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EAN : 9782070138319
360 pages
Gallimard (06/03/2014)
5/5   5 notes
Résumé :
Du plateau d'Albion à Certaldo, de Charleville à Paris, de Naples à Alger, de Nice à Soweto, du Chili à la Palestine, Ernest Pignon-Ernest change les rues du monde en oeuvres d'art éphémère. Certaines de ses images, notamment les fusillés de la Commune et son Rimbaud vagabond, reproduites à des centaines de milliers d'exemplaires, sont devenues de véritables icônes des temps modernes. Précurseur, dès 1966, de ce que l'on nomme désormais le "street art", ses interven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A 72 ans, Ernest Pignon-Ernest n'a pas réellement l'aura publique qu'il mérite. Pourtant une forte actualité lui est souvent liée. Dernièrement (du 25 janvier au 30 mars 2014, à Malakoff), une exposition lui était consacrée. Et voilà André Velter, le poète du verbe et de la pensée, de signer un superbe texte pour un magnifique album chez Gallimard.
Un artiste rare, semble-t-il, qui rencontre un écrivain rare, pour une présentation exhaustive de l'oeuvre dessiné (ainsi que de quelques sculptures). Oui, Pignon-Ernest est un immense technicien, soutenu par ses idéaux humanistes. Ce qui en fait un pilier de cet art fait par un homme pour d'autres hommes. Il fait appel à notre mémoire, à notre culture, à notre conscience, à notre engagement. Il met le dessin là où nous ne l'attendons pas : dans la rue. du moins, sous une forme plutôt traditionnelle, très loin des compositions de Keith Haring, de Bonom ou même de Banksy. Il réalise des dessins, sérigraphiés ensuite sur de grandes feuilles de papier fragile. La nuit, il place ses dessins en les collant à même les murs, à des endroits stratégiquement choisis. Avec le temps, à cause des intempéries, ou de déchiqueteurs indélicats, les oeuvres s'effilochent, partent en lambeaux pour finalement disparaître. Seules les photographies restent. Les traces, les empreintes de l'art éphémère dans la banalité permanente du réel. Un appel à la liberté d'expression dans le monde de la pensée unique.
Ernest Pignon est né en février 1942 dans un milieu ouvrier. Il a commencé, en 1962, lors de son service militaire en Kabylie, à dessiner au brou de noix sur des pages de journaux. Mais le premier coup d'éclat a été une vaste installation sur les marches devant le Sacré-Coeur à Paris, en hommage aux victimes de la Commune. Déjà, l'artiste montre sa sympathie pour ces insurgés, essentiellement des ouvriers du bâtiment, des journaliers, des travailleurs du métal, des ouvriers d'ateliers ou de petites fabriques. Bref, ceux qui ont été sacrifiés alors qu'ils avaient tenté de se faire entendre, par tous les moyens. Par la suite, (et au fil des pages de cet album), il a abordé en vrac : Antonin Artaud, Arthur Rimbaud (en jeans !!!), la ville de Naples, Pier Paolo Pasolini, le Caravage, les réfugiés, les avortées clandestines, les prisonniers, Soweto, l'Apartheid. Avec un style très naturaliste, il est évidemment à contre-courant des modes actuelles (abstraites et conceptuelles), car il est intimement persuadé que l'art peut être pédagogique, non pas dans les musées, ni dans les galeries, mais bien en le confrontant à un public sans habitudes à proprement culturelles. Tout cela se double d'un véritable pied de nez à l'autorité, d'un défi à tout un quartier, à ses habitants également.
André Velter ne s'y trompe pas. Il parvient à sublimer les photographies de ce livre par les mots, tandis que l'éditeur le fait par la qualité du papier et de la mise en page, le choix des illustrations (toutes signifiantes), la reliure toilée rouge sang. Un livre d'artiste, en quelque sorte, mais pas en édition limitée. Si bien que ce condensé de toute une vie restera un ouvrage de référence pour très longtemps.
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Vidéo de André Velter
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
+ Lire la suite
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