L’hôtel des ombres

Il s'agit d'une réédition (première édition 2011- récompensée , en 2012, par le Prix Wiso qui depuis 1948 a pour objectif de promouvoir la culture juive et la littérature israélienne contemporaine) C'est en cherchant à enregistrer ce livre que j'ai découvert cela. Même histoire, sauf que la photo de couverture change, toujours le même garçonnet mais au lieu d'être accompagné d'une dame (sa mère sans doute) il pose à côté d'un homme, (son père probablement)
Jean Touyarot né en 1931 à l'hôtel Métropole, à Biarritz, dont son père était le directeur a succédé à son père, pendant cinquante ans, à la tête de l'hôtel Continental de Pau dont il raconte ici l'histoire romancée d'un épisode bien particulier, celui de la seconde guerre mondiale : l'hôtel palois , en zone libre accueille plusieurs familles juives, le Continental poursuivra cette activité en cachant après le mois de novembre 42, les proscrits traqués par les nazis, tandis que les soldats de la Wehrmacht occupent d'autres chambres en ignorant ce qui se trame devant et derrière leurs dos.
L'auteur dédie son récit « à ses parents, aux victimes de l'antisémitisme nazi et aux très nombreux Français qui, pendant cette période dangereuse, ont simplement fait leur devoir et qui, par la suite, sans chercher avantages, médailles ou honneurs, sont partis discrètement par l'escalier de service, qui a un bien joli nom. »
Le récit est certes ponctué de faits fictionnels mais dévoile bien les tourments, les drames vécus à cette période, les engagements dans un camp ou dans l'autre et les règlements de comptes qui suivirent la fin de l'occupation.

La seconde guerre mondiale à hauteur d'enfant.
Dans "l'hôtel des ombres", Jean Touyarot relate ses souvenirs d'enfance passés à l'hôtel "Continental" de Pau, géré par son père. Il y décrit le départ de ce père tant aimé pour la guerre, son inquiétude et le manque puis, le retour de celui-ci après l'armistice. L'enfant qu'il était, semble ne pas trop souffrir de la situation de guerre et "joue" même les détectives en cherchant à comprendre les activités mystérieuses de son père et de ses amis avec une certain "abbé Bissy" (ceux-ci s'absentaient fréquemment pour écouter la BBC!). Il met son nez partout, ce qui agace ses parents qui veulent rester discrets sur leurs activités d'entre-aide aux familles persécutées cherchant par tous moyens à gagner l'Espagne.
A partir de novembre 42, les Allemands franchissent la zone libre, réquisitionnent l'hôtel, les choses se corsent... Les parents de Jean se voient ainsi contraints de côtoyer au grand jour ceux qu'ils combattent dans l'ombre. Parallèlement, la fréquentation forcée de l'ennemi ne freine en rien les activités clandestines des parents de Jean, le réseau continu de fonctionner faisant cohabiter des familles juives et des officiers et soldats allemands!
C'est dans un style vif et enjoué que Jean Touyarot raconte cette incroyable histoire vécue au travers de ses yeux d'enfant curieux et malicieux. Mais si cette histoire se termine assez bien, le jeune Jean va découvrir que la guerre n'est pas un jeu et que celle-ci peut le priver injustement de certains êtres auxquels il s'était attaché.
Longue vie à l'hôtel Continental, dans lequel Jean prendra la suite de son père en 1961 et ce jusqu'en 2005.
Belle lecture!

Voilà un livre qui m'a attirée par son titre. A l'hôtel, nous ne sommes généralement que de passage, clients interchangeables, des ombres pour les gens qui y travaillent.

Sauf que nous sommes au début des années 1940 et que cet hôtel a la particularité d'avoir un patron résistant, d'être situé à Pau, et d'être réquisitionné par l'armée allemande…
Se trouvent ainsi à cohabiter sous haute tension des soldats allemands, qui sont tout sauf des ombres, bruyants et exigeants, un propriétaire et des salariés résistants et des Juifs en partance vers l'Espagne, qui se font aussi discrets que des ombres. le quotidien est fait de soupçons, d'arrestations, mais aussi de scènes cocasses qui viennent alléger l'inconfort de la situation.
Tout se passe sous les yeux candides de Jean, le fils du propriétaire, neuf ans en 1940 qui voit et entend des choses qui le dépassent, sans les comprendre parfois. Pugnace, il met tout son acharnement à savoir, il interroge, il enquête. Cela donne lieu à des quiproquos qui font sourire et attendrissent.

Au vu du résumé, je m'attendais à un récit à hauteur d'enfant qui ne sait pas ce qu'est un Juif, ni ce qui attise la haine des populations. On y est parfois… Mais j'ai trouvé que bien souvent, on passait à côté. le récit est écrit avec la distance d'un adulte et du temps qui a passé ; aussi la narration m'a semblé en décalage avec le point de vue d'un enfant. N'est pas Romain Gzry qui veut!
Malgré tout, j'ai été émue à la lecture de ce livre. J'en retiens la solidarité de gens ordinaires, qui par leurs actes de courage, silencieux ont éclairci des destinées bien sombres.

J'ai lu ce livre dans le cadre d'une Masse critique et remercie Babelio pour l'envoi!

Acheté par hasard pour son prix très bien soldé, ce livre s'est révélé être une petite pépite bien dorée. Émouvante, attendrissante et poignante, cette histoire que l'on dit vraie raconte la France attaquée et malheureusement occupée. C'est la seconde guerre mondiale. Les Allemands envahissent le pays et amènent avec eux leurs lots de saloperies: la haine envahit les lieux, la violence se répand impunément et la peur fige les coeurs; certains coeurs car tous ne sont pas atteints. Il reste, en effet, des hommes et des femmes qui, au péril de leur vie, choisissent la Résistance. Ils sont nombreux. Ils sont des milliers. Ils travaillent en silence. Loin de la lumière. Ils sont dans l'ombre. Ils sont comme les propriétaires et salariés de cet hôtel Continental à Pau qui travaillent à sauver des vies.

Et c'est Jeannot, le fils du propriétaire, qui nous raconte et nous explique. de sa petite voix lucide et parfois naïve, le jeune homme nous ouvre les portes de l'hôtel. Il nous invite chez lui au temps du passé et on y découvre des maux qui pour beaucoup sont étrangers. En période de guerre et d'occupation, l'hôtel, encore en zone libre, est accaparé; par des réfugiés bien particulier qui fuient l'épée des nazis écervelés. Propriétaires et salariés travaillent alors d'arrache pied pour parvenir à les nourrir et les loger, y compris quand l'hôtel est occupé par l'ennemi détesté. Ils sont soupçonnés, accusés, attaqués mais par une chance (ou une intelligence?) inespérée ils parviennent toujours à échapper aux filets. Ils font ces résistances qui font l'honneur de l'humanité. Ils sont si bons que c'est à se demander si l'auteur n'a pas exagéré. Enfin, ce livre raconte encore beaucoup de choses que je ne peux dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur intéressé.

Je lui dirai simplement, à ce lecteur en visite, que ce livre est à lire. Oh bien sûre, il n'est pas l'écrit du siècle, il n'est pas le chef d'oeuvre littéraire mais il brille quand même. Il scintille tout de même. Par les thèmes qu'il aborde et l'histoire qu'il raconte. Ce livre interroge, chagrine, émeut. Il fait son effet parce qu'il dit vrai, parce qu'il traite de l'humain dans sa bonté, sa générosité et sa plus grande médiocrité. Il raconte ce qui fut et ce qui est encore pour qui connait de près, de par le monde, certains combats, certaines résistances. Il est le témoin de son époque mais reste, malheureusement, toujours d'actualité pour qui sait y dénicher les interrogations posées par la triste histoire de l'humanité.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..

Hôtel continental de Pau pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet établissement a recueilli beaucoup de réfugiés, et parmi eux de nombreux Juifs. Jeannot, ses parents et tout le personnel de l'hôtel vont s'allier pour leur survie.

Mon avis : J'ai beaucoup aimé suivre l'histoire de Jeannot et des siens pendant cette sombre période de l'Histoire.

Suivre le récit à travers les yeux d'un enfant donne un plus, beaucoup d'émotions pures et plus de réalisme sur cette triste vérité.

Nous en apprenons beaucoup sur l'occupation allemande, mais aussi sur la résistance.

Nous avons quelques rebondissements entre ces lignes, de bonnes comme de mauvaises nouvelles mais toutes sont le fruit d'un travail acharné de ces héros de l'ombre. Ils ont tout donné pour sauver le plus de personnes possible et souvent au détriment de leur vie. Chapeau !

Une fois de plus j'en sors tellement admirative envers ces personnes et d'un côté écoeurée de ce que la "France" a pu donner comme aide à ses ennemis.

Une très belle histoire, une belle leçon de vie pour ne jamais oublier !

Le petit plus de ce roman et que c'est inspiré de l'histoire personnelle de l'auteur.

Merci à Babelio , à la maison d'édition et à l'auteur pour l'envoi. Ce fût une très belle découverte !