Le chevalier d'Éon est un vaste projet multi-support qui décline la même histoire en roman, manga (8 volumes) et anime (24 épisodes). Chaque média est indépendant des autres, vous pouvez donc entrer dans l'univers du chevalier d'Éon par la porte que vous voulez. Pour ma part, j'ai décidé de commencer par le roman... J'aurais mieux fait de m'abstenir !
Ce roman nous narre les aventures d'Éon de Beaumont, parti à la recherche de sa soeur, Lia de Beaumont. Ne vous attendez surtout pas à lire des aventures romancées du véritable chevalier d'Éon, les deux personnages (le vrai et le fictif) n'ont pratiquement rien en commun, même pas le patronyme (hé oui, "d'Éon" n'est pas censé être le prénom du monsieur). Malgré cela ce roman promettait d'être très intéressant car il mêle histoire, enquête policière et aventures fantastiques, des genres que j'affectionne tout particulièrement.
Il y a quelques points positifs, malheureusement ils sont loin d'être majoritaires :
• l'idée générale est intéressante ;
• l'histoire est séparée en 6 parties au découpage similaire, composées chacune de 3 chapitres relativement courts, ce qui fait qu'on n'est jamais perdu dans une lecture que l'on peut morceler à l'envie ;
• ... ;
• en fait, je ne vois pas d'autres points positifs.
Les points négatifs du roman sont visibles dès les premières lignes. Alors, en vrac, il y a :
• beaucoup d'anachronismes et d'approximations concernant l'époque, les pays, les coutumes, etc. Cette vision très personnelle et "japonaise" de l'auteur peut prêter à sourire si on est indulgent (mieux vaut en rire qu'en pleurer, non ?) ;
• une enquête qui part dans tous les sens, qui est résolue n'importe comment, au petit bonheur la chance, tant l'utilisation des "indices" est inappropriée ou inexistante. Pas la peine d'essayer de résoudre les énigmes en même temps que le héros, cela ne sert strictement à rien pour faire avancer l'histoire ;
• la résolution des énigmes est risible, tout est à base d'anagrammes et les solutions sont vraiment tirées par les cheveux. Par exemple, Éon rejoint les services secrets de Louis XV et se voit attribuer le nom de "chèvre" (ne rigolez pas, Louis XV est quant à lui "cheval-blanc", un nom de code que j'aurais plutôt attribué à Henri IV, mais bon on ne va pas chipoter). Éon et sa soeur Lia sont très liés depuis l'enfance, et la principale mission d'Éon est de retrouver sa soeur. Et là, il a une illumination : "chèvre" et "Lia" sont l'anagramme de... ta dam : "chevalier" !! Et voilà comment d'Éon devient le Chevalier d'Éon !! C'est n'importe quoi ! Et toutes les énigmes sont du même acabit ;
• l'attribution de noms totalement ridicules : les grands méchants s'appellent "Notre-Père" et "Gargouille-poétesse", il n'y a vraiment pas de quoi frissonner ;
• les personnages ont autant de personnalité qu'un groupe de bigorneaux avariés, et Éon, le héros, ne doit pas avoir plus de 3 neurones en état de fonctionnement tant il est incapable d'additionner deux faits pour en tirer une conclusion ;
• les nombreuses répétitions (il y en a beaucoup trop) et les explications superflues alourdissent le texte.
Il y a encore bien d'autres points négatifs, mais tous les lister me prendrait la journée... et puis il faut bien vous laisser quelques découvertes à faire, au cas improbable où vous voudriez lire ce roman ;-)
Pour conclure, le chevalier d'Éon est un navet que je déconseillerais à mon pire ennemi. Personnellement, il m'a dégoûtée de découvrir le manga et l'anime... Dommage, si cela se trouve ils étaient de bonne qualité...
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