Je suis intéressé par la culture traditionnelle des Amérindiens. C'est pourquoi j'ai emprunté à la médiathèque ce numéro de la collection "Autrement" paru il y a longtemps (en 1991), écrit par divers contributeurs. On y trouve une description des divers groupes d'Indiens d'Amérique du Nord, avant et après la conquête. Les auteurs insistent, à juste titre, sur l'incompatibilité fondamentale entre les autochtones et les colons. Certes, les Indiens n'étaient pas de simples "bons sauvages", ils pouvaient être agressifs et même cruels, mais ils savaient vivre en symbiose avec la Nature, qu'ils respectaient infiniment. Au contraire, les Européens venaient là pour soumettre les tribus, exploiter sans vergogne la terre conquise et accumuler des richesses; à cette fin, ils se devaient de détruire complètement l'environnement qui avait assuré la vie aux autochtones, pendant des siècles. L'incompréhension entre ces deux groupes provenait aussi du fait que les Indiens n'étaient pas de simples sujets obéissant à leur chef, alors que les Européens étaient habitués à suivre aveuglément leur roi ou leurs généraux: c'est pourquoi tous les traités signés entre les deux parties ne pouvaient pas être durablement respectés. de toutes façons, les Blancs avaient la "langue fourchue"...
Le livre insiste spécialement sur les guerres menées contre les tribus Sioux dans les Grandes Plaines; la grande figure du chef Sitting Bull est évoquée avec respect.
La dernière partie du livre est essentiellement consacrée au réveil de la conscience indienne aux Etats-Unis, avant le cinquième centenaire de l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique.
Ce recueil d'articles est intéressant. Mais il manque un peu de pédagogie et certains textes sont écrits de manière trop académique. Surtout, j'aurais aimé une description beaucoup plus exhaustive de la culture et des moeurs des Indiens.
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Si l'homme "sauvage" respecte les autres créatures, hommes, bêtes, plantes, etc et pratique une véritable philosophie écologique, l'homme occidental, lui, s'est engagé sur une toute autre voie (…). La Genèse ne dit-elle pas: « Et Dieu se mit à créer l'homme à son image. Dieu lui dit « Soyez féconds et devenez nombreux, et remplissez la terre, et SOUMETTEZ-LA, et tenez dans la soumission les poissons des mers, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre ». N'est-ce pas le point d'ancrage à partir duquel s'est développée l'histoire occidentale ?
C'est seulement pour l'homme blanc que la nature était sauvage. Pour nous, la terre était douce et généreuse. Ce n'est que lorsque l'homme blanc est arrivé et, dans sa folie brutale, a accumulé les injustices sur nous et les familles que nous aimions, qu'elle nous est devenue "sauvage".
Diplômée du Master de création littéraire du Havre, Camille Reynaud présente son premier roman, "Et par endroits ça fait des noeuds" (éditions Autrement), et en lit un extrait.