AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782750901318
288 pages
Presses de la Renaissance (06/01/2006)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Si Dieu existe, comment peut-Il tolérer le mal régnant sur terre ? Ce cri d'Ivan Karamazov, le héros de Dostoïevski, est celui d'Albert Camus. C'est aussi le nôtre parfois.
S'il nous semble juste qu'un coupable paie et souffre pour ses propres fautes, que dire de la souffrance de l'innocent? Quelle faute a t-il commise ? Quelle faute doit-il payer ? Or certains "sages" n'hésitent pas à justifier cette souffrance et à prôner la résignation. Ils innocentent Die... >Voir plus
Que lire après Le silence de DieuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le silence de Dieu
Livre de philosophie ayant pour thème le mal et le silence de Dieu devant ce mal. Bertrand Vergely passe en revue les explications dont la plus connue : Dieu a fait l'homme libre. Dès lors, l'être humain reste libre de faire le bien ou le mal. A ce thème récurrent autant chez les philosophes de métier que chez les écrivains, l'auteur s'emploie à démonter toutes les explications philosophiques et théologiques. Il en déduit qu'il n'y a pas d'explication à la souffrance mais un sens à la vie. Pour cela, il s'appuie sur plusieurs écrits dont ceux de Dostoïevski, écrivain de confession orthodoxe comme Vergely lui-même. Ce dernier répond-il vraiment à la question et mieux que les théologiens classiques ? Sa réponse : « le mal trouve dès lors son éclairage. Il existe quand Dieu n'existe plus ». Ce serait, en quelque sorte, les différentes formes d'athéisme y compris celle qui fait de Dieu une idole temporaire (islamisme, intolérance, inquisition, idolâtrie, sacrifices rituels d'êtres humains et plus particulièrement d'enfants ou de jeunes vierges, etc.) qui seraient responsables du mal. Seule l'adhésion à un Dieu de vie serait donc la solution ? Mais comment vivre cette adhésion ? La vie des saints est-elle en mesure de nous éclairer ? le livre fermé, même s'il nous a enrichit sur bien des sujets, la question reste posée. Il en demeure des mises au point intéressantes et judicieuses. Nietzsche, le philosophe d'une prétendue surpuissance obtenue par la négation de Dieu est remis à sa place c'est à dire un penseur néfaste inspirateur des régimes totalitaires (et pas seulement le nazisme, le transhumanisme actuel faisant parti du lot), tandis que J.J. Rousseau se trouve enfin réhabilité lui qui n'a eu de cesse (et contrairement à une légende qui voudrait en faire un utopiste) que d'alerter l'opinion sur les dérives d'une démocratie niant la transcendance et rejetant les minorités.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il faut être prudent. Nous vivons à l'heure démocratique. Nous en subissons les travers. La démocratie qui met l'homme au centre de ses valeurs a le souci de l'individu, de sa sécurité, de son confort. Tocqueville l'a bien montré dans "De la démocratie en Amérique", il est fréquent qu'il y ait des abus en ce domaine. Ainsi, comme l'individu se sait écouté, il réclame. Il le fait d'autant plus qu'il est incité à le faire par les syndicats, les partis politiques, l'Etat lui-même, qui tirent de cette réclamation la légitimé d'un pouvoir. De fil en aiguille, à force de réclamer et de revendiquer, on en arrive à réclamer et à revendiquer contre Dieu lui-même. Du fait de l'ère démocratique, autrement dit, la société démocratique est incitée à revendiquer en permanence, notamment contre Dieu, par des pouvoirs qui, ce faisant, prennent la place de Dieu. Le monde de la mort de Dieu est celui de l'Etat Providence, ne l'oublions pas. Il est aussi celui du Parti Providence, du Syndicat Providence, des compagnies d'assurances La Providence, de l'avocat Providence, de l'intellectuel Providence. En disant à la foule qu'elle est victime et que Dieu ainsi que les religions n'y sont pas pour rien, on est sûr de faire recette. On ne s'en prive donc pas. L'Etat le premier, à travers son personnel politique. Ce que Tocqueville décrit si bien : "Je veux imaginer sous quels traits le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils remplissent leur âme...Au dessus d'eux s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort..."
Commenter  J’apprécie          30
Le Christ ne dit rien. Il se tait. Il est l'innocence. Il ne dit pas qu'il est innocent. Etant ainsi l'innocence, il révèle le fond de la tragédie humaine. L'homme ne croit pas à sa propre innocence. Il ne croit pas à la vie infinie qui est en lui. Il ne croit pas qu'il peut être une telle vie infinie. Il ne croit pas qu'il est cette vie infinie. Il préfère être coupable. Il peut être ainsi lui au lieu d'être la vie même.
Commenter  J’apprécie          50
La religion qui cherche à innocenter Dieu à quelque chose d'accablant. L'homme révolté qui cherche à accabler Dieu est tout aussi accablant. Camus s'en est rendu compte. S'il a fait le procès de Dieu dans "La Peste", il a fait celui du nihilisme dans "L'homme révolté". Signe qu'il a vu les limites de la révolte sans avoir le temps d'en tirer toues les conséquences.
Commenter  J’apprécie          30
En ce sens, la vraie question de Dieu se trouve dans le cœur de l’homme et concerne la relation que celui-ci peut entretenir avec sa propre force d’amour. Aime-t-on ? Va-t-on aimer ? Va-t-on aller au bout de sa propre force d’amour ? Il y a des croyants qui croient croire en Dieu. Dépourvus d’amour, en fait, ils n’y croient pas. Il y a des non-croyants qui, parce qu’ils aiment, croient déjà plus qu’ils ne le croient. À l’aune de l’amour, les croyants et les non-croyants ne sont pas ceux que l’on croit.
(page 266)
Commenter  J’apprécie          10
Un grand rabbin du XVIIIe siècle, Rabbi Nachman de Braslaw, a dit un jour : « Il est interdit de désespérer ! » Parole surprenante. Parole profonde.
On pense toujours que l’on a le droit de désespérer et même que c’est là un devoir. Folie, convient-il de dire. Désespérer veut dire que la vie est intrinsèquement mauvaise.
C’est condamner celle-ci en la réduisant au mal parce qu’une partie de celle-ci est mal.
C’est empêcher tout ce qui pourrait vivre de vivre, à cause d’un tel mal.
(page 158)
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Bertrand Vergely (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bertrand Vergely
Bertrand Vergely est venu à La Procure présenter son livre "Dieu veut des dieux : la vie divine" paru aux éditions Mame. Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/dieu-veut-dieux-vie-divine-bertrand-vergely/9782728928903.html
Inspiré par les textes bibliques et la tradition philosophique occidentale, l'auteur invite à penser la plénitude de la vie à la lumière du concept orthodoxe de theosis, la déification. La divinité est comprise comme la substance des aspirations profondes de chacun. ©Electre 2021
Suivez la librairie La Procure sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/LaProcure/ Twitter : https://twitter.com/laprocure Instagram : https://www.instagram.com/librairie_laprocure/?hl=fr
+ Lire la suite
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}