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Max Roth (Traducteur)
EAN : 9782251455150
600 pages
Les Belles Lettres (12/01/2024)
4.07/5   118 notes
Résumé :
Exodus, c'est l'immense aventure de ces Juifs survivants des camps de concentration, rescapés de L'effroyable tempête qui vient de secouer Europe.
Ces hommes, ces femmes et ces enfants, entassés sur ce vieux rafiot et que les Anglais veulent retenir à Chypre, vont faire céder L'Empire britannique ; ce sont eux qui s'en iront fonder l'État d'Israël et revendiquer enfin le droit à la vie, le droit au bonheur.

Un des très grands romans de notre te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur

Leon Uris (1924-2003) est un romancier américain, connu pour ses romans historiques dont les plus connus sont Exodus, publié en 1958, et Trinity en 1976, grâce auxquels il a acquis une reconnaissance internationale. Il a couvert le conflit israëlo-palestinien de 1956 en tant que correspondant de guerre. Il a ensuite rédigé Exodus, qui lui a demandé 2 ans de recherches et des centaines d'interview.

Exodus est le premier livre qui traite de l'émigration juive en Palestine et de la création de l'Etat d'Israël, il occupe donc une place particulière au sein de l'histoire de la littérature.

Le livre

En 1946, il reste encore à Chypre des milliers de Juifs derrière les barbelés. Des enfants qui n'ont connu que les ghettos, les camps de concentration et les ruines.

De l'autre côté de la mer, des immigrés tentent de faire renaître en Palestine une nation morte depuis deux mille ans. Un de leurs objectifs ? faire sortir le plus de Juifs de Chypre pour les conduire sur cette terre, d'où on ne pourra plus les expulser.

L'aventure de l'”Exodus“, un vieux cargo branlant, est celle de 300 enfants qui vont être le point de mire de toutes les tensions de l'époque.

Ce que j'en ai pensé

Ce “roman-essai-historique” est un formidable outil pour comprendre les tensions qui agitent actuellement encore les relations entre Israël, Palestine et les Etats arabes environnants ces territoires. Pour ma part, j'avais quelques connaissances historiques sur cette période, mais ce roman m'a permis d'entrer au coeur de cette histoire. J'ai eu l'impression de marcher aux côtés des Juifs émigrés tout le long de leur périple au début du siècle, de leurs souffrances puis de leurs combats au XXe siècle pour la reconnaissance d'Israël. Il ne s'agit pas ici de prendre parti pour l'un ou l'autre peuple, palestinien ou juif, mais bien de comprendre ce qui les motive et ce qui est à la base de leur opposition.

Certes, il me semble que de son côté, Leon Uris ne se gêne pas pour juger les Arabes, considérant les Juifs comme très entreprenants et seuls capables de mettre la terre en valeur et de faire de la Palestine un pays “civilisé”. J'ai essayé de porter un regard critique sur les protagonistes de cette histoire, de ne pas me laisser emporter d'un côté ou de l'autre, y compris après la Seconde guerre mondiale alors que les Juifs ont tant souffert.

Dans un style agréable, Leon Uris nous brosse donc les cinquante premières années du XXe siècle, des théories sionistes de Herzl, dont il retrace le parcours et explique comment il en est arrivé à développer et défendre cette théorie (l'affaire Dreyfus y est pour beaucoup); aux premiers émigrants qui fuient les pogroms; en passant par la fondation des premières colonies; les premiers combats contre les Arabes; la lutte jour après jour pour s'imposer, au gré des aides ou lâchetés des pays occidentaux. Il y dépeint particulièrement bien, et de manière très critique, la situation périlleuse des Anglais dans la poudrière du Proche-Orient, et l'impuissance aussi bien de la SDN que de l'ONU pour parvenir à un accord entre les différents protagonistes. On comprend que les Juifs ne sont pas si unis que ça mais que certains ont versé dans le radicalisme, les Macchabées, la Haganah, tandis que d'autres essayeront toujours de privilégier le dialogue, ce qui échoue souvent.

Ces récits historiques sont contrebalancés (à raison d'un chapitre à chaque fois) par l'aventure de l'Exodus et des 300 enfants. On y découvre l'horrible réalité des camps de réfugiés de Chypre, surtout pour ces enfants le plus souvent nés dans des camps de concentration. On y découvre l'activisme du Palmach, ces jeunes Juifs palestiniens qui viennent aider ces réfugiés à débarquer en Palestine pour peupler les colonies (créé au départ pour que les Juifs participent à la Seconde guerre mondiale, ils ont donc été formés par les Occidentaux). On y découvre tous les expédients imaginés par les Juifs pour atteindre leur but, seulement animés par leur courage et leur foi. On oublie presque qu'ils vont coloniser un pays déjà peuplé, qui ne leur appartient pas, et que dès leur arrivée, ces enfants juifs partiront au combat pour défendre “leur” pays.

Pour compléter ces connaissances, il serait maintenant intéressant de lire un essai historique sur cette période, plus objectif et plus documenté. Cependant, ce roman est une très bonne introduction pour ceux qui sont intéressés. Sinon l'article de Wikipédia sur l'histoire de la Palestine présente une bonne chronologie.

Vous avez donc compris que c'est un livre à lire, d'autant plus que c'est le premier à traiter de cette période, avec plus ou moins d'objectivité cependant.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Waouh !

Un roman historique et comme le dit bien son nom, une fiction basée sur des faits historiques bien documentés et c'est le cas ici même si certains faits sont moins détaillés que d'autres.

Une critique difficile à faire car non seulement le roman est dense et parfois difficile à lire mais parce qu'il faut le transposer en 1958 soit à peine dix ans après la création de l'état d'Israël et ne pas juste le lire avec notre vision actuelle de la situation israélo-palestinienne. Une relecture en fait, une première lecture faite il y a cinquante ans et dont j'étais sortie bouleversée sans vraiment me souvenir du pourquoi. Une nouvelle lecture qui m'a donné froid dans le dos et m'a à nouveau bouleversée.

Dans le contexte d'une Europe de la fin du XIXe siècle, marquée par un antisémitisme et des persécutions grandissants, la constitution d'un État apparaît comme un gage de sécurité et un refuge pour la diaspora juive. le mouvement sioniste s'emploie donc à trouver un espace pour créer un État juif. La Palestine est envisagée, car c'est dans cette région du monde que les textes sacrés du judaïsme situent la "Terre promise".

La Palestine donc, terre promise par la Grande-Bretagne en 1917 pour y ouvrir un foyer pour les juifs du monde entier. La Palestine, terre aride et d'un abord difficile qui trouvera ses maîtres avec les premiers colons juifs qui vont à force de courage transformer des déserts et des marécages en kibboutz communautaires entourés de potagers, vergers et jardins de roses. La Palestine où les relations entre colons juifs et arabes palestiniens étaient cordiales avec différents échanges entre les deux communautés. La Palestine sous protectorat anglais, il ne faut pas oublier cette donnée importante pour la lecture de ce roman. A cette époque déjà, l'or noir attirait bien des convoitises et l'Angleterre avait les dents longues. Ainsi, pour protéger ses investissements au Moyen-Orient, ce grand pays a décidé après avoir promis aux juifs un territoire en Palestine de limiter drastiquement l'immigration pour plaire aux quelques villages arabes du pays. Et ce n'est pas tout, juste avant la création de l'état d'Israël, les Anglais ont armé les arabes pour inciter les colons juifs à s'en aller ailleurs en détruisant ce qu'ils avaient entrepris. Pour finir de dresser le fond historique du roman, la partie pour moi la plus révoltante de cette aventure, c'est la façon dont les Anglais ont dans un premier temps empêché l'immigration illégale en arraisonnant les navires remplis de réfugiés pour renvoyer ces derniers dans des camps à Chypre. En 1947, lors de la vraie histoire du navire Exodus (appelé Terre Promise dans le roman), les Anglais ont choisi de ramener les migrants juifs dans des camps à Dachau, quel symbole pour ces pauvres gens qui étaient à peine sortis de l'horreur nazie.

Un style fluide qui décrit très bien les différentes situations vécues par les juifs d'Europe à partir de 1938, des faits établis, dramatiques et qui ont conduits des millions de juifs dans des camps de l'horreur absolue. Des personnages bien analysés, bien campés en fonction de leurs parcours si différents, si difficiles et souvent chaotiques. Une analyse pertinente de l'évolution du Mossad et de la Haganah, l'armée israélienne mise en place pour protéger les kibboutz contre les arabes anti-sionistes car oui, il y en avait aussi. Une toute belle aventure pleine d'amour, de tendresse et d'humour malgré la violence omniprésente ; oui, l'amour fleuri aussi sur les terres stériles et dans les coeurs meurtris.

Une lecture instructive et tellement émouvante, un récit qui explique bien la genèse des problèmes dans cette région, problèmes toujours d'actualité malheureusement… Un vrai coup de coeur pour moi :-)
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Ce roman relate le parcours des Juifs à partir de la seconde guerre mondiale à leur arrivée en Israël, il met en avant le parcours difficile, les épreuves de la vie pour essayer de créer une Nation, pas facile entre les anglais qui parquent les réfugiés dans des camps, limitent immigration massive et les arabes qui ne vendent que les terres infertiles, et malgré tout cela les Juifs vont construire, rendre la terre agricole, fertile, mais toujours dans l'insécurité du lendemain.
Il reste que tous éprouvent pour ce pays une profondeur que personne ne peut comprendre. Un patriotisme farouche, et il leur est impossible de quitter la Palestine, car pour tous ils sont forcés de penser à leur pays du matin au soir, c'est un point important de leur vie, voire le sens de leur vie.
C'est aussi tout au long de ce roman, l'histoire entre des personnages aussi différents qu'attachants, entre Ari un agent principal du Moassad Aliya Bet et Kitty l'infirmière américaine, Jordana soeur d'Ari et David, Dov -enfant du ghetto de Varsovie, seul rescapé de sa famille et déporté à Auschwitz- et Karen jeune allemande laissée à une famille danoise pour lui sauver la vie lors de la seconde guerre mondiale et à la recherche de son père en Palestine.
Un très bon roman
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Chypre 1947 : l'Exodus, un bateau chargé de 300 enfants juifs rescapés de l'Holocauste, tente de forcer le blocus britannique interdisant l'immigration en Palestine.

"Exodus" est un "roman historique" au même titre que "Les trois mousquetaires" en est un : un mélange divertissant de personnages de fiction et de personnages réels, de romanesque et d'éléments historiques. Par contre, le lire comme un livre d'Histoire est un contresens total ; le seul point commun avec le vrai navire Exodus est le nom du rafiot, tout le reste est absolument romancé : le vrai Exodus n'était pas chargé exclusivement d'enfants, il n'était pas bloqué à Chypre etc. Première déception pour moi qui croyait à l'origine lire un livre sur l'histoire de l'Exodus. Mêler fiction et Histoire, ça ne pose aucun problème quand il s'agit que D Artagnan retrouve les ferrets de la Reine. Ici, vu la sensibilité du sujet, on apprécierait qu'un préambule rappelle clairement ce qui relève de la fiction.

Autre souci majeur : l'auteur pratique un mélange des genres plutôt douteux entre la fiction et l' "Histoire de la Palestine pour les Nuls", en particulier dans la deuxième moitié du livre. Mais dans ce cours d'Histoire qui n'en est pas un, Léon Uris impose un point de vue délibérément pro-sioniste, et pratique un oubli "sélectif" dans sa description des évènements historiques. Sa présentation du terrorisme juif de l'Irgun sous un jour flatteur met mal à l'aise.

J'avais déjà écharpé Lapierre et Collins pour leur manque d'objectivité dans ma critique de "Ô Jérusalem", mais là Léon Uris va nettement plus loin. Il est presque inquiétant de savoir que ce récit truffé d'inexactitudes historiques a été un énorme best-seller aux USA en son temps, et a contribué à faire connaître le conflit israélo-palestinien à l'opinion publique américaine sur une base aussi biaisée.
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J'ai lu ce livre il y bien longtemps, peu après sa parution. Je l'avais adoré, car il évoque avec brio l'immigration juive en Palestine alors sous mandat britannique (juste après la guerre mondiale). Mais il revient aussi sur tout le passé de la communauté juive en Europe, ce qui est très instructif.
L'aventure qui est racontée par L. Uris est celle d'un important groupe de Juifs, surtout des jeunes, qui veulent quitter Chypre pour partir vers la Terre Promise, sur un cargo nommé "Exodus". Mais il faut savoir que le roman n'est pas conforme à la vérité historique: en fait, ce navire est parti de Sète et a été arraisonné par la Royal Navy; finalement, les candidats à l'aliyah ont été ramenés de force en Allemagne ! Il n'en reste pas moins que le récit est palpitant.
Mon jugement est beaucoup plus nuancé aujourd'hui que lorsque j'étais jeune. En fait, "Exodus" est un livre de combat - certains pourraient dire qu'il participe à la propagande sioniste qui, dans les années '60, recevait un accueil très favorable, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en France. Dans le roman, le point de vue des Arabes autochtones n'est pas du tout valorisé, maintenant ça étonne. Au contraire, la sympathie de l'auteur va très nettement aux immigrants juifs. Il est vrai que ceux-ci étaient souvent des survivants des camps de la mort hitlériens; de plus, ils agissaient avec courage et détermination dans le but de créer l'Etat d'Israël. Mais les Juifs, notamment ceux du Palmach et a fortiori de l'Irgoun ont eu de lourdes responsabilités dans les événements tragiques survenus en Palestine avant et après 1948. La loi du plus fort (et du plus malin) a prévalu et... continue à prévaloir. (Toutefois, ne nous voilons pas la face: si les armées arables avaient obtenu la victoire en 1948, le sort des Juifs n'aurait pas été non plus enviable !!!).
L. Uris est très (trop ?) habile dans l'écriture de son livre. C'est pourquoi le lecteur doit se garder d'un "comportement de chien de Pavlov": il n'a pas intérêt à adhérer sans réserves à la vision assez partiale qui est présentée dans le roman.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Depuis des années, l’Angleterre interdisait ou, du moins, limitait sévèrement l’immigration juive en Palestine. Les Juifs avaient riposté en créant le Mossad Aliya Bet, réseau clandestin qui s’efforçait de faire débarquer des immigrants malgré le blocus des côtes palestiniennes. Jusqu’à présent, c’était la lutte du pot de terre contre le pot de fer : régulièrement, la flotte britannique interceptait les bateaux affrétés par l’organisation et ramenait les immigrants à Chypre où ils étaient internés.
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Qu’était-ce donc que l’armée dont cette jeunesse constituait l’élite combattante ? Une armée sans uniforme, sans distinction de rang, où es femmes luttaient aux côtés des hommes, supportant les mêmes épreuves, maniant les mêmes armes ?
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Bien sûr, Truman se fait le champion du sionisme du moment que la Palestine ne se trouve pas en Pennsylvanie. Tout le monde tient des discours dégoulinants d’idéalisme, seulement, c’est l’Angleterre, et elle seule, qui a un million de juifs sur les bras, un million d’immigrants en puissance qui risquent de démolir l’ensemble de nos positions dans le Moyen-Orient.
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Les sionistes se couvraient de gloire, mais le gouvernement britannique ne tenait nullement à ce qu’ils pussent par la suite s’en prévaloir pour étayer leurs aspirations nationales. Par conséquent, Londres se garda bien de donner la moindre publicité à l’effort militaire juif. A telle enseigne que cet effort resta l’un des secrets les mieux gardés de la guerre.
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"Dans le monde entier, les gens sont fatigués des histoires de réfugiés et les récits de ce genre n'impressionnent plus personne."
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Videos de Léon Uris (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léon Uris
C'est un kickstarter qui est déjà financé (en 2h) qui dure encore une vingtaine de jours (jusqu'au 19 avril). Plein de matériel, des figurines, un grand plateau de jeu. L'auteur est Jérôme Demeyer et il a gentiment répondu à mes questions pour en savoir un peu plus. Ce sera éditer chez Games Brewer. Le site de la campagne : https://www.kickstarter.com/projects/gamebrewer/fuji-koro-deluxe?fbclid=IwAR3dy0gWqxKoec19FxUPpA5o45xbkPYeAuHa8URis8G35ivR7lkuXUPPN5Q
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