-être me haïra-t-il. Mais s’il me hait, il aura au moins appris qu’un père est un homme, pas une icône redoutable.
Nous nous arrêtons dans une petite calanque étroite, il y a même un pin torturé, sorte de bonzaï géant.