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sur 265 notes
J'avais adoré Sukkwan Island, et été déçue par Désolation ; La forme un peu particulière de Dernier jour sur terre m'avait un peu laissée en retrait tout en éveillant mon intérêt pour le sujet. Goat Mountain s'inspire encore de l'histoire familiale de l'auteur dont l'enfance a été visiblement marquée par les armes, et plus généralement par une certaine violence des rapports familiaux.
Trois générations d'hommes accompagnés d'un ami de la famille se retrouvent au milieu des bois de Goat Mountain pour ce qui s'apparente à un rite d'initiation : l'entrée du petit dernier de 11 ans dans la grande famille des chasseurs.

Raconté sous le point de vue du jeune garçon, ce huis clos à ciel ouvert va tourner au cauchemar, et devenir une véritable épreuve pour ce gamin confronté à la mort, la rudesse des hommes et à leurs instincts.

L'écriture s'en ressent ; si elle montre bien la réalité des choses et des hommes, elle n'en a pas pour autant perdu un certain lyrisme pour rappeler la majesté des lieux, et la suprématie de ce milieu naturel. Si l'on perçoit finement l'atmosphère étouffante, cette dernière est judicieusement compensée par le grand bol d'air que procure cette immersion au coeur de cette forêt qui gardera sans doute à jamais le secret de cette partie de chasse, et de l'enfance perdue en ces lieux.

Sans être un coup de coeur, Goat Mountain, n'en est pas moins un roman percutant qui se lit avec intérêt, plaisant et bien ancré dans le courant nature writting où il fait bon se plonger de temps à autre.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Pour son quatrième roman, David Vann n'a pas fini de nous surprendre.

Trois générations se retrouvent sur les terres familiales pour chasser le cerf, épreuve obligatoire pour devenir un homme. le narrateur n'a que 11 ans et la loi californienne n'autorise à tuer un cerf qu'à partir de l'âge de 13 ans. C'était sans compter sur un grand père nihiliste et une loi familiale au dessus de tout, la loi du clan.

Seulement tout dérape dès le début, le narrateur commet l'irréparable, le père complètement dépassé essaye tant bien que mal de remettre les choses dans l'ordre, c'était sans compter sur le grand père véritable bête des montagnes.

Un véritable chef d'oeuvre d'écriture qui nous porte à travers les chapitres sans qu'on puisse deviner où l'auteur veut nous emmener. Avec David Vann on retient son souffle à chaque page. Une écriture haletante et sous tension magnifiquement orchestrée. On retrouve dans les descriptions des paysages une pointe de John Muir et parfois un soupçon de H. D. Thoreau.
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Goat Moutain de David Vann chez Gallmeister



"Ce que je sais, c'est qu'il débloque, dit mon grand-père. Il y a en lui quelque chose qui débloque.
Et ce qu'on devrait faire, c'est le tuer tout de suite et le brûler dans ce feu.
C'est de mon fils que tu parles, dit mon père? Ton petit-fils.
C'est pour ça que c'est à nous de nous en occuper.
Aucun d'eux ne me regardait. Ils parlaient de moi comme si j'étais à des milliers de kilomètres."

Voilà qui en dit long sur les relations de ces trois générations , la sainte trinité qui selon l'auteur lui-même vient clôturer ses histoires de famille.
Le lecteur assiste à un spectacle incroyable : un enfant de seulement onze ans va tuer son premier cerf, le dépecer et manger son coeur et son foie.C'est son rite de passage pour devenir un homme.
Mais la journée ne se passe pas tout à fait comme prévue. le grand-père, le père, le fils et un ami :monsieur tout le monde, partent chasser sur les terres familiales. Ils vont remarquer que le domaine a été victime d'un braconnier. Lors de l'installation du camps, le père remarque le braconnier assis en hauteur sur un rocher et installe son fusil en position, il appelle son fils pour qu'il regarde dans la lunette. Mais ce dernier va tirer sans état d'âme et ne rien éprouver alors qu'il vient de tuer un homme.
Chaque membre du groupe réagit à sa façon et dès lors un road movie commence.
Toute la violence de l'Amérique est là, avec le rapport des américains aux armes, mais pas seulement.
En chacun de nous la part animale existe et si sauf exception celle là ne se manifeste pas pour la plupart , il y a bien un effet de société.
David Vann va, avec brio, nous emmener dans les méandres de ce drame.
La violence est insoutenable, car elle est vécue et nous la vivons à chaque étape.
Le meurtre dès le début du livre nous dit qu'un tabou est brisé et que le père va être effondré de voir que pour son gamin de onze ans cela ne pose aucun problème, il n'a pas conscience de l'acte commis.
Ensuite cette chasse au cerf devient hallucinatoire et la mise à mort au delà du concevable.
Cette scène nous prouve que l'auteur lui-même l'a vécue, comme une expérience traumatisante, une mise à mort, ni plus ni moins.
La descente aux enfers commence, inexorable. le garçon perd ses sens et éprouve une douleur sans fin.
Nous nous retrouvons dans un système archaïque, ou tuer devient un rite de passage pour appartenir à un clan.Tisser un lien.
Le cadavre du braconnier est omniprésent, traité comme un butin de chasse, suspendu à un arbre après que lui aient été transpercés les tendons.
La nature est un personnage à part entière.
Ce drame rappelle que l'auteur très jeune a hérité de la collection d'armes de son père après le suicide de ce dernier. Et cela se ressent dans l'écriture charnelle et animale, sachant que l'histoire nous est contée par le fils des années plus tard.
Ce roman est rugueux, âpre et tragique. Tout le talent de David Vann mais probablement déconcertant pour le lecteur qui n'aurait pas lu : Sukkwan island,Désolation et Impurs.
Tous ses livres sont édités chez Gallmeister.
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On peut dire que David Vann a trouvé un filon depuis "Sukkwan Island"...Et que depuis il creuse, creuse, creuse toujours au même endroit.
Des relations familiales biscornues et violentes, des êtres écorchés ou dérangés, sans moralité sociale ou sans inhibition, et, pour le meilleur de ses livres, des paysages grandioses aux conditions de vie extrême.

"Nous étions toujours occupés à tuer quelque chose, c'était comme si nous avions été mis ici-bas pour tuer".

Homme ou gibier, quelle différence pour un jeune garçon de 11 ans, dans une famille de chasseurs? le braconnier était dans sa lunette de visée, il a tiré, touché et il a aimé cela.
Ce dernier roman démarre en fanfare! La partie de chasse à peine entamée en est à jamais plombée... Et qui devra porter le chapeau, de l'enfant ou des trois adultes?

Un monde d'hommes taiseux, frustres, insensibles, un cercle familial masculin sans tendresse, une suspicion collective sourde en huit-clos, un crescendo dans la bestialité...
Rincée par la noirceur des êtres, je reste impressionnée par le talent descriptif de l'auteur. Grace à lui, on voit, on ressent, on observe et on réagit.

Roman initiatique, réflexion sur l'éducation, sur la violence des pulsions, de l'animalité de l'individu.
Il n'empêche, je crains de ne plus faire, dorénavant, le voyage dans l'univers de David Vann.
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J'ai aimé les premiers romans de David Vann, mais celui ci est vraiment glauque. Je finissais par perdre le plaisir de lire tellement c'était opressant. J'ai eu du mal à le finir en raison de la violence toujours latente et aussi de certaines longueurs dans le texte. L'excellence de Sukwann Island n'était pas au rendez vous avec ce roman.
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Un jeune garçon accompagne une nouvelle fois son père, son grand-père et un ami de la famille pour chasser. Les quatre hommes parlent peu, mais sont néanmoins très soudés. Cette année, le gamin, ayant onze ans, pourra enfin tirer son premier cerf. Alors qu'il observe un braconnier dans le viseur, l'irréparable se produit.

C'est le quatrième roman de David Vann, et je suis persuadée que les autres sont tous aussi bons. Sukkwan Island a été pour moi un véritable coup de coeur, devenant même mon livre préféré. Une vraie révélation. Je n'en attendais pas moins avec Goat Mountain que j'ai, certes, moins aimé que Sukkwan Island, mais qui était tout de même vraiment bon.

C'est un roman qui nous parle des relations humaines, des relations entre un père et son fils, des normes imposées par la société, de la conception de Bien et de Mal, le fait d'assumer les conséquences de ces actes, et les pulsions humaines... le début du livre n'est absolument pas surprenant (rien qu'en lisant la quatrième de couverture, j'ai deviné ce qui allait se produire) mais bien sûr, avec David Vann, ça ne s'arrête pas là, les choses vont bien plus loin que ce que j'imaginais. Chaque homme se positionne différemment par rapport à la tragédie qui s'est produite, et le gamin nous la raconte, alors qu'il est devenu adulte. Les quatre hommes vont devoir s'affronter et confronter leurs différents points de vue, pour essayer de chercher la meilleure solution - ou la solution la plus juste.

Goat Mountain est un huis-clos en pleine nature. Un livre surprenant, plein de rebondissements, et qui me donne envie de dévorer tous les livres de David Vann, immédiatement !
Lien : http://leslecturesdanais.blo..
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je suis fan de David Vanns, j'ai lu ses livres et attendu ce dernier avec impatience mais cette fois trop de violence, trop de longueur, on vire dans l'horreur, passage difficile à croire, on part dans des délires difficilement imaginables... peut il aller encore plus loin dans son prochain livre ? si oui c'est trop pour moi
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Roman très naturaliste se passant dans la foret entre 4 hommes chasseurs, beaucoup de descriptions,
J'ai été déçue car une inconditionnelle de cet auteur.
Peut être est ce parce que c'est un roman très masculin.
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Un grosse claque ! Goat Mountain est un condensé de violence psychologique, une étude des relations entre hommes, entre père et fils, une étude des comportements et des pulsions humaines, un récit au plus près de la nature où l'humanité et la bestialité se confondent.

Un tout jeune garçon de onze ans part comme chaque année avec son père, son grand père et un ami de la famille à la chasse aux cerfs dans leurs terres très isolées du nord de la Californie. Mais cette année, le jeune garçon aura le droit de tuer son premier cerf et deviendra par la même traditionnellement un homme. Tout ne se passera pas comme prévu lorsque arrivés dans leurs terres, les hommes découvrent un braconnier au loin. le jeune garçon l'observe à la lunette du fusil de son père et l'abat sans aucune émotion. Commence alors une huis clos particulièrement éprouvant...
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Quatrième roman de David Vann, Goat Mountain devrait clore un cycle commencé avec Sukkwan Island et inspiré par son histoire familiale.

Nord de la Californie, 1978. Comme chaque automne, l'ouverture de la chasse est l'occasion d'une excursion à Goat Mountain pour le fils, le père, son meilleur ami et le grand-père. C'est l'enfant de onze ans, ou plutôt l'adulte qu'il est devenu, qui raconte cette virée entre hommes. L'irréparable se produit dés le début du roman. Alors que la chasse n'a même pas encore commencé, l'enfant tire sur un braconnier qu'on lui faisait observer à travers la lunette d'un fusil chargé. L'homme est mort et l'enfant ne ressent rien. Un peu plus tard, il tuera son premier cerf avec beaucoup plus d'émotions, car le voir agoniser et devoir l'achever lui fera prendre pleinement conscience de son acte. Mais devant l'homme dont la mort a été si rapide et surtout si facile, il reste froid.

Comme dans ses romans précédents, David Vann s'inspire de sa propre enfance et cette fois de ses souvenirs de chasse en famille. Il en fait un roman à thèse, une prise de position contre la chasse en particulier et la violence en général. Il dénonce surtout le rapport que les Américains ont aux armes à feu, auxquelles ils initient les enfants beaucoup trop tôt. A la fin du roman, dans une page de remerciements, l'auteur déclare avoir repris le matériau de sa première nouvelle écrite il y a plus de vingt-cinq ans. Je ne pense pas qu'il en ait étoffé l'intrigue, qui est très mince, mais qu'il a plutôt développé ses descriptions de la nature et ajouté des réflexions sur le christianisme, auxquelles je l'avoue, je n'ai pas compris grand chose.

Pour le jeune narrateur de Goat Mountain, tuer son premier cerf est un rite initiatique. Il sera un homme quand il aura partagé cette expérience avec son père et son grand-père. Comme eux, il doit non seulement tuer mais ensuite éventrer l'animal, le vider de ses organes et mordre à pleines dents dans son foie et son coeur crus. Si tout se passait comme prévu, cela serait donc déjà atroce. Pourtant, David Vann en rajoute dans l'horreur. le cerf ne va pas être tué du premier coup. Comme le fusil sera devenu inutilisable, la mise à mort de la pauvre bête se fera finalement dans un corps à corps avec l'animal. David Vann fait durer cette scène insoutenable et s'attarde sur des détails sordides avec une complaisance en parfaite contradiction avec son rejet de la violence. N'ayant aucun goût pour ce genre de scènes, je me demande s'il n'y a pas eu un malentendu sur le succès phénoménal de Sukkwan Island en France. David Vann en rajoute-t-il aujourd'hui dans le gore pour répondre à ce qu'il croit être l'attente de ses lecteurs ? Si c'est le cas, j'aimerais pouvoir lui dire qu'il fait fausse route. Et puisque ce roman marque paraît-il la fin d'un cycle, j'espère qu'il en a maintenant fini avec les effusions de sang.

Comme c'est difficile d'écrire un avis mitigé sur un auteur que l'on aime ! Son prochain roman va marquer un tournant. Maintenant que le virage est annoncé, nous sommes tous dans l'expectative. Quelle pression pour l'auteur ! Mais pour ma part, je serai de toute façon au rendez-vous…

Lien : http://liresurunbanc.wordpre..
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