AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,31

sur 264 notes
1978 le narrateur a 11 ans
Il part à la chasse dans le nord de la Californie avec son père, son grand-père et Tom un copain de son père
Pour la première année il pourra tuer un cerf

Mais à l'arrivée sur les terres familiales ils trouvent un braconnier
Et l'impensable va se produire

Un huis clos glaçant entre les 3 hommes, le cadavre du braconnier et un enfant meurtrier sans remords le tout dans l'immensité des montagnes loin de toute civilisation
Commenter  J’apprécie          60
J'ai aimé les premiers romans de David Vann, mais celui ci est vraiment glauque. Je finissais par perdre le plaisir de lire tellement c'était opressant. J'ai eu du mal à le finir en raison de la violence toujours latente et aussi de certaines longueurs dans le texte. L'excellence de Sukwann Island n'était pas au rendez vous avec ce roman.
Commenter  J’apprécie          60
Un jeune garçon accompagne une nouvelle fois son père, son grand-père et un ami de la famille pour chasser. Les quatre hommes parlent peu, mais sont néanmoins très soudés. Cette année, le gamin, ayant onze ans, pourra enfin tirer son premier cerf. Alors qu'il observe un braconnier dans le viseur, l'irréparable se produit.

C'est le quatrième roman de David Vann, et je suis persuadée que les autres sont tous aussi bons. Sukkwan Island a été pour moi un véritable coup de coeur, devenant même mon livre préféré. Une vraie révélation. Je n'en attendais pas moins avec Goat Mountain que j'ai, certes, moins aimé que Sukkwan Island, mais qui était tout de même vraiment bon.

C'est un roman qui nous parle des relations humaines, des relations entre un père et son fils, des normes imposées par la société, de la conception de Bien et de Mal, le fait d'assumer les conséquences de ces actes, et les pulsions humaines... le début du livre n'est absolument pas surprenant (rien qu'en lisant la quatrième de couverture, j'ai deviné ce qui allait se produire) mais bien sûr, avec David Vann, ça ne s'arrête pas là, les choses vont bien plus loin que ce que j'imaginais. Chaque homme se positionne différemment par rapport à la tragédie qui s'est produite, et le gamin nous la raconte, alors qu'il est devenu adulte. Les quatre hommes vont devoir s'affronter et confronter leurs différents points de vue, pour essayer de chercher la meilleure solution - ou la solution la plus juste.

Goat Mountain est un huis-clos en pleine nature. Un livre surprenant, plein de rebondissements, et qui me donne envie de dévorer tous les livres de David Vann, immédiatement !
Lien : http://leslecturesdanais.blo..
Commenter  J’apprécie          60
Un garçon de 11 ans se rend comme chaque année sur le ranch familial avec son père, le meilleur ami de celui-ci et son grand père. Ils surprennent un braconnier. Le garçon le tue, sans remords.
Commence alors une longue, très longue divagation des personnages dans les collines et les ravines du ranch. Ils sont en 4X4, se disputent, rentrent au camp pour manger des sandwichs... Tout est "non-dit" et c'est pénible.
La divagation concerne aussi les réflexions du narrateur. Celui-ci devenu adulte, raconte et ponctue son récit de remarques, d'interrogations autour de l'acte de tuer un animal, un homme, de références à la Bible, à Caïn qui le 1er tua un homme, à Jésus dont on mange symboliquement le corps... Et j'ai trouvé ça aussi pénible.
Est-ce pour toutes ces raisons mais le style aussi m'a pesé. Une multiplication de phrases nominales, des répétitions à n'en plus finir...
La lecture des remerciements m'a probablement donné la clé : c'était à l'origine une nouvelle que l'auteur a étoffé pour en faire un roman.
Mauvaise idée selon moi.
Commenter  J’apprécie          52
Pour son quatrième roman, David Vann n'a pas fini de nous surprendre.

Trois générations se retrouvent sur les terres familiales pour chasser le cerf, épreuve obligatoire pour devenir un homme. le narrateur n'a que 11 ans et la loi californienne n'autorise à tuer un cerf qu'à partir de l'âge de 13 ans. C'était sans compter sur un grand père nihiliste et une loi familiale au dessus de tout, la loi du clan.

Seulement tout dérape dès le début, le narrateur commet l'irréparable, le père complètement dépassé essaye tant bien que mal de remettre les choses dans l'ordre, c'était sans compter sur le grand père véritable bête des montagnes.

Un véritable chef d'oeuvre d'écriture qui nous porte à travers les chapitres sans qu'on puisse deviner où l'auteur veut nous emmener. Avec David Vann on retient son souffle à chaque page. Une écriture haletante et sous tension magnifiquement orchestrée. On retrouve dans les descriptions des paysages une pointe de John Muir et parfois un soupçon de H. D. Thoreau.
Commenter  J’apprécie          50
je suis fan de David Vanns, j'ai lu ses livres et attendu ce dernier avec impatience mais cette fois trop de violence, trop de longueur, on vire dans l'horreur, passage difficile à croire, on part dans des délires difficilement imaginables... peut il aller encore plus loin dans son prochain livre ? si oui c'est trop pour moi
Commenter  J’apprécie          50
Lors de sa première chasse entre son père, son grand-père et un ami proche, un jeune garçon tue un braconnier et n'en ressent aucun effroi ni remord. La chasse n'en continue pas moins et chacun des adultes donnera son point de vue sur ce qu'il convient de faire du cadavre.

David Vann décrit un monde violent où les hommes ont des rapports conflictuels, où l'amour n'a pas de place. Les paysages somptueux et le climat glacial imposent des conditions de vie extrême et font écho à ces familles égocentriques où le bon plaisir des hommes fait la loi et où aucune compassion ne vient adoucir la brutalité des rites initiatiques.
Un bon roman à l'écriture précise comme un scalpel qui suggère plus qu'elle ne dit, renforçant ainsi la violence qui habite les êtres et conduit leur vie.
Commenter  J’apprécie          40
Et encore un été à lire David Vann, mon auteur fétiche... Oui, je sais, ça ne semble pas a priori une lecture de plage ou de transat sous le soleil d'été, à siroter une petite menthe à l'eau ou un diabolo fraise, mais voilà, David Vann m'accompagne partout, peu importe les contingences ou les environnements extérieurs.
L'intrigue (peut-on réellement parler d'intrigue ?) se déroule en Californie, dans une région immense, aride et sauvage, à la végétation agressive. Comme chaque été, un père se rend dans la propriété familiale pour chasser en compagnie de son fils, son père et un ami (oui, oui, aucune présence féminine dans ce livre, ce qui est bien d'ailleurs l'une des origines du problème). Dès le début du roman ça tourne mal puisque le fils, âgé d'onze ans seulement, tue, sans aucun remord, un braconnier qui se trouvait sur les terres. Alors que va-t-il se passer pendant le reste du roman ? Eh bien, pas grand chose, comme d'habitude chez David Vann. Pas grand chose en terme d'action, évidemment, car en termes de pensées, en termes de descriptions des odeurs, des lumières, de la nature et de l'homme, là c'est le feu d'artifice, comme d'habitude.

L'écriture de Vann est toujours aussi riche et envoûtante. Peut-être encore plus dans ce roman là. On trouvera ici de très nombreuses phrases courtes, sans verbes. Cela donne un rythme très particulier et on a un peu de mal à s'habituer au début. Puis finalement on se retrouve embarqué dans ce rythme lancinant comme la chaleur d'une journée d'été californienne. Les descriptions de la nature sont éblouissantes et précises, je me suis très rapidement retrouvé sur ces terres de chasse, immergé dans cette végétation sauvage. David Vann excelle toujours dans cet art de l'infini comme du minuscule. Il est capable de nous rendre réel un paysage grandiose tout comme une sensation infime ou un bruit particulier, comme cette danse macabre et étourdissante des mouches autour des corps en décomposition. Et oui, l'horreur est toujours omniprésente chez Vann, y compris dans Goat Mountain. Mais cette horreur est bien humaine. Et c'est ce que semble vouloir nous dire David Vann tout au long de son oeuvre. L'homme est décadent. Cette absence de remords chez l'adolescent après son meurtre est bouleversante mais justifiée par cette passion ancestrale de la chasse enseignée dès le plus jeune âge où le rite initiatique consistant à manger les organes du premier cerf abattu est tout simplement traumatisante pour un jeune enfant. Dans cet univers masculin cru et violent, le jeune ado a grandi sans figure maternelle et se retrouve sans repères, livré à une violence qu'il n'a pas réussi à digérer. Pas de jeux vidéos ici mais une réalité de sang et de violence initiée par les parties de chasse avec le père et le grand-père.

David Vann nous montre un reste de famille déchirée, où aucune émotion n'a sa place. Tout est lisse et sans tendresse. La relation entre les trois générations est emplie de haine et de non-dits. le grand père est le centre de l'univers et la façon dont le jeune ado le perçoit est rendue de façon magistrale par Vann. Tantôt démon, tantôt dieu auréolé par des nimbes de lumières dorées (description magique quand le grand-père attrape le corps du braconnier pour le déplacer dans la clairière au coucher du soleil !), le grand-père fascine et inquiète par sa masse corporelle énorme. David Vann nous livre ici des portraits d'une richesse incroyable et d'une épaisseur époustouflante.

Ce qui m'a beaucoup plu aussi dans ce roman, c'est la dimension mythologique et symbolique des personnages. Une scène en particulier m'a particulièrement fait pensé à un épisode de mythe, celui de Sisyphe. Comment ne pas voir autre chose quand le jeune ado, qui vient de tuer son premier cerf, remonte la montagne avec ce fardeau pendant des heures (scène d'anthologie que cette longue tuerie du cerf, dans laquelle on trouvera de nombreuses allusions et références littéraires). Et comment ne pas voir dans ce grand-père une sorte de Géant ou Cyclope ?

De la mythologie à la religion, il n'y a qu'un pas. Et là c'est le carnage... La religion catholique est complètement démolie dans Goat Mountain. Si vous croyez en Dieu, passez votre chemin, David Vann a sorti l'arme lourde contre Jésus et les religions. J'ai été vraiment stupéfait d'autant de violence verbale et idéologique contre la religion catholique dans un livre américain. A croire que tous les américains ne sont pas des grenouilles de bénitiers !!! Franchement, j'adhère aux idées de Vann (notamment sur la violence des religions déjà inscrite dans les récits bibliques).

Je pourrai écrire des pages entières sur David Vann, vous l'avez compris, j'adore. Si vous avez aimé les précédents opus, vous adorerez celui-ci. Si vous ne connaissez pas David Vann, il se peut aussi que vous le détestiez. Je crois que si l'on regarde le nombre de critiques parues sur Babelio au fur et à mesure de la publication des romans de David Vann, c'est en baisse continue. Je pense que les gens doivent se lasser. Pour ma part, j'en redemande !
Commenter  J’apprécie          42
J'avais beaucoup apprécié « Sukkwan Island », dans ce cas toutefois, l'ambiance tendue, sombre et glauque où planent les sentences de l'Ancien Testament m'a rebuté; je n'ai pas supporté la lecture de toute cette noirceur.
C'est impressionnant de savoir que l'auteur, issu d'une tradition de chasseurs, s'inspire de son expérience familiale pour ce roman.
Commenter  J’apprécie          40
David Vann, né en 1966 sur l'Île Adak en Alaska, est un écrivain américain. En France, la publication de Sukkwan Island en 2010 rencontre un fort succès critique autant que public ce qui lui vaut le prix Médicis étranger. Il partage désormais son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l'Angleterre où il enseigne tous les automnes la littérature. Quatrième roman de l'écrivain traduit en français, Goat Mountain vient de sortir en librairies.
Automne 1978, nord de la Californie. C'est l'ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille, Tom (seul personnage nommé dans le roman), se retrouvent comme chaque année pour chasser. À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu'ils observent à travers la lunette de leur fusil. le père invite son fils à tenir l'arme et à venir regarder. Et l'irréparable se produit.
Si il y a une chose dont on peut être certain quand on ouvre un roman de David Vann, c'est qu'on ne va pas se marrer, et là, je dois dire qu'il fait très fort, au point que je dois immédiatement prévenir les âmes sensibles, inutile de vous lancer dans l'aventure. Pour les autres, pincettes et gants chirurgicaux ne seront pas un luxe superflu.
Roman à la limite du soutenable dans des scènes et des situations hors du commun ; roman extrêmement fort et puissant sur le fond et les idées qu'il véhicule. On se souvient de la fin d'Apocalypse Now et Marlon Brando scandant « L'horreur, l'horreur…», avec ce roman nous y sommes. le meurtre du braconnier n'est qu'un hors d'oeuvre, il faut voir ce qu'il va advenir du cadavre de l'homme et ce sommet éprouvant quand l'enfant abattra son premier cerf, un carnage répugnant suivi du rite initiatique cannibale que je vous laisse découvrir. Sans parler des rapports de haine/amour/force qui vont s'établir entre les acteurs, les poussant à s'entredéchirer et plus encore quand ils devront décider de la conduite à tenir après le meurtre du braconnier. Et comme si les images n'étaient pas assez fortes, David Vann pousse le curseur à fond en développant ses théories ou ses interrogations sur la valeur de la vie humaine et sur l'acte de tuer, convoquant l'Ancien Testament avec Abel et Caïn dans ce qui s'apparente à un long délire mystique, faisant de ce bouquin l'ultime volet d'une cure psychanalytique étalée sur quatre romans, « Ce roman consume les derniers éléments qui, à l'origine, m'ont poussé à écrire : les récits sur ma famille et sa violence » avoue l'auteur dans sa postface. J'avoue ne pas être mécontent de savoir que l'écrivain va s'engager sur d'autres voies dans le futur.
J'ai été pétrifié durant la lecture de ce livre, les images sont horribles, l'écriture est hachée comme éructée, certaines phrases pas très claires, le propos provocant (pourquoi s'étonner d'un homme abattu mais pas d'un cerf ?), voire illuminé « En tuant le braconnier, j'étais comme David, défendant ma famille, notre terre et la loi. J'étais dans le camp de dieu. » Quelle part de l'animal subsiste dans l'homme ? Mais j'ai aussi été gêné par l'outrance globale, le grandguignolesque de certaines situations et la crédibilité douteuse d'autres qu'il ne faut pourtant pas prendre au premier degré, le bouquin devant se concevoir comme un drame antique ou une fable.
Roman extrêmement dur, portant un éclairage troublant et embarrassant sur les lois morales de nos sociétés.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (517) Voir plus



Quiz Voir plus

David Vann

De quel état d'Amérique est-il originaire ?

L'Alabama
L'Arizona
L'Alaska

5 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : David VannCréer un quiz sur ce livre

{* *}