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EAN : 9782707328984
122 pages
Editions de Minuit (24/09/2015)
3.21/5   62 notes
Résumé :
Jamais, comme pendant la Coupe du monde au Japon en 2002, je n'ai éprouvé une aussi parfaite concordance des temps, où le temps du football, rassurant et abstrait, s'était, pendant un mois, non pas substitué, mais glissé, fondu dans la gangue plus vaste du temps véritable. C'est peut-être là l'enjeu secret de ces lignes, essayer de transformer le football, sa matière vulgaire, grossière et périssable, en une forme immuable, liée aux saisons, à la mélancolie, au temp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Football et littérature sont les deux passions de Jean-Philippe Toussaint. Je partage uniquement la seconde et j'ai pourtant pris un réel plaisir à la lecture de ce récit.

J'ai aimé la façon dont il parle du football en se basant sur quelques mots précis comme émerveillement, stades, maillot, télé-couleur, trophée, chauvin ... des souvenirs qui pour la plupart ramènent à l'enfance.

J'ai aimé lorsque la télé-couleur débarque et qu'avec ses copains, ils se rassemblaient devant les vitrines des grands magasins pour suivre un point se déplaçant et se perdant sur l'écran.

Dans la seconde partie, football rime avec Coupe du Monde tous les quatre ans. On voyage avec lui au Japon où il nous conte avec merveille comme toujours l'esprit et la culture du pays du soleil levant et sa vision du foot.

Sport qu'il a suivi à la radio, en live dans les stades, à la télé ou autre moment délicieux en streaming devant un pc, cette mésaventure m'a beaucoup fait rire.

Il en parle tellement bien que moi, qui ne suis pas foot du tout, j'ai compris l'instantané et les émotions qu'il pouvait procurer chez les supporters, le besoin de vivre l'instant présent en direct. Jean-Philippe Toussaint à travers ce récit nous fait également sentir sa nécessité d'écriture.

Un petit amour de lecture. Un tout grand merci à Babelio et aux éditions de Minuit pour cette belle découverte.

Ma note : 9/10
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Je partage donc avec J.P. Toussaint le goût de la littérature… et la passion du football. Deux centres d'intérêts que certains pourraient juger contradictoires…

Dans ce court ouvrage, sobrement intitulé « Football » (au moins, les choses sont claires), l'auteur parle donc de son rapport à ce sport, relate différentes anecdotes se rapportant aux coupes du monde les plus récentes, en particulier son séjour au Japon lors de l'édition 2002. Certains passages sont assez amusants (celui où il tente de regarder un match en streaming notamment… ceux qui ont déjà essayé de le faire savent qu'il s'agit d'une vraie aventure !), d'autres plutôt émouvants. J'ai notamment beaucoup aimé l'idée selon laquelle le football nous ramenait finalement à l'enfance, c'est en effet un sentiment que je partage (mes meilleurs souvenirs d'enfant tournent souvent autour de matchs entre copains…).

Merci en tout cas à Babelio et aux éditions de minuit de m'avoir adressé un exemplaire de cet ouvrage dans le cadre d'une récente opération masse critique.
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Il n'est jamais question de football mais de sensations. Le jeu est secondaire.
Il y a souvent deux choses que l'on retient l'été, de la petite enfance à la fin de l'adolescence : les vacances et les petites amourettes.
Quand on est fan de foot, une fois sur quatre on y ajoute un autre ingrédient : la Coupe du Monde. Ces années là, le parfum de la Coupe l'emporte d'ailleurs sur tous les autres. Ou du moins, il domine. J'ai regardé le match à tel endroit. J'ai embrassé cette fille au soir de tel match.

Même quand des choses plus importantes surviennent, elle est là qui trotte dans notre tête, à attendre qu'on lui porte de l'attention. De près ou de loin, au stade, devant son ordinateur, dans un hôtel pas terrible ou l'oreille collée contre un vieux transistor, Jean-Philippe Toussaint a suivi chacune d'entre elles de façon inégale.

La partie japonaise est la plus documentée. Le chef d'oeuvre de nostalgie de l'auteur. Le caractère des Japonais, leurs villes, leur passion. Cette Coupe du Monde avait tout. On ne peut s'étonner de la voir occuper plus de la moitié du livre.

L'auteur a raison. Les fans de football primaires ne l'apprécieront surement pas. Trop éloigné du terrain, trop rêveur. Mais pour ceux qui ont fait du football des points de repères de leur vie, c'est un grand livre.

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Grace aux éditions de Minuit j'aurais fait l'acquisition d'un livre nommé Berceau (signé Éric Laurrent - magnifique) et maintenant Football, de Jean-Philippe Toussaint. Pour faire pire il faudrait au moins que j'achète une biographie de Phil Collins ou un livre de Jean D'Ormesson (je plaisante, j'aime trop la vie). Football alors... Toussaint nous prévient : "Voici un livre qui ne plaira à personne, ni aux intellectuels, qui ne s'intéressent pas au football, ni aux amateurs de football, qui le trouveront trop intellectuel. Mais il me fallait l'écrire, je ne voulais pas rompre le fil ténu qui me relie encore au monde." Heureusement, l'auteur se trompe - volontairement peut-être... ce livre s'adresse aux uns comme aux autres (la preuve par moi : je déteste le football, où plutôt ce qui enrobe ce sport, le déforme, le rend hideux). Car oui, cet essai qui n'en ait pas vraiment un s'adresse aux bons lecteurs comme aux footballeurs (et il doit y avoir pas mal de personnes qui rentrent dans ces deux catégories à la fois), qui apprécieront dans ce texte la qualité d'écriture de l'expérience vécue, du souvenir, le fait de lier le football à l'enfance, à la liesse, à l'espoir et, évidement, aux voyages ; après tout, Toussaint est allé suivre des coupes du monde au Japon et en Allemagne et ses récits prennent alors une tournure presque ethnologique (surtout au Japon). Et puis, comme il le dit lui-même, "Je fais mine d'écrire sur le football, mais j'écris, comme toujours, sur le temps qui passe." le football est lié aux saisons comme aux émotions et à la mélancolie qui les accompagnent. Ainsi ce qui débute comme une tentative d'épuisement d'un sport populaire teinté d'un humour sensible, se mue très lentement en récit personnel qui passe par la lecture du magnifique Survivance des lucioles de Didi-Huberman et par l'évocation de la mort du père de l'auteur, deux "actions" remettant en question son devenir en tant qu'écrivain, affirmant aussi, comme un couperet, son possible désamour (ou plutôt désaffection?) du Football.

Magnifique, de bout en bout.
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Je ne m'intéresse pas particulièrement au football, mais je suis une inconditionnelle de Jean-Philippe Toussaint. J'aime sa petite musique, subtile, délicieuse, ironique parfois, attachante toujours.

Ici, encore plus que dans ses romans, il peut créer une ambiance, donner une impression par petites touches, prendre de la distance tout en étant passionné.

Car passionné de football, il l'est ! Il va voir la Coupe du monde au Japon, en Allemagne, et bien sûr il regarde tous les matchs de toutes les Coupes où qu'il se trouve et ses souvenirs d'enfance autour du football à Bruxelles sont toujours présents. Car pour lui le football c'est « l'émerveillement », « les stades », « les maillots », « le trophée », mais aussi « l'artiste » ou « l'écrit ».

A noter ses réflexions très personnelles sur sa nécessité d'écrire. Et un passage très drôle sur lui essayant de regarder un match de Coupe du monde en Corse en streaming avec une connexion de mauvaise qualité…

Un petit bijou à déguster !
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critiques presse (4)
LaPresse
07 décembre 2015
L'écrivain se saisit d'une matière apparemment triviale pour la transformer en phrases qui en révèlent la beauté simple.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
28 septembre 2015
Il combien la beauté des gestes à celle des mots.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
22 septembre 2015
Un merveilleux petit livre du grand Jean-Philippe Toussaint.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
22 septembre 2015
Dans son très beau "Football", il mêle ce sport, le désarroi et l’écriture.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
"À quelques secondes du coup d'envoi, dans l'ambiance électrique des tribunes du stade de Saitama, tandis que les joueurs étaient déjà en place et que la rencontre allait commencer, le stade fut soudain survolé à basse altitude par quatre avions de chasse sidérants qui frôlèrent les toits et disparurent dans un vacarme tonitruant en laissant dans leur sillage d'inquiétants lambeaux de fumée et de sinistres réminiscences de guerre, de violence et d'attentats. Mais, à part ces enfantillages militaristes, la soirée fut des plus douces. Le coup d'envoi du match fut donné, et lorsque, telle une délivrance inattendue, la Belgique ouvrit le score sur un spectaculaire retourné acrobatique de Wilmots, je bondis de mon siège, les bras au ciel, tournant sur moi-même et sautillant dans les gradins, ne sachant où aller, avec qui fêter l'événement, avant d'apercevoir un autre Belge tout aussi isolé que moi dans les tribunes. Nous nous précipitâmes gauchement l'un vers l'autre, ignorant comment concélébrer notre but, nous contentant de nous frapper violemment les paumes l'une contre l'autre, é la manière de deux basketteurs américains qui viennent de réussir quelque exploit. Rien de plus, nous n'échangeâmes pas un mot, je ne sais même pas si ce type parlait français (c'est une des relations les plus étranges que j'aie entretenue dans ma vie), le retrouvant un quart d'heure plus tard au même endroit pour répéter le même geste à l'occasion du deuxième but de la Belgique. J'aurais pu me contenter de fêter les buts belges, mais je dois confesser que, presque sans me l'avouer, j'ai éprouvé à chaque fois une satisfaction secrète de voir ce stade exploser et trembler sur ses bases à chacun des buts des Japonais. Finalement, ce match nul me convenait à merveille, c'était même exactement le score que j'appelais de mes vœux. Je me souviens que, début décembre, quand fut connu le tirage au sort des rencontres, j'avais envoyé un courriel à Kan Nozaki, mon traducteur japonais, pour lui dire que j'espérais que nous ferions assaut de civilités lors de ce Japon-Belgique, et que, connaissant de réputations les excellentes manière des gens de son pays, j'espérais que les Japonais auraient l'exquise politesse de ne pas nous battre et que nous aurions l'élégance de ne pas en profiter pour gagner."
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Je n'ai plus mes yeux d'enfant, mais c'est toujours avec l'innocente naïveté de l'enfance que je perçois la magie des couleurs au football, le vert immémorial du gazon et les maillots des joueurs, les couleurs intemporelles des équipes nationales, le bleu de la France ou de l'Italie, le rouge de l'Espagne, l'orange des Pays-Bas, sans compter le maillot rayé bleu ciel et blanc de l'Argentine.
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Qu'est- ce que créer, aujourd'hui, dans le monde dans lequel nous vivons ? C'est proposer, de temps à autre, dans un acte de résistance non pas modeste, mais mineur, un signal - un livre, une oeuvre d'art - qui émettra une faible lueur vaine et gratuite dans la nuit.
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Cela fait plus de dix ans que je regarde couler la Kamo comme une image du temps qui passe, identique et différente, le jour et la nuit, sous le soleil ou sous la pluie....la rivière est presque en crue, c'est un torrent, je m'arrête sur la berge sous mon parapluie transparent et je regarde le bouillonnement de l'eau, le flot, le tourbillon - et, pour la première fois, le cours du temps me paraît menaçant. Je regarde la Kamo et le temps gronde, qui passe au fil de l'eau : je vieillis au rythme de son cours.
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Pendant que nous regardons un match de football, pendant ce temps si particulier qui s'écoule alors que nous sommes au stade ou devant notre téléviseur, nous évoluons dans un monde abstrait et rassurant, le monde abstrait et rassurant du football, nous sommes, le temps que dure la partie, dans un cocon du temps, préservés des blessures du monde extérieur, hors des contingences du réel, de ses douleurs et de ses insatisfactions, où le temps véritable, le temps irrémédiable qui nous entraîne continûment vers la mort, semble engourdi et comme anesthésié
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Vidéo de Jean-Philippe Toussaint
Philippe de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023 "Une rentrée littéraire sans Jean-Philippe Toussaint c'est moins bien, donc là on en a deux, c'est formidable."
Notre mot sur "L'Échiquier" de Jean-Philippe Toussaint ----- https://bit.ly/3MrAIZy #coupsdecoeurduDivan #PhilippeDivan #lechiquier #jeanphilippetoussaint #leseditionsdeminuit #booktok #litteraturefrancaise #litteraturetraduite #ebook #livrenumerique Tous nos conseils de lecture ICI : https://www.librairie-ledivan.com/
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