« Dans
Clandestinement vôtre, vous n'entendrez parler ni de colonisation ni de couleur de peau, mais vous goûterez à l'humour cinglant d'un jeune homme qui rêve de quitter le Cameroun pour étudier les sciences politiques en France. Vous le suivrez dans ses aventures hexagonales, s'acharnant à survivre, à jouer de son intelligence, parfois de ses charmes, pour donner vie à son ambition : rentrer un jour au pays pour mener une révolution. » (4ème couverture)
La lecture de
Clandestinement vôtre de Charles Eric Tsimi, livre choisi par notre club de lecture en ce mois de mars 2022, m'a laissée une désagréable impression : celle d'avoir affaire à un pastiche destiné à appuyer la campagne présidentielle d'
Eric Zemmour et de Marine le Pen. Les Protocoles des Sages de Sion sauce moambe, pour conforter ceux qui croient à la thèse du grand remplacement et en convertir d'autres.
Quant à l'humour mentionné en quatrième couverture, je le cherche encore …
Ce livre est censé être la réponse d'un jeune Camerounais de vingt-six ans à l'administration française qui lui réclame un test de maîtrise de langue pour obtenir un permis de séjour. L'auteur, qui manie l'imparfait du subjonctif appris chez les Jésuites de Yaoundé, multiplie les poncifs sur les Africains comme personne. Même
Hergé dans Tintin au Congo dans les années 1930 semble bien anodin à côté de ce brulôt, sorti en même temps que les premiers meetings de la campagne présidentielle.
Le « héros » de ce livre est menteur : il arrive en France avec un visa de tourisme arraché sans peine à l'ambassade de France ; paresseux – les petits boulots ou les trafics, non merci – il préfère vivre aux crochets de ses parents et amis qu'ils soient en France, aux Etats-Unis ou au Cameroun. Chanceux : il ne se fait jamais contrôler ni à Lyon ni à Paris. Castor
celui qui travaille avec sa queue, il n'a aucun complexe à se faire entretenir par des femmes de dix-sept à soixante-deux ans. Il n'est pas difficile tant qu'on lui offre le gîte et le couvert, sans l'empêcher d'aller tremper son biscuit sur toutes celles qui veulent bien lui ouvrir ses jambes et lui préparer un repas. Après avoir échoué à obtenir un visa étudiant, il subit toute une batterie d'examens médicaux et dentaires aux frais de la princesse France pour obtenir un permis de séjour pour raison médicale, qui lui est refusé. En dernier recours, il ne lui reste qu'à faire un enfant français, c'est-à-dire faire un enfant avec une femme française … et juive.
Sans compter qu'il ne compte pas s'arrêter à l'obtention du précieux sésame. le livre se termine par cette phrase : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée ».