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EAN : 9782915018851
260 pages
Quidam (04/09/2015)
3.56/5   25 notes
Résumé :
Tiré des vestiges d'un passé aussi lointain qu'incertain, le journal d'un inconnu fait état d'un singulier phénomène : des hordes de charognards envahissent peu à peu un village sans histoire, sous les regards incrédules. Que veulent-ils ? Leur nombre croissant de jour en jour, sont-ils aussi inoffensifs qu'ils en ont l'air?
Alors que le monde lentement se retire autour de lui, rongé par l'absence et la perte, l'inconnu - témoin, prophète ou damné - contin... >Voir plus
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Captivée par la plume de l'auteur dans son dernier roman, P.R.O.T.O.C.O.L, j'espérais retrouver ce plaisir avec son précédent roman, Charognards, dont le mystère m'attirait. Il semblait s'apparenter à un remake des Oiseaux d'Hitchcock. On lit finalement le journal d'un homme qui, jour après jour, voit de plus en plus de corbeaux autour de chez lui. le récit de cette invasion d'oiseaux noirs, considérés comme de mauvais augure, voire présage de mort, est alors censé installer une ambiance angoissante : celle de l'invasion chaque jour plus grande de ces vautours qui rôdent, tandis que la population alentour disparaît. La population, sauf le narrateur qui ne sait pas bien lui-même pourquoi il est resté au lieu de fuir, qui se demande chaque jour si ce phénomène est paranormal ou pas, qui va jusqu'à se demander pourquoi il écrit ces faits paraissant ne mener nulle part, et s'interroge sur les intentions malignes ou bénignes de ces charognards, qui envahissent sa vie comme un cancer, la teintant de leur noirceur.


Alors le lecteur pourrait s'interroger, lui aussi : Se demander si ce que raconte le narrateur n'est pas une métaphore pour cette maladie, le cancer, qui le ronge petit à petit et grignote sa vie. Ou s'il ne lit pas en réalité le journal d'un homme atteint d'alzheimer, dont les souvenirs sont rendus incertains par la maladie qui détruit tout. le lecteur pourrait vouloir y voir, encore, une métaphore sur la fin du monde par la disparition du langage, ou bien l'écriture d'un scenario. le lecteur est même, pourquoi pas, enclin à se demander si le narrateur n'est pas tout simplement devenu fou (après avoir commis des faits traumatiques suggérés), tout pour que, par pitié, cette lecture ait, au bout du compte, une purée de sens. Et le lecteur pourrait trouver ça chouette ce suspense, cette quête de la vérité, d'être tenu en haleine.


Mais la lectrice que je suis, prisonnière de la forme, ne peut pas envisager sérieusement tout cela. Car l'auteur nous a collé en introduction un texte digne d'Enig Marcheur - et ceux qui me lisent savent à quel point ce n'est PAS un compliment de ma part ! - nous expliquant dans une langue, irreproduisible ici, que ce journal a été retrouvé par une civilisation future qui a tenté de lui restituer son état initial pour témoigner de ce passé. Exit donc toutes les métaphores médicales et autres interprétation du monde en général ; Exit aussi l'explication par la folie ; Exit la théorie d'essai sur le langage, malgré quelques beaux passages… parce que toutes ces hypothèses n'auraient pas vraiment de rapport avec cette intro, qui ne leur apporterait rien. Reste à trouver (à vous de jouer car il n'y a pas de fin) une plausibilité à la fin de notre monde à cause de corbeaux, qui expliquerait l'intro. Bon courage.


Trêve de suspense, je n'étais clairement pas le public pour ce roman : je n'ai été convaincue ni par l'histoire, ni par la forme (pourquoi les mots se baladent dans la page ?), et alors encore moins par ce mystère artificiel que l'auteur essaye de faire planer, et encore-encore moins par le fait que je n'ai même pas eu la récompense d'obtenir une explication finale, ferme et définitive (mais peut-être n'ai-je tout simplement rien compris car décroché avant). Et encore-encore-encore moins par l'ajout de l'introduction qui vient, selon ma perception, tenter maladroitement de justifier l'absence de fin. Ça m'a donné l'impression (toute personnelle) que l'auteur a commencé par écrire ce récit sans savoir où il allait, juste pour se faire plaisir en écrivant sur une ambiance ou des concepts, puis en bricolant une suite au fur et à mesure au gré de son inspiration, toujours sans parvenir à choisir un chemin où nous emmener vraiment (médical, surnaturel, etc.)… Et comme, vraiment, ça n'arrivait nulle part, il a collé un bout d'intro encore un peu plus artificiel annonçant un vieux manuscrit dont on n'a pas réussi à restaurer la fin des années plus tard. Comme ça, d'une pierre deux coups, il nous faire croire, qu'en fait, il savait où il allait depuis le départ, et que ce que nous lisons a un sens - à nous de le trouver et de faire le boulot de l'auteur en imaginant une fin.


En gros c'est un peu comme quand vous partez en ballade avec votre compagnon, qui en fonction de l'ambiance du jour décide de faire la rando en explorant les chemins qui l'inspirent sur le moment. Alors légitimement, dans un moment de un flottement directionnel, vous lui demandez : « heu, chéri, tu es sûr que tu sais où on va là ? » Et lui de vous répondre : « t'inquiète, je gère », tout en cherchant avidement les marques du GR censé nous guider, mais qu'il a un peu perdu de vue depuis un moment. Vous voyez de quoi je parle ? Vous la ressentez, cette sensation que vous allez devoir marcher des plombes sans voir le bout d'un ravitaillement, ni d'un lieu touristique, ni d'un beau point de vue qui donnerait du sens à ce que vous êtes en train de faire ? Cette sensation que vous êtes très probablement perdus mais que votre guide fera tout, y compris essayer tous les chemins croisés au hasard, pour ne pas vous l'avouer ? Si oui, passez votre chemin, ce livre ne vous plaira pas (et c'est une randonneuse qui adore les chemins de traverse qui vous le dit). Sinon, tentez votre chance ! Peut-être aimerez-vous vous laisser porter par les affres de l'incertitude. Ce livre plaira sûrement à des lecteurs plus ouverts que moi, plus imaginatifs, qui n'ont pas besoin que le livre ait un début, un sens et une fin. Et encore, ça ne fonctionnera que s'ils trouvent le récit prenant…


Pour ma part, je n'ai pas cru un instant à l'ambiance, que j'ai trouvée extrêmement fade, froide et vide (accrochez-vous, on fait l'inventaire des chambres ça dépote), ni aux tentatives de questionnements qu'on essaye laborieusement de nous arracher, avec certes de beaux effets de plume ici ou là. J'ai toujours été persuadée que pour écrire il fallait avoir quelque chose à raconter, et là je ne sais pas ce que ce livre raconte. Je suis désolée de ne pas avoir su apprécier cette lecture, mais je tenais quand même à expliquer pourquoi car ce qui déplaît aux uns pourrait bien plaire aux autres, comme le prouve la note honorable que recueille ce livre sur Babelio. Alors ne vous fiez pas à mon ton dépité : il est celui de la déception, qui n'a d'égale que mon immense admiration pour le dernier roman de cet auteur.


« Il y a dans cette histoire quelque paradoxe que tu ne parviens pas à résoudre. Pour commencer, les raisons qui t'ont poussé à écrire et tenir ces pages (…) »


(Ah, vous voyez ! C'est pas moi qui le dit, c'est le narrateur lui-même !! ^^)
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Charognards, un livre complétement cauchemardesque... C'est tiré d'un journal, venant d'un passé lointain qui raconte la vie d'un homme qui voit petit à petit des oiseaux, des corbeaux puis tant d'autres s'installer dans la villee. Au début, ils ne semblent pas dangereux mais leur nombre augmente, les gens partent, disparaissent...
Pas facile à lire, le narrateur raconte d'une traite ce qu'il voit mais comme il réécrit, il oublie des choses, comme le nom de sa femme, de son fils. Plus on avance, plus ces charognards sont nombreux, plus l'oubli se fait maître. C'est très noir et assez angoissant. On passe du "je" au "tu" pour donner plus de distance. Ca fait penser aux Oiseaux de Hitchcock, je me suis sentie mal à l'aise malgré l'écriture forte qui dégage une sorte de malaise. Si le but était d'oppresser le lecteur, c'est réussi...
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Attention grosse claque! Ca faisait longtemps qu'un roman ne m'avait pas retourné dans tous les sens comme celui là.
Pourtant, l'intrigue ne paie pas de mine de prime abord et sent le déjà vu à plein nez : un journal découvert des siècles (ou millénaires) après sa rédaction, écrit par une personne qui semble perdre la raison, la négation d'un crime (réel ou non), des oiseaux qui envahissent une ville...
Mais très rapidement, on se sent absorbé par la spirale infernale de ce premier roman de Stéphane VanderHaeghe. La narration est elliptique et on a réellement l'impression d'être dans la tête d'une personne qui perd la boule.
Les perturbations sont nombreuses : temporalité altérée, phrases tronquées, pas de numérotation des pages (ça parait être un détail mais ça m'a réellement déboussolé), calligrammes, effacement de certains caractères jusqu'au final très très sombre.
J'avoue ne pas avoir tout compris après cette première lecture durant laquelle j'ai préféré me laisser porter par l'urgence de l'écriture sans chercher réellement à comprendre cette invasion de Charøgnards (même si j'ai quelques pistes en tête).
Mon plumage encore tout ébouriffé par ce roman, je sais déjà que j'y replongerai avec délectation tel les corbeaux du premier jour sur l'asphalte.
Merci à la librairie le Festin Nu à Biarritz pour la découverte et aux éditions Quidam pour le fantastique travail de mise en page.
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Témoignage incertain rescapé d'une humanité disparue, par un homme résistant avec pour arme ultime, le langage.

Manuscrit énigmatique retrouvé dans un futur lointain et indéterminé, le récit principal de «Charøgnards» est précédé de quelques pages de commentaires qui débutent ainsi, dans une langue singulière qui rappelle l'inoubliable «Enig marcheur», et dont la force captive d'emblée :

«OUVERTISSEMENS
Il est de l'hystoire tréfọnds que nous provient ce documens hørs pӕr que le lectans apprėte à cọnsommer.»

Semblant transposer de façon beaucoup plus vaste et forte «Les oiseaux» d'Alfred Hitchcock, ce manuscrit anonyme, témoignage précieux d'une «civillusion» aujourd'hui évanouie, évoque l'effritement puis la dislocation de l'homme – extinction fantasmée par un narrateur sombrant dans la folie ou récit d'événements réels.

Alerté le premier par des signaux faibles d'une menace, le narrateur a tout consigné dans un journal, compagnon instinctif de papier et de mots pour témoigner de la présence des oiseaux, sombre menace inexpliquée, et au fil des pages de plus en plus oppressante.

«On les trouve habituellement dans les champs, en lisière de route, dans les bosquets. Ils fuient, méfiants, dès qu'on les approche. Bientôt les rôles seront inversés.»

Pourtant les médias restent mystérieusement silencieux sur ces événements, absents du flux habituel anesthésiant d'information et de publicité qu'ils diffusent. La menace est-elle ignorée volontairement ou bien imaginaire ?
Le silence des médias fait écho aux non-dits d'un récit qui ne dit pas le pire, mais qu'on peut néanmoins entrevoir dans ses failles.

Face aux nuées de corbeaux, de freux et autres charognards, dans l'attente d'une guerre qui ne se déclare pas, le doute menaçant se transforme en certitude, avec les métastases de ce cancer noir qui deviennent apparentes, disparition des proches, réalité qui s'effondre.

«Depuis quand sommes-nous entrés sans retour dans l'ère de l'universelle charogne ?»

Poussé par une nécessité à raconter ce noircissement du monde, le narrateur, présent en amont et en aval des événements, est celui qui voit et sait, peut-être épargné pour témoigner des ruines d'une humanité et d'un langage dont la dislocation semble inéluctablement liée.

«Bientôt, c'est tout ce qu'il me restera : ces mots qui boivent ma hantise et mes peurs, à qui je confie ce que je n'ose appeler cette histoire –
mon unique arme
cette langue charogne et moribonde – ces mots qui me reviennent de loin, usés, éreintés, rongés
que je m'approprie, que je polis et nettoie jusqu'à l'os, jusqu'à ce qu'ils ne veulent plus rien –
dire qu'ils ne peuvent plus rien.»

Premier roman impressionnant de Stéphane Vanderhaeghe, à paraître le 3 septembre chez Quidam éditeur, et dont une version douce pourrait être le «Demain les chiens» de Clifford D. Simak, «Charøgnards» évoque l'angoisse de la perte du futur, avec les humains devenu un mythe lointain, survivant par le biais de cet unique texte. Ce récit d'une beauté noire et énigmatique, témoignage d'un homme au bord de la folie, vision d'une humanité proche de l'extinction, rappelle aussi les thèmes chers à Antoine Volodine.

Récit porteur en filigrane d'images tristement familières de charognes et de marée noire, en écho à la catastrophe contemporaine d'une humanité ankylosée par la consommation et la télévision, «Charøgnards» reste jusqu'à son extinction un récit énigmatique, qui se lézarde en même temps que le monde, et dont il faut souligner la fascinante mise en page en miroir du récit – dislocation et blancs qui envahissent le texte.

A noter que Stéphane Vanderhaeghe sera l'invité de la librairie Charybde pour le lancement de son roman le 11 septembre prochain.

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/08/14/note-de-lecture-charognards-stephane-vanderhaeghe/
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C'est peut-être parce qu'il est scénariste et connaît bien Les oiseaux d'Hitchcock que le narrateur de ces Charøgnards va très rapidement comprendre ce qui se passe dans le village où il s'est installé, avec son épouse et leur jeune enfant. Un village où, petit à petit, s'installent des oiseaux noirs : corbeaux, corneilles, choucas, pies… sans réelle agressivité mais lançant comme un défi aux humains par leur seule présence, insidieuse, progressivement envahissante et finalement inquiétante et angoissante, terriblement angoissante. Ils se contentent apparemment d'être là. Sur les fils de téléphone et les toits, sur les voitures qu'ils muent progressivement en carcasses. Tous sont des charognards : des êtres vivants qui se nourrissent de ce qui reste quand les autres meurent. Des charognards dont les déjections empestent et corrodent tous ce qu'elles touchent. Un à un, par couple, par famille, fuient les humains.

Le narrateur, lui, reste, envers et contre tout. Renonçant à partir avec les autres humains, il est de ceux qui choisissent de rester quand le monde civilisé se rétracte, s'efface progressivement sous la masse obscure et bruissante des oiseaux, de leurs voix grinçantes et de leurs criaillements, de leurs battements d'ailes sans envol. Sous leur coups de becs et leurs fientes, le monde des humains petit à petit s'efface.

Tout cela est-il bien réel ou le narrateur ne s'est-il que trop laissé emporter dans l'univers du scénario qu'il n'a jamais su écrire, qu'il avait peut-être rêvé dans un cauchemar oublié ? Ne sommes-nous pas, nous lecteurs, prisonnier de la folie d'un homme qui écrit ? ... [plus sur le blog filsdelectures.fr]
Lien : http://filsdelectures.fr/blo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une route en ligne droite perdue, comme la rainure de cette double page, au milieu de champs qui se déploient de part et d'autre dans des camaïeux d'ocres sèches et de bruns tourbes. Les champs viennent pour la plupart d'être labourés et j'imagine de nets tracés vus du ciel, un quadrillage prêt à recevoir au-delà des marges glauques une écriture régulière et soignée, impeccablement rythmée de sillon en sillon.
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Le lectans, dọnc, ne perde pas évisiọn que le textuel qu’il a sous les yeux a fait une munitieuse décompositiọn l’object ÷ c’est dọnc en sørte ce ..journal.. le dénégatif même que nous proposọns à la lectance aujourd’hui – les multiples lacunes-siennes, les béances, les blanches poches que nous avọns introductées dans les pages de suite témoignent d’un reste irréductile ε cọntrastent førtement avec l’orduratiọn visuelle de l’object øriginel telle que surmentionnée ε endurée pår son ..auteur.. Pour des ergonoraisọns, nous avọns pris cependans la décésure de ne pas détraver la lectance, en soi déjà périlleuse, pår des notes l’ajouxte. S’ils ne sọnt pas explicitement saignés, il nous a néanmoins fallu décéder certains choix – omissiọns pårfois, décritures à d’autres endroits – lørsque nous cọnfrọntiọns à des mots ou passages illectibles, soit pår le piætre étact dans quel se trouvait l’homanuscrit, soit à cause d’une écriture nọn-rechiffrable – ce ..journal.., déprécisiọn sans doute infructile tant elle påraĭct avide, mais l’avidence filtrée pår la distance hystørique parfois nous échårpe, fut édicté à la main, dans une graphie étrangære de plusieurs cycles vieillie -, soit encøre pår plusieurs procédés au cours de quoi l’homme avait ressemble-t-il attenté d’amender, encoder ou dissimuler sa cọnflictiọn certains élémens, ainsi qu’il s’en explique à plusieurs déprises.
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Un peu comme dans ces films où le héros piégé clame son innocence, prétend n’être que le jouet d’une intrigue ourdie depuis la marge, qui le dépasse mais en tous points l’accuse. Les conventions du genre font que je finirai bien par être blanchi – ce que je me dis.
Il y a toutefois dans tous ces « événements », avérés ou non, ceux d’hier et les autres, ce que jusqu’ici j’ai vu, fait cru, tu au gré de mes saillies, et dans le reste aussi, quelque chose qui d’emblée résiste au récit que j’en pourrais faire ; quelque chose qui plongerait presque la langue dans l’embarras (et quelque chose me dit que l’énigme tout entière se joue à mi-chemin de ce « presque » et du conditionnel), ferait trembler l’armature qui la guinde si elle n’apprivoisait la violence qu’elle invite et assourdit en son sein.
Je me rassure en me disant que tout ça n’a pas de sens.
Je me raisonne en me disant que je préfère encore le silence, l’injustice du non-dit au non-lieu.
L’imagination fait le reste, qui se nourrit de tout, même d’un rien.
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Ils sont trois ou quatre, peut-être plus. À becqueter, déchiqueter – à broyer ces restes propitiatoires d’un reste éviscéré de, bientôt incrustés dans l’asphalte.
Ce spectacle n’a rien d’exceptionnel en soi. Ils s’en donnent à cœur joie, chacun leur tour dans leur patience docile de communiants. L’un d’eux, c’est l’image que j’en garde, relève la tête et me voit. Foncer sur lui, droit, sur eux. Je crois –
Il est posé légèrement en travers de la route au milieu de ses congénères. Deux yeux noirs cinglants qui sur une tête à ressort s’effacent derrière la dague, sur moi pointée, autour de laquelle s’entortille un lambeau sanguinolent.
J’y lis une interrogation. Une invite. Un soupçon.
Dans ce silence un oracle.
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Mais demain pour l’heure est encore une fiction, comme hier au demeurant, pour moi qui suis désormais condamné à ce présent capricieux dicté par l’écriture. Demain ou le jour d’après ne sera jamais rien d’autre qu’une entrée vide dans ce journal, une ultime page vierge pour un temps différée et provisoirement biffée par des mots impuissants, un futur grammatical sans contenu. Pour le reste, on verra demain – précisément
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