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EAN : 9782070410668
109 pages
Gallimard (16/09/2002)
3.33/5   127 notes
Résumé :
« Laure alluma l'autoradio. Elle respira profondément. Les portières étaient verrouillées. Elle ne risquait rien. Il faisait bien chaud. Elle écoutait de la musique.

C'était vendredi et elle allait dîner chez des amis.
Et demain, pour la première fois de sa vie, elle vivrait avec quelqu'un. »
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Court roman avec de courtes phrases pour une histoire d'amour très courte.
Mais justement ces courtes phases amènent une intensité dans la narration. Tout est dans l'urgence : craquer ou résister ? On ressent le désir de passer à l'acte tout en le redoutant.
Laure se rend chez des amis pour y diner. Paris est en grève, les bouchons sont légion. Elle a passé sa journée dans les cartons, demain elle quitte sa vie de solitaire pour emménager avec François. François c'est la sécurité d'une vie bien réglée … peut-être trop ...
Elle refuse un premier auto-stoppeur. S'en veut. Elle prendra le suivant. L'homme monte. Son odeur la surprend. Faite de parfum, de vieux cuir et de tabac blond. Son profil, le petit triangle de peau au-dessous de son oreille ne la laisse pas indifférente. Il ne sait pas où il va. Qu'importe elle aussi à envie d'y aller. le diner …. Les amis … François, tout cela est bien loin de ses préoccupations du moment. La proximité des deux corps et la fusion commence déjà à opérer. Elle essayera bien de résister mais c'est si difficile. Elle se laisse guider par son instinct. Etre dans me moment présent. Vivre. Aimer.
A peine 1 heure pour le lire. Pour participer à un coup de tête, un fantasme. Des phases pleines de sensualité. Deux être se rencontrent. L'étincelle est là elle aussi. Inévitablement elle allumera la mèche.
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Un vendredi soir. Laure se retrouve bloqué dans les éternels bouchons de la capitale. Demain, c'est le grand jour, elle emménage avec François. Mais la vie réserve parfois des surprises, alors qu'elle se rend chez des amis pour cette dernière soirée seule, elle prend un autostoppeur, naufragé de l'asphalte comme elle.
Deux inconnus vont laisser libre court à leurs fantasmes. Deux corps qui s'harmonisent dans l'amour, c'est l'instinct animal, bestial, organique qui tient lieu de leurs ébats. Chacun reprendra sa place laisser lors de cette parenthèse charnelle. Emmanuèle Bernheim installe d'emblée dans ce court roman une ambiance à la fois anxiogène (en dehors du véhicule) et protecteur (dans l'habitacle).
Des phrases courtes, pour montrer l'urgence, le désir, l'acte sans contrainte ni remords. C'est plutôt réussi car ici pas une once de vulgarité. Et pour son héroïne des questions en suspens, est-ce un signe du destin ? Sa future vie avec François est-elle voué à l'échec ? Un joli roman sur le désir de la chair.
A noter l'adaptation ciné réalisée par Claire Denis avec Valérie Lemercier et Vincent Lindon.
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Un vendredi soir comme les autres.

Oscar Wilde disait : «La meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder».

Laure a une vie simple et bien rangée. Son appartement est envahi par les cartons car justement, après 8 ans, Laure quitte son domicile pour emménager avec François, médecin, son fiancé. Ce soir, il est en conférence. C'est avec un léger regret qu'elle part rejoindre Marie et Bernard. Dernière soirée en célibataire, demain, enfin, elle sera avec François.

Mais voilà, les choses ne se déroulent pas toujours comme on le souhaite. A Paris, les grèves du métro persistent. Périphérique bloqué, rues bouchées, les piétons se bousculent. Laure, dans sa voiture, roule au ralenti. Elle refuse un premier auto-stoppeur par crainte, mais prise de remord elle se promet de prendre le suivant quel qu'il soit, après tout le métro ne fonctionne pas et il fait si froid.

Le suivant s'appelle Frédéric, juste le son de la radio les sépare. le parfum enivrant de cet inconnu imprègne sa voiture et va la bousculer corps et âme. Cette fragrance, ce profil, cette bouche et cette nuque délicate la bouleverse. L'odeur et le craquement de son cuir la trouble. Les mains se frôlent, leurs corps sont affamés de passion. Ce silence qui en dit long va faire basculer le cours de sa soirée jusqu'à l'ivresse, jusqu'à l'oubli.

Vous est-il déjà arrivé ne serait-ce qu'une fraction de seconde d'avoir envie de faire l'amour avec un ou une inconnue ?

Emmanuèle Bernheim va s'immiscer une nuit dans la vie d'un homme et d'une femme. Elle décrit divinement l'amour qui exulte, des corps incandescents et cette passion violente qui nous arrache ce cri orgasmique que l'on ne peut contenir. Elle sait parfaitement nous tenir éveillés et nous laisser en émoi. Comme toujours elle est directe. Ses phrases courtes cognent. Ses mots envoient des images fortes qui nous frappent. Il ne faut pas perdre de temps surtout en amour. Il faut le faire, fougueusement, passionnément. Au diable le protocole, les préliminaires, la pudeur et les draps bien tirés, plus rien n'existe sinon l'extase à l'unisson.

Attention, nous sommes vendredi soir...

Ce devrait être une soirée comme les autres…

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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C'était un soir, comme n'importe quel soir. Un vendredi soir tout de même. Un jour de grève. Il fait froid et j'attends. Je l'attends, devrais-je même dire. Je ne sais pas pourquoi mais quand je l'ai vu dans sa voiture, c'était une évidence. Je monte dans sa voiture, sans dire un mot. Elle conduit, peu importe la destination. Pris dans les bouchons, elle sort de la voiture, va à la cabine téléphonique, et revient. Je sens son parfum, un parfum de fleurs. Elle m'enivre. J'ai envie de coucher avec elle. Comme une évidence, comme une alchimie qui unit ces deux corps.

Après l'uppercutant « Stallone » d'Emmanuèle Bernheim, j'explore ce tout aussi court roman d'un « Vendredi Soir ». Je rêvais d'être Sylvester le temps de quelques pages de me prendre quelques coups dans la tronche, maintenant je rêve de grève de métro, de rencontre d'un jour d'une nuit pour laisser libre court à la passion. Céder à la tentation avec une inconnue, croisée par hasard. Juste un soir. Puis partir. Ou démarrer une nouvelle et belle aventure. Parce que la passion ne se raisonne pas. Elle se vit. de façon entière, sans tabou, sans pudeur. La passion ne se commande pas. Elle se ressent comme à chaque page de ce roman. Mais pour cela, il faut aussi oublier la raison.

Les phrases sont courtes pour mieux percuter les esprits. Une sensation de rapidité qui contraste tant avec cette voiture bloquée dans les embouteillages parisiens d'un jour de grève. Les sentiments sont là, l'envie et le désir au-dessus de la culpabilité. Agir ou laisser filer. La passion mérite-t-elle qu'on se jette à corps perdu dans une aventure déraisonnable, voir totalement folle…

- Laure ? Est-ce que je peux t'appeler Laure, ce soir ?
- …
- Tu sais quel jour nous sommes ?
- Vendredi soir.
- Oui. Est-ce que tu as encore cette mini-jupe rouge qui moule si bien tes fesses…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s'arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c'est une histoire classique
Quelque soit la fumée
Quelque soit la musique
Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine
Dans ses yeux de figurine.

Francis Cabrel – Samedi soir sur la terre.

Oui, bon, désolé mais vendredi soir sur la terre, j'ai pas trouvé.

Une époque où l'on écoutait des cassettes dans les autoradios et où, pour téléphoner, on devait s'arrêter dans une cabine à pièces.
Laure déménage, les quelques cartons sont déjà dans la voiture ce vendredi soir, elle va aménager demain avec François. Mais entre temps, elle est invitée à dîner chez un couple d'amis sans François. Ce vendredi soir, c'est la grève, pas de métro, des embouteillages monstres, elle n'arrivera jamais chez ses amis. Elle va prendre un auto-stoppeur pas très causant mais tellement séduisant.
Alors avec l'odeur de son blouson de cuir, de son tabac et de son eau de toilette, elle va être sous le charme de cet inconnu dont elle ne connaît que le prénom. Une nuit d'hôtel, un espace de liberté sans lendemain avant de se ranger. le coup d'un soir.

Dans un style direct, très efficace, Emmanuèle Bernheim nous raconte une nuit pleine de sensualité.

Pas la peine d'être plus précis
Cette histoire est déjà finie
On en ferait autant
Si c'était à refaire
On est tout simplement, simplement
Un vendredi soir sur la terre

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Laure se laissa aller contre lui.
Son odeur, sa peau.
Il respirait fort, à présent.
Elle se redressa, le visage juste au-dessus du ventre de Frédéric, ce ventre qui à chaque respiration se gonflait, et venait frôler sa joue.
Elle resta ainsi, immobile à profiter de cette caresse, et à attendre qu’elle revienne.
Et puis elle reposa sa tête.
L’intérieur du nombril de Frédéric était salé.
Il frissonna.
Le velouté de l’aine, sous les lèvres de Laure, et tout de suite après, dans sa bouche, le préservatif, complètement lisse.
La respiration de Frédéric s’accéléra.
Ses reins se soulevèrent.
Tout son corps vibra, et Laure crut l’entendre gémir.
Elle ferma les yeux. Ses lèvres glissèrent de plus en plus vite, sa langue virevoltait, sa gorge était sons fond.
Et brusquement, il lui sembla que le foutre de Frédéric giclait dans sa bouche, et qu’elle l’avalait. Qu’elle avalait tout.
Ce n’est qu’un peu plus tard, lorsqu’ils eurent tous les deux repris leur souffle, qu’elle s’aperçut que seul demeurait sur sa langue un léger goût de caoutchouc.
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Ce soir, elle aussi, elle était seule.
Et elle était libre.
Vite, elle se retourna, fouilla dans le carton de vieux vêtements, et en sortit la jupe rouge. Elle était chiffonnée. Tant pis. Elle était si collante que, tendue sur ses fesses, ses hanches et ses cuisses, elle se défroisserait tout de suite.
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Videos de Emmanuèle Bernheim (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuèle Bernheim
Découvrez l'émission intégrale :https://www.web-tv-culture.com/emission/serge-toubiana-le-fils-de-la-maitresse-53358.html Quand il raconte sa vie, Serge Toubiana redevient très vite le gamin de Sousse, cette petite ville de Tunisie en bord de mer où il a grandi, dans une famille heureuse. Très vite aussi reviennent les premiers souvenirs de cinéma, comme « La Strada « , le film de Fellini, qui l'effraya au plus haut point. La famille et le 7ème art, voilà peut-être les deux piliers qui ont façonné Serge Toubiana. Arrivé en France à l'adolescence, il découvre le cinéma de la Nouvelle Vague, les réalisateurs et les acteurs en vogue et se fait un nom dans le métier. 50 ans plus tard, Serge Toubiana affiche sur son CV ses années dans les pages des Cahiers du Cinéma, son rôle et tant que directeur de la Cinémathèque française et aujourd'hui sa place à la présidence d'Unifrance, en charge du rayonnement du cinéma français à l'étranger. Serge Toubiana a consacré de nombreux ouvrages à sa passion. Que ce soit sur François Truffault, le réalisateur japonais Yasujiro Ozu ou Jean Renoir, des livres sur des acteurs et actrices célèbres, des films mythiques, des histoires du cinéma… Il aime faire partager sa passion. Mais Serge Toubiana aime aussi partager ses souvenirs. Et là vient se glisser une mélancolie qu'il revendique pleinement. « Les fantômes du souvenir » par exemple, en 2016, dans lequel il évoque les grandes rencontres qui ont marqué sa vie, et plus personnel encore, « Les bouées jaunes » en 2018, hommage à sa compagne décédée, la romancière et scénariste Emmanuelle Bernheim. Voici aujourd'hui « le fils de la maitresse » aux éditions Arléa. Un avion entre Toronto et Paris, à l'automne 2019. Confortablement installé en classe affaire, Serge Toubiana laisse vagabonder son âme. Et la solitude arrive. Personne ne l'attend plus à l'arrivée. Quelques mots griffonnés en plein ciel puis la plume qui court dans les semaines qui suivent. Serge Toubiana va raconter son enfance, sa famille et plus précisément sa mère, Georgette. Au fil de ce livre très personnel, touchant, pudique, c'est une vie simple qui s'offre à nous, une enfance heureuse, choyée entre cette mère institutrice, ce père horloger, tous deux militants communistes convaincus. Il y a le soleil de Tunisie puis l'exil vers Grenoble, de nouveaux repères avec le cinéma en toile de fond, le temps qui court, l'affection qu'on ne sait pas toujours montrer. La plume de Serge Toubiana est belle, émouvante, poétique et littéraire, sans être jamais dans le pathos. A travers ces gens sans artifice mais authentique, chacun pourra plaquer ses propres souvenirs, sa propre nostalgie. Récompensé par le Prix Marcel Pagnol, le livre de Serge Toubiana est un coup de coeur. « La fils de la maîtresse » est publié chez Arléa
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