AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Selim Cherief (Traducteur)Juan Goytisolo (Préfacier, etc.)
EAN : 9782918226000
Rouge inside (27/04/2009)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Juanita, de père anglais et de mère andalouse, raconte ses peines et les femmes qui l'entourent. Sa sœur Helena, obsédée de liberté et qui a étudié au lycée français. Esther, son amie juive marocaine complètement engloutie dans son histoire d'amour impossible avec un jeune homme marocain musulman. Et enfin, Hamruch, la fidèle domestique; sa famille à elle seule quand les autres ne sont pas là.
Que lire après La chienne de vie de Juanita NarboniVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Juanita Narboni nous invite dans son petit théâtre : la société coloniale marocaine de la ville de Tanger où, Français, Espagnols, Italiens Marocains, autochtones et indigènes, étrangers et transplantés, jouent chacun leur rôle sous l'oeil bienveillant des autres. Athées, Juifs, Catholiques, Musulmans vivent en bonne intelligence.
Les occasions de représentation sont nombreuses et se font en live. La plage s'y prête. Les fêtes aussi. Et, sans tomber dans le « c'était mieux autrefois », ce qui fait la différence entre cette société et la nôtre, c'est que l'image de l'autre, de l'étranger, du différent de moi, ne passe par aucun filtre, il est telle que je le vois au quotidien.
Juanita est l'aînée d'une famille de deux soeurs. Une mère malade, un père volage, une petite soeur aguicheuse : « Dieu me pardonne mais je n'ai jamais vu des gens se peloter avec aussi peu de pudeur. », qui elle, a eu droit au Lycée Français.
Juanita elle, est restée à la maison, où « (…) personne en fait la viande en sauce mieux que moi (…) ». Elle observe, réfléchit, doute, laisse la bride sur le coeur à ses pensées... « Je n'arrive jamais à exprimer mes intentions. On dirait que mes gestes m'échappent. »
Elle est dépositaire d'une histoire, d'une culture, d'une langue au sens de Camus, ma patrie c'est la langue française.
La patrie de Juanita est une langue construite à partir de différentes cultures, le Haketia, dialecte judéo-espagnol parlé par les megorachim, les Juifs séfarades installés au Maroc.
Et pour autant que l'on prête foi à l'affirmation du linguiste Claude Hagège, « la langue structure la pensée d'un individu. », réminiscence de celle de Jacques Lacan « les mots structurent la pensée », alors on comprend mieux la performance d'Angel Vazquez lorsqu'il a écrit La chienne de vie de Juanita Narboni.
La voix de Juanita, est plus qu'une voix, elle est l'image d'une société disparue.
Dans le petit théâtre de Juanita, on y trouve pêle-mêle, mais bien vivants, toutes les notabilités de Tanger qui s'expriment par son intermédiaire et finissent par ne faire plus qu'un avec elle :
Juanita est tour à tour, Mme Naudy, Mme Pichery, Rina Ketty sombreros y mantillas, Ricardo Atalaya, la Virgen del Carmel, Isabel, la bonne de Cartagina, Maria Benêt, Mme Marinetti, Germaine Laroc, Rupert l'écrivain anglais, Obdulia, Don Jesus Perez, Monica Rito, Simita Benchimol, Margarita Espinosa, Caridad Medio, Dona Socorrito, El Rubito le marchand de chaussures, El Remate le vendeur de vêtements, Lunita Josan, Marinita Medina, Les Panades, le Dr Many, Casablanca le petit Paris, la Pharmacie Bouchard, les Bonbons Perugina de chez Furlan, l'Eau de Cologne "pompeya", les journaux, El Porvenir et l'A.B.C…, il « cuore » d'Edmundo d'Amici.
Un livre étonnant, rassurant, iconoclaste et rafraichissant.
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(...) une de ces pauvres filles qu'on traîne comme un paquet et qui finissent par se fabriquer un petit bonheur parce qu'on finit par se faire à n'importe quoi (...) Hier matin, pendant la messe de 11 heures, il y a eu un moment de silence et on a entendu les prières dans la synagogue d'à côté.
(...)
Et je te salue, je souris, regarde-moi ce sourire, aussi faux que ma bague, aussi faux que toute ma vie (...)
Mais c'est que cela me rend absolument malade de voir mourir des gens beaux, alors que le monde est plein d'enfants de salauds bien vivants et moches à faire peur.
(...)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : monologueVoir plus


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}